Voilà 1 semaine que s’est déroulé le festival des jeux du Stan organisé par La Caverne du Gobelin. Ce festival se déroule au stade Marcel Picot à Nancy, un chouette lieu pas habituel pour jouer ^^ Sur 4 niveaux, vous y trouvez une braderie, un espace proto, espace enfants, escape game, espace associations, des éditeurs, et la zone expert avec Les recettes ludiques ! Il y a de quoi faire !
J’y suis allé le samedi après midi et soir en espérant jouer à quelques jeux qui me faisaient de l’oeil, et c’est chose faite pour plusieurs d’entre eux.
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Mage Noir
J’ai d’abord pu jouer à Mage Noir (Constantin Dedeyan, Vincent Vimont), un jeu de cartes pour 2 joueurs qui vous amène à lancer des sorts, avec un système de mana partagé. Par chance, c’est l’auteur et éditeur qui était présent et c’est toujours mieux d’avoir une explication du jeu par quelqu’un qui le maitrise. Pour ne rien gâcher, il est très enthousiaste, disponible et pédagogue, donc bravo pour l’animation !
En ce qui concerne le jeu, il y a quelques idées très intéressantes, notamment avec les mots clés des cartes. Par exemple lancer un sort nécessite par exemple d’avoir préparé un autre sort précédemment, ou même plus d’un. Si le sort Vent ardents nécessite 2 souffles préparés, vous devez avoir 2 cartes contenant le mot souffle dans leur nom qui sont préalablement préparées dans votre zone. Peu importe la carte, l’effet du sort ou le nom complet, les 2 sorts préparés doivent avoir le mot souffle dans leur nom. C’est plutôt chouette je trouve.
Je note aussi le système de mana qui n’est pas habituel, dans le sens où à chaque début de tour, vous piochez 3 manas sur les piles communes (celles que vous voulez) et vous les posez sur 2 piles centrales à tour de rôle. Une à droite, à gauche et droite (ou inversement). Du coup vous alimentez 2 piles de mana communes aux 2 joueurs. Vous en choisissez une qui rejoint votre réserve personnelle. Si vous avez suivi, l’autre pile est tout de même alimentée en cartes de mana, et l’adversaire prendra à son tour 3 cartes, les dispose, et en choisit une. Enfin, en utilisant un sort, les manas qui ont servis à son activation sont replacés sur les piles au centre. Vous devrez donc aussi gérer les manas que votre adversaire aura à disposition avec vos actions. Malin !
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Volto
Nous avons joué à Volto (Yusuke Emi (江見祐介))chez Blue Orange, une revisite des échecs qui ne m’a pas convaincu, mais l’ami Romu qui m’accompagnait a craqué, et l’a ramené à la maison. Les différentes pièces de votre camp ont des déplacements différents, et une capacité de prendre une pièce adverse ou non. Ces infos sont visibles uniquement de vous-même, et l’adversaire est donc à l’aveugle sur ce qu’il affronte. Idem pour vous, vous avez des pièces identiques en face de vous, qui avancent selon leurs règles. Au bout de plusieurs parties, vous pouvez deviner à peu près car vous êtes habitués aux différents déplacements, et vous savez que telle pièce se déplace en diagonale, et telle autre non. La fin de partie se déclenche si votre roi atteint le camp adverse, ou si votre adversaire prend vos 2 pièces dont j’ai oublié le nom, on va les appeler les kamikazes ^^ En gros ces 2 pièces se déplacent, mais ne peuvent pas prendre de pièce adverse. Donc si vous jouez sans aucune stratégie, votre adversaire s’apercevra bien vite que votre pièce se contente d’aller au contact de ses pièces, et ne les prend jamais. Sauf que si vous jouez malin, ou si votre adversaire mort à l’hameçon, il va prendre votre kamikaze. Sa pièce est détruite aussi, et s’il prend vos 2 kamikazes, il perd la partie.
Donc pas mal de hasard je trouve, c’est certainement ce qui ne m’a pas convaincu plus que cela. Mais Romu a beaucoup apprécié !
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Drones vs Goélands.
Léo Blandin, Delphine Robert, illustrations Romain Lubière, édité par Chèvre Edition.
Que dire … j’ai été assez « choqué » par les ressemblances de ce jeu avec tant d’autres. De nombreux jeux sortent, je suis souvent à regretter le manque d’originalité, de prise de risques ou de création, et bien là je suis servi. Dans ce jeu à 2, des bases sont à conquérir au centre, et vous posez une carte par tour sur l’une d’elles. Quand vous avez la majorité (en additionnant les valeurs des cartes posées sur une base par rapport à celles de votre adversaire), vous contrôlez la base, et retournez le jeton de cette base à votre couleur, qui vous permet de déclencher l’effet (déplacer une carte d’une autre base vers une autre, détruire une carte, etc …). Toutes sortes d’évènements en chaines qui auront pour but de vous faire prendre le contrôle de la dernière base et de l’emporter, ou alors d’enclencher des effets à rallonge qui mettront le bazar et modifieront les équilibres à foison.
Dire que ce jeu emprunte à Schotten Totten, Bestioles en Guerre, et bien d’autres est loin de la réalité. Honnêtement, j’ai les jeux que je viens de citer, et je les apprécie énormément. Je ne vois pas dans quel monde Drones vs Goélands pourrait apporter quelque chose. C’est même beaucoup moins élégant je trouve, et je fais donc l’impasse sur celui-ci.
Si vous ne connaissez aucun de ceux cités, je comprendrai qu’on puisse l’acquérir ou y jouer, mais encore je vous conseillerai plutôt ceux-là…
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Let’s Summon Demons
Ben Stoll, illustré par Steven Rhodes.
Minivilles sauce Stranger Things. Long et répétitif à 2, il semble un peu plus fun à 3 ou 4 mais c’est loin d’être foufou. Vous achèterez des cartes qui s’activent en fonction du dé que vous lancez à chaque tour. Certaines cartes s’activent aussi lors du lancer des adversaires. Quand la carte s’active, vous gagnez des pièces, pour acheter des cartes, et pour enfin invoquer vos démons. Arrivé à 10 pièces avec 3 démons, vous l’emportez.
Une sensation encore plus minimaliste qu’avec Minivilles, ce qui n’est pas banal, une sensation de tourner en rond quand pendant plusieurs lancers de suite, aucunes cartes ne s’activent (c’est le jeu ma pov’ lucette), bref à part un thème qui peut vous parler (Stranger Things, jdr, années 90, etc …), ce jeu ne vous emmènera pas bien loin.
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Mind MGMT
Jay Cormier, Sen-Foong Lim, illustré par Matt Kindt, localisé par Matagot.
Embarqué par l’enthousiasme de Ben, j’ai voulu voir ce qui déclenchait son enthousiasme. Je sais ce que je savais déjà avant cette partie, les jeux de chasseur-chassé ne sont pas ma tasse de thé. Je reconnais beaucoup de qualités à ce jeu, notamment éditoriales, visuelles et thématiques (quoique, sur ce dernier point, si l’on ne connait pas la BD, me dire que nous sommes des agents repentis qui essaient de retrouver le type de la société secrète qui recrute des gens ne m’a pas vraiment sauté aux yeux… ). Bref, s’il est effectivement plus intéressant que Whitechappel ou Mr Jack, ça ne me parle pas et l’effet joueur alpha est toujours trop présent dans ce genre de jeux pour moi. Quant au chassé, il y a tellement de downtime que c’est pas simple de rester concentré durant la partie. Bref, ça n’est pas pour moi.
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Challengers
Johannes Krenner, Markus Slawitscheck, illustré par Jeff Harvey.
Le dernier jeu de la soirée que nous avons fait à 6 joueurs. Je n’avais rien vu passer dans mes radars sur ce jeu, et je comprends pourquoi à postériori. Depuis, comme par hasard, je le vois élevé au rang de coup de cœur par de nombreux influenceurs.
Voici donc le jeu de la bataille, en mode « tournoi » où vous affronterez chaque joueur, en « améliorant » un peu votre paquet de cartes après chaque manche. Lorsque toutes les manches sont jouées, il y a une manche finale pour désigner le vainqueur.
Alors on vous expliquera à droite à gauche que c’est un jeu d’ambiance, qu’avec les bons joueurs ça sera une ambiance survoltée, que la dernière manche vous aurez tous les joueurs autour en train de crier et d’encourager, que même les voisins du quartier débarqueront parce que quand même c’est la manche finale de Challengers, ça déchaîne les foules ! Et puis vous allez dévoiler une carte que vous posez au centre. La carte de valeur 3. Puis votre adversaire fait de même, la carte de valeur 2. Il rejoue. Une carte de valeur 2, il prend l’avantage. C’est à vous. Une carte de valeur 1 qui vous double la valeur des cartes si vous avez au moins 2 cartes de valeur 3 sur votre défausse. Wouhou, vous prenez le lead. Votre adversaire dévoile une carte. C’est un 1.
Pour ne rien arranger (oui j’insiste), le jeu est vendu 35€ ce que je trouve bien élevé, sachant que la moitié du matériel proposé n’est pas nécessaire, et est présent pour en mettre plein les yeux, mais c’est raté, autant que les illustrations d’ailleurs…
J’ai vraiment du mal à partager cet enthousiasme organisé pour le jeu de la bataille 3.0. Il y a tellement plus d’élégance, d’originalité et de fun dans un Skull King par exemple, ou même dans un Perudo ^^ Bref je ne rejouerai jamais à ce jeu ^^
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District Noir
Nobutake Dogen, Nao Shimamura, illustré par Przemysław Fornal, Vincent Roché, Hinami Tsukuda.
Je voulais jouer à ce jeu depuis quelques temps déjà, et c’est chose faite. Pour 2 joueurs, avec une direction artistique très sombre mais très bien réalisée, Soit vous posez une carte au centre, et la rivière se forme. Soit vous prenez les 5 cartes maximum de la rivière (en partant de la dernière posée), et les ajoutez à votre collection. Vous ne pouvez prendre ces cartes qu’une fois par manche, donc à vous de bien utiliser cette action. A la fin des manches, on calcule le score. Certaines cartes se jouent à la majorité (celui qui a le + de 8 remporte 8 points), d’autres sont des malus (-2 et -1). Enfin celui qui a réussi à avoir les 3 cartes ville l’emporte immédiatement. Bref c’est minimaliste, mais plutôt intéressant à jouer. Des actions épurées, un scoring à surveiller en fonctionne des actions de votre adversaire et des cartes qu’il ajoute à sa collection, et surtout l’apparition des cartes ville à surveiller comme le lait sur le feu. J’y rejouerai avec plaisir pour voir la courbe de progression.
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Encore une édition très réussie donc, beaucoup de public qui a pu jouer à de nombreux jeux sur un festival gratuit, avec un très beau cadre. Merci à tous les bénévoles et à la Caverne pour cet évènement !!!
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Et pour plus de photos c’est ici que ça se passe :
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