Alors quand résonne le nom de Richard Garfield, mes souvenirs de joueur de Magic ressurgissent! Quand en plus je vois une boîte de jeux de société avec des lapins en mode guerriers avec armure, bannières et tout et tout ma curiosité est piquée au vif!
Donc Bunny Kingdoms a débarqué il y a quelques temps au labodesjeux. L’ami David a flairé cette bonne pioche et nous a fait manger de la carotte.
C’est donc Richard Garfield aux manettes (on lui doit ,à part Magic vous l’avez compris, King of Tokyo, le JCC Android Netrunner, etc…). Bref un grand ponte du jeu sans l’ombre d’un doute!
La 2ème personne qu’il faut absolument créditer est Paul Mafayon (illustrateur entre autres de Otys, Ilos, Tikal, Arena for The Gods) qui a fait un travail remarquable sur ce jeu.
Vous commencez à savoir qu’on aime les jeux bien illustrés au labodesjeux, et bien Bunny Kingdom ne déroge pas à la règle et je profite de l’occasion pour saluer le travail d’illustrations sur ce jeu, et les féliciter d’avoir été au bout de leurs idées (leurs délires parfois?). C’est rafraîchissant et bienvenue!
Dans ce jeu de conquêtes et d’expansions entre armées de lapins, on retrouve un certain Lapinétorix aux forts accents de Braveheart, le roi des Lap-Huns juché sur son cheval, etc… Les illustrations sont toutes plus belles les unes que les autres et surtout totalement respectueuses du thème. Un vrai plus! A vous de découvrir tous les clins d’œils glissés dans le jeu!
Quand on va au bout de son envie, de ses délires, de son thème, nous on adore!!!!
Prévu pour 2 à 4 joueurs, à partir de 14 ans, et pour une durée moyenne de 45 minutes. Iello en est l’éditeur.
Il s’agit donc d’incarner un seigneur lapin à la conquête d’un nouveau territoire pour le compte de votre bon roi. Contrôlez les ressources, établissez et agrandissez vos fiefs et bâtissez vos cités pour remporter la partie.
Bunny Kingdoms est un jeu de draft et de placement, dans lequel vous devrait garder un œil sur la piste de score qui évoluera tout au long de la partie et décidera du vainqueur.
Comment on joue?
Le plateau du nouveau monde à conquérir est constitué de 10 x 10 cases. Chaque case représente un territoire constitué d’une cité, de ressources, ou est vide. Vous allez devoir constituer des fiefs (des zones + ou – grandes sous votre contrôle) comprenant des cités (de différentes valeurs) et des cases adjacentes comprenant des ressources diverses.
Le but du jeu est de totaliser le plus grand nombre de PV à la fin de la partie.
Comment?
De 2 façons:
A la fin de chaque tour, on multiplie le nombre de tours sur les cités par le nombre de ressources différentes dans un fief.
A la fin du jeu les cartes parchemins délivrent leurs PV (et peuvent changer la donne).
La partie se déroule en 4 tours, composé chacun de 3 phases.
L’exploration. Il s’agit d’une phase de draft tournante de cartes. J’aime cet aspect de draft tournante, qui fait que l’on ne fait pas son choix uniquement dans son coin, mais que l’on garde un œil sur l’adversaire puisqu’on lui passe le paquet de cartes juste après. On peut donc parfois essayer de ne pas l’avantager, ou même de lui mettre des bâtons dans les roues.
La construction. En révélant les cartes choisies lors de la draft, on va construire sur les cases concernées, et ainsi agrandir son/ses fiefs.
La phase de score permet à chaque joueur d’ajouter ses points de victoire.
Les cartes disponibles dans le jeu sont de différents types:
les cartes territoires donnent une localisation sur la carte pour y placer un lapin ou une cité.
les cartes parchemins donnent des PV en fin de partie, parfois sous certaines conditions (par exemple de posséder telle ou telle ressource).
les cartes provisions qui s’échangent contre 2 autres cartes de la pioche.
A la fin des 4 tours on révèle les cartes parchemins de chaque jour qui rajoutent bons nombres de PV lors d’un décompte fastidieux, mais ô combien important puisque réalisé en simultané, et vous voyez donc évoluer les pistes de score des joueurs. Surprise, le gagnant est celui qui en a le plus à la fin!
VERDICT
Bunny Kingdoms est un jeu qui donne envie d’y rejouer. La 1ère partie permet de comprendre les règles et les mécanismes. Elle est parfois frustrante et difficile à appréhender si des joueurs qui connaissent déjà le jeu la partagent avec vous. Il faut passer outre ce sentiment et remonter en selle!
Le jeu dévoile son aspect tactique, sa rejouabilité et ses mécanismes après quelques essais. L’interaction entre les joueurs est présente puisque les placements des lapins adverses à côté de vos fiefs viennent directement vous importuner. Les lapins aimant se reproduire à vitesse grand V vous verrez peut-être le fief d’un adversaire grandir juste à côté du vôtre, pour le voir finalement dépasser le vôtre!
Malgré tout il n’y a pas de batailles entre joueurs pour un territoire, hormis le choix des cartes lors de la draft tournante.
Les cartes parchemins amènent un côté objectifs cachés, qui s’ils sont bien gérés, permettent de faire la différence en fin de partie.
Le côté « salade à points de victoire » est frustrant et casse le rythme de la partie. A la fin de chacun des 4 tours, puis en révélant les cartes parchemins, on calcule les PV du joueur en multipliant la valeur de la cité par le nombre de ressources uniques dans un fief donné, et ce pour chaque fief de chaque joueur… C’est un peu rébarbatif et surtout, ça casse le rythme.
Bunny Kingdom, de part son univers superbement illustré et immersif est un vrai bon jeu mêlant placement et draft. Si ces mécaniques vous plaisent, n’hésitez pas, foncez!!!
En prime vous aurez une armée de lapins à disposition 😉
Pour les plus érudits d’entre vous, le nom de Ken Follett ne sera pas inconnu. Une de ses œuvres les plus reconnues est justement Les Piliers de la Terre, constitué de 3 livres. Cette série de livres a été adaptée en série TV, et maintenant en jeux de sociétés. A l’heure actuelle, 2 jeux sont disponibles, et la communauté ludique « harcèle » Iello pour que le 3ème jeu soit de nouveau édité en français (Iello si vous nous lisez on milite nous aussi pour ce retour 😉 ).
Concernant les Piliers de la Terre que nous avons pu tester, le jeu ainsi que le livre se déroulent dans l’Angleterre du XII ème siècle, avec pour élément central la construction d’une cathédrale. N’ayant pas lu les livres je m’abstiendrais de toutes références ou autres, mais Djon de l’équipe du labodesjeux m’a indiqué que les cartes reprenaient certains personnages du livre, et que le jeu était fidèle à l’oeuvre papier.
Le jeu a été créé par Stefan Stadler et Michael Rieneck, 2 auteurs allemands bien connus dont nous avions d’ailleurs proposé un aperçu de Merlin il y a peu. Edité donc par Iello, le jeu est prévu pour 2 à 5 joueurs, à partir de 12 ans et pour une durée d’environ 2 heures.
Alors à quoi ça ressemble?
– Aperçu du matériel et du plateau –
La mission de chaque joueur sera de participer à la construction de la cathédrale au centre du plateau, en récoltant des ressources et les transformant en points de victoire. Il s’agit pour l’essentiel de placement d’ouvriers. Les joueurs auront à disposition des artisans qui selon leur coût à l’achat seront plus ou moins efficaces dans leur travail. Les ressources sont au nombre de 4 avec le bois, la pierre, le calcaire et le métal. Le joueur peut en récolter à l’aide de ses 12 ouvriers qu’il a à sa disposition à chaque tour, mais il peut aussi acheter des ressources au marché de la ville, moyennant de l’or.
Une partie se déroule en 6 tours. A chaque tour, un système de draft se met en place. Les joueurs vont devoir choisir entre un lieu ou envoyer ses ouvriers (que l’on peut diviser en plusieurs groupes), ou acheter un artisan qui viendra travailler pour son compte. A chaque nouveau tour, les cartes artisans sont renouvelées, et deviennent de plus en plus intéressantes, mais aussi plus chères à l’achat.
Après cette draft, le premier joueur va piocher dans un sachet opaque des pions maîtres d’oeuvre appartenant à chaque joueurs (3 chacun), et mélangés à chaque tour dans ce sac. Le joueur dont le maître d’oeuvre est pioché en premier va pouvoir le placer sur l’un des lieux du plateaux en payant 7 or. Il récupère ainsi l’action associée au lieu, qui peut être une carte artisan, des points de victoire, des ouvriers supplémentaires, le jeton premier joueur etc… Il peut aussi décider de passer et donc de ne pas payer, et pourra ensuite le placer sur le plateau, une fois que les maîtres d’oeuvre auront été piochés. Cette action lui coûtera alors nettement moins cher au fur et à mesure de l’avancée du tirage, voire ne coûtera rien du tout. Cette phase de pioche est particulièrement importante, puisqu’en fonction des stratégies de chacun, certains lieux du plateau deviennent plus intéressants que d’autres. Il est donc sage d’y placer son pion avant ses adversaires, puisqu’un lieu ne peut être occupé que par un pion (pour l’essentiel des lieux). Malgré tout cela a un coût et il faudra bien gérer ses ressources en matériaux et en or.
A chaque tour auront aussi lieu des événements qui seront piochés aléatoirement et qui affecteront l’ensemble des joueurs. Ces événements peuvent être de nature positives (par exemple recevoir plus de ressources que prévu), ou négatives (moins de maîtres d’oeuvre disponibles au tour prochain). On peut se protéger de ces événements en plaçant l’un de ses maîtres d’oeuvre dans le lieu évêché sur le plateau.
Enfin, le roi exigera un impôt de chaque joueur à chaque tour. On peut aussi se prémunir contre cette taxe en plaçant un maître d’oeuvre dans le camp du roi sur le plateau.
En fonction du placement des ouvriers et des maîtres d’oeuvre, le joueur va récupérer des ressources, des artisans, des ouvriers, de l’or, des points de victoire, se protéger contre l’événement, contre l’impôt royal etc… Le joueur pourra ensuite convertir ses ressources en points de victoire, grâce à ses artisans.
– ici le joueur possède 5 cartes artisans. Le maçon lui permet de convertir 1 pierre en 1 PV, 4 fois par tour –
Plus on avance dans le jeu donc, et plus les artisans convertissent moins de ressources en plus de PV. Ils coûtent bien sûr plus chers à l’achat mais le calcul est à prendre en compte pour mener votre camp à la victoire.
Ici le souffleur de verre (oui on l’a déjà dit mais un jour on saura faire des photos on promet!) convertit 1 calcaire et 1 métal pour 3 PV, 1 fois par tour. Beaucoup plus rentable donc, mais plus cher à) l’achat (8 pièces d’or) et n’entrant pas en jeu tout de suite.
– Au centre du plateau la cathédrale en construction –
A chaque tour va aussi se construire une partie de la cathédrale. Elle prendra forme sous vos yeux, et la pose de la dernière pièce de cet édifice symbolisera la fin de la partie.
A la fin du jeu, le vainqueur est celui qui a le plus de points de victoire!
VERDICT
Un très bon jeu de placement d’ouvriers, de gestion de ressources, parsemé intelligemment de draft de cartes et de pioche de pions qui redéfinissent le joueur prioritaire au placement sur le plateau. Tout ça mis ensemble fonctionne très bien, et le jeu alterne entre les phases de gestion chacun dans son coin, et des phases d’interaction lorsqu’on sait que si on place son maître d’oeuvre sur ce lieu, on bloque la stratégie du voisin.
Stratégies justement qui sont multiples, et au cours de nos parties, on a vu des joueurs se concentrer sur des objectifs différents et pourtant finir au coude à coude. Il y a plusieurs éléments à gérer, les ressources, les ouvriers, l’or, les lieux du plateau et leurs bonus associés, les événements aléatoires, les impôts du roi, etc…
Bref un jeu intelligent, du beau matériel, une thématique forte et bien respectée. Un jeu qui fait honneur à l’oeuvre de ce grand écrivain, selon ceux qui ont lu le livre! Nous en tout cas ça nous a donné envie de jouer aux autres jeux de la gamme, alors on relance l’appel!
Imaginons ce que ça peut donner:
driiiiiiiiiiiiiing
Iello? (blague)
Oui Iello euh non allo! Ici lelabodesjeux, on peut toujours rêver et croire que vous savez que l’on existe, mais figurez-vous qu’on habite pas bien loin de vos locaux, alors si vous voulez pas qu’on débarque chez vous sans prévenir, bossez un peu donc sur la réédition d’Un Monde sans Fin en VF et qu’ça saute!
clac! (bruit de raccrochage de téléphone comme si on avait encore un vieux téléphone à la maison…)
Bon bah on vous tiendra au courant de leur réponse 😉