Cette critique a été rédigée à l’aide d’une boite fournie par l’éditeur que nous remercions.
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Path of Civilization offre une expérience captivante qui marie habilement la stratégie, la diplomatie et la gestion des ressources. Dès les premiers instants, les joueurs sont plongés dans un monde riche en possibilités, où chaque choix compte et façonne l’essor ou la chute de leur civilisation. Le plateau de jeu magnifiquement illustré évoque une immersion immédiate, tandis que les mécaniques bien conçues offrent un équilibre délicat entre la compétition acharnée et la coopération nécessaire. Path of Civilization se distingue vraiment comme un joyau ludique, offrant une aventure stratégique inoubliable pour les amateurs de jeux de société. Oh ça va hein ! Les illustrations de Path of Civilization ont bien été réalisée à l’aide d’une IA, pourquoi ne pas demander à ChatGPT d’écrire l’article ? Bah en fait parce qu’au-delà de cette polémique (qui a toute sa place), le jeu propose aussi un vrai gameplay et une vraie expérience ludique. Alors, ça serait dommage de ne pas l’évoquer.
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/imagine prompt: un jeu de civilisation aux règles simples et aux choix douloureux
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Comme son nom l’indique, Path of Civilization nous invite à choisir la voie d’une civilisation antique, entre Industrie et Spiritualité, entre Militaire et Culture, bref à faire les choix qui façonneront son évolution et son identité, à travers 9 manches qui s’étalent de la préhistoire à Elon Musk. Oui, pas besoin d’aller plus loin que l’autre cintré, on ne fera jamais mieux. Vous n’irez pas explorer un vaste monde, et tout l’aspect développement (de la population, des infrastructures) se résume à acheter une carte ou à avancer d’un cran ou deux sur une piste. C’était attendu : il y a tant de paramètres à gérer dans un jeu de civilisation, qui est sensé retracer la naissance et l’ascension d’un peuple à travers les âges, que les auteurs se retrouvent souvent à choisir entre deux possibilités. Ils peuvent effectivement concevoir une énorme usine à gaz qui permet de tout faire, et dont les parties durent une journée entière, ou alors se concentrer sur un pan bien spécifique du gameplay en occultant ou simplifiant à l’extrême les autres aspects du jeu de civilisation. Bon bah là c’est plutôt clair, Fabien Gridel a beaucoup élagué, tout en gardant cependant ce qui fait le sel de ce genre ludique : faire de notre civilisation notre chose, et prendre tout un paquet de décisions très impactantes et très cornéliennes.
Et ça commence dès le début : les joueurs ont au départ 5 technologies en main, et doivent en choisir une à écarter pour le reste de la partie. Puis, avec les 4 restantes, ils doivent déterminer lesquelles ils utiliseront pour leur partie droite et lesquelles pour leur partie gauche, chacune fournissant des ressources différentes pour les étapes suivantes de la manche. Vient alors le temps de gagner puis de dépenser les ressources en question, en progressant sur la piste militaire ou celle religieuse, ou en achetant un leader, une merveille ou encore une nouvelle technologie. Rebelote lors des manches suivantes, avec en ligne de mire des scorings intermédiaires alternés avec des concours de qui c’est qui a la plus grosse. L’explication tient en 10 minutes, mais il ne faut pas se laisser endormir par l’apparente simplicité du gameplay. Le jeu prend un malin plaisir à vous torturer en demandant en permanence de faire des choix.
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Alors, César ? Tu tires ou tu pointes ?
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Des choix, encore des choix, toujours des choix : quel côté utiliser pour les cartes technologies ? Quel leader acheter, quelle merveille construire, quelle technologie acquérir pour la manche suivante ? En effet, on ne peut acheter qu’une seule carte de chaque type lors d’une manche, et le jeu ne laisse pas trop la possibilité de temporiser, avec des points à gagner à la fin de chaque manche à condition d’avoir rempli les conditions nécessaires. Aucune décision n’est anodine, et on voit rapidement des poignées de cheveux virevolter dans un grand feu d’artifice capillaire autour de la table, c’est très joli. Path of Civilisation est une succession de dilemmes, et on sombre régulièrement dans la dépression en pensant à tous ces avantages auxquels on doit renoncer, le cœur lourd.
Heureusement, l’intégralité des phases d’une manche se passent en simultané, le temps d’attente à contempler les uns et les autres mourir intérieurement est du coup pratiquement inexistant. On peut donc entièrement se consacrer à notre propre déliquescence ! Et dans le cas où plusieurs joueurs souhaiteraient prendre la même carte, un système de priorité simple et efficace permet de déterminer qui a la préséance selon qu’il s’agit de d’acquérir une carte Culturelle, Scientifique ou encore Industrie. Tout cela est indiqué sur des plateaux joueurs très bien conçus, ainsi que tout un tas d’autres rappels, et il n’est presque pas nécessaire de revenir au livret de règles en cours de partie. Path of Civilization est très efficace dans tout ce qu’il entreprend, et, oui, ça fait déjà deux fois que j’utilise le qualificatif, ce n’est pas une IA qui ferait ça. Bref, on se retrouve avec un jeu à base de cartes et de choix, avec une prise en main immédiate et un casse-tête qui l’est tout autant, dans un contexte fantasmo-historique. Je sais ce que vous vous dites, parce que clairement, vous n’êtes pas le crayon le plus affuté du tiroir : tiens, ça me rappelle quelque chose.
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7000 Wonders, forcément ça prend de la place
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Immanquablement, le jeu fait penser à un 7 Wonders ou un It’s a Wonderful World, mais sans toutefois la composante draft, et contre-draft, qui rendent ces deux jeux légèrement plus interactifs. Mais ce que PoC perd d’un côté, il le gagne de l’autre avec une profondeur autrement plus marquée. Les axes de scoring sont beaucoup plus différenciés que dans ses deux aînés, leur variabilité est également bien plus importante avec une grosse combinatoire créant des déroulements de partie sensiblement distincts, les mécaniques en jeu sont plus variées, et demandent de jongler avec plus de paramètres, comme la population notamment, qui cape le nombre de ressources que vous pouvez gagner. La boucle de gameplay et de réflexion est en conséquence plus riche, et se déroule en des étapes bien séparées. Tout tend vers le même objectif, mais vous devez répondre à des questions réellement disjointes à chaque fois.
Le jeu est aussi BEAUCOUP plus imposant. La boite, dans un premier temps, mais aussi la place qu’il prend sur la table. Comme vous pouvez le voir sur les photos, Path of Civilization aime prendre ses aises, conséquence logique de la modularité de sa configuration de départ. Quand on se fait fort de proposer quelques milliers de combinaisons différentes en guise de setup, cela passe forcément par l’utilisation de différents éléments que l’on associe lors de la mise en place, par exemple ici les cartes de fin de manche que l’on dispose verticalement sur des petits supports pour plus de visibilité. Si vous rajoutez à ça la volonté tout à fait honorable de rendre les différents aspects du jeu le plus lisible possible, on se retrouve à devoir installer les différentes rivières de cartes, les 2 pistes militaire et religieuse, les scorings de fin de manche, plus les plateaux individuels, j’espère que vous avez une grande table et celle du voisin. Le prix s’en ressent du coup, et pique un peu pour un jeu avec des mécaniques plutôt simples et des illustrations créées à l’aide d’une IA. Le fait de devoir coller soi-même ses autocollants sur les meeples et les boites de rangement des cartes technologies n’aide pas à faire passer la pilule, bien au contraire.
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Je vous ai dit que c’était efficace comme jeu ?
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Ceci dit, ces mécaniques sont efficaces, oui c’est la troisième fois, et qu’est-ce que vous allez faire ? Force est de constater qu’il n’y a rien à jeter ! Le jeu est au final très plaisant, on comprend rapidement ce que l’on doit faire, mais il y a malgré tout une belle courbe de progression avant de réellement maitriser. Le fait de proposer en permanence des chemins de scorings différents permet de plus d’éviter l’impression de devoir toujours faire la même chose d’une partie à l’autre, ou d’identifier rapidement des stratégies plus puissantes que d’autres. Mais je n’irai pas non plus vous presser de sortir la carte bleue parce que d’une, ça vous en touchera une sans bouger l’autre, de deux, il coute le double des jeux auquel il sera forcément et malheureusement comparé. A réserver donc aux joueurs adeptes de ce type de gameplay, et qui n’ont pas pris de résolution idiote pour 2024, du style d’être raisonnable avec leur loisir préféré.
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Prix constaté : 77 €