Après une dizaine de parties de Dune Imperium, mes joueurs commençaient à devenir de sacrés pantouflards. Ce n’est pas qu’on s’ennuyait, pas du tout. Le jeu de base restait assez riche pour nous surprendre mais on avait une bonne idée des stratégies à suivre et des pièges à éviter. Le jeu ronronnait tranquillement comme un vieux matou au coin du feu. On s’installait près de lui, les charentaises aux pieds, un plaid à carreau posé sur les genoux. Avec l’Avènement d’Ix, tout ça c’est fini. Le jeu s’est remis à pisser sur nos couvertures et à labourer nos chaussons. Le pire, c’est qu’en grands masos que nous sommes, on en redemande.
Je ne parlais pas vraiment de chats mais d’une extension pour Dune Imperium. Elle est toujours du même auteur, Paul Dennen, du même éditeur (Lucky Duck Games) et toujours pour un à quatre joueurs. Par contre, comptez des parties légèrement plus longues.
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Dune en chaleur
L’Avènement d’Ix a décidé de casser toutes nos petites habitudes. Notamment dans la gestion des ressources. La synergie eau-épice-solari à la papa, c’est terminé. Comme l’épice ne peut plus être convertie, la bataille pour la thune devient autrement plus tendue (du moins au début). D’autant que l’argent est encore plus essentiel qu’avant. L’action payante qui permettait de recruter des troupes est remplacée par des cuirassés, autrement plus puissants. Ça fait trois actions payantes extrêmement importantes (avec le bonus d’achat de cartes et le troisième agent). Chaque dépense devient une vraie décision stratégique et autant de dilemmes en perspective.
L’épice ne sert donc plus à amasser de la maille mais à acheter des technologies. Des tuiles aux effets variés qui ont en commun de vous faire lâcher un “La vache, c’est fort ça !” la première fois que vous les lirez. Et si vous n’en voyez pas tout de suite l’utilité, croyez-moi, en jeu vous comprendrez.
Le marché aux épices n’est pas simplement retiré, il est remplacé par une mécanique de fret spatial. Lorsque l’on y va, on peut choisir de remplir patiemment nos transports ou, au contraire, les faire partir plus tôt mais récupérer moins de choses. Une mécanique assez simple mais subtile, créatrices de nouveaux dilemmes.
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Chroniques ixiennes
Les cuirassés, les technologies et les cargos. Voilà les trois principales nouveautés introduites par l’Avènement d’Ix. Elles sont toutes les trois tellement indispensables qu’il est suicidaire de ne pas jouer un minimum dessus. En plus d’être de puissantes unités des combats, les cuirassés sont indestructibles (que la bataille soit gagnée ou perdue, elles finissent par revenir dans notre garnison). Les technologies sont des sources de bonus et de points de victoire très importants. Enfin, les cargos sont devenus la principale source de revenu en solari (entre autres choses).
L’Avènement d’Ix retire d’un côté, ajoute de l’autre mais sans jamais alourdir l’ensemble comme ces nouveaux effets de cartes, l’infiltration (qui permet de jouer sur une case déjà occupée) ou le déchargement (utile pour obtenir des bonus en défaussant ou détruisant une carte). Si elles ont des conséquences plus marginales en termes de jeu, elles sont à la fois assez classiques (si on connaît les deckbuilding ou les jeux de placement d’ouvrier) et permettent de réaliser des petits “coups” assez sympas.
Quant aux nouveaux personnages, il y a à boire et à manger. Il y a des pouvoirs très simples (pour celles et ceux qui ne veulent pas se prendre la tête), des trucs franchement cool à jouer, et d’autres un peu capillotractés, voire carrément accessoires.
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Dune, et de deux !
L’impression générale après quelques parties jouées, c’est la générosité. Cette extension est un menu maxi best of. Il y a plus de tout. Plus de possibilités stratégiques, plus de filouteries tactiques, plus de pistes de développement, plus d’effets wahou. Cela risque d’être un peu indigeste pour les joueurs néophytes mais si vous avez déjà quelques parties au compteur, qu’est-ce que c’est bon !
En nous permettant de mieux gérer notre main de cartes intrigue et en nous offrant de nouvelles sources de points de victoire, on a le sentiment que l’extension cherche à réparer en partie le côté volontairement déséquilibré du jeu original tout en gardant sa personnalité insaisissable, capable de nous surprendre d’un tour à l’autre.
Faire une extension pour un jeu avec une forte composante deckbuilding n’a rien de sorcier. Des cartes en plus, quelques mécaniques rigolotes et le tour est joué. Ix va plus loin en cassant notre petite routine pour installer une dynamique nouvelle. Si certains joueurs vont peut-être regretter le côté un peu “foufou” du jeu original, elle deviendra rapidement indispensable à tous les autres.
Une chose est sûre, l’épice n’a pas fini de couler sur nos tables.
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Je ne sais pas si vous avez remarqué mais on parle beaucoup de Dune en ce moment. Si c’est évidemment le film de Denis Villeneuve qui tient le haut de l’affiche, l’univers de ce chef d’œuvre publié en 1965 est si riche qu’il permet bien des déclinaisons. Les éditeurs de jeux de société anglo-saxons ne sont pas en reste et multiplient les projets. Si, pour l’instant, il n’y a pas de quoi s’en plaindre puisque cela nous a donné l’excellent Dune Imperium de Paul Dennen, les moins férus risquent l’overdose de sable et de vers géants, il serait bon de distinguer de la masse un jeu débarqué bien avant la hype. Dune, premier du nom, qui a depuis longtemps mérité son statut de classique.
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Premier grain de sable dans la machine
En 1977, après avoir marqué le milieu du jeu de société avec Rencontre Cosmique (Cosmic Encounter) Bill Eberle, Jack Kittredge et Peter Olotka (*) apprennent que Avalon Hill vient d’obtenir les droits du livre Dune. Ils contactent alors l’éditeur pour proposer leurs services mais découvrent, penauds, qu’une équipe de game designers est déjà à la tâche.
Coup de bol, le travail de l’équipe ne convainc pas Avalon Hill qui rappelle Olotka et ses potes. Leur Dune sortira en 1979 et recevra un accueil très favorable des joueurs américains. Il s’agit d’un jeu de confrontation pensé pour être joué avant tout à 6 et laissant la part belle au bluff et à la diplomatie. Les parties dépassent souvent les 3h, ce qui n’est pas surprenant pour une production de l’époque. L’un des éléments mécaniques marquants est la présence de pouvoirs très asymétriques. Exactement ce qui avait fait le succès de Rencontre Cosmique sauf qu’en plus dans Dune, ils collent parfaitement aux spécificités des diverses factions de l’univers de Frank Herbert : Les Atréides voient l’avenir, les Harkonnen sont spécialistes en traitrise, les Bene Gesserit utilisent la voix pour manipuler leurs adversaires, l’Empereur est immensément riche…
En 1984, pour surfer sur la sortie du film (celui de David Lynch) les auteurs sortiront deux extensions : Spice Harvest qui insère une phase de jeu préalable modifiant le nombre de citadelles, de troupes et d’épices initial de chaque joueur et Duel qui permet aux joueurs d’engager leurs chefs dans des duels à mort. Deux ajouts au matériel de base très dispensables.
Pour les joueurs de l’hexagone, il faudra attendre 1993 (14 ans !) avant de découvrir ce classique en version française. La version de Descartes sortira avec une nouvelle (et magnifique) illustration de couverture et inclura d’office les deux extensions. Le jeu en profitera également pour rafler l’As d’Or cette année-là.
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La traversée du désert
Pendant ce temps-là, outre-Atlantique, aucune réédition n’est prévue au programme malgré son statut de jeu culte. Il faudra attendre 2012 pour que Fantasy Flight Games (FFG) ne se penche sur le problème. Malheureusement, s’ils récupèrent les droits du jeu, ce n’est pas le cas de ceux du livre. Qu’à cela ne tienne, le jeu prendra place dans l’univers de Twilight Imperium, une licence maison, et sera baptiséRex : Final days of an empire. En passant, ils demandent à leurs designers Christian T. Petersen, Corey Konieczka et John Goodenough de dépoussiérer les mécaniques. Ces derniers corrigent les défauts depuis longtemps relevés par les joueurs (système d’alliances bancal, pouvoirs de faction trop puissants, certaines cartes traitrise inutiles…) et réduisent la durée de la partie pour correspondre aux attentes modernes. Le nombre de tours maximum passe de 15 à 8. Sans y avoir joué (j’espère toujours pouvoir le faire un jour), je fus plutôt enthousiasmé par la lecture des règles. Chaque décision mécanique semble aller dans le bon sens.
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Epice et versa
Sept ans plus tard, 2019 donc, on reprend tout et on recommence. Gale Force Nine (GF9) récupère les droits du jeu ET du livre. Le travail de FFG est mis de côté et on rappelle pour l’occasion les auteurs originels. Il en profite pour reprendre son nom originel mais pour ce nouveau Dune le lifting est plus léger, pour ne pas dire fainéant, mais va dans le même sens que le ravalement de façade de 2012 : fluidifier et corriger les problèmes mécaniques. Cette fois, une partie dure jusqu’à 10 tours. Quant à la refonte graphique… Si les cartes et le plateau principal en avait bien besoin, je n’ai pas été convaincu par les illustrations d’Ilya Baranovsky. (Coïncidence rigolote mais qui n’en est peut-être pas une**, elle avait déjà travaillé sur un print & play gratuit du nom de Dune Express, un jeu de dés aux parties courtes visiblement très inspiré du Dune de 1979. Si vous êtes curieux, il semble disponible en français sur le site BoardGameGeek.).
Pourtant, GF9 semble ne pas en avoir terminé avec Dune. Ils prévoient pour le dernier trimestre 2021, la sortie d’une nouvelle version remaniée. Oui, encore une. Sous-titré “un jeu de conquête et de diplomatie”, ce nouveau Dune promet une expérience encore plus raccourcie. Le nombre de joueurs maximum descend de 6 à 4 et la partie se jouera cette fois en 5 tours. L’éditeur mentionne également un “vrai” mode 2 joueurs. Une annonce étonnante et je ne manquerai pas d’en faire une critique dès que j’arriverai à m’en procurer une boite.
*Un certain Bill Norton est aussi crédité en tant qu’auteur de Rencontre Cosmique mais je n’ai pas plus d’informations sur le bonhomme. Il n’a apparemment rien fait d’autre.
**Dédicace à Karim Debbache et à toute l’équipe des émissions Crossed et Chroma.
C’est un jeu conçu pour 1 à 4 membres d’une famille influente pour des parties de 60 à 120 minutes.
« Je ne dois pas avoir peur, la peur tue l’esprit, la peur est la petite mort qui mène à l’oblitération, j’affronterai ma peur, je lui permettrai de glisser sur moi, de me traverser. » Dune, Tome 1 rédigé par Franck Herbert en 1965.
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Le matériel :
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Le matériel me laisse quelque peu dubitatif.
Je m’explique : les cartes sont agréables au toucher et à la manipulation, mais j’ai vite dû les sleever, car, comme nous avons affaire à un jeu de deckbuilding, les cartes sont souvent manipulées et mélangées et elles marquent vite sur les bords, donc la qualité semble assez bonne pour les 4/5 premières parties, mais après cela et en fonction de votre manière de mélanger le jeu, les cartes seront marquées, pas top donc.
Ensuite le reste est de bonne qualité, les fiches personnages avec l’aide de jeu derrière chacune d’elle, les jetons en bois, les agents (nos ouvriers), je regrette simplement les solaris (la monnaie impériale) en jetons gris tout tristounets sans valeur notée dessus, petite déception de ma part là-dessus.
Et dernier point négatif pour moi, le système de rangement, j’ai eu l’impression d’avoir un jeu FFG avec un morceau de carton mal adapté où les cartes vont se balader librement dans la boite.
Un insert en 3D ou en origami seront les bienvenus pour organiser tout cela proprement (mais prévoyez la place pour l’extension à venir !)
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A quoi ça ressemble ?
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Comment on joue ?
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Comme je le disais, Dune Imperium est un mélange de deckbuilding (Dominion, Clank in Space, Trains, etc, etc…) et de pose d’ouvriers (Anachrony, Caylus, Agricola, etc…) dans une harmonie bien équilibrée. Le tout dans un univers qui sera totalement connu de certaines personnes et totalement inconnu d’autres.
Petit rappel des faits avant de parler du jeu en lui-même :
Dune est avant tout un roman écrit par Franck Herbert qui a été publié en 1965, la version française ayant débarqué en 1970.
Les romans « Le messie de Dune » et « Les enfants de Dune » paraitront plus tard (1969 et 1976 en anglais).
Puis, en 1984, un film est tourné sur la base du roman avec David Lynch (Elephant Man, Twin Peaks etc…) aux commandes. En 2000, une mini-série Dune paraît et sera diffusée en 2001 en France. Ensuite, en 2003 parait une autre mini-série nommée « Les enfants de Dune ». En 2019, une série spin-off est annoncée, « La communauté des sœurs » qui serait basée sur l’ordre du Bene Gesserit.
L Et enfin, en septembre 2021 sortira une nouvelle version, un film réalisé par Denis Villeneuve.
Pour en revenir à notre loisir préféré, un jeu de société Dune est édité en 1979, puis un autre en 1984, Dune Imperium (le jeu dont nous parlons aujourd’hui) en 2021 ainsi qu’une réédition version simplifiée du jeu de 1979 qui doit arriver en 2021 et qui sera éditée par Matagot « Dune, a game of conquest and diplomacy ». On pourrait aussi citer le JCC de 1997, du jeu de rôle de 2000 et du tout dernier jeu de rôle « Dune : aventures dans l’imperium » qui vient d’être traduit par Arkhane AsylumPublishing (Celui-là je compte bien le jouer et vous en parler !).
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Revenons au jeu en lui-même :
Après avoir désigné qui jouera en premier et lui avoir donné le jeton premier joueur (symbolisé par un token de ver des sables) le choix sera donné de sélectionner l’un des 8 membres de l’une des 4 grandes maisons :
Les Harkkonnen
Les Atréïdes
Les Richese
Les Thorvald
Pour respecter la thématique, il est préférable d’éviter que 2 membres d’une même maison s’opposent l’un à l’autre, mais vous êtes libres de faire des mélanges improbables (mais dans un tel cas, je nierai vous connaitre, mais bon, pour la plupart d’entre vous, je ne vous connais pas…donc assumez vos choix !).
Ils ont chacun leurs capacités propres, une passive et une qui s’activera à un moment bien précis (dont nous parlerons plus tard). Et ils ont tous un niveau de difficulté symbolisé par des hexagones à côté de leur nom, de 1 à 3. Ceux à 3 hexagones étant les plus compliqués à jouer avec des stratégies plus basées sur le long terme.
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Parlons maintenant des phases de jeu qui composent un round.
Il y en a 5 pour être précis :
Début de manche : c’est le moment où l’on pioche nos 5 cartes et où l’on révèle la carte du conflit, cela nous sert aussi de compteur de tours.
Tour des joueurs : c’est le cœur du jeu, je vais le détailler plus loin, on pourra choisir d’effectuer 1 ou 2 type(s) de tour différent(s).
Combat : les troupes engagées dans le combat et les cartes jouées lors de la phase 2 vont déterminer qui remportera le combat et qui récupèrera les récompenses de la carte conflit retournée lors de la phase 1
Faiseurs : l’épice sera produite sur certains emplacements qui seront restés vacants sur le plateau.
Rappel : on vérifie si l’un des membres d’une famille a dépassé les 10 points de victoire ou s’il n’y a plus de carte conflit dans la pioche, sinon on repart pour un tour après avoir récupéré ses agents, renvoyé le mentat à son emplacement, et passé le marqueur de premier joueur à la personne suivante dans le sens horaire.
Je vais détailler maintenant les phases 2 à 4 qui demandent d’en savoir plus que les autres ou vous savez déjà tout ce qu’il faut faire !
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La phase 2 est la phase la plus importante du jeu sans laquelle les autres phases n’auraient que peu d’intérêt !
Donc lors de cette phase, il vous sera laissé au choix deux possibilités :
Effectuer un tour d’agents (facultatif)
Effectuer un tour de révélation (obligatoire)
Les tours d’agents sont facultatifs, mais sans tours d’agents, peu de chances de l’emporter.
Pourquoi ?
Simplement parce que sans jouer de tours d’agents, impossible d’aller utiliser les actions du plateau, sans action du plateau pas d’épice, sans épice, pas de troupes, sans troupes pas de… enfin bref, c’est important quoi !
Car les emplacements du plateau vont permettre de récupérer, en plus des épices et des troupes, de l’eau, des solaris, des cartes intrigue, de piocher des cartes, de récupérer un agent supplémentaire temporaire (le mentat) ou de récupérer un agent supplémentaire permanent, etc… Donc oui, les tours d’agents sont importants. Encore une raison de plus, ils permettent de déployer des troupes dans le conflit, ce conflit qui sera résolu en phase 3 et qui rapporte pas mal de points de victoire et de ressources, qui donnera le contrôle de certaines zones, etc…
Donc important de ne pas le négliger ce combat !
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Pour jouer un tour d’agent il faut jouer une carte qui dispose d’icônes sur le côté gauche, cette carte peut être accompagnée d’un texte ou d’une iconographie dans la zone grise, cela représente une action que l’on effectuera ou un coût dont on pourra s’acquitter pour recevoir un bonus.
On envoie notre agent sur un emplacement correspondant à l’une des icônes de la carte sur le plateau, on s’acquitte du cout éventuel de placement et on effectue l’action du lieu où notre agent se situe ainsi que l’action éventuelle de la carte, puis c’est au membre de la famille suivante d’effectuer soit un tour d’agent soit un tour de révélation.
Je ne vais pas détailler tous les emplacements du plateau, la règle est parfaite pour cela, claire et limpide.
A noter que la carte « chevalière » est le seul moyen de jouer la capacité « chevalière » du personnage que vous incarnerez !
D’où l’importance de ne vraiment pas négliger les tours d’agents et de bien les utiliser, d’autant plus que certaines cartes vont vous faire grimper en relations avec les 4 grandes factions que sont « l’empereur », « la guilde spatiale », « le bene gesserit » et les « fremen », vous pourrez même nouer des alliances avec eux pour gagner encore plus de bonus et des points de victoire !
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Ensuite vient le tour de révélation, que tout le monde doit faire à chaque tour.
Avec les cartes qu’il vous restera en mains, il vous suffira de toutes les…révéler !!!
C’était pas facile hein !!
Une fois révélées, il faudra les résoudre dans l’ordre de votre choix, faire les choix entre certaines qui offriront des points de puissance dans le combat supplémentaire ou des points de persuasion, gagner des épices, des solaris et autre…
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Des points de persuasion ?
Kéçéssé encore ?
Une autre monnaie du jeu, car si les solaris sont la monnaie impériale matérialisée par des jetons, la persuasion est la monnaie qui permettra d’acheter de nouvelles cartes dans la rivière.
C’est l’aspect deckbuilding ici.
Et donc cette monnaie n’est pas matérialisée, elle ne peut pas être stockée et conservée d’un tour sur l’autre, tout excédent est perdu ! Donc, lors de ce tour de révélation, vous achetez (ou pas) de nouvelles cartes, vous augmentez (ou pas) votre puissance militaire et une fois que tout le monde a effectué son tour de révélation, on passe à la phase 3.
On passera à l’ajustement de la force en comptant combien de cubes de chaque faction sont présents dans le conflit, chaque cube équivaut à 2 points de force auxquels on ajoutera le nombre d’épées des cartes jouées lors de la phase de révélation (et uniquement celles jouées pour la phase de révélation, pas celles jouées en tant qu’agents).
A tout moment lors de cette phase, vous êtes libre de jouer une carte intrigue portant la mention « complot » en bas pour bénéficier de son effet et de potentiels combos.
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Je reviens sur un détail qui n’est pas clair et qui a besoin d’être expliqué car il n’est pas dans la FAQ du jeu, mais a été clarifié par l’auteur sur BGG. (Enfin il est expliqué dans la règle, mais il est mal expliqué) :
Certaines cartes portent l’appellation « Lien fremen » ou « Bene Gesserit ». Les liens fremen ne s’activent que lors d’un tour de révélation, ils s’active sur les cartes qui sont révélées uniquement lors du tour de révélation. Donc si vous avez une carte portant l’appellation « lien fremen » mais que vous l’avez jouée lors de votre phase d’agents, son lien ne s’activera pas et ce, même si vous jouez une seconde carte fremen en tant qu’agent.
A l’inverse, les cartes « Bene gesserit » qui disent que « si vous avez une autre carte Bene gesserit en jeu….. » ne s’activent QUE lors des tours d’agents, et donc, en toute logique, vous devrez avoir une carte Bene gesserit en jeu AVANT de jouer celle portant cette mention pour que l’effet s’active, ce n’est pas rétroactif comme dans certains deckbuildings.
Voilà, ça c’est très important !
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Une fois tout cela effectué, place à la phase 3, la phase de combat.
La phase est rapide à jouer, mais il faut bien la comprendre aussi.
En partant de la personne en possession du token de vers des sables, tout le monde peut jouer une carte de combat (les cartes intrigues rouges) ou décider de ne pas en jouer, il est possible de passer et de jouer une carte ultérieurement sauf si tout le monde passe consécutivement auquel cas plus personne ne peut jouer de carte combat.
La maison qui totalise le plus haut score l’emporte. A 3 joueurs, aucune récompense n’est attribuée au 3ème, ce n’est que dans une partie à 4 joueurs que le 3ème récupère la récompense du 3ème.
En cas d’égalité pour la première place, les ex-aequos récupèrent chacun la récompense de la seconde place et la maison arrivée 3ème peut toujours prétendre à la récompense pour la 3ème place (toujours dans le cas d’une partie à 4 personnes hein !)
Enfin, toutes les troupes dans le conflit sont retirées et retournent dans la réserve de leur propriétaire et les marqueurs de force sont remis sur 0 pour le tour suivant.
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La phase 4 consiste simplement à mettre des tokens d’épice sur les emplacements du plateau situés sur la zone de production d’épice où aucun agent n’est allé récupérer d’épice lors de ce round.
Un mot sur le solo et sur le mode duo qui sont régis par un deck de cartes ou par une application :
En duo, nous allons jouer contre un automa qui va se contenter de bloquer des emplacements du plateau.
Il est géré par un deck de cartes et va simplement se poser en gêneur, mais il participera aussi aux conflits pour supprimer des récompenses potentielles, le fourbe !
Par contre, il ne gagne rien, ni récompenses, ni argent, ni points de victoire, le véritable ennemi c’est l’humain en face de vous (ou à côté, suivant comment vous jouez !)
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En solo, les règles sont les mêmes à ceci près, qu’on joue contre deux adversaires cette fois, eux aussi gérés par le même deck de cartes ou par la même application, mais cette fois-ci ils vont prendre les ressources, les solaris, l’épice et marquer des points de victoire, on peut donc tout à fait perdre à cause de ces adversaires-là, nous ne sommes pas dans un jeu où il suffit de marquer des points, il faut vraiment battre deux rivaux à la difficulté ajustable selon nos envies et qui n’auront de cesse que de l’emporter et de nous écraser !
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Enfin, l’extension intitulée Rise of Ix est annoncée pour l’automne en VO, donc 1 ou 2D6 mois en VF. Au programme, 3 nouvelles maisons, les innovations technologiques de la planète Ix à utiliser durant la partie, des espions à envoyer dans les rangs ennemis pour saboter leurs plans, et un mode epic pour lequel il n’y a pas beaucoup de détails pour le moment !
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VERDICT
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Avant de livrer mon verdict, voici quelques mots de Romain sur le jeu :
« Une chouette mécanique à double détente avec ces 2 phases dans le tour de chaque joueur. Personnellement, c’est le deckbuilding qui sature en ce moment et je n’ai pas apprécié ce jeu à 100%. Si ce n’est pas votre cas vous pouvez y aller le jeu est bon ».
Merci Romain !
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L’avis de Jérémie :
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Dune imperium était pour moi LE jeu que j’attendais le plus en ce début d’année, voir même que j’attendais le plus cette année tout court !
Fan du film depuis les années 90, adepte du deckbuilding et de la pose d’ouvrier, le jeu avait tout pour me plaire sur le papier.
Etait-ce donc le graal ludique de l’année pour moi ?
Malgré ce que j’ai pu en dire quant au matériel, la réponse est oui, oui et oui !
J’avais de grandes attentes et elles n’ont pas été déçues ! Mes premières parties m’ont beaucoup plu car j’ai senti du potentiel, mais je trouvais le jeu frustrant, pas beaucoup de pioche de cartes, le deck ne tournait pas assez et je trouvais que je ne faisais pas de réels coups d’éclat… Jusqu’au moment où j’ai compris que je négligeais trop les cases spécialisées dans la pioche de cartes.
J’ai compensé mon erreur et quand je sors des combos de pioche de 10 voire 13 cartes, je suis satisfait, car là j’augmente les choix qui s’offrent à moi et les possibilités tactiques limitant ainsi ce que certains appellent (souvent à juste titre dans un deckbuilding) « le hasard de la pioche ».
Certains emplacements du plateau semblent parfois peu utiles, mais le seront à un moment donné pour se sortir d’une situation difficile et même si certains pouvoirs de personnages semblent plus anecdotiques que d’autres, je n’ai jamais vu un personnage totalement à la ramasse et se faire dévorer par un ver des sables !
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L’équilibre du jeu s’est toujours fait sentir ici, des parties rarement gagnées avant le dernier round et très souvent à 1 ou 2 points d’écart seulement, une tension permanente sur les combats et des cartes qui peuvent sortir de nulle part pour changer la donne.
L’ambiance et la thématique sont pour moi respectées, on peut former des alliances, se les faire voler par d’autres, on peut trahir les alliances et les interactions avec les autres sont présentes, directes parfois, indirectes plus souvent avec les emplacements du plateau occupés ou les cartes de la rivière achetées !
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Un mode solo aux oignons qui nous fait jouer contre 2 adversaires virtuels gérés par un deck de cartes ou plus simplement (et plus efficacement car la rivière de cartes tourne, alors que le deck ne fait pas tourner cette rivière) avec l’application Dire Wolf pour gérer l’automa et ses actions, idem pour le duo ou pour les parties en trio et à 4 avec des évènements pour nous bousculer un peu…
Au final Dune est un jeu qui peut prendre du temps plus le nombre de personnes augmente, mais dont le plaisir de jeu est toujours intact à chaque partie et pour lequel un voyage sur Arrakis est toujours un plaisir qui ne se refuse jamais.
Il a vraiment été à la hauteur de mes attentes !
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