N’ayant finalement pas craqué lors de la campagne Kickstarter, j’ai quand même pu mettre la main sur ce jeu que je souhaitais tout de même tester. Ce fut donc fait hier avec les copains.
Comme j’ai déjà décrit le jeu lors de l’aperçu publié à l’époque de la campagne Kickstarter, je vais m’auto-plagier allègrement puisque c’était somme toute (et selon moi bien sûr) plutôt clair, et que c’est surtout l’avis sur le jeu et la façon dont il tourne qui devrait vous intéresser.
Reprenons donc:
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Ce jeu nous propulse à l’époque carolingienne, en 850 après Jean-Claude. On incarne des architectes royaux qui vont devoir impressionner le roi. On va devoir collecter des ressources, engager des apprentis, faire bosser nos ouvriers, et ralentir nos rivaux! Car oui on risque de quand même pas mal se foutre sur la tronche à base de coups tordus et plus bas que la ceinture!
Alors allez-vous rester vertueux ou avoir recours aux plus viles manœuvres? A vous de voir, mais attention, ce jeu vous mettra face à des choix moraux qui influeront sur votre destinée.
On doit ce jeu à Shem Phillips qui a notamment travaillé sur la série des mers du nord, et Sam Mac Donald. Mihaljo Dimitrievski aka The Mico s’est chargé des illustrations.
Prévu pour 1 à 5 joueurs, à partir de 12 ans et pour une durée d’environ 60 à 80 minutes.
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On passe en imagerie pour voir à quoi ça ressemble:
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Comment on joue?
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On se retrouve donc avec un plateau central composé de différents lieux sur lesquels on va pouvoir placer nos ouvriers, acquérir des cartes plans de bâtiments, des cartes apprentis, et des ressources.
Chaque joueur disposera d’un plateau individuel qui disposera de 2 faces. L’un standard, l’autre qui propose un départ asymétrique avec des compétences différentes selon le plateau.
+1 pour la rejouabilité
Lors de la mise en place chaque joueur va recevoir 4 cartes de la pile des bâtiments. Il en garde 1 et fait tourner les 3 restantes à son voisin. Et ainsi de suite jusqu’à avoir 3 cartes en main, la dernière allant à la défausse.
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Chaque joueur dispose de 20 ouvriers et pourra en poser 1 par tour, dans l’un des lieux sur le plateau central, sous réserve qu’il y ait de la place dans cette zone. A chaque tour, le joueur effectuera les actions des lieux sur lesquels sont placés ces ouvriers. Par exemple, s’il dispose de 3 ouvriers dans une zone de production de ressources (la forêt par exemple), il recevra autant de ressources que d’ouvriers présents.
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LA VERTU
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Concept essentiel au jeu, la vertu est ce que vous allez devoir surveiller comme le lait sur le feu tout au long de la partie. Recourir à des actions malhonnêtes la fera diminuer, mais vous pourrez toujours dépenser de l’argent pour en récupérer 😉 . Certaines actions comme construire la cathédrale ne vous sera pas accessible si votre vertu n’est pas suffisamment élevée. A l’inverse, vous ne pourrez accéder au marché noir si elle est trop prononcée!
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Les différents lieux du plateau:
- les lieux de production: Carrière, Mine, Forêt ou Orfèvrerie qui permettent de récupérer des ressources
- les entrepôts royaux: ils permettent d’échanger des ressources contre des points de vertu ou d’autres ressources rares comme le marbre.
- L’Atelier: il permet d’engager 1 apprenti contre 4 pièces, ou de découvrir de nouveaux plans de bâtiments. Les apprentis sont des cartes que l’on dispose sur son plateau individuel et qui disposent de capacités spéciales.
– les cartes apprentis que l’on recrute –
- le Centre Ville: il permet de recruter des hommes pour capturer des ouvriers. On va pouvoir capturer la main-d’œuvre adverse pour contrecarrer ses plans et le retarder. On enverra ensuite ces ouvriers à la prison contre une récompense sonnante et trébuchante.
- le bâtiment des taxes: y placer 1 ouvrier permet de récupérer l’argent des taxes mais fait perdre 2 points de vertus.
- le marché noir: comme son nom l’indique vous obtiendrez ce que vous recherchez (ressources, apprentis, cartes) mais perdrez en vertu si précieuse…
- la prison: vous allez pouvoir y envoyer les ouvriers adverses capturés, ou libérer et récupérer les vôtres.
- le hall de la guilde: placez-y un ouvrier pour construire un bâtiment ou participer à l’édification de la cathédrale.
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– les cartes bâtiments –
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Les coûts en ressources et compétences nécessaires sont indiqués sur les cartes. Une fois construits, les bâtiments vont feront gagner ou perdre des points de vertu, et auront des effets qui se déclencheront immédiatement (par exemple gagnez 5 argiles) ou à la fin de la partie (gagnez 1 point de vertu par groupe de 3 ouvriers adverses capturés). Ils vous feront aussi gagner des points de victoire (en haut à droite de la carte).
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La fin du jeu est déclenchée une fois qu’un ouvrier a été posé sur le dernier emplacement dans le hall de la guilde. Chaque joueur peut alors jouer une fois, puis on décompte les points. On marque des points en construisant des bâtiments (le jeu s’appelle Architects of the … je le rappelle même si c’est loin de tout faire…), grâce à sa vertu, en comptabilisant ses ressources. On en perd à cause de sa vertu (ou de son manque de vertu en l’occurrence!), à cause de dettes impayées, et d’ouvriers emprisonnés.
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VERDICT
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Le jeu est fluide et dynamique, le thème bien présent et très bien illustré. The Mico, Mihajlo Dimitrievski continue sur sa lancée dans la série de chez Garphill Games, et son style ne laisse pas indifférent. On peut aimer ou pas, en avoir marre ou pas (il bosse beaucoup cet homme-là!), mais clairement l’ensemble est crédible et immersif. Le plateau est un peu chargé mais on gagne en clarté après quelques tours.
Très honnêtement, et étant un fan des Piliers de la Terre, je me suis posé beaucoup de questions lors de la campagne Kickstarter, et lors de la relecture des règles quand j’ai acheté la boîte. Les « emprunts » sont nombreux et troublants… Même s’il se distingue avec la gestion de la vertu et la capture, la base est tout de même assez proche.
Passons.
Architectes est pour autant un bon jeu de placement d’ouvriers, extrêmement dynamique. C’est ce côté qui nous a vraiment plu. Vous posez un ouvrier vous exécutez l’action du lieu. Le joueur suivant fait de même, etc… Votre tour revient très vite, encore + quand tout le monde a compris le jeu, et c’est agréable de ne pas patienter 20 minutes pour rejouer. Tant que vous avez des ouvriers vous jouez. Si vous n’en avez plus, vous essayez d’en récupérer en allant les libérer au corps de garde. Vous posez un ouvrier à la carrière, vous récupérez des ressources. Les joueurs suivants font leurs actions. A vous de jouer. Bref c’est dynamique et cette sensation d’enchaînements d’actions est plaisante.
La construction de la cathédrale passe un peu au second plan (ce qui le différencie des Piliers 😉 ), et on a même eu le cas où je fus le seul à y participer lors d’une partie, alors que mes adversaires l’ont totalement délaissée, et les scores étaient à la fin très serrés, sans incidence aucune pour la construction de la cathédrale ou non.
La capture d’ouvriers de certaines zones, pour freiner vos adversaires et les forcer à revoir leurs plans, est très bien vue et apporte un côté fourbe au jeu. Plutôt que chacun puisse œuvrer tranquillement dans son coin, on doit faire attention aux actions des autres et guetter le moment où l’afflux d’ouvriers dans une zone devient un peu trop tentant pour les joueurs. Direction la prison où il faudra bien aller les récupérer sous peine de recevoir des dettes à payer, et/ou perdre sa vertu, dont la gestion est indispensable sous peine de ne pouvoir réaliser certaines actions !!!
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Prix constaté: 39€
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