Test : For a Crown

par | 20 Mar 2025 | Tests | 0 commentaires

Nommé mais pas vainqueur. Qui a bien pu faire un tel coup bas à For a Crown ? Lui, le spécialiste du genre !

Le jeu de Maxime Rambourg, illustré par Paul Mafayon et édité chez Repos Prod, a remis sur le devant de la scène le jeu d’enfoiré où tous les coups sont permis.

En quatre manches, chaque joueur va acheter cinq cartes pour construire un deck commun auquel sont ajoutés des évènements.

Le but de cette sombre affaire est d’accéder au trône, et pour cela, il faut posséder le plus de joyaux. Chacun commence avec 10 rubis et un bijou de famille en valant encore 10 de plus, mais rien ne se passera comme prévu, tout le monde y laissera des plumes, à vous d’en perdre moins que les autres.

Le jeu est familial par ses mécaniques : une piste de portraits où l’on se chamaille pour la première place, mais seulement en fin de partie, les joueurs les plus avancés en cours de partie le paieront cher.

Une ressource, l’argent permettant de s’acheter des cartes toujours plus puissantes.

Des ratons laveurs chapardeurs où la majorité vous coutera des rubis, mais vous permettra de vous débarrasser de ces petits voleurs.

Un dé histoire de mettre un poil de chance pour ceux qui aiment ça.

Le jeu est clair, précis, instantané. Une fois la première manche jouée et résolue, on sait exactement ce qui se passera et surtout ce que l’on veut y faire.

En résumé, on achète donc des cartes ajoutées à un deck commun, puis on mélange ce dernier avant de le jouer carte par carte. Pour reconnaitre vos cartes, vous les placez dans des sleeves (des pochettes) à votre couleur.

Quand votre carte est jouée, c’est à vous de décider quel effet appliquer, si plusieurs sont possibles et surtout sur quel joueur il s’applique. L’interaction est reine ici ! Et elle n’est pas très agréable. Vous leur ferez perdre des rubis directement, vous les déplacerez dans la galerie des portraits, vous infiltrerez des ratons laveurs chez eux. Tout est bon pour sortir gagnant, mais pour jouer, il vous faudra de bons clients autour de la table. Les négociations, les discussions pleines de mauvaise foi iront bon train, tout comme les pactes et les alliances aussi vite oubliés ou brisés.

On va tous s’en prendre plein la tronche et il vaut mieux laisser sa susceptibilité au placard pour que la partie reste un bon moment.

Cela limite aussi le jeu à trois joueurs, qui n’est pas du tout mon format préféré. Le jeu demande du monde et des échanges pour que la tension ne reste pas sur les épaules d’un même joueur. Plus on est de fous, plus on rit, comme on dit.

Je ne suis pas fan non plus du dé et en particulier de cette face offrant deux rubis. Je ne doute pas que le jeu nécessite cette face qui a été testée, mais gagner deux rubis met clairement une cible sur le dos du joueur qui y parvient et déchaine quelques actions sur ce dernier. Pas un moment des plus agréables à vivre ou à regarder.

Pour finir, c’est le bijou de famille qui m’ennuie. Quand un joueur le dépense, il envoie le signal : « Je passe à moins de 10 rubis, je ne suis plus la cible prioritaire ». Le jeu nous demande de cacher nos rubis dans un coffre, donc cette information est, je trouve, contre-nature. D’autant que l’on peut aller jusqu’à l’élimination d’un joueur, ce qui me semble logique vu la nature de For a Crown. Cela me donne le sentiment que les concepteurs se sont dits que le jeu allait peut-être trop loin et qu’il fallait rebrousser chemin pour limiter la méchanceté possible.

Le jeu n’en est pas moins un bon retour de ces jeux mesquins et méchants dans un monde ludique où l’interaction est de plus en plus aseptisée. Des règles simples, des émotions autour de la table et un temps de jeu contenu en font un bon jeu si vous êtes client du genre !

Notre boutique partenaire :

Prix constaté : 31,50 €

For a Crown
Mécaniques : marché de cartes, coups bas, négociation
Auteur : Maxime Rambourg
Illustrateur : Paul Malayon
Editeur : Repos production
Nombre de Joueurs : 3 à 5 joueurs
Age : à partir de 8 ans
Durée : 20 minutes
Prix : 31,50 €

0 commentaires

Laisser un commentaire