Article rédigé par Romain B.
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La mère patrie est en danger !
Le Tsar a abdiqué et déjà le gouvernement provisoire est menacé par le soviet de Petrograd dirigé par un certain Vladimir Illich Lénine.
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Le jeu de Brett Myers est pour 2 joueurs avec la possibilité d’affronter un automa en solo.
Les graphismes sont issus du magnifique travail de Kwanchai Moriya et ne laisse pas indifférent.
Les parties durent de 30 à 60 minutes selon la fin de partie qui sera déclenchée.
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Le matériel
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64 cartes, des pions en carton bien épais et des jetons en bois, le matériel est basique mais c’est complet et lisible. Le plateau avec ses zones colorées est également lisible même si les zones de couleur ne sont pas très historiques au premier coup d’œil.
Les cartes aussi sont très sobres pour que les infos soient faciles d’accès, là aussi une image ne m’aurait pas déplu.
Les jetons sont très agréables, bien épais et également lisibles.
Pour finir, les jetons en bois font le boulot, j’aime beaucoup ce poing vert tenant un marteau qui me plonge dans le jeu à lui seul.
Fiche technique : 64 cartes format 64×88
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A quoi ça ressemble ?
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Comment on joue ?
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Tout d’abord quel est votre but ? Comment prendre les rênes de la mère patrie ?
En ayant le soutient du peuple ! Celui-ci se déplacera sur une piste reliant les deux camps. En cas d’arrivée à l’un des deux bouts de la piste le camp en question gagne immédiatement la partie. Sinon quand le calendrier aura avancé jusqu’en octobre, la fin de partie sera automatiquement déclenchée et le marqueur départagera les deux joueurs selon le côté où il terminera.
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Mise en place
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Le marqueur de score commence donc au milieu de la piste entre les deux camps.
Le marqueur de la volonté du peuple commence, lui, du côté révolutionnaire. Ce marqueur permet d’avoir le contrôle des jetons neutres (1 par zone) si vous avez une troupe dans la même zone.
Une tuile pour définir la zone d’émeute et une seconde pour la zone de barricade.
Le jeton de barricade est placé sur la flèche de la même couleur que la tuile barricade.
Les marqueurs de mois et de jour sont placés sur le 1er mars.
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Les cartes et jetons
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Et commençons par les cartes. Celles de la pioche commune aux deux adversaires sont lisibles au premier coup d’œil et les actions proposées sont basiques :
- déplacement simple ou double : pour déplacer une unité présente sur le plateau d’une ou deux zones.
- recrutement de nouvelles unités dans la zone précisée par la carte et dans la limite de la valeur de la carte.
- reposer un pion fatigué.
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Chaque joueur dispose également de 3 cartes leader. Chacune d’elles fait avancer de 9, 10 ou 11 jours le calendrier, permet de recruter le leader associé et octroie un pouvoir :
- récupérer la voie du peuple en prenant le jeton vert et en le plaçant de son côté du plateau.
- révéler l’objectif secret de votre adversaire.
- déplacer la barricade pour couper les déplacements entre deux zones du plateau.
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Les jetons ont donc 2 faces, une face disponible et une fatiguée. Les jetons sont recrutés sur leur face disponible. Lors d’un calcul de majorité d’une zone, le joueur qui l’emporte retourne ses pions sur leur côté fatigué. Si un pion fatigué est de nouveau dans la majorité d’une zone évaluée, il est alors retiré du plateau.
Les jetons de troupes reviennent dans la réserve du joueur, les jetons de leaders sont retirés de la partie.
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Vous connaissez les mécaniques, on peut donc commencer la partie !
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Le jeu se déroule en un nombre de manches qui dépendra des joueurs. Chaque manche se divise en 5 phases :
- Pioche de cartes : chaque joueur va piocher 5 cartes.
- Choix de l’objectif : chaque joueur choisit une de ses 5 cartes en tant qu’objectif personnel. Il la pose face cachée sur le plateau.
- La phase d’actions : les joueurs jouent à tour de rôle 4 cartes.
- La phase de scoring : les joueurs scorent la zone d’émeute puis les zones de leur objectif personnel.
- Le nettoyage : le plateau est préparé pour la manche suivante, la zone de barricade devient la zone d’émeute, une nouvelle zone d’émeute apparaît…
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Regardons le calendrier. On peut le voir comme une pendule d’échecs. Chaque joueur, en jouant une carte, avance le calendrier du nombre de jours indiqué sur la carte. Ce sont donc les joueurs qui définissent le timing de la partie. Ce calendrier est extrêmement important. Les jours 15 et 31 de chaque mois proposent une action bonus :
- Un recrutement de valeur 1 où vous le souhaitez.
- Un déplacement d’une zone.
- Repos d’une tuile.
- La pioche d’une carte. Derrière cette action se cache un gros bonus à ne surtout pas négliger. Vous aurez donc une carte de plus en main pour le reste de la partie ! Vous ne jouerez pas pour autant plus de cartes que votre adversaire mais vous aurez plus de choix. Ce qui est parfois très important. Il ne faut en abuser mais une ou deux cartes en plus est un bel avantage.
- Dernier point du calendrier, le joueur qui fait changer de mois prend le contrôle du jeton de volonté du peuple. Il faudra donc calculer vos avancées de calendrier, anticiper les changements de mois et essayer de récupérer les actions bonus. Cette dimension de timing est au centre du jeu et c’est une bien belle trouvaille.
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Regardons maintenant le scoring. Chaque zone évaluée pendant cette phase l’est par un calcul de majorité :
Les joueurs additionnent les valeurs de leurs tuiles, les tuiles neutres sont contrôlées par le joueur possédant la volonté du peuple (et au moins une troupe sur zone).
Le vainqueur peut choisir de gagner des avancées du marqueur de score vers son camp. Pour la zone d’émeute, il est possible de prendre un bonus à la place des avancées, le même que l’action bonus offerte par les cases 15 et 31 du calendrier.
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Le jeu est donc simple dans ses mécaniques et comme tout bon jeu de duel, c’est votre adversaire qui définira la difficulté.
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Le solo
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Le solo est pour moi le moins bon du jeu. Loin d’être mauvais, il lui manque le cœur du jeu : l’adversaire, le bluff, le guessing.
L’automa est bien foutu avec un niveau de difficulté relevé et vous proposera un sacré défi. La partie est un peu courte avec seulement 3 manches. L’automa vous mettra une pression constante et le moindre faux pas est proscrit si vous voulez garder le moindre espoir de victoire.
Il vous faudra quelques tentatives pour y arriver et avec des jetons prévus pour autant essayer !
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VERDICT
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Un vrai bon jeu de duel ! Je le précise, je ne suis pas la cible de ces jeux mais le côté historique m’a immédiatement attiré. Et ensuite le jeu nous a happés ! C’est ce que j’appellerais un jeu à tiroirs, ces jeux où chaque action adverse, chaque manche vous plonge un peu plus dans le jeu.
Les cartes historiques retraçant les événements et la bio des protagonistes du conflit sont pour moi un vrai plus. On se prend à les lire et c’est encore un bon point de ce jeu.
Dual Powers est donc un super jeu de duel, il est le lien entre les wargames et les jeux de duel classiques. Un conflit historique et des mécaniques simples en font une belle réussite ludique.
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