Nekojima, le paradis des amoureuses et amoureux des félins
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Car oui, ici les chats sont rois, mais n’allez pas vous imaginer que vous allez en voir de toutes les couleurs, ici, la nuit comme le jour, tous les chats sont noirs !
Mais ce sont bien eux qui vont, parfois, vous faire perdre la partie et mettre vos nerfs à rude épreuve.
Car sous ses airs jolis et à l’excellent matériel, Nekojima propose une mise sous tension dès que votre tour viendra.
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Différents modes de jeu, deux fins possibles
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Car oui, Nekojima propose différents modes de jeu, en solo, en coopération, en compétition, avec des variantes pour rendre les parties plus pimentées (ou complexes, c’est selon), le choix s’offre à vous.
La seule certitude en début de partie, c’est que soit vous allez être de vraies bêtes d’équilibre et d’agilité, soit vous allez tout faire s’écrouler et la partie prendra fin sous les huées si vous jouez en coopération, sous les rires si vous jouez en compétition et dans un silence uniquement troublé par le bruit de chute du matériel si vous jouez en solo.
Car, à la manière d’un vieux jeu connu sous le nom de Jenga, si vous faites tomber la construction vous perdez la partie.
En coopération, c’est tout le monde qui perd, en compétition il n’y a personne qui gagne, une seule personne sera responsable de la chute et devra endosser la responsabilité de sa propre défaite.
Et par ces modes de jeu, la tension autour de la table et la manière de jouer est différente.
Pourquoi ?
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Si tu te rates…
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Car en effet, si tu te rates, en coopération ton équipe va t’en vouloir, donc quand on joue en coop, tout le monde tente de faire au mieux, de bien empiler ses poteaux, de laisser de la place aux autres et de tout faire pour que tout soit le plus stable possible.
Alors qu’en coopération, comme on ne veut surtout pas perdre la partie, mais qu’on ne veut pas non plus laisser la victoire à quelqu’un d’autre, on va peut-être tenter de placer certains poteaux en équilibre précaire, poser un chat en espérant qu’il tombe au prochain mouvement pour que la personne suivante ait l’obligation de le reposer sur son câble et l’ambiance est plus à se chambrer mutuellement qu’à s’offrir de belles lignes bien stables.
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La stabilité, parlons-en !
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Evitez de jouer sur une table ou un revêtement légèrement bancal, car comme tout jeu d’adresse qui se respecte, la moindre vibration pourrait être catastrophique !
D’autant que certaines personnes n’hésiteront pas à heurter « accidentellement » la table ! C’est dit !
Le matériel en lui-même est exemplaire, la stabilité est assurée, les découpes des poteaux sont propres, droites, le plateau n’est pas déformé, impossible donc d’accuser le matériel et si la table est bien stable, alors, le manque de stabilité viendra probablement de vous !
Evitez peut-être aussi d’avoir des animaux qui pourraient arriver sur la table (comme, au pif, des chats…) si vous voulez éviter la catastrophe et devoir tout recommencer !
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Au final, Nekojima, c’est bien ?
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Nekojima c’est plus que bien, c’est génial !
On se charrie, on tremble, on stresse, on rigole, les règles sont simples, on peut jouer avec tout le monde et on peut enchainer les parties.
On peut aussi varier les modes qui imposent des restrictions, des obligations de monter plus haut, bref, de la variété au cas où le simple fait d’avoir un plateau trop petit pour tout empiler sans que ça tombe vous paraissait trop facile !
Et il y a de l’interaction car, par moments, ce sont vos coéquipiers ou adversaires, selon le mode choisi, qui vous imposeront des endroits où poser vos poteaux, donc forcément, cela donnera lieu à des situations amusantes qui vous permettront de vous fâcher avec des gens !
Si on rajoute un matériel en bois de très bonne qualité et des variantes pour rendre le jeu plus complexe et précipiter la chute ou au contraire, réussir à s’élever vers les cimes en cas de réussite, on a là, un jeu redoutable d’efficacité qui plaira aux petits comme aux grands et qui permettra de passer un bon moment en famille ou entre amis !
Comme tout le monde le sait, une toupie est un objet destiné à tourner le plus longtemps sur lui-même en équilibre sur sa pointe.
Bien sûr elle est le plus souvent associée au monde des jouets et de l’enfance. Qui n’a jamais entendu une histoire venant de ses grands-parents, concernant une toupie, tant ce jouet nous accompagne et nous est familier dans notre culture ?
Mais fabriquer une toupie n’est pas si simple pourtant
– Attention moment scientifique –
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L’un des plus vieux jouets au monde
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Il existe de nombreuses formes de toupies, mais le principe de base est toujours le même :
Une masse équilibrée (centre de gravité sur l’axe de rotation) ;
Un grand moment d’inertie par rapport à l’axe (masses réparties loin de l’axe) ;
Contact ponctuel sur l’axe (ou très proche) avec le sol (diminution des effets du frottement) ;
Un système de mise en rotation (tige, ficelle…) permet de lancer la toupie. Une fois en rotation, la toupie se comporte comme un gyroscope.
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– Fin du cours de Sciences appliquées.
Jouer avec une toupie et son imagination peut aussi nous mener sur des chemins inexplorés : dans la série humoristique Bloqués (épisode 36), le personnage d’Orel (Orelsan) crée une nouvelle religion qu’il appelle le « toupisme », basant ses actions sur le résultat qu’il obtient en lançant une toupie. Un espèce de pile ou face revisité, où la toupie se voit confier la destinée humaine, son avenir, et étant au centre de ces décisions, devient par la même le centre de sa vie.
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Pour ceux qui ne connaissaient pas….
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Bref (pas la série mais l’adjectif !), ici aussi les auteurs ont décidé d’abandonner leur destin au bon gré d’une toupie dirigée par la symbiose d’un bras et d’un cerveau humain, je dirais même plus, de plusieurs bras et de plusieurs cerveaux, car « Ghost Adventure » est un jeu coopératif, donc qui va se jouer à plusieurs, ensemble, tous dans la même direction, partageant le même destin, la même toupie en somme.
Tantôt à droite, tantôt à gauche, sautillante, ou bien lancée à tombeau ouvert, les joueurs vont devoir apprivoiser un temps cet objet magique que la nature fait tourner sous les yeux ébahis de tous.
Une aventure commence toujours par des rencontres, que ce soit dans la Taverne du chat qui Grince, célèbre taverne médiévale servant souvent de prétexte simpliste à tout bon maître du donjon pour envoyer de braves aventuriers innocents dans les griffes de sales monstres affamés, ou bien pour d’autres à la cafet’ du lycée Baudelaire à Sainte Geneviève des Bois, adossés à un flipper Iron Maiden, à siroter un Diabolo menthe bien frais.
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L’étape d’après la rencontre à la taverne…
Ici, notre aventure, nous allons en être le héros, comme les fameux livres de mon enfance (d’ailleurs il m’en manque quelques-uns comme le n° 20 de la série Défis Fantastiques chez Gallimard : L’épée du Samouraï !), mais en beaucoup plus actif car les jets de dés seront remplacés par votre dextérité à manier la direction de votre toupie à travers de magnifiques plateaux double-couche et en la faisant voyager vers les plateaux des autres joueurs.
Une vraie aventure se veut d’être épique et semée d’embûches, sinon autant continuer à rêvasser ou à lire des articles de jeux de société !
Enfin, pour moi, utiliser un jouet aussi mythique dans un jeu de société contemporain (Je ne dis plus moderne depuis que j’ai vu la vidéo de M. Manuel Rozoy), c’est aussi faire un lien entre avant, l’époque où tout pouvait servir de jouet, et maintenant où la complexité des mécaniques est recherchée par certains joueurs. C’est aussi un hommage à l’objet en lui-même, qui a su traverser les siècles, les époques et même les cultures, alors que son essence même est de tourner, simplement tourner, du bout des doigts le plus souvent.
Inventer autour d’un objet pourtant si courant, c’est enfin montrer que l’imaginaire, la créativité sont sources de plaisir sans cesse renouvelé comme les effets virevoltants des toupies d’antan.
Ghost Adventure est un jeu pour 1 à 4 joueurs, à partir de 8 ans, pour des parties de 20 minutes en moyenne, le jeu a été créé par Wladimir Watine, illustré par Yann Valeani et Jules Dubost, scénarisé par le duo Igor Polouchine et Germain Winzenschtark et édité par Buzzy Games.
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Mais alors comment on en arrive là ? Quelles sont les inspirations, les motivations, les étapes pour que ce jeu arrive dans les rayons de votre ludicaire favori ? Il suffit de demander aux artistes qui en sont à l’origine bien sûr !
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Parlez- moi un peu de vous, votre rôle dans ce projet, et votre rapport au jeu en général ?
Igor : Chez Origames, je travaille depuis le début avec Wlad sur la direction artistique de ses jeux. On se connait très bien et on sait parfaitement comment l’autre fonctionne. Si on voulait résumer nos personnalités, je dirais que Wlad est un créatif « contenu » et que moi je serais plutôt un créatif « relâché ». Du coup, notre association permet à chacun de compenser les excès de l’autre.
Je fais aussi office de chef de projet et je veille à ce que la production soit en phase avec la ligne éditoriale définie au départ et à respecter les délais imposés par les plannings de production (enfin, j’essaye). Je définis avec Wlad l’angle artistique que l’on va suivre et les moyens qu’il va falloir se donner pour y arriver.
Jules : Je suis Jules Dubost, illustrateur & concept artist freelance. Je travaille essentiellement dans l’univers du jeu de société, jeu vidéo et de l’animation, depuis 3 ans maintenant en tant que freelance, après avoir été graphiste salarié pendant 4 ans.
C’est la seconde fois que je travaille sur un jeu avec Buzzy Games (le premier étant Abrakazam), mais c’est la 4ème fois que je travaille en concours avec Origames sur un jeu de société. Parmi les jeux que j’ai illustrés : Abra Kazam, US Telegraph, Cerbère, Clash of Rage, Bugz, ainsi que Ghost Adventure bien évidemment !
Wladimir : Je me suis lancé dans le jeu de société en 2014 en créant ma maison d’édition Buzzy Games : Top Face, Top Dance, Abra Kazam… Depuis 2017, mon activité principale est consacrée à Blackrock Games que j’ai rejoint il y a 4 ans. Mais, par passion, j’ai maintenu une activité créative en auto-éditant mes jeux, notamment le tout nouveau Ghost Adventure. Je prends en effet autant de plaisir à jouer qu’à créer.
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Le logo de Buzzy Games !
Germain : Eh bien, écoutez, je n’ai aucun conflit avec ma mère, si c’est ce que vous me demandez. ^^ Je suis un pur enfant de la campagne qui a vécu depuis tout petit au milieu des histoires. Elles sentent le vieux bois, la pluie de mi-saison, la couleur des fleurs et le murmure des ombres.
Mon rôle a été d’écrire le scénario pour Ghost Adventure. Le défi, c’était de trouver comment raconter une histoire avec uniquement les outils du jeu de plateau : pas de texte, pas d’audio, pas de narrateur. Il fallait trouver comment mettre en scène par les défis, les actions des joueurs, le matériel de jeu et leurs illustrations, une histoire complète qui devait rester compréhensible. Et surtout prenante !
Trouver l’équilibre pour conserver de la surprise, de l’inattendu, et du sens jusqu’alors caché sur des plateaux que les joueurs vont traverser plusieurs fois, ça a été une de mes plus grandes belles contraintes.
Quant au contenu de l’histoire, il a suffi d’une séance de spiritisme pour rencontrer un ancêtre avec un récit de vie suffisamment sympa à raconter. Bien sûr, l’histoire narrée dans Ghost Adventure est une histoire vraie.
Dans la vie, je suis raconteur d’histoires, sur des supports très divers (vidéo, film, scène, peinture), dont le jeu de société. Dans ce milieu, j’ai longtemps été chroniqueur, et je suis maintenant auteur et scénariste-auteur. Ghost Adventure était ma première occasion d’être 100% scénariste. C’est passionnant, il y a encore beaucoup à défricher et inventer sur le comment raconter des histoires en jeu de plateau.
Yann : Ghost Adventure est le premier jeu que j’illustre, et étant joueur moi-même, j’espère que ça ne sera pas le dernier !
Je viens de l’illustration et de la bande dessinée, j’ai notamment dessiné le diptyque Rock & Stone chez Delcourt, et je travaille actuellement sur un nouveau projet. J’ai fait mes armes dans le monde du dessin-animé d’abord comme layout man, puis comme mecha et character designer.
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Comment vous est venue l’idée de ce jeu ? Quelles ont été vos inspirations ?
Wladimir : L’idée m’est venue en 2017 en griffonnant des notes sur un grand cahier au sujet d’un autre projet de jeu en cours. J’ai ce jour-là sur la table, ma toupie fétiche offerte par mes parents il y a plus de 35 ans.
Las de ne pas trouver le moyen de résoudre un problème mécanique sur le jeu en question… par un geste irréfléchi, je lance la toupie sur mes notes. En inclinant mon cahier pour éviter que la toupie n’en tombe, je me surprends à prendre un immense plaisir à déplacer la toupie sur le support pour éviter qu’elle touche mes schémas.
Depuis ce jour-là, je n’ai plus qu’une idée en tête : créer un jeu de parcours de toupie !
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Ce jeu est atypique, que ce soit dans sa mécanique mais aussi son matériel. Quelles sont les particularités que vous avez eu envie, chacun à votre niveau, de mettre en avant ?
Germain : Je me suis surtout posé beaucoup de questions sur les plateaux de jeu. L’idée que le décor puisse raconter l’histoire m’importait beaucoup. Quels paysages traverser ? Que pouvaient-ils raconter ?
Il était aussi important mécaniquement que les joueurs repassent souvent par les plateaux, et avec à peu près la même occurrence pour chacun d’entre eux. Comment « cacher » des éléments dans le dessin, qui passeraient inaperçus une fois, deux fois, avant d’apparaître aux yeux des joueurs tout en faisant narrativement sens, et en ne les remarquant que lors du quatrième, cinquième passage ?
Un sacré casse-tête d’écriture, on faisait presque un essai d’Oulipo, haha ! C’était génial à concevoir !
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Igor : Pour Ghost aventures, il y avait de gros challenges techniques à prendre en compte au niveau des plateaux de jeu et des formes de découpes. Wlad a fait ses prototypes avec Powerpoint, mais il fallait ensuite les refaire sur Indesign pour qu’ils soient bien cleans pour le fabricant.
Ensuite, une fois les formes de découpe définies, Jules Dubost a pu travailler dessus en respectant bien les délimitations tout en prévoyant des fonds perdus pour chaque niveau. Cela nous a amenés à travailler en couches sur Photoshop, puis à les mettre en page dans Indesign.
Wladimir : En tant qu’auteur et éditeur, je voulais offrir une bonne profondeur de jeu tout en gardant des règles très accessibles. Un jeu au contenu généreux avec 8 parcours différents et des missions à la fois accessibles au début… mais très difficiles à la fin pour une bonne durée de vie.
Enfin je me suis rendu compte qu’il fallait ajouter une toupie avec lanceur pour ceux qui ne sont pas habitués aux toupies manuelles.
L’idée d’intégrer les missions dans une Bande Dessinée est venue plus tard avec Igor et Germain, elle me semble désormais une évidence.
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L’originalité d’un jeu, et celui-ci particulièrement, est-il une prise de risque sur ce marché ? D’un point de vu ludique et commercial ?
Wladimir : Au contraire, je pense que le plus gros risque est de lancer un jeu sans originalité. Et les boutiques jouent très bien leur rôle lors de leur sélection. Mais il faut bien-sûr que cette originalité apporte un vrai plus ludique.
Le risque est surtout de ne pas suffisamment communiquer, car un concept nouveau nécessite beaucoup d’explications pour compenser le manque de repères. Par exemple, pour Ghost Adventure, beaucoup de joueurs pensent être trop maladroits pour déplacer la toupie…
Alors qu’une fois le jeu en mains… ils font des miracles !
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Le choix du matériel est toujours une étape importante dans la création d’un jeu. Contraintes financières, adaptabilité à la cible, ergonomie dans la pratique du jeu… Y a-t-il eu plusieurs matériaux testés, et pourquoi ces choix ?
Wladimir : Cette étape était particulièrement importante pour Ghost Adventure. Je suis très vite allé voir mon usine pour savoir jusqu’où je pouvais pousser le matériel du jeu et donc son gameplay :
– Pour la conception de mes parcours, je savais qu’il était possible d’avoir jusqu’à 4 niveaux de relief avec des carton-boards. Ils sont moins couteux et surtout plus écologiques que le plastique.
– Concernant la toupie, je devais m’assurer qu’elle puisse tomber par terre sans s’abimer. J’ai donc opté pour un plastique ultra résistant aux chocs, ainsi que 6 tiges de rechange.
– Pour la Bande Dessinée, je voulais un touché différent d’un banal livret, j’ai donc choisi l’option plus couteuse du vernis papier « soft touch ».
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Dans les jeux de société modernes, les illustrations sont de plus en plus un atout incontournable dans un jeu. Quelles ont été les spécificités de votre travail sur ce jeu ?
Jules : Pour ma part, j’ai réalisé les plateaux, la couverture, les mini mondes et le « character design » des persos. Je suis arrivé sur le projet lors du tout début. Avec Igor et Wlad, on a d’abord élaboré une première version du jeu avec des mondes très différents de ceux qui sont dans Ghost Adventure.
Mais le problème était que l’univers n’était pas assez cohérent. Ils sont alors revenus vers moi, quelques mois après l’avoir testé auprès du public lors du FIJ de Cannes de 2019, avec un nouveau scénario : celui des animaux celtes/vikings et des esprits gardiens! L’Univers collait mieux, l’histoire était prenante, les toupies servaient mieux le propos.
Bref, Ghost Adventure était né ! On est donc reparti de zéro, avec les premières ébauches des personnages tel que l’esprit souris, notre héros, le loup sorcier etc… Et le reste s’est fait tout seul.
Je tiens à saluer le travail de Wlad et d’Igor sur la conception des niveaux des plateaux. Allier graphisme et maniabilité n’était pas facile !
Yann : Quand Igor m’a parlé du projet, j’ai trouvé le concept du jeu novateur et j’aimais beaucoup l’idée, elle aussi originale, de réaliser une partie du jeu sous forme de BD. Pour autant, ça me semblait très difficile d’expliquer l’histoire ET les missions à réaliser en BD, qui plus est sans aucune bulle, pour être compris aussi des plus jeunes. Je savais que la réussite de l’entreprise résiderait dans les story boards : les croquis préliminaires des cases et de la narration. Igor me les a fournis… et ils étaient excellents !
Je n’ai pour ainsi dire pas eu de changements à faire, et j’ai pu me concentrer sur l’exécution. Nous avons fait quelques recherches sur la première page pour trouver le bon style graphique. Enfin, avec Jules, nous avons travaillé à quatre mains sur la couverture du jeu.
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Igor : Il fallait des plateaux de jeu à la fois très lisibles, très clairs, avec du détail pour l’immersion et en même temps une iconographie bien spécifique pour que le joueur n’ait aucune question à se poser. A ce petit jeu des paradoxes visuels, Jules Dubost s’en est remarquablement bien sorti. Pour ce qui est de la bande dessinée, le talent de Yann Valeani nous a permis d’avoir un récit tout en couleur, avec une dynamique très forte. Yann a ce don pour rendre ses personnages très vivants et très expressifs.
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Quelles ont été vos pistes de travail en ce qui concerne les illustrations et l’écriture des scénarii ?
Igor : On a branché Germain sur l’histoire principale que l’on voulait raconter. Mais les contraintes du média sans texte ont ensuite nécessité de nombreux ajustements de découpage, de rythme, de sens. On a dû beaucoup simplifier les choses afin de les rendre compréhensibles sans autre artifice que le dessin lui-même et quelques petits pictos explicatifs.
Cela constituait un gros challenge. Pour la ligne directrice de la bande dessinée, je me suis inspiré du Migou de Boulet. Un récit sans parole avec juste quelques icônes pour préciser l’action. J’ai voulu que l’on reprenne le même principe car je ne voyais pas trop comment faire autrement d’ailleurs.
Germain : J’ai beaucoup étudié la dramaturgie des jeux vidéo indés muets, où une narration riche passe par le gameplay et les visuels. Aucun dialogue, aucun texte, juste de la méca et de l’illu. Et de la zik ou des ambiances sonores, outil qui « manque » au jeu de plateau. Néanmoins, le jeu a l’avantage de la physique, du matos, de la 3D. Disons que si on n’a pas vraiment de son, on a plusieurs dimensions visuelles, alliées au sens de l’équilibre, du toucher, de l’odeur parfois…
Je peux te citer Far Lone Sails, Gris, Limbo et surtout Inside, Little Nightmares.
Wladimir : Au début, l’univers présentait des toupies drones envoyées par un robot géant pour protéger différents mondes flottants dans le ciel. Cette version du jeu avait été présentée au FIJ de Cannes en 2019.
Mais on m’avait soufflé qu’il manquait une vraie empathie pour cette petite toupie. Il fallait donner envie aux joueurs de l’aider, avec un récit illustré. J’en ai parlé à Igor Poulouchine, directeur artistique sur le jeu, et peu après j’ai rencontré Germain Winzenschtark lors d’un séminaire.
Après de nombreux échanges avec Igor, ils ont co-écrit un scénario qui correspondait parfaitement au gameplay du jeu. S’ensuit la période de découpage et d’illustration de la Bande Dessinée. Cela a décalé la sortie du jeu d’une année mais nous y avons pris beaucoup de plaisir !
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Quel a été le degré de travail en commun sur ce jeu entre les différents protagonistes ?
Wladimir : Le travail éditorial sur le jeu s’est fait en trois étapes : Nous avons d’abord échangé avec Igor et Germain sur le scénario pour le faire correspondre au gameplay du jeu et à sa difficulté progressive. Puis nous avons travaillé avec Igor et Jules Dubost sur les illustrations des plateaux et les chara-design des personnages. J’ai ensuite pris un moment avec ma casquette d’auteur pour ajuster les 56 missions sur la base des plateaux définitifs.
Une fois le jeu terminé, nous avons commencé la Bande Dessinée avec Igor et Yann Valeani sous les regards bienveillants de Germain et Jules.
Germain : Avec Wladimir, il s’est surtout agi de possibilités mécaniques. Toute mécanique (mouvement de toupie, pièges et spécialités physiques du plateau) était support à raconter des actions, donc l’histoire. Nous échangions aussi parfois sur de nouvelles idées de mécaniques, mais tout devait d’abord passer par la moulinette Wladimir avant de servir l’histoire.
Avec Igor, il s’est agi de trouver quelle forme donner aux descriptifs des missions. Igor gérant aussi la partie direction artistique, il est venu avec l’idée de la bande dessinée. Nous avons dû réadapter ensemble le scénario pour ce format, le réfléchir, penser l’accessibilité… Ma tâche consistait à écrire tout ce qui permettait à Igor de créer le storyboard et la mise en scène de l’histoire.
Cela nous a fait réécrire plusieurs fois certains passages, afin de s’assurer que tout était jouable et compréhensible à la fois.
Igor : J’ai beaucoup travaillé avec Wlad et Germain pour affiner le récit et bien le cadrer par rapport aux spécificités du game-design. Si on voulait résumer, on pourrait dire que pour Wlad la BD n’était qu’un bonus, que Germain avait une histoire à raconter et que moi je devais concilier la vision artistique de Germain avec la vision marketing de Wlad.
Ensuite, Germain a travaillé au découpage des quatre premières planches et j’ai ensuite pris le relais pour découper le reste et fournir à Yann Valéani les éléments dont il avait besoin pour pouvoir dessiner les planches.
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Comment c’est fait le choix des illustrateurs et des scénaristes ?
Igor : Pour la bande dessinée, c’était simple, il fallait quelqu’un qui sache faire de la BD, car c’est un média très difficile à appréhender et qui demande à la fois une grande créativité et une rigueur absolue. Yann a été l’homme de la situation. Le défi pour lui était de dessiner les pages et d’en faire la couleur. Il s’en est remarquablement sorti, je trouve…
Pour les plateaux de jeu, comme Jules était déjà dans la boucle depuis le projet Béta, il a pu travailler en toute connaissance de cause.
Wladimir : Igor Polouchine m’accompagne en tant que Directeur Artistique depuis mon premier jeu. Nous sommes très différents mais avec un bon ping-pong créatif, nous formons donc un bon duo.
J’ai rencontré Germain Winzenschtark lors d’un séminaire de mon distributeur Blackrock Games. Je lui ai parlé du projet et il était tout de suite super enthousiaste pour me proposer un scénario.
Jules Dubost nous avait déjà accompagnés sur le jeu Abra Kazam et j’étais très heureux du résultat. A la fois illustrateur de jeu de société et de jeu vidéo, il est donc très à l’aise avec la vue 3D isométrique. C’était donc le choix parfait d’autant plus qu’il est super flexible. C’était vital pour nos ajustements entre éléments visuels et gameplay.
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Abra Kazam illustré par Jules
Yann Valeani m’a été présenté par Igor qui n’avait jamais encore travaillé avec lui.
Formé dans le monde du dessin animé et passionné par la narration visuelle qu’il enseigne à Marseille, il a publié notamment la Bande Dessinée Rock & Stone, un diptyque de science-fiction aux éditions Delcourt. Nous l’avons testé sur quelques planches au début et on s’est pris une grosse claque visuelle !
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La naissance d’un jeu est souvent le fruit d’une ou plusieurs rencontres. Est-ce le cas sur ce jeu et comment vous êtes-vous rencontrés ?
Igor : J’étais à l’origine avec Wlad, comme pour tous ses projets. Il m’a proposé l’idée de collaborer avec Germain, comme je le connaissais déjà et que je l’appréciais beaucoup, j’ai dit banco !
J’ai ensuite fait appel à Jules Dubost qui avait déjà travaillé à une première version du projet, alors qu’un autre univers avait été envisagé. Quant à Yann, on ne se connaissait pas, je l’ai contacté via Facebook et il a été séduit par le projet et par le challenge que cela représentait.
Germain : J’ai rencontré Wladimir lors d’un séminaire BlackRock. Il cherchait comment mettre en avant son jeu autrement qu’une série de défis, et je lui ai suggéré de raconter une histoire par le matériel ET les mécaniques, comme savent le faire les jeux vidéo indépendants. Nous avons beaucoup échangé, mais je ne m’attendais pas à devenir scénariste de la chose ! Et ça, c’était une très belle surprise !
Igor, je le connais via mon ancien poste à Tric Trac. Nous n’avions jamais travaillé ensemble avant Ghost Adventure, mais j’en avais très envie depuis que je l’avais rencontré.
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Tric Trac, ça marque (ou bien c’est de bosser avec Guillaume) !
On n’est pas toujours d’accord sur le point de vue formel, mais nous avons des univers imaginaires et une sensibilité très proches ! On s’entend donc beaucoup sur le pourquoi du comment et le sens des choses, et ça donne de très belles choses à la fin. J’ai très envie de retravailler avec Igor sur une histoire, quel que soit le projet.
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Un jeu réussi, c’est souvent une parce qu’une belle histoire se trouve derrière. Ecrire un scénario pour un jeu d’adresse est-il contraignant, et si oui à quel niveau ?
Igor : En fait, en BD comme dans beaucoup de domaines, c’est de la contrainte que peut naître l’idée. Ici, l’idée était d’illustrer les missions que l’on avait à effectuer sur les plateaux de jeu. Du coup, les décors de la BD étaient en fonction des plateaux sur lesquels se déroulaient l’histoire.
Mais nous voulions que la BD puisse sortir du cadre des plateaux de jeu pour offrir un récit épique et dynamique. Mais l’histoire avait elle aussi ses propres contraintes, et certains plateaux ont été modifiés pour coller avec elle.
Wladimir : Pour ma part, je pense que les contraintes boostent la créativité et permettent de ne pas s’éparpiller en donnant un cadre. Le cadre que j’avais défini était d’imaginer l’histoire d’un petit être fragile en adéquation avec le gameplay et à la montée en difficulté du jeu.
Ainsi il fallait que chaque mission fasse avancer l’histoire tout en cherchant à intégrer diverses possibilités mécaniques permises par le matériel : les labyrinthes, les trous, le relief, les sauts…
Germain : Je crois que j’ai bien répondu à cette question, oups ! Il y a un truc pratique dans le jeu d’adresse quand même. L’une des bases des règles de la dramaturgie, c’est que l’action des personnages fait avancer l’histoire.
Dans un jeu, l’action des personnages est vécue et produite par les joueurs. Ils « vivent » les actions. Il y a quelque chose de très immédiat. Et avec un jeu d’adresse, c’est encore plus poussé, physique et parlant, de « vivre » ces actions de personnages.
Tu vois pas où tu ne lis pas qu’untel saute un ravin : tu sautes le ravin ! Et tu vis toutes les péripéties, le danger, la tension, le rattrapage de dernière minute, le soulagement d’y parvenir, et la surprise du piège suivant qui agit derrière quand ta garde se baisse… Je pense qu’il y a encore beaucoup à explorer dans ce domaine en jeu de société, et ça c’est génial !
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Bon si on revenait à ce qui nous unit tous, quand est-ce que l’on se voit pour jouer ensemble ?
Wladimir : Dans cette période particulière, je te propose de jouer ensemble en visio au mode solo de Ghost Adventure. Règle spécial confinement : pour passer à la mission suivante, nous devons réussir chacun de notre côté mais en même temps chaque mission !
Igor : A Cannes ?
Germain : Haha ! Ben y’a pas un petit festoche du côté de Cannes en Février ?
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VERDICT
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Pour moi, un jeu c’est une aventure, plus ou moins passionnante, plus ou moins longue, plus ou moins surprenante.
Et dans Ghost Adventure, il y en a de l’aventure et c’est d’ailleurs écrit dessus !
Une aventure ludique très originale, au point de vue de sa réalisation, de son matériel et de son gameplay.
De l’adresse, il va vous en falloir pour pouvoir maitriser la toupie, car il est bien question de jouer avec une toupie ici. Vous allez devoir parcourir des mondes remplis d’animaux et de créatures fantastiques, en validant des objectifs et en évitant les nombreux pièges. Et, bien que le jeu possède un mode solo, c’est bien en coopération que le jeu prend son envol, chacun un monde et malheur si la toupie s’arrête dans son élan par la faute d’un geste mal maitrisé, d’une chute accidentelle ou bien si elle passe par un endroit interdit.
Concentration, souplesse, rapidité, précision et surtout une coopération de tous les instants seront les clefs de votre réussite dans Ghost Adventure !
L’aventure vous sera proposée sous forme d’une succession de défis plus ou moins périlleux, et une BD étonnante vous servira aussi de guide afin de vivre cette histoire de l’intérieur avec vos camarades jongleurs. Une BD vraiment géniale, qui a réussi le pari de faire vivre la thématique, de rendre réel le monde où le jeu prend forme et qui participe pleinement à l’intérêt ludique de ce jeu hors norme.
Et ça marche !! Enfin plutôt ça roule, ou glisse ! Enfin bref ça fonctionne terriblement bien !
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Un jeu original, complet, coloré, avec un matériel de qualité (Je craque pour les plateaux double couche !), on en trouve pas à tous les coins, et quand en plus il permet de jouer vraiment une coopération pure et intuitive, alors on a vraiment à faire à un jeu rare et précieux.
Ghost Adventure est de ces jeux-là, où la performance se mélange avec le fun et la compétition de groupe, et l’efficacité ludique est présent à tous les niveaux.
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Je ne vais pas vous mentir, je ne sortirai pas le jeu toutes les semaines, car malgré le fun, il nécessite quand même une petite préparation, de l’espace de jeu, et un public prêt à essayer le jeu, et il est souvent difficile quand on parle de dextérité de trouver un public. De plus, le jeu prend tout son sens dans la durée, en mode aventure. Effectivement, ce n’est pas la même histoire si on fait un tableau et que l’on arrête, par exemple imaginez Frodon et son groupe s’arrêter aux portes de Fondcombe, en mode « Voilà c’est fini les gars ! » Non quand on commence une partie de Ghost Adventure, il vaut mieux enchainer les niveaux afin de voir petit à petit l’histoire se dérouler et la magie s’installer en nous.
De plus, au départ on a l’appréhension de ne pas pouvoir réussir, d’être ridicule, mais pour la majorité d’entre nous, le coup de main arrive assez rapidement, même pour moi qui suis dans l’ensemble assez gauche, j’avoue que je me suis surpris et pris au jeu très rapidement.
Le fait que le jeu soit coopératif évite les moqueries, les taquineries sur une erreur de manipulation, non au contraire, la victoire se fait dans l’unité, la cohérence et très souvent le groupe s’auto motive et tout le monde se tire vers le haut, ce qui est aussi un sacré avantage à jouer avec des enfants, au niveau de la confiance en soi, ce jeu est magique !
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Finalement, Ghost Adventure me fait vraiment voyager dans ce monde fantastique en ayant su faire apparaitre en moi une confiance insoupçonnée concernant ma dextérité et ma concentration.
Un vrai conte de fée où l’activité et la cohésion des joueurs seront mis en avant afin de vivre tous ensemble une aventure originale ludique rare.
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J’aimerai remercier Wladimir en tant qu’auteur et éditeur du jeu, pour sa disponibilité et son aura magique, Germain et Igor pour leur artisanat précieux de conteur et montreur d’histoires, et les deux illustrateurs Yann et Jules pour avoir si bien imagé et illustré les aventures trépidantes de cette souris valeureuse !
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Nous faisons partie du programme d’affiliation mis en place par Philibert sur leur site. Cela signifie que si un jeu que nous avons chroniqué vous plaît, et que vous l’achetez en cliquant sur le lien Philibert que nous proposons en bas de chaque article, nous percevrons une modeste contribution nous permettant de nous acheter d’autres jeux, pour pouvoir les chroniquer et vous donner notre avis. C’est une forme de soutien, et nous vous en remercions par avance! C’est grâce à vous que nous pouvons continuer à abreuver ce modeste blog avec toujours + de contenu.
Dream Runners est l’œuvre de Joan Dufour (Flash 8), illustré par Jade Moch.
Il est prévu pour 2 à 4 joueurs, à partir de 8 ans et pour une durée de 30 minutes environ.
Parcourez des rêves et assemblez vos polyominos afin de repousser les cauchemars et récolter des ressources et fragments d’étoile. Ce jeu vous propose aussi une mécanique de temps réel avec un sablier qui vous mettra gentiment la pression, ainsi qu’une difficulté évolutive et paramétrable en fonction des joueurs et de leur âge.
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Le matériel
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Comme d’habitude avec Ankama, les illustrations sont magnifiques, le matériel de très bonne qualité, et un insert bien pensé (même s’il ne faudra pas trop tourner et retourner la boite 😉 ) vous permettra de gagner du temps lors de la mise en place et du rangement.
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A quoi ça ressemble ?
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Comment on joue ?
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Lors des 8 tours de jeu qui composent la partie, vous devrez résoudre un rêve représenté par une tuile rêve (24 tuiles de 4 niveaux différents disponibles). Au début du tour, on révèle une tuile au centre de la table, que tous les joueurs devront résoudre simultanément. Pour cela, vous utiliserez les segments en formes de polyominos. Vous les assemblerez afin de les faire correspondre au contenu de la tuile rêve.
Par exemple sur cette tuile :
Vous devez assembler vos segments pour recouvrir les différents symboles. Les icônes avec du rose sont les cauchemars, les autres des ressources que vous devrez essayer de récolter.
Dès qu’un joueur est satisfait du placement de ses segments, il l’annonce et retourne le sablier. Les autres doivent se dépêcher de terminer leur composition.
On vérifie ensuite le résultat de chaque joueur. On perd des points pour les cases en trop, ou les cases manquantes du carré de 3×3 cases. Si vous avez placé une icône « repousser » sur la case correspondant au cauchemar, vous ne perdez pas de points. Si vous avez placé l’icône « récolter » sur la ou les cases correspondant aux récompenses, vous les gagnez (fragments d’étoile, sérénité, clé ou pièce).
Ajoutez à cela des cases spéciales comme un bonus de récolte x2, des cauchemars plus balèzes que d’autres, et des coffres que vous pouvez ouvrir avec les clés récoltées précédemment.
Vient ensuite une phase d’amélioration durant laquelle vous allez dépenser vos pièces pour acquérir de nouveaux segments avec des formes et des icônes différentes, vous permettant de mieux affronter les prochaines tuiles cauchemars, qui seront de + en + difficiles à appréhender !
A la fin des 8 tours, chaque joueur additionne ses points et celui qui en a le + … l’emporte !
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VERDICT
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Dream Runners est vraiment plaisant et bien ficelé. Il vous embarque dans un monde onirique où vous devrez repousser divers cauchemars tout en récupérant des ressources pour améliorer vos « outils ». Tout le monde débute avec la même configuration mais au fur et à mesure de la partie, vos choix vous permettront de vous différencier et de vous adapter + ou – bien à la difficulté croissante des rêves qui vous sont proposés.
Dextérité, observation, prise de décision, le tout en agissant le + vite possible, surtout quand le sablier est déclenché, voilà ce que vous propose ce jeu. Et ça fonctionne, on est embarqué dans cette chasse aux cauchemars. Tous les joueurs résolvent le même rêve mais aucun ne le fera de la même façon, surtout quand on arrive à la moitié de la partie. Les choix que vous aurez faits, les segments que vous aurez achetés feront la différence ou pas. Attention tout de même à ne pas trop sélectionner de tuiles complexes lors de la mise en place si vous êtes avec des + jeunes ou des joueurs ayant du mal avec la gestion du stress et la manipulation, vous pourriez les perdre très vite.
Côté thématique c’est une belle invitation au voyage dans le monde des rêves, qui passe quand même au second plan au fur et à mesure de la partie. Le côté mécanique du jeu prend le dessus et on se voit réfléchir de manière optimisée afin de recouvrir les icones avec tel ou tel segment, le + rapidement possible. Mais clairement ça n’enlève rien au jeu qui fonctionne très bien. Peu d’interactions hormis la pression mise par les autres joueurs, et qui nous force à nous dépêcher, ainsi que le déclenchement du sablier dès que le + rapide a composé son tableau. Mais faire preuve d’un peu de patience permettra parfois de récupérer encore + de ressources !
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Sur les terres de Mornifle se trouve le donjon de Bourpif!! Avec un nom pareil il y a forcément quelques baffes à distribuer… et d’autres à recevoir!
On va donc tenter notre chance et aller retourner ce donjon pour voir ce qu’on y trouve!
Pour commencer, c’est à Florent Wilmart que l’on doit ce jeu. Tomek Larek en est l’illustrateur, et Paille Editions le distributeur. Ce jeu d’ambiance et de rapidité est prévu pour 2 à 4 joueurs, à partir de 7 ans et pour des parties de 15 à 30 minutes selon les joueurs.
On branche les scanners et on regarde à quoi ça ressemble!
Comment ça se joue??
Nous avons donc pénétré dans ce donjon et on ne sait pas ce qui va nous tomber sur le coin de la tronche. Chaque joueur possède 4 tuiles qui peuvent former 4 motifs différents: une hache, un arc, un grimoire et un bouclier. Il suffit de faire pivoter les tuiles indépendamment pour faire concorder les coins et reconstituer les motifs devant soi.
Une pile de cartes est disposée au milieu avec les faces parchemins visibles. A chaque tour, on va retourner autant de cartes que le nombre indiqué sur la première carte visible. On les pose sur une autre pile cette fois-ci côté monstre. Une fois les cartes retournées, on se retrouve donc avec une combinaison carte parchemin, et carte monstre.
C’est là que la capacité d’observation et de réaction de chacun fera (ou non) la différence. En fonction de la combinaison qui apparaît il faudra réagir. Et ne pas se tromper sous peine de se prendre un bon gros Bourpif!
Rien ne vaut une illustration pour expliquer les règles:
Monstre rouge + carte parchemin contenant un grimoire rouge = un objet de la même couleur que le monstre! GRIMOIRE
On reconstitue l’objet en question avec les tuiles placées devant soi et on pose sa main sur le tas de cartes monstres.
Le 1er à avoir posé sa main gagne la moitié du tas de cartes monstres situé sous le tas de mains. Le 2ème la moitié de ce qu’il reste et ainsi de suite…
Une carte monstre rouge + une carte parchemin contenant un arc vert, une hache bleue et un grimoire rose = pas de concordance entre le monstre et un objet donc on se protège!!!! BOUCLIER!!!
A vous de reconstituer le bouclier en faisant pivoter vos tuiles pour reconstituer le bouclier. Dès que c’est fait vous posez (ou frappez selon si vous êtes en retard) votre main sur le tas de cartes monstres. Si vous êtes le 1er, les autres joueurs vous paient 1 carte de leur butin mis de côté.
Voilà en gros les règles.
C’est simple.
Ça tourne bien.
N’importe quel aventurier bas de plafond devrait pouvoir y arriver.
Par contre, il faudra de l’observation, de la dextérité et de la rapidité pour vaincre!
Et ça c’est pas donné à tout le monde!
Après une ou plusieurs parties on peut introduire le dragon qui viendra corser un peu le jeu. En gros quand la dernière carte révélée est le dragon, tout le monde se sauve! Il faut donc poser sa main sur l’une des 4 nouvelles tuiles représentant les portes pour s’échapper.
Celui qui gagne est celui qui aura le plus de cartes en sa possession.
Simple.
VERDICT
Bon apéro game qui plaira aux petits et grands, Bourpif est un jeu qui mettra vos talents d’observation et de dextérité à rude épreuve. On y trouvera quelques similitudes avec Jungle Speed le roi des jeux du genre, mais avec un thème qui pourra vous parler un peu plus.
Et avec des illustrations vraiment chouettes! Le bestiaire du jeu est très bien travaillé et on y découvre des monstres originaux et colorés! Le jeu aura certainement un franc succès auprès des familles puisqu’il pourra plaire à tous.
Entre adultes, les plus malins d’entre vous comprendront assez vite la clé du mécanisme du pivotement des tuiles, et auront un avantage certain sur leurs adversaires. En famille il y a moins de risque que cela se produise et Bourpif pourra avoir sa place dans votre ludothèque familiale!