Bomb Busters, c’est le pas gagnant de l’As d’or 2025. Un classique chez Cocktail, mais la petite surprise cette année, c’est le fait qu’il ne soit pas nominé.
Le jeu est un coopératif pour 2 à 5 joueurs qui nous met dans la peau d’un groupe de lapins démineurs. Tout au long des 66 missions, vous allez chercher à couper des paires de fils de même valeur avec un autre démineur.
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Tout commence par la répartition des fils au hasard, chacun les dispose sur un porte-tuiles dans l’ordre croissant. On donne un indice sur une tuile de son jeu et ensuite nous voilà partis tous ensemble à l’aventure !
Il existe 4 exemplaires de chaque chiffre, les valeurs vont de 1 à 12, c’est donc 48 tuiles dont il faudra se débarrasser. Pour faire cela, vous choisissez une tuile de votre jeu sans la montrer et vous demandez à un partenaire si la tuile que vous désignez chez lui est bien la même.
En cas de succès, on défausse les deux tuiles ; en cas d’échec, votre partenaire met un indice devant cette tuile indiquant sa valeur.
Et si vous disposez de toutes les tuiles restantes pour une valeur, vous pouvez les couper en solo en les défaussant.
Notre équipe doit donc tout couper sans faire trop d’erreurs, sinon c’est l’explosion et l’échec de la mission !
Mais Bomb Busters ne s’arrête pas à ce gameplay si facile ! Le jeu est évolutif avec pas moins de 66 missions.
C’est là que Cocktail Games intervient en ajoutant beaucoup de bonnes idées, une grosse dose d’humour, et le tout donne un jeu où chaque mission amène son lot de nouveauté par le matériel, mais également dans le gameplay.
Attention au fil rouge à ne surtout pas couper tant qu’il en reste d’autres, aux missions sous le stress d’un timer ou encore à celles complètement folles avec l’aide de l’homme chauve-souris.
Il y a de tout dans cette boite et surtout du très bon. Chaque mission n’est pas qu’une variante du jeu de base, elle est vraiment unique et le plaisir de les découvrir n’en est que meilleur.
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Un jeu coopératif de déduction, on en a déjà vu des tas. Il existe des écueils à éviter, comme l’analysis paralysis, ce fait qu’un joueur va se perdre dans ses réflexions et donc ne pas jouer, rendant le rythme autour de la table lent, avec le risque de voir les joueurs sortir du jeu. Ici, on reste tous impliqués, les bonus à débloquer permettent de se sortir des situations plus délicates, voire de jouer « au talent » avec le risque de crasher toute l’équipe, mais ça aussi fait partie du plaisir de jeu.
Il n’y a pas non plus ce sentiment d’être le vilain petit canard, celui qui a fait perdre le groupe ; au contraire, en cas d’échec, toute la table se met à débriefer la mission pour voir ce qui est améliorable en vue de la réussir ensuite. Ce n’est plus du jeu, c’est du team building !
Le jeu réussit le pari de rester sur cette ligne de crête du jeu de déduction entre trop facile et totalement introuvable ou hasardeux, et ce peu importe les changements apportés par les différentes missions. Certaines seront clairement plus retors mais creusez-vous les méninges, la solution est là !
Au final, on enchaine les missions, chaque victoire apporte un sentiment de plaisir, la prise de risque met tout le monde en apnée en attendant le verdict du coup joué, et quand c’est le fil rouge qui est coupé trop tôt, on comprend mieux la dure vie des démineurs.
Familial, fun et facilement jouable avec n’importe qui, c’est le cahier des charges chez Cocktail, et il est ici complètement validé !
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Un petit message pour les joueurs avec des gros doigts ou adeptes des échecs critiques en dextérité : oui, les tuiles sont plutôt fines, ou si vous aimez placer des grands coups de genoux dans la table, ça risque de faire tomber les tuiles de leurs porte-tuiles. Mais c’est aussi la vie du démineur d’être un peu plus minutieux que le commun des mortels.
Un super jeu donc, que je peux sortir en famille et entre amis, même avec des amateurs d’eurogames et de grosses réflexions, un jeu qui restera longtemps, au moins le temps d’en venir à bout, et là déjà il y a du boulot !
Non, Ritual n’est pas un énième jeu dans l’univers de Dune, c’est tout simplement mon coup de cœur de Cannes 2025 !
Plutôt que de vous faire le compte rendu de nos pérégrinations (que vous retrouvez en podcast), j’ai décidé de vous parler de mon coup de cœur du salon :
Dans un moment où certains reprochent aux éditeurs de manquer d’originalité, Palladis Games a choisi d’étoffer sa gamme en localisant un OLNI (objet ludique notablement incroyable) qui avait déjà été repéré et recommandé par le Jury du Spiel l’année dernière.
Dans ce jeu coopératif, chaque joueur incarne un chaman qui doit participer à un rituel collectif. Pour cela, au moins trois d’entre eux vont devoir « s’éveiller » et se connecter avec les esprits de façon à guider les autres vers l’incantation finale
À la base, le chamanisme est une tradition ancestrale de guérison et de communication avec le monde spirituel. Le chaman va se connecter à la nature et au monde des esprits supérieurs pour obtenir une vision plus large, plus pertinente, plus lucide des phénomènes d’ici-bas comme l’amour, la maladie, la destinée d’un individu.
Nous ne sommes pas dans un jeu narratif et pour autant, l’auteur Espagnol, Tomás Tarragón a réussi l’exploit par le biais de la mécanique du jeu, à nous plonger dans le monde du chamanisme de façon tout à fait pertinente (J’en rajoute un peu mais force est de constater que le lien thème/ mécanique est réel !)
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Mais rentrons dans le vif du sujet car l’illustration que ce soit l’original ou la future de la boite française (même si elle est très réussie) aura du mal à vous convaincre de la richesse que ce jeu possède
Ritual comme je l’ai dit auparavant est un jeu coopératif qui ajoute une double difficulté : la communication restreinte et ceci dans un temps défini ! heureusement les manches s’enchainent très vite et vous ne resterez pas plus de 8 minutes silencieux !
Chaque Chaman reçoit 4 gemmes au hasard parmi 5 couleurs et une carte objectif à réaliser, votre « inspiration », qui une fois faite vous permettra de vous « connecter » aux esprits. Si vous êtes le premier à le faire, vous pourrez prendre connaissance du morceau de rituel à mettre en place une fois trois chamans « éveillés » et guider ensuite les autres afin de le réaliser dans le temps imparti.
Le rituel complet, composé de 6 « parties » est visible en plateau central et 6 cartes représentant chaque morceau du rituel sont posées face cachée à côté. On en tire une pour la première manche, deux pour la seconde et les trois dernières pour la troisième. Chaque partie doit être réalisée dans l’ordre de la découverte. Afin de nous aider à ne pas l’oublier, des petits pions en bois numérotés de 1 à 6 vont être posés au fur et mesure des manches sur les morceaux en jeu.
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La boite contient un nombre conséquent de rituels de plus en plus compliqués permettant de rajouter de la difficulté et de la rejouabilité. Si ce n’est pas suffisant, le timer peut etre diminué vous donnant alors un temps encore plus restreint pour finaliser l’exercice. Il est d’ailleurs conseillé de télécharger l’application timer fournie gratuitement pour IOS ou Android. Elle ajoute un élément d’ambiance par le biais d’une musique « tribale » qui s’accélère à l’approche de la fin du temps imparti.
Bon c’est sympa tout ça mais comment on joue exactement !!!
Chaque Chaman a donc 4 gemmes de couleur parmi les 5 présentes : Jaune, rouge, verte, bleue, violette et une carte « inspiration » permettant son « éveil » une fois réalisée.
Chaque carte objectif est construite selon trois designs, soit :
Posséder 5 gemmes de même couleur
Posséder 3 gemmes d’une couleur et 3 autres d’une couleur différente
Posséder 2 gemmes d’une couleur, deux gemmes d’une autre couleur et enfin 2 gemmes d’une troisième couleur
Heu… comment avec 4 gemmes, on peut en avoir 5 ou 6 différentes ou identiques ? on peut en piocher ? …
Ce serait trop simple ! A aucun moment, vous ne pourrait augmenter le nombre total de gemmes : le chamanisme, c’est à économie fermée !
Il va falloir par le biais de sept actions différentes, réaliser votre objectif et bien sûr dans le silence le plus complet !
Afin de les aider, chaque chaman a devant lui une carte supplémentaire représentant un « hôtel mystique » vous permettant d’indiquer à vos coéquipiers quelle couleur de gemme ne vous est pas utile.
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Les différentes actions possibles sont :
Passer, une action permettant d’accélérer le jeu et indiquer que :
Vous ne pouvez pas jouer
Ne savez pas quelle configuration chez vos coéquipiers est la bonne
Vous voulez donner rapidement la main à un autre chaman afin qu’il réalise son objectif
Prendre une gemme au chaman situé à votre gauche s’il lui reste au moins trois gemmes. En effet, on ne peut pas avoir moins de deux gemmes devant soi
Donner une gemme à n’importe lequel de vos coéquipiers
Déposer une gemme sur « l’hôtel mystique » et indiquer aux autres joueurs que la couleur de cette gemme vous est inutile. Plus tard dans le jeu, vous pourrez aussi indiquer que vous ne souhaitez pas posséder autant de gemmes de cette couleur
Echanger la gemme qui est sur un « hôtel mystique » d’un de vos coéquipiers avec une gemme de la réserve. Vous ne pouvez pas réaliser cette action sur votre propre hôtel
Récupérer la gemme échangée sur votre « Hôtel mystique » et l’ajouter à votre réserve personnelle
Révéler votre objectif lorsqu’il est atteint et en fonction de la manche et de votre position parmi les chamans éveillés, prendre un morceau du rituel disponible.
Pour pouvoir jouer et réaliser une de ces sept actions, il vous faut « le totem du pouvoir » symbolisé par un totem en bois que vous devez passer à votre voisin une fois votre action terminée… Evidemment, si vous oubliez de le faire, le temps s’écoulera et vous verrez se dessiner sur les visages de vos coéquipiers les signes d’agacement propices à de franches rigolades
Une fois le nombre de chamans éveillés, il va falloir réaliser les morceaux du rituel dans l’ordre établi en fonction de la manche. Le jeu prend alors une autre dimension car il va falloir être attentif à la fois aux « messages » du Chaman « guide » et aux configurations possibles illustrées par le plateau central.
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Ritual est une expérience extraordinaire de communication et de mise en exergue de valeurs positives comme l’altruisme, l’écoute bienveillante, et ceci sans effet « leader » car celui qui d’habitude prend les commandes au bout de quelques minutes sera logé à la même enseigne que vous, condamné au silence !
Pour que l’alchimie fonctionne, il va falloir comprendre que tout le monde ne peut réaliser son inspiration en même temps et en fonction de la situation, il vaut mieux se « sacrifier » à la cause commune que plutôt vous concentrer uniquement sur votre objectif personnel !
Au bout de quelques tours, l’alchimie va se faire entre les joueurs et une atmosphère incroyable naitra de cette expérience.
Pour l’avoir fait jouer une bonne dizaine de fois depuis que je suis revenu de Cannes, seul un joueur n’a pas réellement réussi à « rentrer » dans le jeu. Pour les autres, le bilan est plus que positif et malgré le fait que j’ai bien précisé que le jeu arrivait en Français avec une DA comme Palladis sait le faire (respect de l’environnement, circuit court, transport Co2 amoindri), certains de mes joueurs n’ont pas su attendre et Monsieur Bezos a fait des affaires !
En tout cas, je n’ai qu’un conseil, à sa sortie, essayez-le sans tarder, c’est pour moi une pépite qui mérite sans contestation mon « as d’or » personnel ( dans la catégorie initié).
Notre organisation est infiltrée par des traîtres et il va vous falloir les retrouver.
Le Pitch est simple, mais ce n’est pas pour autant que votre partie le sera. Infiltraître, c’est le petit nouveau de chez Origames. Un jeu localisé, qui trouve ses origines à Hong-Kong, avec Liam et John Kean. Le jeu est illustré par Man-Tsun.
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crédit photo : origames
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Le jeu fonctionne avec des missions qui vont amener à ajouter du matériel, mais le cœur du jeu reste le même.
Vous avez à disposition des cartes allant de 2 à 15 dans 5 couleurs. À chaque partie, vous aurez un nombre de cartes infiltratrices défini par le jeu face cachée.
Les joueurs peuvent récupérer les traitres pour les faire déduire aux autres.
Ils peuvent aussi donner ou demander des indices sur les traitres avec les cartes de leur main sur la couleur ou le numéro.
Faites attention, vous ne disposez que d’un nombre limité d’annonces, alors soyez sûr de vos coups !
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crédit photo : origames
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Infiltraîtresest un bon jeu, pourtant, dans les coop, je ne suis pas client, mais il dispose de sérieux arguments.
Pas d’effet leader. Les joueurs alpha ne pourront rien imposer, seul le joueur avec un traitre en a l’information, et bien entendu, la communication est limitée.
Le jeu propose plusieurs rôles : chercher un traitre ou répondre aux questions des autres, chacun y trouve ce qui lui plait le plus et il est bien sûr possible d’alterner les deux rôles.
Le jeu parait simple, mais la difficulté augmente de mission en mission. Tout en gardant le cœur de mécanique, le jeu se densifie en ajoutant tout d’abord des couleurs et plus de cartes, mais aussi de nouvelles contraintes pour proposer du nouveau de mission en mission, avec une bonne rejouabilité à la clef.
Il fonctionne également à tous les comptes de joueurs. Même à deux, il fonctionne plutôt bien, ce qui ne me semblait pas gagné.
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Un bon jeu donc, avec quelques défauts tout de même !
Le jeu peut paraitre trop « matheux », déduire des chiffres avec d’autres chiffres, ça peut en repousser certains. Le jeu peut paraitre froid, chacun ayant sa réflexion dans son coin. Je ne peux que conseiller d’inclure tout le monde dans la prise de décision. Le jeu permet de créer une belle ambiance de groupe.
Ne vous arrêtez pas non plus aux premières missions, le jeu parait loose, trop simple sur ses débuts. N’hésitez pas, si c’est le cas, à avancer un peu plus loin, à essayer une mission plus avancée, quitte à revenir en arrière. Le jeu mérite d’essayer plus que la première mission.
Infiltraîtres est un bon jeu. Pour un jeu coop, c’est déjà une sacrée performance pour moi. Le jeu permet de créer une bonne ambiance de groupe, d’échanger et aussi de se chamailler sur les décisions ou les conclusions de chacun.
Un jeu pour des parties entre 20 et 40 minutes. Si vous aimez la déduction et le travail bien fait en équipe, alors Infiltraîtres est à jouer !
Ce jeu est le 2ème d’une série qui a commencé avec « A la recherche de la planète X » auquel je n’ai, bien entendu, pas joué ^^ Il s’agit des 2 mêmes auteurs, qui ont souhaité reprendre leur concept.
Il s’agit donc comme son prédécesseur d’un jeu de déduction et de logique, avec une application très présente. Cette fois-ci le thème est la nature, et la recherche d’espèces animales disparues en se basant sur le travail de l’organisation Re :wild qui compile une liste de ces espèces.
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L’appli dans le jds : un mal nécessaire ou un outil pas si utile ?
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Clairement je suis loin de sauter au plafond quand je vois qu’une appli est nécessaire ou indispensable au déroulement d’un jds. Quand je joue à un jeu, je veux aussi couper des écrans sur lesquels je travaille toute la journée au niveau pro, et que j’utilise déjà beaucoup dans mon temps perso. Donc je suis toujours réfractaire à utiliser une appli, surtout dans les jeux pour enfants (poke Gloutons Mignons).
Je vois bien l’apport que les applis ont dans des jeux narratifs du genre Destinies ou le Voyage en terre du milieu. Si l’objectif est de simplifier la génération des rencontres, des emplacements des monstres, de la gestion de l’aventure et réduire les manipulations ou retours à la règle pour savoir si dans tel cas, X ou Y monstres « pop » sur tel ou tel emplacement, dans ce cas-là, pourquoi pas. Du moment que l’appli reste « discrète » et ne nécessite pas d’avoir l’œil dessus à tout moment de la partie.
Dans ce jeu qui nous intéresse aujourd’hui, l’appli donne réponse aux actions que nous effectuons. Elle donne des indices à reporter sur son carnet d’observations. Je vais donc utiliser mon pion explorateur pour faire telle ou telle action, sur telle case. Je vais rechercher une espèce. Je déplace mon pion sur l’île, et je déplace aussi mon pion autour du plateau pour comptabiliser les « temps » que me coute telle ou telle action. Enfin, sur mon appli, j’indique que je fais telle action, sur telle case, en cherchant telle espèce, et la réponse à ma recherche apparait. 3 clics et c’est réglé.
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Déduction et règles logiques
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Les jeux d’enquêtes ne sont pas ma tasse de thé. J’ai souvent du mal à rentrer dedans. Ou alors la mécanique qui vous fait passer d’une carte du jeu à une autre en sélectionnant un numéro sur l’action ou le lieu de la carte que vous souhaitez faire/visiter ne me satisfait pas, comme dans la série Unlock. J’avais bien apprécié Detective qui me semblait mettre au placard les jeux d’enquêtes classiques, en nous propulsant dans l’enquête 2.0 avec l’utilisation d’un site web et une base de données créée pour l’occasion. Avec son matériel, la recherche sur le net et sur la base de données dédiée faisait que ce jeu était ce qui se rapprochait le plus de l’idée que je me faisais d’un travail d’enquête comme on peut le voir dans une série TV. Donc une vraie immersion grâce au matériel et aux supports mis en place à l’occasion.
Mais je classerai plutôt ce jeu « A la recherche de » dans un style se rapprochant des jeux de logiques, et on peut parler récemment d’Archeologic et Turing Machine dans l’idée. Pour trouver l’espèce disparue, vous devrez résoudre un « puzzle » en fonction de contraintes de placements des différentes espèces.
Par exemple un crapaud se situera sur l’île à côté de 2 cases vides. Un couscous sera à 1 ou 2 cases d’1 autre couscous sur la carte. En vous déplaçant, vous aurez des infos sur les cases que vous explorez, et pourrez recouper ces infos avec les règles logiques de placement des espèces. Jusqu’à obtenir une cartographie suffisante de l’île pour y trouver l’espèce disparue.
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AP paradise island
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Attention, avec ce jeu qui mettra vos méninges à contribution, ça peut AP sévère ! Comprenez que vous aurez besoin par moments de réfléchir plus ou moins longuement pour assembler les bouts de puzzle récupérés lors de votre aventure. Parfois vous aurez un indice qui va faire tilt et illuminer votre recherche, par contre, parfois vous aurez aussi besoin de tout reprendre, changer de perspective, vérifier à nouveau vos déductions précédentes (je conseille fortement l’utilisation de crayon papier et gomme pour ce jeu ^^). Et du coup, la partie peut sacrément ralentir et durer, si plusieurs joueurs rencontrent cette phase de réflexion en même temps. Cela est situationnel et dépend aussi des joueurs, tout ça surtout pour vous prévenir que ça n’est pas un jeu familial de puzzle game simpliste. Je le déconseille même à un public familial. Il faut aimer passer 1h30 à faire chauffer les neurones.
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Les points de victoire, est-ce bien nécessaire ?
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Le système de comptage de points n’est pas le plus limpide, et surtout pas le plus utile selon moi. Le but de ce jeu est de trouver l’espèce disparue après 60 – 90 minutes de recherches, de déplacements sur une île, et de mise en relations de logiques de pose. Est-ce bien important de savoir qui arrive 3ème ou 4ème à ce jeu ? Si tu n’as pas trouvé l’espèce disparue tu as perdu point barre. Si vous êtes plusieurs à la trouver au même tour, bravo à vous. Si vous souhaitez comparer votre niveau et établir votre classement sur une partie à 4 joueurs, jouez à autre chose, un vrai jeu compétitif par exemple.
Du coup, cela me gêne aussi d’avoir parmi les cartes du village des effets d’obtention de PV en fin de partie. Ces cartes n’ont aucun intérêt par rapport aux cartes réduisant les coûts des actions en termes de temps (qui sont vraiment pétées amha). Mon but est d’être le premier à découvrir l’espèce disparue, j’ai besoin d’une carte me permettant d’avancer moins vite sur la piste du temps pour rejouer plus souvent que mes adversaires, pas gagner des PV à la fin puisque j’espère être le 1er à la trouver. Bref, ça n’est que mon avis, mais, dans ce jeu, il ne devrait y avoir qu’un ou plusieurs vainqueurs s’ils trouvent en même temps, le reste est illusoire et n’apporte pas grand-chose.
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Trad, formulation et nœud au cerveau
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Le reproche que je peux faire au jeu est un wording pas toujours très clair. Comprenez qu’il vous faudra parfois relire l’indice ou le résultat de la recherche obtenu plusieurs fois afin de l’interpréter correctement (ce que je vous souhaite). L’adjacence, la distance, la contrainte de pose, les points cardinaux, les zones apparemment vides, etc. Tous ces termes liés entre eux ne sont pas toujours très clairs, surtout quand un indice cumule 2 contraintes. La feuille de note est alors bien utile pour y revenir et défaire le nœud au cerveau qui s’y est formé.
J’ai aussi repéré quelques petites erreurs de trad sur l’appli qui implique un retour à la règle pour comprendre l’indice donné, mais dans l’ensemble, l’appli est quand même très qualitative et intuitive. Quand on voit les soucis qu’a connus l’appli du Secret de mon Père (aussi édité par Renegade et Origames), on peut s’estimer heureux pour le moment.
Les possibilités d’erreurs dans ses déductions à cause de cette formulation pas toujours claire peuvent impacter votre partie, surtout lors de la première partie de ce jeu. Après vous y êtes plus familier.
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Un jeu de déduction sur un plateau
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Pour changer des jeux d’enquêtes type Unlock, A la recherche des espèces disparues insiste sur votre compétence déductive, pour un jeu qui peut sembler tout de même un peu mécanique. Perso ça me plait bien, mais ne vous attendez pas à être embarqué dans une aventure narrative, l’essentiel se fait chacun dans son coin, en assemblant les bouts de puzzle, et vous demandant de résoudre l’énigme plus vite que les autres. L’habillage avec le plateau, les déplacements, le matériel chatoyant apporte un vernis agréable au jeu, mais le fond reste une déduction à effectuer avec de plus en plus d’indices qui vous sont révélés au fur et à mesure de la partie.
L’interaction est à surveiller dans un esprit compétitif, les actions des autres peuvent vous donner des indices importants, surtout à la fin, lorsqu’un joueur tourne autour d’une zone pour affiner sa déduction (espèce disparue et 2 zones adjacentes). Mais ça reste un peu secondaire je pense.
Enfin, le paramétrage de la partie avec l’application au moment de la mise en place est très malin, puisqu’il permet aussi d’équilibrer la partie en fonction du nombre d’indices qui vous sera délivré avant d’attaquer votre exploration. Et comme cela est paramétrable en fonction des joueurs, un joueur expérimenté pourra commencer avec 3 indices, un joueur moins à l’aise, plus jeune ou plus ou moins ce que vous voulez, pourra commencer la même partie avec 6, 9 ou 12 indices. De quoi lisser les niveaux, ou se créer un petit avantage, ou encore chercher la difficulté. C’est assez rare je trouve dans les jeux, et bien sûr son implémentation est facilitée avec la présence d’une appli qui peut permettre de paramétrer chaque profil de joueur.
Bref j’ai trouvé la proposition bien amenée, et agréable à jouer. On a ce sentiment positif lorsqu’on arrive à résoudre le puzzle, mais aussi d’incompréhension ou de frustration lorsqu’un autre joueur termine alors qu’on a aucune idée de l’emplacement de l’espèce disparue, et encore moins de ce qui l’entoure ^^ La partie peut tout de même sembler un peu longue en fonction des joueurs autour de votre table.
Cette critique a été rédigée à l’aide d’une boite fournie par l’éditeur que nous remercions.
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Dans l’espace, personne ne vous entendra crier…
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Oui, je sais, cette citation a été épuisée jusqu’à la moelle et en plus Nemesis ne dispose pas des droits d’utilisation pour piquer les phrases de la saga Alien, dont la filiation n’est probablement plus à démontrer pour qui que ce soit.
Récapitulatif des faits en prenant un gros raccourci :
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Nemesis sort et devient vite un banger absolu.
Thématique, immersif, beau et prenant, vous ne voyez pas passer le temps en jouant.
Largement inspiré de la saga Alien, on sent qu’il ne manque que la licence pour qu’il puisse en porter le nom tant la ressemblance avec la saga cinématographique est flagrante.
Des extensions sont sorties, puis une suite, nommée Nemsis Lockdown, et à présent, un 3ème opus, nommé Nemesis Retaliation avec un gameplay différent est en late pledge sur Gamefound.
Jouables en coopération ou dans le mode prévu à cet effet : en mode semi-coopération, vous avez un cocktail pour perdre des amitiés et passer d’excellentes soirées.
Revenons maintenant au jeu qui nous intéresse : Sidequest Nemesis.
Tout en restant dans l’univers de Nemesis, nous avons ici un autre format de jeu.
On passe d’un jeu prévu pour jouer avec de la trahison et des coups fourrés à un jeu 100% coopératif.
Il n’est pas nécessaire d’avoir Nemesis pour jouer à Sidequest Nemesis et il n’est pas non plus nécessaire d’être totalement familier avec l’univers de la saga, ni même d’avoir déjà joué à Nemesis.
Ce sera un plus pour l’immersion et pour les clins d’œil, mais ce n’est pas du tout indispensable.
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Des énigmes et des méninges à creuser
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Tranchons dans le vif : si vous espérez retrouver l’ambiance glauque de Nemesis, la survie à tout prix, ce n’est pas vers ce jeu qu’il faut se tourner.
Certes on peut finir infecté et peut-être mourir, mais la seule certitude, c’est que vous verrez la fin du scénario.
Je vais tenter de spoiler le moins possible le jeu, mais je n’ai jamais ressenti la tension que je risquais de mourir lorsque j’ai joué.
J’ai joué le jeu en duo et je pense que c’est là toute la limite du jeu. Il est clairement taillé pour du solo ou du duo, à plus le jeu va trainer en longueur et la frustration sera puissante.
Explications : il faut beaucoup réfléchir, certes, donc en théorie, avoir plusieurs cerveaux va augmenter les chances de trouver rapidement la solution.
Oui, mais pas mal d’énigmes vont demander de manipuler du matériel.
Matériel qui ne peut être manipulé que par une personne à la fois et dont la vision par les autres sera plus limitée.
Donc la frustration de ne pas toucher le matériel, de ne pas pouvoir bien voir comment sont disposés les éléments ou comment on pourrait les disposer va vite être agaçant.
A chaque fois que je laissais mon binôme manipuler le matériel et que j’avais envie de voir ce que donnerait cette combinaison ou de voir quels éléments il restait alors que la main dudit binôme me les cachait, j’étais relativement frustré de devoir attendre au risque d’oublier ce que je voulais faire (Oui, j’ai une mémoire de poisson rouge et je suis impatient.).
Donc, déjà en duo, c’était frustrant pour moi d’attendre que la solution soit trouvée ou de devoir tout le temps demander de bouger la main pour que je voie mieux, d’attendre de pouvoir toucher le matériel pour trouver la solution et de me rendre compte que je ne faisais pas mieux, etc..
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De mon point de vue, il vaut mieux le jouer seul ou vraiment maximum en duo et alterner la prise de matériel ou la résolution d’énigmes.
Sinon, en termes de complexité, certaines énigmes sont quand même bien tordues et vont vous mettre à l’épreuve.
Mais pas de panique, au cas où vous n’arriveriez pas à trouver, il est toujours possible d’avoir recours à des indices qui, si après le premier, ne vous ont pas aidé, vous proposeront un indice plus détaillé et ce, jusqu’à vous donner la solution.
Au moins vous n’aurez jamais la frustration de laisser tomber le jeu parce que vous ne comprenez pas comment résoudre telle énigme ou tel puzzle, pas plus que vous ne serez obligés d’aller sur internet pour essayer de trouver la solution.
Le jeu a été conçu pour être terminé dans la foulée, en une seule session !
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Et la rejouabilité dans tout ça ?
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Malheureusement, comme dans beaucoup de jeux du style (les Unlock, Crime Zoom, Exit, etc.) une fois le scénario arrivé à son terme, il n’y a plus aucun intérêt à le rejouer puisque vous connaitrez les énigmes et les solutions.
Le jeu propose 4 fins différentes selon certains choix que vous allez faire et selon certaines réussites ou échecs pendant la partie, mais les énigmes, elles, ne changeront jamais.
Donc ce que nous avons fait en fin de partie c’est que nous avons lu les autres fin possibles car l’intérêt de rejouer au jeu est limité.
Même avec ma mémoire de poisson rouge, je me souviendrai probablement de pas mal d’éléments qui vont faire que ma progression sera simplifiée et surtout qu’il n’y aura aucune variation dans ma prochaine partie.
Actuellement, j’ai prêté le jeu et je le prêterai encore pour que d’autres en bénéficient parce que je n’aurai aucun intérêt à y rejouer.
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Verdict final
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Nous avons beaucoup aimé le jeu, les énigmes sont sympas, certaines tordues et nous avons dû avoir recours aux indices et parfois aux solutions, mais la manière dont est présenté le jeu, sans livre de règles, on va découvrir comment progresser au travers d’un exemple et ensuite en suivant les indications fournies dans le jeu, le matériel très agréable et de bonne qualité nous ont permis de passer un agréable moment.
Nous avons noté quelques tournures de phrases un peu maladroites, mais il ne semble pas y avoir beaucoup d’erreurs de traduction, ce qui est déjà très bien quand on sait qu’il y en a régulièrement dans les jeux très textuels.
La difficulté de certaines énigmes est parfois frustrante, comme la manipulation de certains éléments du jeu par une seule personne, donc je le répète : le jeu est taillé pour une ou deux personnes maximum, au-delà, beaucoup seront trop frustrés.
Heureusement que le plaisir de jeu est présent et que la partie dure moins de 2H, selon votre faculté de résoudre plus ou moins vite les énigmes.