Cette critique a été rédigée à l’aide d’un exemplaire fourni par l’éditeur.
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C’est vrai que j’arrive bien tard pour donner un avis sur un jeu qui a déjà disparu des radars !! Ainsi va la vie du monde ludique actuel où « le consommable » devient une norme commerciale.
Pourtant ce jeu est loin d’être inintéressant du fait qu’il possède toutes les caractéristiques de ce qui devient aujourd’hui une sorte de business model pour du mass market (la phrase fait peur, mais elle sera la seule du genre …promis !) :
- Un auteur de renom : Eric M.Lang connu pour être une star de l’ameritrash associé à Ken Gruhl que je ne connais pas hélas !
- Une maison d’édition aux reins solides : Hasbro
- Un pacage soigné avec des rangements hyper pratiques permettant d’installer le jeu en quelques secondes
- Un prix tout à fait acceptable compte tenu du matériel proposé
- Un thème rassembleur : reconstruire le monde à partir des vestiges du passé au milieu d’une nature luxuriante et développer une communauté vivant en harmonie avec son nouvel environnement
Dans les travées de Cannes 2024, on entendait pas mal de hype autour du jeu avec la présence de Monsieur Lang himself aux explications.
Moi qui aime l’ameritrash, je me suis dit qu’il y avait un loup ! À mon avis rien à voir avec une nouvelle pépite à découvrir par l’auteur de Hank, Blood Rage, Rising Sun ou Cthulhu May Die…
Première surprise, Le Monde de Reterra est un jeu de pose de tuiles où vous (re)construisez votre communauté sur un monde qui ne ressemble en rien à notre monde actuel. Les vestiges du passé vont servir de fondations à l’épanouissement de la population et à la construction de bâtiments qui vont vous apporter prospérité et permettre de ne pas répéter les erreurs du passé.
Finalement si on résume, il s’agit d’un placement de tuile qui n’innove pas vraiment comme il en existe déjà beaucoup. Il se joue de 2 à 4 personnes pour un temps de partie d’environ 30 minutes.
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À votre tour vous allez choisir une tuile parmi 5 apparentes dans une rivière qui se réactualise ensuite pour le prochain joueur et la poser devant vous. Vous aurez aussi trois tuiles distribuées au hasard en début de partie qui pourront le cas échéant remplacer la pioche si aucune des tuiles visibles ne vous donne satisfaction.
Cette première tuile sera la pierre angulaire de votre nouvelle communauté. Dès que chaque joueur(se) aura devant lui un « terrain » de 4X4 tuiles, on fera le décompte de points. Celui qui a le plus haut score l’emporte
Une tuile est composée de 4 cases représentant des terrains de nature différente : eau, prairie, désert, foret, asphalte. Si vous réussissez à aligner ensemble au moins sept cases de terrain identique, vous marquerez des points à la fin de la partie.
De plus, un certain nombre d’icone peuvent être sur cette tuile :
- Des engrenages : quand vous réussissez à les aligner de façon à ce que les engrenages se touchent, vous pouvez poser un bâtiment. Les bâtiments vont de 2 à 4 cases avec des formes géométriques différentes. Bien évidemment, construire un bâtiment sur 4 cases engrenages rapportent souvent beaucoup de points même si pour autant il n’est pas toujours rentable d’attendre 4 tours pendant que vos adversaires adoptent des stratégies plus rapides. Vous pouvez dès la pose d’une tuile avec un engrenage, y déposer un habitant qui vous rapportera des points en fin de partie mais qui vous empêchera d’utiliser cet engrenage pour la construction d’un bâtiment. Le nombre de bâtiments étant limité, une course va vite s’établir afin de s’emparer des plus intéressants
- Des reliques : ce sont des objets du passé qui en fonction du nombre et de la diversité que vous posséderez en fin de partie vous rapporteront des points de victoire
Il existe une tuile spéciale ; une sorte de générateur d’énergie entouré d’eau qui vous fera gagner des points en fin de partie si la tuile est entourée elle-même par d’autres tuiles terrain
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Le monde de Reterra propose la possibilité de jouer avec 3 configurations différentes, avec chacune des objectifs et des bâtiments différents permettant de modifier les interactions et les stratégies possibles.
De plus dans chaque Kit de rangement, vous pourrez jouer avec des pouvoirs différents puisque les cartes de bâtiments sont recto verso. Ce qui donne au final 6 configurations différentes avec des interactions plus ou moins fortes car dans certains cas vous allez pouvoir « pourrir » l’harmonie de vos adversaires avec du bric à brac inutile qui leur enlèvera des points de victoire en fin de partie.
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Comme j’ai pu le dire au départ, l’offre est plutôt bien marketée. Le jeu est simple et s’adresse à un public familial qui recherche un jeu à la fois interactif avec un matériel correct.
Pour autant, le jeu n’est pas exempt de défauts. Il a visiblement été développé pour une sortie rapide car de nombreuses situations de jeu vont rester sans réponse. J’ai regardé encore lors ce que j’ai débuté l’écriture de l’article, sur Boardgame geek, s’il y avait un errata ou des réponses permettant de statuer sur certaines situations. Il n’en est toujours rien et afin de pouvoir jouer sans s’écharper en fin de partie, il faudra statuer sur les points bloquants (nombre de pions reliques et habitants limités ou non, bâtiment hôpital, etc.)
J’ai fait tester le jeu dans toutes les configurations, il fonctionne bien à 2, 3 ou 4 même si je pense qu’à 3, il peut y avoir beaucoup d’opportunisme de la part d’un joueur si deux joueurs partent sur des stratégies similaires.
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Au final, c’est un jeu de tuiles avec une bonne interaction au matériel soigné, avec une proposition de stratégies variées, qui s’adresse à un public qui veut découvrir ce genre de mécanismes. Il rentre bien évidemment en compétition avec de nombreux autres jeux du même type.
Le livre de règles est clair et didactique. Son seul défaut et non le moindre, c’est qu’il ne détaille pas certains aspects du jeu qui vont, de toute façon, à un moment ou à un autre, poser problème dans leur interprétation.
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Ce qui m’interpelle c’est que nous sommes en présence d’un type de produit qui a tendance à se multiplier ces derniers temps dans le milieu du jeu (confère aux critères de départ) et qui n’apporte pas grand-chose du point de vue ludique. Ce sont des produits de consommation qui par le buzz et la notoriété de l’auteur ou de la maison d’édition vont se vendre très bien dans un premier temps et qui vont finalement disparaitre très vite et encombrer la ludothèque. Pas sûr que le (la) joueur(se) que vous êtes et que je suis résiste longtemps à cette politique qui sera délétère pour tout le monde dans un avenir plus ou moins proche !
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D’ailleurs ça me donne une idée de jeu ! Il s’appellera le monde de Luditerra et on (re)bâtira une communauté ludique sur les scories du marketing agressif de maisons d’édition sans scrupule. Cette communauté utilisera les vestiges du passé afin de vivre harmonieusement en réinventant des systèmes de jeux qui permettront à chacun de partager du plaisir autour d’une table !!!
Bon …Faut trouver un éditeur ! Pas sûr que ça marche et en plus ça me dit quelque chose !!!
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Prix constaté : 36 €
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