Ce jeu a fait l’objet d’une campagne Kickstarter réussie l’an dernier. 1.505 contributeurs ont engagé + de 30.000 € sur ce projet.
Il s’agit d’un jeu de construction de tableau avec des cartes utilisables de plusieurs manières.
Town Builder s’est inspiré de la ville de Coevorden aux Pays-Bas au 17ème siècle. La ville avait cette spécificité d’être entourée par 2 fortifications en formes d’étoiles.
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Les joueurs vont être en compétition pour construire la ville la plus belle aux yeux des juges qui vont accorderont des points de victoire.
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Ce jeu est l’œuvre de Éric Raué, les illustrateurs Fellipe Martins et Gordon Oscar. First Fish Games est l’éditeur.
Prévu pour 1 à 4 joueurs, à partir de 12 ans et pour une durée de 30 à 60 minutes. Comptez 20 minutes par joueur en moyenne.
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A quoi ça ressemble?
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Comment on joue?
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Les cartes bâtiments sont la base du jeu, et sont de plusieurs types (militaire, commerce, culture, logement et social). Elles rapportent des PV, ont un coût de construction, et parfois une capacité que l’on pourra utiliser dès qu’elles seront construites, ou + tard durant la partie.
Enfin, elles peuvent être utilisées pour la partie ressource située en bas de la carte, dans ce cas on pivote la carte pour la placer derrière un bâtiment que l’on essaie de construire.
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Il y a plusieurs cartes juges qui, à la fin de la partie, donneront des PV au(x) joueur(s) ayant remplis les critères d’obtention. Il s’agit d’avoir le + de bâtiments de tel ou tel type.
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Les cartes récompenses peuvent être obtenues durant la partie dès qu’un joueur remplit les conditions. Il gagne alors le nombre de PV indiqué.
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On va mélanger toutes les cartes bâtiments qui vont former un deck. On pioche 5 cartes pour remplir la rivière qui sera les cartes disponibles pour un joueur lors de son tour.
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A son tour un joueur va commencer par piocher des cartes pour que la rivière en contienne 5. Ensuite il pourra effectuer 2 actions (2 x la même, ou 2 différentes):
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Débuter une construction. Il prend l’une des cartes de la rivière et la place de façon horizontale dans sa zone. Le bâtiment n’est pas construit à ce moment, il faudra y ajouter les ressources nécessaires indiquées sur la carte pour le construire.
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Prendre une ressource. Il prend une carte pour la partie inférieure de la carte où sont indiquées la ou les ressources que donne cette carte. Il la place derrière le bâtiment concerné par cette ressource, de façon à ne laisser apparaître que la ressource.
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Récupérer de l’or. Certaines cartes bâtiments ont une ressource Or dans la partie inférieure de la carte. L’or peut être stocké derrière sa carte joueur, et utilisé plus tard dans la partie pour payer certains bâtiments.
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Une fois qu’une carte bâtiment a toutes les ressources nécessaires placées derrière sa carte, elle est automatiquement construite. Le joueur ajoutera donc les PV de la carte en fin de partie, et bénéficie si c’est le cas d’une capacité de la carte. Capacité immédiate (gagner 1 ressource de la pile de défausse), à déclencher quand il le souhaite durant la partie (La prochaine construction que vous validez ce tour-ci coûte 1 ressource bois de moins), ou alors qui se déclenche au comptage des PV en fin de partie (gagnez 2 PV si votre ville contient 2 bâtiments Commerce ou +).
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Quand le deck de bâtiments est épuisé, on mélange la pioche et on en reconstitue un. On peut faire cette opération plusieurs fois en fonction du nombre de joueurs dans la partie (2 fois à 3 joueurs, 3 fois à 4 joueurs).
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Une fois que le deck est épuisé pour la dernière fois, chaque joueur joue encore 1 tour pour que tous aient pu effectuer le même nombre de tours.
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On décompte les PV avec ceux inscrits sur les cartes bâtiments construits (ceux encore en construction sont défaussés), les PV donnés par les juges, les récompenses, ainsi que les capacités des cartes se déclenchant en fin de partie. Le joueur avec le + de PV l’emporte.
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VERDICT
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Rapide à expliquer et à jouer, Town Builder: Coevorden est un jeu très sympathique de construction de tableau en utilisant les cartes de 2 manières, pour leur bâtiment, ou pour leur(s) ressource(s). Il rappelle en cela Palm Island, l’un des jeux de cet été 2019, qui permettait aussi d’utiliser une carte pour la partie ressources, ou pour la partie bâtiment.
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Les illustrations et le matériel sont très jolis, et la boîte dans son format en longueur, est livré avec un playmat représentant la ville de Coevorden et ses fortifications en étoile. Pas indispensable mais très quali!
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Il y a un aspect chance avec le tirage des cartes qui viennent remplir la rivière des cartes disponibles pour le tour d’un joueur, mais c’est le même pour tous! Pas beaucoup d’interactions au programme, certaines cartes permettent de copier une capacité d’un bâtiment d’un district adverse mais c’est à peu près tout. Vous pourrez toujours pester contre le joueur qui prend le bâtiment qui vous intéressait, mais s’il est positionné 2 joueurs avant vous, il y a des chances que cette carte ne fasse plus partie de la rivière quand viendra votre tour de toute façon.
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Donc chacun construit sa ville dans son coin, essaie de mettre en place sa stratégie puisqu’il faudra orienter vos constructions en fonction des différentes juges désignés pour la partie, et des récompenses disponibles. Les juges vous accordent 2 PV si vous êtes le joueur ayant le + de bâtiment de leur type, et les récompenses donnent aussi 2 PV au joueur qui remplit leurs conditions le + rapidement possible (par exemple, 3 bâtiments construits avec le même type de capacité, immédiate, à déclencher ou en fin de partie).
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Il nécessite peu de place pour y jouer (donc idéal à transporter), est facile à expliquer et à jouer, s’adresse à tous publics et peut faire découvrir les mécaniques des jds aux non-joueurs, et même satisfaire les habitués avec un jeu rapide et malin. En bonus un mode solo très sympa! Bref une belle réussite!
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Disponible ici: Ah bah non fallait le pledger lors de la campagne Kickstarter 😉 Dès qu’on entend parler d’une distribution en boutiques on rajoutera le lien!
Le royaume de Valéria subit à nouveau les attaques des légions des mort-vivants, gobelins et de toutes sortes de créatures des ténèbres. Le Roi de Valéria a toujours fait face mais son grand âge l’empêche aujourd’hui de protéger comme il se doit son immense royaume. Valéria a besoin d’un nouveau dirigeant!
En tant que Duc de ce royaume, vous devrez repousser les monstres qui déferlent sur Valéria. Recrutez des citoyens, étendez votre domaine, prenez de vitesse les autres Ducs et gagnez votre place sur le trône!
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Isaias Vallejo est l’auteur de ce jeu, Mihajlo Dimitrievski aka The Mico l’illustrateur, Daily Magic Games l’éditeur, Pixie Games en charge de l’édition française.
Prévu pour 1 à 5 joueurs, à partir de 10 ans et pour une durée d’environ 30 minutes.
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A quoi ça ressemble:
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Forcément, la patte de The Mico est très présente, et donne un véritable univers à ce jeu. On aime ou on n’aime pas mais il faut lui accorder qu’il sait faire des environnements et univers homogènes et immersifs. Nous on aime beaucoup son travail, notamment sur la série de Shem Phillips (Pillards de la Mer du Nord, Explorateurs, Architectes du Royaume de l’Ouest), GoT La Main du Roi ou encore Robin Hood & The Merry Men. Il a été l’un des illustrateurs les + productifs ces dernières années, ce qui peut en amener certains à se lasser de son travail mais bon…
Sur ce jeu, seules les cartes des Ducs ne me paraissent pas au niveau… Tout ce qui est monstres ou domaines sont irréprochables en tout cas.
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Comment on joue?
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Ce jeu est basé sur des mécaniques de draft de cartes, de dés et de construction de générateur de ressources.
Lors de la phase de lancer du joueur actif, il va lancer 2 dés qui détermineront quels citoyens sont activés à ce tour, en fonction de leur Valeur d’Activation.
Dans Valéria, chacun commence la partie avec 2 citoyens de base, un paysan et un chevalier, et 1 Duc. La carte personnage Duc nous indique la stratégie à suivre pour gagner des PV en fin de partie. En effet les Ducs donneront des PV en fin de partie en fonction des combinaisons de Monstres, Citoyens ou Ressources que vous posséderez à la fin du jeu.
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Au centre de la table on dispose des piles de cartes qui seront disponibles à l’achat pour les joueurs:
En haut se trouvent les monstres en fonction des zones auxquelles ils appartiennent. Dans la boite de base, il y a 8 zones différentes. On en utilise 4 à chaque partie, donc lors de vos prochaines parties, vous pourrez choisir d’en utiliser d’autres pour varier les plaisirs. Chaque pile de monstres est classée par ordre croissant, en fonction de la force des monstres. Pour les vaincre, il faudra dépenser les ressources indiquées à gauche des cartes (de la force, de la magie, ou les 2). Une fois vaincus, les monstres vous donnent des ressources, et des PV pour la fin de partie.
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Au milieu se trouvent 2 rangées correspondant aux citoyens de Valéria. Des cartes que les joueurs pourront acheter et ajouter à leur zone de jeu. Il s’agit des cartes qui chaque tour (en fonction des dés lancés par le joueur actif, et de leur Valeur d’Activation) vous donnent des ressources (or, magie, force) pour acheter d’autres cartes, domaines ou monstres). Leur coût d’achat est indiqué à gauche sur la carte. Il y a 18 types de Citoyens disponibles dans la boite de base.
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En bas se trouvent les Domaines qui pourront vous donner des ressources, réduire le coût d’achat de certaines cartes, changer la valeur d’un dé, etc…
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Un tour de jeu se déroule comme suit:
Phase de lancer. Le joueur actif lance les 2 dés, ce qui détermine quels citoyens seront activés lors de la phase suivante.
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Phase de récolte. TOUS les joueurs vont gagner des ressources grâce à leurs citoyens activés par les dés. Les cartes Citoyen ont un pouvoir pour le joueur actif, et un pouvoir pour le joueur passif, indiqués en bas de leurs cartes. Ainsi, si le joueur actif possède un citoyen activé par le lancer de dés, il récolte les ressources du pouvoir de joueur actif de sa carte. Si un autre joueur possède une carte activée, il récolte les ressources à l’aide du pouvoir du joueur passif. Généralement, le pouvoir du joueur actif fait obtenir + de ressources que celui du joueur passif. Chaque carte est activée individuellement, ce qui veut dire que vous pouvez activer 1 carte 2 fois si le lancer de dés est un double, ou activer plusieurs cartes du même citoyen si vous en possédez plusieurs.
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Phase d’actions. Le joueur actif va pouvoir réaliser 2 actions parmi Terrasser un Monstre, Recruter un Citoyen, Gagner une ressource, Construire un Domaine. La même action peut être exécutée 2 fois. Si une action entraîne l’épuisement d’une pioche (monstres, citoyens ou domaines) on ajoute une carte indiquant épuisé sur l’emplacement de la pioche vide.
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La fin de partie se déclenche lorsque tous les monstres ont été terrassés, ou lorsque tous les domaines ont été construits, ou lorsque le nombre de pioches épuisées est égal au double du nombre de joueurs (8 à 4 joueurs).
On calcule les PV et celui qui en a le + l’emporte.
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VERDICT
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Valéria est un très bon jeu dynamique et facile à appréhender. On lance les dés, cela active les cartes Citoyen qui ont la même valeur que les dés, ils nous donnent des ressources pour acheter à nouveau des citoyens ou domaines, ou tuer des monstres. Plus on va acheter de citoyens, plus on aura de chances de récolter des ressources à chaque phase (science des probabilités), mais les monstres donnent + de PV nécessaires pour l’emporter à la fin. Il faudra donc équilibrer vos actions, tout en ne négligeant pas les domaines qui ont des pouvoirs assez puissants pour la plupart, ni votre carte Duc qui vous indique ce qui vous donnera le + de PV en fin de partie.
Il manque selon moi un étage à la fusée pour en faire un jeu incontournable (+ d’interactions entre les joueurs?), mais je dois dire qu’il est tout de même très plaisant, et qu’on va suivre avec plaisir les extensions que Pixie Games localise au fur et à mesure. En version anglaise, il y en a déjà beaucoup de disponibles, et une campagne Kickstarter s’est d’ailleurs terminée il y a peu, promettant pas mal de contenu sur la durée, en espérant que Pixie continue la localisation.
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Le jeu de base est conséquent en termes de matériel, puisqu’il y a 8 zones différentes, alors qu’on en utilise 4 par partie. Les Citoyens sont au nombre de 16, pour 8 utilisés par partie. Les domaines sont nombreux, ainsi que les Ducs. Bref une rejouabilité intéressante rien qu’avec la boite de base.
Attention aux allergiques au hasard puisque les 2 dés sont au cœur du jeu, tout du moins au début de la partie. Ensuite on achète d’autres citoyens qui s’activent avec d’autres nombres, donc potentiellement, on réduit la probabilité de n’avoir aucun citoyen activé lors d’une phase de lancer.
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Assez simple de par son principe de récolte de ressources pour augmenter sa capacité à récolter encore + lors des prochains tours, et d’attaques de monstres pour gagner des PV, Valéria propose un matériel de très bonne qualité, des illustrations dynamiques et superbes, et une rejouabilité intéressante. Ce jeu ne rebute pas par la complexité de ses règles, et les enfants à partir de 10 ans pourront sans soucis jouer avec les parents. Du fait de la durée d’une 30aine de minutes par partie, il sort très facilement dans notre groupe de joueurs pour alterner entre des gros jeux ou finir une soirée.
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Cette équipe de super-auteurs prêts à relever tous les défis (mmmm ça me rappelle quelque chose…) vient de sortir ce petit jeu de draft sur le thème des dinos. Très accessible, ce jeu vous place dans un monde où les scientifiques ont réussi à cloner les dinosaures (donc dans un avenir proche … et légèrement inspiré d’une petite série de films sans prétention des années 90).
Vous devrez organisez vos enclos dans votre parc pour offrir aux touristes les dinos les + en vogue!
C’est donc Môssieur Antoine Bauza, Corentin Lebrat, Ludovic Maublanc et Théo Rivière qui ont accouchés de ce bébé dino! Les illustrations sont les œuvres très réussies de Vipin Alex Jacob et Jiahui Eva Gao (Kingdom Run). Ankama s’est chargé de l’édition.
Prévu pour 2 à 5 joueurs, à partir de 8 ans et pour une durée de 15 minutes par partie.
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On passe en salle d’imagerie pour voir à quoi ça ressemble:
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Comment on joue?
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Chaque joueur possède son petit plateau individuel dans lesquels sont représentés des enclos pour les dinos. Comme dans un vrai parc d’attraction, les enclos ont des noms et des tailles différentes. Par exemple, la prairie des amoureux ou le roi de la jungle.
Dans un sac opaque sont placés tous les dinos correspondants au nombre de joueurs.
Une partie se déroule en 2 manches, de 6 tours chacune.
Au début de chaque manche, chaque joueur va piocher à tour de rôle 6 dinos et les conserver cachés dans sa main.
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Le premier joueur va lancer le dé de contrainte qui va fixer la règle à suivre pour poser le dino dans son parc. Tous les joueurs, sauf celui qui a lancé le dé, sont tenus de respecter cette contrainte.
Par exemple, placer un dino dans un enclos de la forêt, ou dans la plaine, ou à droite de la rivière, dans un enclos vide etc…
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Chaque enclos possède ses caractéristiques de pose:
la forêt des similaires accueille uniquement des dinos de même couleur, et doit être remplie de gauche à droite.
la plaine des différences, uniquement des dinos différents, et doit être remplie de gauche à droite.
la prairie des amoureux, tous types de dinos. Mais à la fin de la partie pour gagner des points, seuls les couples de dinos similaires compteront.
le trio des bois accueille jusqu’à 3 dinos, peu importe la couleur. C’est un enclos moderne en quelque sorte 😉
le roi de la jungle n’accueille qu’un seul dino.
l’île du solitaire n’accueille aussi qu’un seul dino.
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Des règles à respecter pour rapporter des PV en fin de partie sont ajoutées aux enclos, on ne rentrera pas dans le détail.
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Une fois que chaque joueur a posé son dino dans un enclos en respectant les règles de placement des enclos, et la contrainte imposée par le dé lancé à chaque tour, tous les joueurs passent les dinos qui lui restent en main (en les gardant cachés) à son voisin de gauche.
Le joueur suivant lance alors le dé de contrainte et le nouveau tour commence.
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A la fin de la 1ère manche, chacun repioche 6 dinos dans le sac et c’est reparti!
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On additionne les PV de chaque enclos, et le joueur qui a le + grand total l’emporte!
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Le plateau individuel propose une face alternative un peu + corsée (rien d’insurmontable rassurez-vous) qui nous oblige aussi à regarder ce qui se passe sur les autres plateaux puisque l’un des enclos rapportera 2 PV par dino de la même couleur dans le zoo du voisin de droite.
De quoi pimenter les parties et amener un peu de tension!
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VERDICT
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Sympathique, frais et très accessible, Draftosaurus est ce genre de petit jeu malin qu’on ressort très vite, qu’on explique très vite, et qu’on joue très vite.
Bref un jeu sacrément rapide!
Mais fun aussi puisque ce système de draft à l’aveugle, puis qui devient tournante lorsqu’on passe les dinos à son voisin à chaque fin de tour (mécanique chère à Môssieur Bauza) amène son côté « copie sur ton voisin » puisque des petits malins vont alors essayer de compter les dinos posés sur les plateaux pour anticiper ce qu’il reste en jeu. On va aussi essayer de contrer ses adversaires en jouant une couleur qui leur serait très utile dans la forêt des similaires par exemple. Et le plateau alternatif encourage encore + à zieuter sur la copie du voisin, puisque certains PV dépendront des dinos posés par votre voisin de droite.
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Ce jeu est surtout jouable par toute la famille, à partir de 8 ans donc, mais sans vraiment de limite d’âge (sauf quand la vue baisse et qu’on commence à avoir du mal à discerner les sympathiques petits dinos, et leurs petits enclos). Très rapide (oui j’insiste) il agrémentera une après-midi en famille, un apéro entre amis, un début ou une fin de soirée jeux, ou une pause à midi. C’est d’ailleurs comme ça que le jeu prend tout son sens nous concernant puisqu’il est parfaitement taillé pour remplir le peu de temps qu’il nous reste après avoir déjeuner, et avant de reprendre.
Et en + il plait aux non-joueurs.
Ne vous attendez pas à de la grande cuisine pour experts, ni à des mécaniques surprenantes, Draftosaurus sait ce qu’il est: un jeu fun, simple, rapide et malin, vous voilà prévenus!
On va de bonnes surprises en très bonnes surprises lors de nos tests de jeux « experts »! En effet après la claque reçue avec Gugong et son matériel de folie, on a enfin pu tester Coimbra qui attendait patiemment son tour depuis notre retour d’Essen il y a quelques mois déjà!
Et bien nous n’aurions pas dû attendre si longtemps! Ce jeu est un petit bijou autant pour son aspect visuel que par sa richesse et sa profondeur de jeu. Il est clairement lourd à prendre en main, avec beaucoup d’éléments à appréhender, plusieurs zones de jeu, ce qui donne l’impression de naviguer à vue la moitié de la 1ère partie.
Mais une fois terminée, on a tout de suite envie d’y retourner, et ça c’est un signe qui ne trompe pas!
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Coimbra est l’œuvre de Flaminia Brasini et Virginio Gigli (à qui l’on doit Lorenzo Le Magnifique un autre jeu expert bien complet) , les illustrations sont de Chris Quilliams et le jeu est édité par Eggertspiele. Prévu pour 2 à 4 joueurs, à partir de 14 ans et pour une durée de 1 à 2 heures.
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Vous voilà à la tête d’une des grandes familles de Coimbra durant la période où les grandes villes du Portugal connaissent une longue ère de prospérité. Mais on assiste aussi à l’émergence d’un sentiment d’insécurité grandissant dû à cette croissance rapide et aux convoitises que cela inspire.
Vous allez employer vos ressources afin de protéger les membres du conseil, les marchands, les prêtres et les savants afin de vous attirer leurs bonnes grâces.
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A quoi ça ressemble:
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Comment on joue?
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Coimbra est un jeu de draft et de dés. Le 1er joueur de chaque tour va lancer (pas trop fort) des dés. A tour de rôle, les joueurs choisiront un dé, puis vont le placer dans un socle à leur couleur, pour enfin l’affecter à une des zones de la ville. La valeur ainsi que la couleur du dé choisit auront leur importance.
On va tout d’abord vous présenter les éléments du jeu pour que ça vous semble + clair avant d’aller + loin.
Le plateau central est composé de 5 zones différentes:
les 4 parties de la ville dans lesquelles vous allez placer vos dés pour y réaliser l’action associée, à savoir récupérer 1 tuile faveur, ou acheter une carte personnage.
le parcours de pèlerinage sur lequel vous allez déplacer votre pèlerin d’étapes en étapes pour vous rendre dans des monastères, et récupérer le bonus associé.
Les pistes d’influence qui vous permettront de récolter des revenus en fonction de votre position sur les 4 pistes (les gardes, l’or, les déplacements de pèlerin et les PV).
La piste de score sur laquelle vous avancerez votre marqueur en fonction des PV gagnés en cours de partie et à la fin.
les espaces voyage où vous pourrez financer un voyage vers des colonies, et récupérer un bonus de PV qui se déclenchera en fin de partie.
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Enfin vous aurez aussi un plateau individuel sur lequel vous avez 2 pistes de ressources (les gardes et l’or), ainsi que des zones dans lesquelles vous placerez vos cartes personnages selon que leur effet se déclenche à tel ou tel moment de la partie.
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La 1ère mécanique de jeu est l’utilisation des dés. Le château dans la ville suit la règle d’ordre croissant du placement des dés. Ce qui veut dire que le joueur ayant posé le dé le + faible pourra choisir en premier la tuile faveur qu’il aura pour ce tour. On résout ensuite les dés des autres joueurs dans l’ordre croissant des valeurs.
Pour les 3 autres parties de la ville la règle est l’ordre décroissant. Ce qui veut dire que le joueur avec un dé de valeur 6 pourra acheter en 1er un personnage de la rangée correspondante.
Mais le coût de cette carte est fixé aussi par la valeur du dé! Donc le joueur avec le dé de valeur 6 choisit en 1er mais paye aussi plein pot, soit 6 gardes ou 6 or selon la carte.
Malin car on y réfléchit à 2 fois avant de poser un dé 6!
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Un tour se déroule en plusieurs phases:
le 1er joueur lance les dés pour créer la réserve des dés pour ce tour.
dans l’ordre du jeu chaque joueur récupère un dé et le place dans une partie de la ville. Chaque joueur doit en placer 3.
on résout chaque secteur l’un après l’autre. Le château avec l’ordre décroissant des dés donne droit à 1 tuile faveur. Les 3 autres parties de la ville avec l’ordre croissant des dés permettent d’acheter des cartes personnages.
on fixe le nouvel ordre de jeu pour le prochain tour en fonction des couronnes récupérées par les joueurs.
on récupère les revenus générés par les 4 pistes d’influence sur le plateau central.
les joueurs peuvent acheter 1 voyage par tour.
Puis on défausse toutes les cartes personnages non achetées, et on en repioche de nouvelles pour constituer la nouvelle draft.
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Si ça ne vous paraît pas très clair, c’est normal. De une je ne suis pas certain d’avoir été super clair dans mes explications, et de 2 le jeu est assez compliqué à prendre en main. 1 dé à une valeur qui permet de fixer l’ordre de résolution des parties de la ville, sa couleur correspond à la piste d’influence du plateau central que l’on pourra donc augmenter, et sa valeur définit aussi le coût de la carte que je souhaite acheter!
Wait!!! Je pensais pas qu’un dé pouvait faire tout ça!
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Bref rassurez-vous, après 2 tours à nager un peu tout devient limpide.
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Parce que c’est aussi ça la force de ce jeu, c’est que tout s’éclaire à un moment, et qu’on entrevoit alors la profondeur et les différentes stratégies possibles. Et là, joueurs friands de casses-neurones, stratèges frustrés ou même combotteurs fous, ce jeu est fait pour vous! Les zones du jeu sont imbriquées les unes dans les autres, et acheter une carte personnage pourra vous permettre d’avancer sur une piste d’influence et donc de générer + de revenus, de déplacer votre pèlerin sur un monastère et donc de récupérer le bonus immédiat associé, de marquer autant de PV que de cartes vertes que vous possédez déjà, et potentiellement d’obtenir un nouveau diplôme qui s’ajoute aux autres déjà possédés, et se transforment en PV à la fin de la partie!
Quoi on a pas parlé des diplômes????
Bon là ça fera vraiment trop d’un coup il vaut mieux que vous découvriez les autres subtilités par vous-même lors d’une partie. 😉
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VERDICT
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Un grand OUI pour ce jeu ultra complet, dynamique, original, magnifiquement illustré, exigeant et d’une grande richesse. Les stratégies possibles sont nombreuses et variées et peuvent toutes mener à la victoire. L’utilisation des dés, de leur valeur et couleur, ainsi que du socle de votre couleur est particulièrement bien pensée et très limpide! Le tout est servi par un matériel de très bonne qualité, un thermo de rangement très bien pensé (c’est rare) et d’une rejouabilité forte!
Quand à la fin de la partie on a tout de suite envie d’en relancer une autre, c’est très bon signe! Et quand c’est les 4 joueurs qui sont d’accord sur ce point, c’est un jeu validé par lelabodesjeux!
A réserver tout de même aux joueurs aguerris et friands de jeux « experts » comme on dit, avec une durée de 1 à 2 heures. Ce jeu ne se laisse pas facilement dompter et il faudra compter facilement 2 tours pour tout intégrer, mais quel bonheur par la suite! Comme si on voyait pour la 1ère fois! 😉
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Bref foncez si ce type de jeu vous fait vous réveiller la nuit et je vous assure que ce jeu ravira vos envies de stratégies, de réflexion et d’interaction puisque vous pourrez bloquer vos adversaires en achetant la carte personnage qu’ils lorgnaient et ainsi leur couper l’herbe sous le pied!
Quoi? Nous méchant? non…. un peu sadique c’est tout!
On peut le considérer comme un des cartons de cet été 2018. Le petit dernier des Sorry we are French aura fait parler de lui tout cet été. Il est sûr que le design élaboré par Olivier Mootoo n’y est pas pour rien! La couverture ainsi que les illustrations dans le jeu sont sublimes! En tout cas ça ne laisse pas indifférent. On peut le rapprocher du jeu vidéo No Man’s Land qui avait suscité de trèèèèèèès grandes attentes à sa sortie… pour s’avérer être une grande déception au final.
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Heureusement pour Ganymède il n’en est rien! Ce jeu est l’oeuvre de Hope S. Wang, qui signe là (sauf erreur) son premier jeu. Prévu pour 2 à 4 joueurs, pour une durée annoncée de 10 minutes par joueur et à partir de 14 ans.
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On vous propose de représenter l’une des compagnies spatiales chargée de transporter des colons de la Terre vers Ganymède, en passant par Mars. Les colons s’envoleront ensuite vers des destinations dans le cosmos afin d’explorer la galaxie.
Nous ce qui nous concerne, c’est de les acheminer du point A – la Terre – au point C – Ganymède -, en passant par B – Mars -.
Point barre.
Pour cela, tel un Air France du futur, on va devoir rentabiliser nos navettes et utiliser au mieux leurs capacités.
Comprenez optimiser le chargement, donc pas de sièges vides.
Ce sera symbolisé par le fait que la Terre ne peut accueillir que 6 colons, Mars 5 et que vous devrez les entasser … pardon les amener à bon port et faire décoller vos vaisseaux avec le bon nombre et les bonnes couleurs de colons.
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On va tout de suite voir à quel point ce jeu est intéressant visuellement:
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Moi j’adore ce style! Bravo à Olivier Mootoo qu’on aperçoit en photo dans le diaporama! (vous pourrez découvrir sa page ArtStation en cliquant sur son nom).
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Maintenant on rentre dans le détail des règles:
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Vous aurez donc des meeples de différentes couleurs (violet, rouge, bleu, jaune) en nombre défini (comprenez que quand il n’y en a plus de disponible, il faudra attendre qu’un adversaire fasse partir une navette pour remettre les meeples en jeu) qu’il vous faudra transporter sur les différentes étapes représentées sur votre plateau individuel.
Pour cela vous aurez à disposition 3 types de cartes, les tuiles colons, les navettes terriennes et martiennes, et les cartes objectifs.
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Vous effectuerez 1 action parmi les suivantes à chaque tour:
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Les tuiles actions qui vous permettent de recruter des meeples/colons de la couleur indiquée sur la tuile. Vous alimentez ainsi la Terre de candidats au voyage. L’intérêt de ces tuiles est que vous pouvez en accumuler 3 sur votre plateau, et que le 1er étage de la mécanique des combos très prononcée dans Ganymède se met en place. En cumulant les tuiles de même type, vous pourrez effectuer plusieurs fois l’action de recrutement de colons. Charge à vous de maximiser cet effet en fonction des couleurs dont vous avez besoin. Pour rappel la Terre peut contenir jusqu’à 6 colons.
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Les cartes navettes terriennes et martiennes vous permettront de transporter les colons indiqués sur la carte sur la destination suivante (Mars ou Ganymède). Par exemple une navette terrienne mentionnant 1 meeple bleu et un meeple rouge ne pourra être utilisé que si vous possédez déjà un meeple bleu et 1 rouge sur Terre, et vous pourrez donc les transporter sur Mars. Attention tout de même puisque Mars ne peut accueillir que 5 colons en même temps. Une fois la navette utilisée elle prend place sous votre plateau et permet d’utiliser le 2ème étage de la fusée combos de ce jeu, à savoir que si vous possédez déjà d’autres navettes du même type que celle-ci, vous pourrez déclencher son effet autant de fois que vous possédez de cartes.
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Défausser de 1 à 3 tuiles colons pour effectuer des actions basiques comme recruter un meeple, défausser un meeple pour faire de la place si sa couleur ne vous convient pas, transférer un colon d’une étape à une autre, etc…
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En bout de ligne, sur Ganymède, vous devrez alimenter vos 2 vaisseaux pour les faire décoller. Celui situé en haut de votre plateau décollera s’il y a 3 colons de la même couleur. Celui du bas s’il y a 4 colons de couleurs différentes. Chaque vaisseau aura un bonus différent une fois qu’il aura décollé. Certains vous donneront des points de victoire pour la fin de la partie, d’autres vous permettront aussi d’obtenir des bonus comme recruter un colon, effectuer des transferts, ou marquer + de PV si vous possédez tel ou tel type de navettes …
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Vous l’aurez compris, pour gagner il faudra maximiser les types de navettes et de tuiles afin de débloquer les multiplicateurs et combos d’effets qui se déclencheront. Dans cette constante recherche du combo vous vous heurterez parfois à la gestion de votre « parc » de colons qu’il faudra faire voyager d’une étape à l’autre avant de vous retrouver complet sur certaines de ces étapes.
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La fin de la partie se déclenche lorsqu’un joueur a fait décoller 4 vaisseaux, ou lorsqu’une des pioches de cartes est vide.
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VERDICT
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Le jeu propose une direction artistique peu commune qui attire l’œil. Le thème SF est sublimé par les illustrations et donne envie, c’est le moins que l’on puisse dire. Malheureusement et c’est mon principal regret, ce thème n’est pas non plus immersif et suffisamment intégré pour être indispensable. Le côté mécanique du jeu prend très vite le dessus et on se retrouve à faire la course aux colons, navettes et vaisseaux afin d’expédier tous ces explorateurs de l’espace au fin fond du cosmos, pour voir si l’herbe y est plus verte.
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Passé ce léger regret qui est strictement personnel puisque j’adore la SF et j’aurai aimé un thème + immersif, les mécaniques de recherche de combos et de course à l’objectif sont vraiment intéressantes. On se prend vite au jeu et on tente de maximiser les effets de ses cartes en les combinant pour remplir au plus vite ses vaisseaux en bout de ligne.
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Le jeu est abordable, les règles faciles à expliquer et les pictogrammes qui peuplent tous les éléments du jeu sont faciles à intégrer et facilitent la compréhension. On pourra lui reprocher un côté froid et une interaction limitée entre les joueurs. Chacun joue en effet dans son coin, il n’y a pas d’affrontement. Uniquement la recherche du combo et la gestion de votre flotte de colons à faire crapahuter d’un endroit à un autre.
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Mais, et c’est bien le principal, ça fonctionne! On se prend au jeu et on cherche le moyen d’effectuer les meilleurs combinaisons de cartes et de tuiles. Le stress monte lorsqu’un adversaire fait partir son 3ème et avant-dernier vaisseau! Quel moyen le plus rapide afin de faire décoller mon vaisseau??? On étudie les possibilités de faire monter à bord ce maudit colon violet qui reste coincé sur Terre, alors qu’il devrait prendre place dans le vaisseau dans lequel les autres colons s’impatientent 😉