Cette critique a été rédigée à l’aide d’un exemplaire fourni par l’éditeur.
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Au Labo, l’attribution des jeux fait souvent l’objet d’âpres négociations, que tranche dans sa grande sagesse notre bien aimé Lider Maximo. Mais là, j’avais une longueur d’avance sur mes concurrents. Voyez-vous, ma femme est du signe du Rat, alors autant vous dire que je suis devenu un expert de ces adorables bestioles. Ce sont des créatures calculatrices, très malignes, quelque peu fourbes, toujours à l’affût d’un bon morceau de fromage, et non je ne suis pas en train de parler de ma chère et tendre, cessez ces sous-entendus. Bref, je sais tout sur les rats, en plus j’ai vu Ratatouille 27 fois, j’étais donc tout désigné pour me coller à la critique de Les Rats de Wistar, le nouveau jeu de Simone Luciani chez Intrafin.
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Minus et Cortex partent à la campagne
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Comme son nom l’indique, le jeu vous invite à montrer qui c’est Raoul au sein d’une colonie de rats surdoués de la récup’ : cinq manches pour récupérer des ressources, agrandir votre campement, déployer d’autres rongeurs à votre solde, explorer la maison des humains d’à côté et leur sous-sol, et bricoler tout un tas d’inventions à la Géo Trouve Tout. Ça a l’air peu dit comme ça, surtout qu’il faudra composer avec uniquement trois ouvriers tout au long de la partie, mais Rats of Wistar est de ce genre de jeux qui proposent de jolis effets boule de neige à qui aura su prendre le rythme. Quant aux autres ? Ils risquent de souffrir et de trouver le temps extrêmement long.
Le jeu demande en effet régulièrement d’anticiper nos prochaines actions, et d’optimiser leur enchainement. Première originalité, la puissance d’une action principale est déterminée par le nombre de tranches de pain de mie (avouez, la ressemblance est troublante) qu’on aura déployé dans la zone de l’action, sous-sol, sous-bois ou habitation humaine. Et ces pains de mie, ils ne sont qu’au nombre de deux au départ, même s’il est recommandé d’en débloquer d’autres par la suite. Evidemment il est possible de les déplacer d’une zone à l’autre, avant ou après l’action principale, mais les points de déplacements sont une denrée rare qu’il faut économiser. Il faut donc en permanence réfléchir comment tirer profit de leur présence avant de les changer de zone, quand procéder à leur migration, comment en déployer d’autres.
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Tourne, tourne, petit rongeur
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L’autre particularité, c’est que les emplacements pour nos rats ouvriers sont mouvants : tout est géré par une roue qui tourne d’un sixième à chaque début de manche, ce qui va modifier le nombre d’emplacements disponibles pour chaque action principale, ainsi que les actions bonus associées. Lorsque qu’il y a trois spots pour l’action de récolte ou de construction de chambre, c’est tranquille, surtout qu’un joueur ne peut se placer qu’une seule fois sur chaque action principale. Lorsqu’il n’y a qu’un emplacement, c’est tout de suite la guerre et les nervous breakdowns comme on dit dans le Bouchonois. Vous rajoutez à cette gymnastique la fameuse question de l’œuf ou de la poule (je débloque d’abord de nouveaux rongeurs, ou je creuse plutôt les pièces qui accueilleront leurs chambres ?), les différents badges à obtenir pour scorer des objectifs, réaliser des missions ou bricoler des inventions, et vous obtenez du jonglage épreuve olympique.
Heureusement, les actions gratuites sont là pour alimenter les combos et mettre de l’huile dans les rouages, et il est assez satisfaisant de déclencher l’action qui permet d’enfin engranger toutes les récompenses qu’on visait depuis trois tours, sans parler de la mine déconfite de nos adversaires. On explore la maison, pose une carte trouvaille, réalise une mission, puis un objectif, ce qui nous donne une action bonus sympathique, le tout en déplaçant notre piétaille dans un ballet gracieux. On est dans la zone, et tout semble s’enchainer naturellement, le sentiment est grisant. Je suis nul à Barrage, mais il parait qu’on y retrouve le même genre de sensations.
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Tu sais ce qu’elle te dit, la rouetourne ?
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Et puis il arrive que tout aille de travers, et qu’on ait le sentiment d’être en permanence à contre-temps. Clairement, la mécanique de roue d’actions est celle qui demande le plus d’efforts pour préparer les manches qui suivent, avec des actions bonus qui sont parfois idéalement corrélées aux actions principales, et d’autres fois complètement disjointes. Il faut alors savoir se tourner vers un autre pan de notre développement de colonie, ce qui amène vers un autre écueil : il y en a beaucoup et on ne peut évidemment pas tout faire. Certains disent qu’on ne peut pas réussir sans explorer, d’autres cartonnent très bien sans, la réalité est que toutes les stratégies se valent plus ou moins, tant qu’on ne perd pas de temps pour l’exécuter. Plus facile à dire qu’à faire.
Attention donc à la frustration, le jeu aura tôt fait de se transformer en un long chemin de croix si vous n’arrivez pas à trouver le rythme dans l’enchainement des actions. Les missions demandent des badges qu’on n’a pas, les ressources ne sont jamais assez suffisantes, on gaspille des mouvements pour pas grand-chose, les objectifs ou les emplacements nous passent sous le nez, on visualise les rouages mais tout semble terriblement rouillé. Il serait dommage de mettre le jeu à la poubelle à cause d’une mauvaise expérience pour autant : il fonctionne très bien et les différents axes de développement sont plutôt équilibrés, il y a tout à fait moyen de prendre des points ailleurs si quelqu’un se précipite sur les ressources ou sur l’exploration avant vous. Ou même sans être premier joueur de toute la partie. Bref, il vaut le coup qu’on s’accroche et qu’on se frotte à la courbe de progression légèrement pentue. Même si les autres joueurs seront toujours là pour faire rien qu’à nous pourrir notre expérience de jeu.
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Terrier tout confort, magnifique vue sur les égouts
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La bonne nouvelle, c’est qu’avec un solo aussi solide que celui de Rats, plus besoin de subir les râleries de Jean-Michel et les gestes brusques de Jean-Pascal, qui manque à chaque fois de renverser son lait fraise quand il va pour prendre une carte. Juste vous, le bot, et quelques cartes pour gérer la difficulté, l’exploration et les actions de ses méca-rongeurs. Même si celles-ci sont aléatoires (dans une certaine limite, le nombre de cartes n’est pas infini), les bonus que le bot est susceptible de vous voler sous le nez sont eux planifiés, et avec logique, ce qui permet d’anticiper, de temporiser aussi, de prioriser sa stratégie, à l’instar de ce qu’on peut faire lors d’une partie avec de vrais joueurs. Bref le solo est une belle réussite, le designer Mauro Gibertoni a fait du beau travail pour garder les sensations de l’expérience multijoueur, tout en proposant une échelle de difficulté beaucoup plus fine que ce qu’on trouve habituellement.
Les jeux de pose d’ouvrier, ce n’est pas ce qui manque dans le paysage platéoludique (oui parfaitement, platéoludique), et on a parfois l’impression d’avoir fait le tour. Et puis de temps en temps, on tombe sur un jeu qui propose un petit twist qu’on ne connaissait pas, ou qui trouve le bon équilibre fun/complexité même si la formule est vue et revue. Rats fait un peu tout ça, et sans révolutionner le genre, réussit très bien ce qu’il entreprend. Si en plus vous rajoutez des illustrations très agréables avec un choix de couleurs bucolique, et un solo carrément solide, vous obtenez un jeu avec certes un potentiel de crispation bien réel, mais qui saura se faire une belle place dans de nombreuses ludothèques.
Deux options proposées par ce murder party de poche, en totale coopération pour jouer seul ou en duo et un murder party où tout le monde est suspect. Découvrirez-vous l’identité et le mobile qui se cachent derrière ce crime ?
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Cette critique a été rédigée à l’aide de boites fournies par l’éditeur que nous remercions.
Non, ce n’est pas une pub pour un quelconque shampoing ou autre produit ménager, mais c’est ce que propose la gamme des Murder Party Pocket.
Soit vous jouez en coopération (ce mode est prévu pour le solo ou jouer à deux, mais je ne vois pas ce qui empêche de jouer à plus que deux en coopération) comme n’importe quel autre jeu d’enquête de type Sherlock Holmes détective conseil, Crime Zoom, Unlock, Suspects, etc., soit vous jouerez en mode murder party.
Le choix est vôtre et la différence réside dans le fait qu’en mode murder party, le ou la coupable se cache parmi vous et vous devrez faire au mieux pour découvrir qui parmi vous a commis ce crime, donc il demandera de plus incarner votre personnage et d’être assez habile pour masquer votre forfait.
Au moment où je rédige ces lignes j’ai joué le jeu en duo coopératif, je n’ai pas encore joué en mode murder party, mais je le jouerais dans ce mode et j’éditerais cet article pour ajouter mon avis sur l’ambiance que propose cette version.
Cela peut sembler inutile de le jouer une seconde fois puisque je connais l’issue de l’enquête, mais oui, j’ai cette capacité impressionnante à très vite oublier des éléments de jeu, des évènements, les coupables et autre, donc je peux rejouer à un tel jeu quelques mois après et ne plus me souvenir de qui était qui et qui a fait quoi, pratique, mais parfois fatiguant, je ne vous le cache pas !
Bref, revenons au jeu et au mode coopératif.
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1932, mais avec un smartphone
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Oui, les évènements se passent en 1932, mais le jeu impose la présence d’une application pour pouvoir être joué, en coop comme en murder party.
Si cela vous rebute, sachez que l’appli est indispensable car c’est elle qui va rythmer le jeu, qui va faire intervenir l’inspecteur qui interroge les suspects et poser l’histoire.
D’ailleurs, déception à ce sujet, l’appli nous dit que nous allons pouvoir écouter le prologue, mais il n’y a aucune lecture, c’est à nous de lire l’écran à voix haute, dommage car d’après ce qu’on nous dit en lançant l’enquête, on s’attend à entendre la voix de l’inspecteur, mais l’application se contente de nous donner une petite musique d’ambiance, sans voix aucune.
Autre point négatif pour l’appli, le manque de précisions sur quand commencer à analyser les indices.
Car on nous guide sur la mise en place des cartes d’indices, on nous explique quand les retourner et quand les lire, donc en toute logique, dès qu’on commence à lire les indices, on commence notre réflexion.
Une fois qu’on a bien avancé, on poursuit sur l’application pour découvrir… que nous avons un minuteur pour la réflexion par rapport aux indices qui nous sont proposés…
Donc, malgré nous, nous « trichons » en prenant plus de réflexion que l’appli nous en laisse…
C’est anecdotique car nous avons plus de 10 minutes pour réfléchir et je doute qu’en duo nous ayons réellement besoin de 10 minutes…
Quoi que…
Parce que, finalement, c’est assez retors…
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Le crime était bien ficelé
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Les indices que nous avons à notre disposition, sont relativement discrets, il faudra avoir une bonne vue car, si nous avons une application, aucune des images n’est disponible au format numérique et il faudra très certainement avoir une loupe sous la main ou une excellente vue pour remarquer certains détails et prendre du temps pour tout bien analyser.
Et même avec une bonne vue, certaines infos doivent être déduites plus qu’elles ne sont flagrantes, c’est assez tordu et ça met les neurones à rude épreuve.
Je m’explique :
Nous étions persuadés d’avoir résolu l’affaire et au final, nous n’avions que partiellement raison.
C’est un point que j’ai beaucoup apprécié, certes il y a des détails qui nous ont échappé, que ce soit par manque d’attention, par effet de réflexion pas assez poussée (ou trop poussée dans la tête de l’équipe qui a écrit le scénario) ou à cause d’éléments relativement peu visibles sur les cartes, mais nous avons échoué à découvrir l’intégralité de l’histoire, là où d’autres jeux d’enquête et de ce type nous ont bien moins résisté.
Donc au final, mon avis est mitigé.
Côté enquête et difficulté de résolution, je suis très satisfait, car il n’est pas simple de découvrir le fin mot de l’histoire et il faut vraiment bien tout peser et analyser.
D’un autre côté l’appli obligatoire, qui manque de précision pour savoir quand faire les choses, sans oublier la question qui se pose sans cesse quand un jeu utilise une application : si on se procure le jeu dans 1 an ou 2, est-ce que l’application sera toujours disponible et fonctionnelle ?
Car, sans appli, impossible de résoudre l’enquête ni de connaitre la fin de l’histoire car elle n’est dévoilée qu’à la toute fin et il n’y a pas de version physique de l’épilogue.
J’espère que ça change dans le mode murder party et que l’appli est moins présente, mais j’ai de gros doutes à ce sujet.
Je reviendrai là-dessus quand j’aurai fait l’enquête à 6.
Et, si jamais vous lisez ces lignes après avoir résolu l’enquête, je suis preneur de votre avis sur la complexité de résolution que vous avez ressentie !
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Péché mortel : plutôt ennui mortel
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Pixie Games nous propose une nouvelle gamme de jeux d’enquêtes en format compact : Murder Party Pocket. Ces jeux ont la particularité de pouvoir être joués en mode enquête, pour 1 à 2 joueurs, ou en mode murder, pour 3 à 6 joueurs. Ils doivent être joués avec une application mobile gratuite. J’ai pour ma part joué l’enquête Péché Mortel en mode enquête, à deux joueurs. Je vais tenter de vous donner mon ressenti avec un minimum de spoilers.
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Une application, mais pourquoi ?
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Le jeu se présente dans un format extrêmement réduit, 26 cartes, et lorsque l’on allume l’application pour lancer la partie on comprend pourquoi : tout se joue sur le smartphone. Alors oui, il faut lire les quelques cartes au fur et à mesure de la partie et en discuter entre nous, mais globalement, toutes les avancées se font sur l’application. On se retrouve donc face à une application omniprésente avec énormément de lecture à faire sur écran, à voix haute, ce qui a le don de me sortir totalement de l’ambiance d’un jeu.
Je ne suis pas fan d’applications dans les jeux à la base, mais là en plus son seul intérêt est manifestement de réduire la taille de la boîte en y fourrant tout le texte, et donc de réduire le prix du jeu. Si encore on y trouvait des vidéos, des images, que le texte était récité, mais non, rien de tout cela. Ah si, il semble possible de jouer un élément du jeu en réalité virtuelle, mais ce n’est précisé à aucun moment avant de commencer la partie, donc impossible de prévoir le coup en ayant son matériel avec soi. Bref, cette partie-là est ratée pour moi.
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Une enquête qui patine
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Côté scénario, on est sur du classique : un meurtre a été commis et l’on doit le résoudre. Il y a six suspects sur lesquels on va apprendre des informations au cours de la partie. J’ai bien aimé que les personnages nous donnent des témoignages sur ce qu’ils avaient vu, donc des informations concernant les autres suspects ; malheureusement, des fois les indices sont en réalité des souvenirs, ce qui rend le système un peu bancal. Les images sont censées fournir des indices mais au final, seules une ou deux sont utiles.
Nous avons aussi relevé des incohérences scénaristiques durant notre partie, peut-être dues à une mauvaise traduction. Il y avait également de nombreuses fautes d’orthographe, ce qui est très désagréable sur un jeu racontant une histoire. Au final, il était possible de déduire l’identité du coupable rien qu’en lisant les cartes de profil des suspects, donc dans les cinq premières minutes du jeu…
En bref, nous n’avons pas trouvé le jeu très intéressant dans sa version enquête, peut-être est-il meilleur lorsqu’il est joué comme une murder ? En tout cas, nous n’y retournerons pas, dans le genre jeu d’enquête minimaliste à base de cartes, on fait beaucoup mieux !
Alors on parlera plutôt de Golem comme le dernier jeu des auteurs italiens de talent Flamina Brasini (Lorenzo, Coimbra, …), Virginio Gigli (Grand Austria Hotel, Coimbra, …) et Simone Luciani (Barrage, Tzolk’in, …). Du beau monde pour un jeu bien agréable. Pas un must, pas un jeu de l’année mais un jeu qui se retrouve dans les 8 meilleurs jeux experts pour le diamant d’or, ce qui n’est pas rien.
Dans Golem, nous voici à Prague pour étudier, modeler des golems et fondre de l’or en artefacts. 3 axes de développement qui vous demanderont d’optimiser vos ressources et vos actions durant 4 manches en utilisant un système d’actions à base de billes, une mécanique proche de celle de Grand Austria Hotel sans en être une copie.
Avec Golem, vous avez un jeu agréable qui mérite le détour.
Le jeu est prévu pour 1 à 4 joueurs, à partir de 14 ans, et pour une durée d’environ 90 minutes.
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Golem
Cranio. Un éditeur que les possesseurs de Barrage connaissent trop, ceux de Newton aussi. Avec Golem, on attendait de voir quel serait le niveau de matériel du jeu, au final c’est impeccable. C’est sobre, pas de matériel alambiqué et c’est bien fait. Donc on peut directement passer au jeu !
Golem, c’est une grosse attente depuis les premières annonces sur le jeu, avec aux manettes des auteurs italiens de talent à savoir Flamina Brasini (Lorenzo, Coimbra, …), Virginio Gigli (Grand Austria Hotel, Coimbra, …) et Simone Luciani (Barrage, Tzolk’in, …) et un thème franchement vendeur.
Le souci avec les jeux que l’on attend (trop) longtemps, c’est qu’à l’arrivée on est déçu, trop d’espérance, trop d’envie et le jeu est souvent une déception. J’ai laissé passer quelques temps après sa sortie avant de le poser sur la table. Entre temps, le diamant d’or a sorti son palmarès où Golem se retrouve finaliste avec ce qui peut paraître comme un mauvais résultat, une place de 8ème jeu expert de l’année, mais qui laisse pas mal de productions ludiques derrière !
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Peut-être que ce temps de latence aura joué en attendant moins de choses du titre et ce fut une bonne surprise !
Le jeu n’est pas si compliqué que cela à intégrer. Les règles sont plutôt simples dans le monde des jeux expert, au final on dispose de 5 actions fixes et de 4 à 6 actions sur des tuiles qui changeront à chaque manche. Une des originalités du jeu vient du système de choix et de « force » des actions, vous utiliserez des billes. Le nombre de billes dans la ligne de l’action choisie détermine sa force. Une mécanique directement inspirée de celle des dés de Grand Austria Hotel avec quelques améliorations par la couleur des billes pour des bonus et une 3ème action par pose d’ouvrier.
3 actions et 4 manches pour développer, optimiser et maximiser votre laboratoire personnel entre étude de livres, modelage et création de golems et faire fondre de l’or pour créer de puissants artefacts. 3 voies de développement qui scorent toutes de la même façon, un aspect qui peut sembler frustrant et surtout ça se voit trop.
On remarque dès la première partie que tout score de la même façon, et que se concentrer sur 2 des 3 axes du jeu semble la meilleure stratégie. Le principal point faible semblerait être là, sur cet aspect qui réduit la rejouabilité.
J’emploie le conditionnel car personnellement, après quelques parties je ne m’en lasse pas. A 2, 3 ou 4 joueurs, je trouve mon plaisir ludique, j’explore chaque développement et à chaque partie je termine content de ce que le jeu m’a proposé.
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Je pense que Golem aura plus de mal à plaire aux joueurs experts recherchant un jeu avec de profondes différences entre les parties. Le jeu n’offre pas non plus une grande interaction et cela pourra en rebuter quelques-uns également.
Mais si ces deux arguments ne vous font pas fuir avec Golem, vous disposerez d’un bon jeu expert, pour des parties de 2 heures à 4 joueurs. Un jeu à ne pas jouer à outrance mais qui aura une place dans une ludothèque pour quelques parties par an, ce qui, soyons honnêtes, est un excellent ratio.
Peu d’interaction ? Elle se concentre principalement sur le choix des actions. Prendre les billes ou poser son rabbin est la partie en compétition entre les joueurs, mais au-delà du simple choix d’une action, pas mal de bonus découlent de vos choix. Les rabbins définissent l’ordre du tour de la manche suivante, les billes vous donnent de multiples bonus en plus de l’action associée. Cette étape est donc la principale, celle qui pousse le plus la réflexion et celle en interaction avec les autres.
Pour ce qui est de jouer 2 voies sur les 3, j’ai tenté à plusieurs reprises de jouer sur les 3 tableaux (artefact, golem et livres). Le scoring est plus compliqué, gagner bien moins simple, mais c’est en revanche très plaisant de jouer un peu partout.
En conclusion, Golem est un bon jeu. Il n’est pas exceptionnel, il est arrivé un peu tard après une grosse attente, ce qui a sûrement fait baisser sa côte à sa sortie. Il n’en demeure pas moins un bon jeu expert.
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Masters of Renaissance nous plonge dans l’univers de Lorenzo le Magnifique, et cela a suffi à m’intéresser ! Il est l’œuvre, comme son grand frère, de Simone Luciani (Tzolk’in, Grand Austria Hotel, Barrage…) qui s’est cette fois allié à Nestore Mangone (Newton, Darwin’s Journey…).
On retrouve Klemens Franz (Agricola, Isle of Skye, Clans of Caledonia…) aux pinceaux, accompagné cette fois par Roberto Grasso (Lorenzo il Magnifico: The Pazzi Conspiracy).
Edité par Cranio Creation et distribué dans nos vertes contrées par Atalia, Masters of Renaissance est présenté comme une version jeu de cartes de Lorenzo… C’est vrai qu’il y en avait très peu dans Lorenzo ! 😉
Prévu pour 1 à 4 joueurs, à partir de 14 ans et pour une durée de 60 minutes.
Après le placement d’ouvriers et le « tableau building » de Lorenzo, découvrons l’« engine building » de Masters of Renaissance.
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Le matériel
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Plus de plateau principal ici. Des cartes, bien sûr, composent principalement le matériel de Masters of Renaissance, mais pas seulement : on y trouve aussi des plateaux individuels, des jetons divers, des ressources en bois, ainsi que des marqueurs Foi en bois également.
Le tout est plutôt de bonne facture.
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A quoi ça ressemble ?
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Comment on joue ?
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En immersion…
En tant que citoyen important de Florence, votre seul but est d’augmenter sa renommée et son prestige tout en étendant votre influence.
Pour cela, vous devrez collecter beaucoup de ressources afin de développer votre entreprise et produire davantage. Montrer votre dévotion au pape vous permettra d’obtenir ses faveurs, mais attention, d’autres citoyens ont, comme vous, de l’ambition !
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D’un point de vue plus technique…
Une partie de Masters of Renaissance ne se déroule pas en un nombre de tours prédéfini. Les joueurs enchainent les tours dans le sens horaire jusqu’à ce qu’une condition de fin de partie soit remplie.
Lors de la mise en place, les joueurs préparent le marché avec les billes Ressource (dont une qui reste dans la glissière), placent les ressources en bois à portée de tous, et disposent les cartes Développement en une grille de 4 colonnes (couleurs) x 3 lignes (niveaux).
Chaque joueur reçoit un plateau individuel, 3 jetons Faveur du Pape et 1 marqueur Foi qu’il place sur la 1ère case de la piste dédiée de son plateau. Il doit également choisir 2 cartes Leader parmi 4.
Les joueurs reçoivent éventuellement des ressources et des points de foi en fonction de leur position dans l’ordre du tour.
Le premier joueur reçoit le jeton Encrier.
A son tourde jeu, le joueur actif doit effectuer l’une de ces 3 actions :
Prendre des ressources au marché en choisissant une ligne ou une colonne. Il pousse ensuite la ligne/colonne choisie avec la bille restant dans la glissière. Une autre bille tombe dans la glissière.
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Acheter une carte Développement avec les ressources de son entrepôt et/ou son coffre-fort, puis la placer sur l’un des emplacements de son plateau personnel. Attention, la 1ère carte d’un emplacement est obligatoirement de niveau 1, celle du dessus de niveau2, et la dernière de niveau 3. Les couleurs n’ont aucune importance.
Activer la production de ressources/points de foi de toutes ses cartes en en payant le cout.
Il peut ensuite, s’il le souhaite, jouer une carte Leader si ses prérequis sont atteints, ou en défausser une pour gagner 1 point de foi.
C’est ensuite le tour du joueur suivant.
La partie se termine lorsqu’un joueur a atteint la dernière case de la piste Foi ou acheté 7 cartes Développement. On termine alors le tour avant de procéder au décompte des points.
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VERDICT
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Lorenzo ? Vous avez bien dit Lorenzo ? Lorenzo le Magnifique ? Il ne m’a pas fallu me renseigner davantage sur le thème ou la mécanique pour ressentir une envie irrépressible d’essayer Masters of Renaissance. Inutile de préciser que j’aime beaucoup le premier et qu’un petit frère ne pouvait que me tenter ! 😉
Et… à vrai dire, en tant que cible parfaite, je suis partagée ; j’ai pourtant enchainé les parties avec plaisir dans toutes les configurations… Développons cela.
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Je passe rapidement sur le fait que beaucoup le comparent à Splendor « en plus compliqué » en raison de la combinaison engine building + ressources + disposition des cartes.
Vous avez ici affaire à un jeu de construction de moteur et gestion de ressources avec une dimension de course sur la piste de foi. Ces mécaniques sont parfaitement imbriquées et l’ensemble fonctionne à merveille. Une mention spéciale pour le système de la piste Marché et ses billes de couleur, ce qui est original et ingénieux, et vous fera forcément penser à ce que vous laissez aux autres joueurs. J’ai aussi trouvé très intéressante la différenciation entre le stockage des ressources prises au marché (emplacements de l’entrepôt très limités et contraignants) et celui des ressources produites (emplacement du coffre-fort unique pour des stocks illimités).
Rien à dire sur le matériel, il est de bonne qualité, plutôt joli si l’on aime le style, et il donne envie de jouer : j’adhère complètement. J’aimais déjà l’esthétique de Lorenzo, je n’ai donc été ni dépaysée ni déçue !
Cela pourrait servir l’immersion si elle existait un minimum. Malheureusement, elle est absente. Dès l’introduction, (Vous savez, le texte plus ou moins long au début d’une règle qui présente le jeu ancré dans sa thématique…) la règle mentionne l’achat de « cartes »… C’est dommage !
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Ma configuration préférée ? Sans aucune hésitation : à 2 joueurs !!! Si à 3 ou 4, le jeu est toujours intéressant, on se marche trop les uns sur les autres à mon gout. Pour moi, c’est un jeu à 2. En effet, même si les cartes tournent moins vite, on se bat moins pour acheter celles que l’on souhaite et la frustration est moindre (quand on va plus vite que l’autre !).
Je n’ai pas accroché au mode solo à cause de la trop grande part de course contre Lorenzo, présent uniquement sur la piste de foi (croix noire), mais il présente l’avantage d’exister et propose une façon de jouer un peu différente. 😉
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Côté rejouabilité, seulement 4 cartes Développement par couleur et type, c’est vraiment peu… Et donc, seul leur ordre change d’une partie à l’autre. J’espère qu’une extension viendra renouveler le tout !
Ni trop simple, ni trop compliqué, Masters of Renaissance est facile à appréhender mais vous fera réfléchir pour optimiser vos achats de cartes et vos productions.
Le jeu s’explique très vite et facilement mais, au cas où vous en auriez besoin, Atalia vous a concocté une vidéo explicative de moins de 4 minutes très bien faite. 😊
Conclusion
Un jeu très agréable pour les amateurs de construction de moteur qui ne cherchent pas un thème fort !
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Voici un jeu qui me faisait de l’œil depuis quelques temps déjà, et j’ai pu mettre la main dessus en allant faire un tour sur Okkazeo, que j’avais un peu délaissé ces derniers temps. En étant patient on peut tomber sur de bonnes opportunités et récupérer des jeux intéressants près de chez soi! J’ai même récupéré l’extension Maisons de la Renaissance qui fera l’objet d’un test plus tard!
Donc Lorenzo c’est quoi? C’est un jeu à destination des « experts » comme on dit. Pas l’équipe de France de handball non non…
Vous savez cette caste de joueurs qui aiment pousser du cube ou gérer des ressources avec avidité, en accumuler le plus possible avant de déclencher leur attaque démoniaque: l’achat d’une autre carte produisant encore plus de ressources…
Bref ce jeu Lorenzo ne s’adresse pas à tout le monde désolé…
C’est un jeu froid, lent et punitif.
Tout un programme.
Mais!
Et oui il y a un mais…
Mais c’est un très bon jeu de gestion et il vaut vraiment le détour!
On va voir pourquoi tout de suite!
Avant tout, de quoi ça parle?
Dans ce jeu qui se situe dans la ville de Florence de Lorenzo de Medicis (XVème siècle), vous incarnez une famille de nobles à la recherche de la renommée et du prestige. Dans ce jeu de placement d’ouvriers, vous allez à l’aide des membres de votre famille, réaliser différentes actions et différents objectifs afin de récolter des ressources et des cartes de développement. Durant cette époque, le Vatican conservait une influence considérable et il faudra y prêter attention afin de ne pas récolter de malus qui vous handicaperait durant vos tours de jeu.
Bon honnêtement le thème passe vite au second plan durant la partie pour se concentrer sur les mécaniques et les ressources…
Pas grave.
Prévu pour 2 à 4 joueurs, à partir de 12 ans et pour une durée d’environ 60 à 120 minutes (comptez 120 minutes pour la première partie). Merci à Virginio Gigli, Flaminia Brasini et Simone Luciani d’avoir créé ce jeu (s’ils ne sont pas ritals je ne m’y connais pas), ainsi qu’à Klemens Franz (la touche teutonne pour un jeu à l’allemande) de l’avoir illustré. Cranio Creations (répétez 20 fois de suite) l’a édité, Atalia l’a distribué en VF.
Alors à quoi ça ressemble?
– mise en place du jeu –
Sur la partie haute du plateau central on trouve l’un des éléments les plus important du jeu: les tours des cartes de développement. A chaque tour, 4 cartes des 4 types de cartes de développement seront mises en place et disponibles à l’achat durant le tour de jeu. L’acquisition de ces cartes amène le côté « boîte à combo » du jeu puisque des achats de cartes stratégiques vous permettront d’avancer plus vite que vos adversaires.
Comment on joue?
– les 3 dés qui définissent la valeur de vos personnages –
Le premier joueur va lancer les 3 dés. Chaque couleur de dé correspond à un membre de famille de chaque joueur. Le dé orange (un 4 par exemple) définit une valeur de 4 pour le membre de la famille de tous les joueurs qui possède le symbole orange. Idem pour le dé noir avec les membres de famille noir, le dé blanc pour les membres blancs.
Le hasard est donc « noyé » puisque le lancé de dés du joueur impacte de la même façon tous les joueurs durant le tour.
Ça, ça me plait!
C’est l’un des points les plus important de ce jeu de placement d’ouvriers. Chaque joueur a un nombre identique de membre de famille à utiliser pour réaliser des actions, et chacun à la même valeur que le membre de famille adverse. Ainsi pas de joueur lésé, on part tous avec les mêmes chances.
Sauf que le tour du jeu définit l’ordre des actions, et que votre voisin se fera un malin plaisir à venir acheter la carte de développement qui vous intéresse, ou à venir dans la zone action que justement vous alliez utiliser. L’ordre du tour a donc son importance.
– les tours de cartes de développement –
La principale action du jeu est d’acquérir des cartes (territoires, bâtiments, personnages et projets). Ces cartes vont avoir des effets immédiats, permanents ou de fin de partie. Si vous arrivez à gérer ces différents effets, et surtout à les associer entre eux vous avez de fortes chances de l’emporter.
Vous allez devoir acquérir des ressources pour acheter ces cartes, avancer sur la piste de score, la piste militaire et la piste de foi.
La partie se déroule en 6 manches. Toutes les 2 manches, le Vatican viendra faire tourner sa corbeille pour que vous puissiez y glisser votre modeste contribution.
Mais attention à la sanction du père fouettard si votre contribution n’est pas à la hauteur. Des malus vous seront octroyés et pourront potentiellement vous compliquer sérieusement la tâche!
Mais là encore c’est à vous de choisir. Les potentiels malus pour les 3 passages du Vatican sont tirés au hasard en début de partie. Certains sont ultra impactant, d’autres moins. Charge à vous d’évaluer les risques et « d’encaisser » la pénalité sans broncher, mais en progressant sur la piste de foi qui vous rapportera des points de victoire à la fin.
Car oui mesdames et mesdames ce jeu est une course aux points de victoire, comme tout bon jeu « à l’allemande » qui se respecte!
VERDICT
Lorenzo est un très bon jeu de gestion pour joueurs aimant ce type de jeux. Je doute que vous récoltiez des louanges après avoir initié vos amis habitués des apéro-game ou jeux un peu plus légers. Clairement il faut chercher le combo, analyser le plateau, gérer ses ressources, faire des choix stratégiques et jouer dans son coin. Tout ça pendant 1 à 2 heures.
Vos adversaires viendront vous empêcher d’acquérir la carte que vous souhaitez, ou de faire l’action que vous visiez s’ils joueur avant vous. L’interaction se limite à ça. Mais c’est suffisant dans ce type de jeu.
Lorenzo est extrêmement stratégique. On est dans la recherche du combo et l’exploitation maximale de ses ressources et de ses ouvriers. En jouant avec des joueurs chevronnés et habitués à ce genre de jeu, vous vous lancez un défi qu’il faudra relever. Le jeu ne pardonne pas et le côté punitif peut rebuter durant les premières parties. Après on fait avec et on adapte sa stratégie.
Le hasard est maîtrisé et surtout il est le même pour tout le monde. Plusieurs stratégies s’ouvrent toujours à vous et si vos adversaires contrecarrent vos plans, placez vous pour débuter le prochain tour et récolter le plus de ressources pour acheter ce qui fera la différence au tour d’après.
Rien d’extrêmement novateur du côté des mécaniques mais un jeu bien équilibré, plaisant et accrocheur.
Lorenzo, un bon jeu pour les stratèges du cube en bois.
(oui je sais… mais je n’ai pas de mérite, dans une autre vie j’étais créateur de slogans commerciaux…).
Prochaines parties avec l’extension Maisons de la Renaissance, et les cartes Leaders qui sont dans les règles avancées, pour tester le jeu dans son écrin le plus aboutit.