On est rentré épuisé, heureux et bien sûr on cherche déjà le meilleur Airbnb pour l’année prochaine !
Essen c’est un peu le cirque Barnum ! il y a du spectacle partout et il est quasiment impossible de tout voir… C’est plein de couleurs, parfois très bruyant, et on frôle les 20.000 pas en fin de journée. On tombe sur des animateurs nous donnant des règles approximatives, on ne finit que très rarement les parties débutées, et il est réellement difficile de faire des affaires, les jeux sortants pour la plupart dans les boutiques quelques jours à quelques semaines de là, à des prix souvent plus intéressants !
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Alors pourquoi aller à Essen ?
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Essen c’est plus de 200000 visiteurs, plus de 1500 jeux nouveaux cette année et c’est surtout le départ de la course de Noël pour tous les éditeurs.
Essen c’est à la fois un énorme supermarché et l’occasion de tester en avant-première tous les jeux qui demain envahiront les étals de vos boutiques préférées.
Certains vont se mettre en chasse de la pépite inconnue qui sera épuisée en quelques heures et qui fera le buzz sur les réseaux et d’autres se dirigent vers les soldeurs où les jeux plus anciens sont vendus avec un discount qui parfois n’en a que le nom !
L’exotisme est partout grâce à la présence de petits éditeurs venant de tous les pays en particulier les éditeurs asiatiques (D’ailleurs Essen a un accord avec le Tokyo Game Show ce qui garantit maintenant leur présence chaque année). On retrouve à la croisée de certains halls des petits stands ou des passionnés venant du Monde entier proposent un jeu improbable et c’est cela qui donne autant de plaisir à aller chiner le jeu génial et encore inconnu.
Les éditeurs courent dans tous les sens pour eux-mêmes chopper la localisation qui fera les futures ventes de l’année prochaine ! C’est d’ailleurs important de se renseigner car beaucoup de jeux sortent en français pour certains d’ici à quelques semaines et si l’anglais vous gêne c’est parfois raisonnable d’attendre un peu.
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Alors ? Pourquoi ce rendez-vous chaque année est à marquer d’une pierre blanche sur nos calendriers, pourquoi les hôtels et les plans logements les plus sympas sont déjà bookés à l’heure où vous lisez (peut-être) ces lignes ?
Tout simplement car c’est l’endroit où tous les passionnés veulent être pour connaitre en avance les tendances des mois qui vont suivre ! Quelle sera la perle introuvable que l’on ramènera du salon et qui fera pâlir de jalousie ceux qui n’ont pas eu la chance de s’y rendre et que vous retrouverez à vil prix sur Okkazeo d’ici quelques jours ? Quel Kickstarter à ne pas louper dans les prochains mois fera carton plein ? Quel jeu de pli asiatique révolutionne encore par sa mécanique alambiquée un genre déjà très fourni ? Quel jeu expert fera les gros titres du Diamant ou de l’EGA d’ici les prochains mois ?
On a pu se rendre compte cette année que tous ces facteurs de « mobilisation » et d’euphorie étaient en retrait par rapport aux années passées. Certains genres ont tendance à avoir du mal se renouveler comme l’Eurogame « à l’allemande » par exemple. Le nombre de nouveautés s’est réduit de moitié et le business model tend à viser une cible qui devient de plus en plus familiale. Le jeu Expert reste une niche qui souffre mais qui ne s’avoue pas battue pour autant !
Je vais essayer en quelques lignes rapides de vous donner mon ressenti et qu’est ce qui a eu pour moi un impact suffisant pour en faire un élément à retenir voir un futur achat.
Ce sont d’abord deux éditeurs que je veux mettre en avant :
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Hegemonic Project Games – World Order
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Les éditeurs Chypriotes qui ont déjà publié Hégémonie, une simulation économico politique à base de card driven où chaque joueur incarne un groupe d’influence ou l’état.
Nous avons eu la chance de pouvoir tester World Order, leur prochaine sortie. On retrouve à nouveau la patte de l’éditeur dans le matériel proposé et une DA très reconnaissable. Le jeu proposé est cette fois-ci plus classique qu’Hégémonie puisqu’il s’agit d’un Eurogame qui simule la prise d’influence des grandes puissances mondiales en 2010 sur le globe, ceci par le biais d’actions diplomatiques, économiques et militaires. Vous allez devoir potentialiser une main de 6 cartes, quatre vont être jouées et les deux dernières vont vous permettre d’étoffer votre arsenal. Vous allez devoir gérer à la fois la prise de contrôle de pays, vos ressources, surveiller vos adversaires et savoir quand et ou prendre le contrôle. Ce sont des mécaniques classiques qui sont au service d’un thème tout le temps présent et c’est bien là le sel du jeu : un thème fort et des mécaniques qui sont là pour l’amplifier et le magnifier. Tout l’inverse d’un certain nombre de jeux que nous avons pu tester, aux mécaniques classiques, avec parfois quelques twists nouveaux et au thème totalement plaqué ce qui au final rendent le jeu beaucoup moins immersif et vite lassant.
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C’est d’ailleurs pour cela que j’ai adoré Kartini : from darkness to light de chez ION Games, un futur Kickstarter annoncé pour 2025. Là encore, un thème ultra présent et des mécaniques qui sont construites pour le servir. On est là sur un jeu d’une autrice indonésienne, Sherria Ayuandini, qui a simulé le retrait de la Hollande comme empire colonial de l’Indonésie sur un siècle par le biais de l’éducation des jeunes filles indonésiennes. Par le biais d’écoles disposées sur les différentes iles de l’Indonésie, vous allez « diplômer » des jeunes filles qui vont devenir elles-mêmes professeurs, « Mécènes », politiciennes et guerrières. Inspiré des écrits épistolaires de Kartini avec une amie Hollandaise, cette dernière fut une héroïne nationale qui milita énormément pour l’émancipation des femmes, et compris très tôt que la liberté de son peuple passerait par son éducation.
Je pense ne pas me tromper pour affirmer que si à l’avenir, le jeu expert veut se renouveler et garder un attrait fort, c’est par le biais de ce type de développement qu’il y réussira. Dans un genre moins poussé mais tout à fait réussi, Seti de chez CGE (localisé d’ici quelques semaines par Iello) a trouvé son public avec là encore une thématique très présente et un système de jeu très plaisant. Là encore des mécaniques au service d’un thème fort et une direction artistique qui permet de s’immerger totalement.
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Play to Z – Lynx
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Cette année, on a eu une poussée de jeux « économiques » plus ou moins réussis avec comme tête de gondole un jeu qui aurait pu passer inaperçu : Lynx de Bradley Davis chez Play to Z, un nouvel éditeur mais pas un inconnu, Zev Shlasinger le patron historique de ZMan Games qui était un des pontes de WizKids.
L’action se situe au Canada à la fin du XVIIIème siècle, vous incarnez des trappeurs et vous devez faire le commerce de la peau de lynx. Vous avez quatre actions possibles à jouer à chaque tour accompagnées d’un certain nombre de cartes pièges. Vous aurez 12 cartes pièges au départ et vous devrez gérer votre main tout le long de la partie. Ces cartes pièges sont numérotées de 10 à 69 et représentent soient la qualité de la fourrure, soit la rapidité à laquelle vous allez piéger vos proies. Tout piégeage vous demande à payer de l’argent en fonction de la rareté des proies. Moins il y a de proies, plus votre investissement est élevé.
Les actions vous permettent, soit :
De piéger du lapin, leur population diminuant, leurs prédateurs en subissent aussi les conséquences. Les cartes pièges utilisées seront gardées jusqu’à la fin de partie pour un scoring final. Chaque piégeage vous demande à payer un certain prix variant en fonction de la rareté des animaux (plus ils sont piégés, moins ils seront nombreux et moins l’année suivante ils se reproduiront)
De piéger du Lynx : plus la valeur de la carte est élevée, plus la qualité de la fourrure est bonne mais vous passerez après ceux qui ont piégé plus rapidement que vous ! cela vous amènera à perdre une somme rondelette si vous passez en dernier. Les cartes pièges sont retournées en main en inversant le sens (le nombre étant inscrit en rouge) et sont prêtes ainsi à être vendues
De vendre vos fourrures de lynx aux comptoirs qui en font la demande chaque tour avec des valeurs d’achats qui vont différés. Celui qui a les plus belles fourrures (cartes rouges les plus élevées) passe en premier. La valeur diminuant de 1 à chaque vente.
De profiter de l’hiver pour remettre son matériel en état : c’est une manière de passer et de jouer quelques cartes bonus sans pour autant dénaturer le jeu.
Lynx est un jeu de tempo, économique, simple dans la compréhension des règles et d’une grande profondeur. L’animateur nous a dit qu’il y avait une version ou au lieu de jouer tours par tours, il fallait programmer trois tours par trois tours, ce qui change totalement le tempo du jeu. Une partie se joue à 4 en 1H. Le seul point discutable reste le thème qui peut rebuter certains même si cette simulation économique se situe dans une période historique où cette activité ne posait pas de souci concernant la protection animale ou le commerce de fourrure.
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7 Empires
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Le second jeu à tirer son épingle du jeu dans cette catégorie n’est pas un jeu économique en soit mais il en a quelques similitudes… Il s’agit de 7 empires de Mac Gerdts, le génial auteur de Concordia, Impérial ou transatlantic.
Les 7 empires les plus puissants d’Europe au XVIIIème siècle se déchirent pour gagner la suprématie de l’Europe incluant la Russie, l’Empire Ottoman par le biais de contrôle de territoires. Chaque joueur démarre avec un représentant d’un empire qui lui donne ou non le contrôle en fonction de sa force. A chaque tour comme si vous achetiez des parts d’une société, vous allez pouvoir choisir de récupérer une personne influente d’un empire, pouvant du coup faire basculer la « majorité » et vous donner la maitrise pour le tour des actions relatif à cet empire. Là encore le tempo est fondamental compte tenu du fait que les actions possibles du tour ne pourront être refaite qu’au minimum trois tours plus tard. En effet un système de pions colorés indique pour chaque Empire l’action possible pour le tour, une fois réalisé ce pion coloré est placé en bout de queue et remplacé par le suivant. Il y a 5 actions différentes, vous permettant de déplacer vos troupes, améliorer vos armées, construire vos bateaux, etc. Il va falloir bien peser les actions en cours car au fur et à mesure de la partie vous aller gagner de l’influence dans plusieurs empires qui vous rapporteront des points de victoire à la fin de partie. Il est donc important de bien choisir ses cibles et quand reprendre la majorité pour préserver ses intérêts.
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Haute Tension : Outpost
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Le dernier, là encore un mélange de différentes mécaniques et qui rentre aussi dans la catégorie des jeux économiques, c’est la nouvelle itération de Funkenschlag de Friedemann Friese, le célèbre auteur aux cheveux verts !
Avec Outpost, L’auteur a corrigé pas mal de points et cette nouvelle version est tout simplement parfaite : 1 seule ressource, l’ouvrier et un système d’enchères qui permet de diminuer la valeur des cartes qui n’ont pas trouvé grâce à vos yeux. Trois types de cartes sont à acheter : des baraquements vous permettant d’éviter de réemployer votre main d’œuvre à chaque tour, des centrales électriques permettant d’alimenter votre réseau et des cartes spéciales pouvant vous apporter bonus ou réduction sur vos prochains achats. C’est rapide et efficace. Si vous ne possédez pas déjà Haute Tension (Funkenschlag), précipitez-vous, c’est un classique qui entre parfaitement dans une ludothèque !
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J’aurai bien pu aussi vous parler de Stephens où vous incarnez des Maitres Verriers à Lisbonne au XVIIème siècle mais j’avoue que la moitié de partie que j’ai joué ne m’a pas totalement convaincu et j’attends de rejouer avant de donner mon point de vue définitif.
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King’s Coalition
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Le dernier jeu que je mettrais en avant est la fameuse perle que personne n’attendait et qui en fait l’objet incontournable que l’on ramène et que l’on exhibe fièrement en déclarant : « voilà un jeu qui est passé sous les radars mais qui va faire un carton dans les mois qui viennent… ! »
Il s’agit de King’s Coalition, un mélange de Fantasy Realms et de Love Letter (pouvoir de chaque faction) toujours chez Play to Z (décidément l’éditeur à surveiller ! Il y avait aussi Yro que nous n’avons pas pu tester car bloqué par la douane et qui s’annonce très prometteur).
D’un coté un deck de cartes numérotées de 0 à 12 en fonction de la faction à laquelle elles appartiennent. 6 sont distribuées face cachée (une carte sera révélée à chaque tour et enrichira la pioche) et chaque joueur en recevra 7.
6 grande cartes sont posées au milieu et représentent les objectifs à atteindre pour faire le plus de points à la fin de la partie. Les deux premières sont communes à chaque partie. La première indique les points possibles si vous avez au moins trois cartes appartenant à la même famille et la seconde le nombre de points pour au moins 6 cartes se suivant dans l’ordre croissant. Les 4 suivantes sont prises au hasard dans un deck bien fourni et sont placées face cachée et ont un bonus fixe qui leur est attribué (de 30 points pour la première à 10 points de victoire pour la dernière).
A chaque tour, vous avez le choix de prendre l’une des cartes de faction visible ou de tirez au hasard une carte dans la pioche. Au bout de 6 tours, on fait les comptes des points. On commence par les valeurs faciales de chaque carte et ensuite on regarde en fonction des objectifs s’ils sont atteints ou non. Le jeu est très simple et plein de rebondissement ! le premier bonus demande à ne pas avoir de paysans dans sa main par exemple, et les deux suivant demandent le contraire. Quelle carte défausser sans pour autant avantager le joueur suivant ? Quel objectif abandonner, et sur lequel focusser son attention ? Les parties s’enchainent rapidement et le jeu devient très vite addictif ! On veut bien évidemment battre les autres et le record de point obtenu (record à battre : 171 points !)
Pour vous rassurer, le jeu est déjà signé par une maison d’édition française qui va bientôt le localiser avec un thème différent.
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Il y a bien sûr encore beaucoup de jeux dont j’aurai envie de parler comme Hybris 2 de Damien Chauveau chez Intrafin tant le visuel est incroyable ! j’ai eu en avant-première une explication des règles à Cannes mais nous n’avons pas eu la possibilité de le tester à Essen. Ce n’est que partie remise et le KS démarre bientôt.
Altay m’a aussi séduit par sa simplicité et l’offre rare d’un Deck Building avec conquête de Territoire. C’est assez rare pour le mentionner (je ne connais que Tyrants of the Underdark qui propose la même chose). Hélas, notre partie a été particulièrement gâchée par un setup qui ne correspondait pas aux règles et par le manque de professionnalisme de l’animateur (ce fut d’ailleurs un point particulièrement récurant et gênant lors de ce séjour).
Ce ne sont que quelques petites gouttes dans un océan de nouveautés ! on pense déjà à l’année prochaine et on se retrouvera à Cannes avec d’ici là de nombreuses occasions de jouer et de prendre du plaisir et de valider si ces quelques coups de cœur résisteront au temps qui passe ou s’ils iront rejoindre les étagères déjà trop pleines ou poursuivre leur route en enrichissant les offres d’Okkazeo !
Ce week end a eu lieu le festival du Graoully, organisé par la boutique la Caverne du Gobelin. Acteur incontournable dans le jeu de société en lorraine, La caverne du gobelin c’est, à l’heure actuelle, 6 boutiques (Metz, Nancy, Pont à Mousson, Toul, Thionville et Semécourt), un site web et 3 festivals dans l’année, Metz, Nancy et Pont à Mousson. Et je ne parle pas de toutes leurs participations aux diverses initiatives dans la région. Bref, un sacré acteur du jds.
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On en revient à nos moutons avec ce 3ème festival organisé par la boutique chaque année, et ce de manière gratuite pour les visiteurs ! Et ça c’est top. J’adore m’y rendre les matins, et chose parfois rare, j’y trouve toujours de la place pour y jouer. Bref ce festival coche beaucoup de cases positives et devient un incontournable de mon année ludique.
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crédits photos : La caverne du gobelin
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Sous le signe des enfants
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J’y suis allé cette année en famille, du coup je n’ai presque fait que des jeux enfants ^^
Nous avons commencé par Cache-cahe Loustic chez Loki qui revisite le 1, 2, 3 Soleil de nos cours de récré en jeu de société sur table. Même si j’ai apprécié la qualité du matériel et cette utilisation des couvercles de la boîte comme plateau de jeu que je trouve souvent bien pensée, le jeu en lui-même n’a pas déchainé l’enthousiasme des parents, ni même des enfants. Assez répétitif et basique, on se contente de placer nos meeples sur le plateau, en essayant de les cacher des 2 lignes de vue du loup, symbolisées par 2 têtes de loups que l’on positionne sur les côtés du plateau. Le joueur qui incarne le loup à ce tour, devra se cacher les yeux pendant que les autres placent leurs meeples, puis regarder au travers de cet œil de loup et désigner la couleur du ou des meeples qu’il apercevrait par là. Le loup récolte des tokens s’il voit quelqu’un, ceux qui ne sont pas vu récoltent aussi des tokens.
Prochain tour, le loup change, et rebelotte.
C’est mignon dans l’idée, plutôt bien édité avec cette utilisation de la boite comme plateau de jeu, mais ça tourne vite en boucle. A réserver vraiment aux plus jeunes selon moi.
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Smart Games
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Encore de belles sorties chez Smart Games, même si j’ai toujours ce sentiment de voir 2 ou 3 mécaniques sans cesse exploitées, rethématisées, et déclinées à outrance. Casse-tête de construction, casse-tête géométrique, placer les formes dans un espace contraint, etc.
Là je note 2 belles sorties surtout car cela apporte une mécanique de duel, dans le sens où les jeux sont prévus pour 2 joueurs, avec chacun son plateau, et la victoire à celui qui réussit le défi le plus rapidement. Le joueur n’est donc plus seul face à son défi, mais le duel rajoute cette tension de la résolution plus vite que l’adversaire.
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Genius Square et Genius Star. Vous lancez des dés au début de la manche qui impose les contraintes de placements. Ensuite vous devez placer tous les éléments sur votre plateau le plus vite possible. Le Genius Star est un cran au-dessus avec un plateau en forme d’étoiles et des formes plus complexes à placer. Même mécanique et même proposition de jeu sinon. Pour les amateurs de casse-têtes en duo version compétitive.
Les classiques pour enfants avec Lièvres et Renards, Pagodes, Forteresse … qui sauront titiller la curiosité, l’envie de réussir le niveau ou encre exacerber la frustration de vos enfants mais pas que. C’est du x à 99 ans parce que même si le thème proposé est enfantin, certains défis vers la fin sont vraiment costauds ! Il y en a pour tous les goûts, des chevaliers et châteaux, des animaux, des astéroïdes, des fantômes, etc. Niveau édition, cet éditeur a quand-même bien compris sa cible.
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Kids Express
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Autant la version « adulte » Colt Express a de quoi séduire avec sa mécanique de programmation qui permet d’avoir du fun, un mix stratégie/chaos et des résolutions d’actions étonnantes, autant sur cette version enfant, les choix de mécas simplifient vraiment trop le tout pour faire pshit. Super matériel comme d’hab’, le train à construire et assembler pour la partie en mettra plein les yeux des jeunes joueurs. Mais c’est un peu tout ça pour ça.
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Surtout les enfants vont se ruer vers l’action qui consiste à essayer de faire tomber du train les méchants, avec une pichenette d’une silhouette en carton depuis l’extérieur du train. Sorte de tir au pigeon, ça enthousiasme clairement les enfants. Tant mieux, mais un peu au détriment du jeu finalement, qui n’a qu’un déplacement et pioche d’un jeton à offrir en tant que 2ème possibilité d’action. Quand une des piles de jetons d’un wagon est vide, on fait le compte.
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Roule Tampouille
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Le roll & write version enfant, je m’y suis frotté avec Encore Kids ! chez Spiel. Déclinaison paresseuse de ce jeu Encore ! qui constitue un roll & write de découverte plutôt bien ficelé, j’ai vu ce Roule Tampouille d’un œil circonspect. Eh bien, ce que je peux dire, c’est que visiblement, un studio de développement spécialisé enfants (Space Cow) saura logiquement mieux éditer un jeu vers cette cible.
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Encore heureux me direz-vous, mais si je me sens obligé de le préciser, c’est que ça n’est pas forcément toujours le cas. Pour ce jeu en tout cas, la proposition me semble bien amenée et bien travaillée, tant avec le matériel (des tampons tous mignons que les enfants vont adorer utiliser), que sur le niveau de jeu (on peut ajouter des cartes objectifs). Oui on est sur du roll & write mais les enfants le verront surtout par le biais de ces tampons, ces animaux à grouper dans les parcelles, et à organiser tout ça au mieux.
A partir de 5 ans, mais les plus âgés pourront aussi ajouter les cartes objectifs qui amèneront une dose de difficulté et rajouteront de l’intérêt à un jeu simple qui peut proposer un challenge plus relevé, avec plus de contraintes de placements, mais toujours avec ces tampons choupinous.
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Plouf Canard
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Plouf effectivement. A réserver aux plus jeunes tant la proposition est légère. Lancez un dé, faites avancer la cane et ses petits, la cane doit être toujours devant et « mener la danse ». Le chemin est pavé de symboles correspondants aux faces du dé. Le mien n’a plus l’âge. Me semble faire partie de ces jeux pour tous petits, où souvent l’enfant s’amuse (c’est déjà ça) mais les parents s’ennuient, et guident dans l’exécution et l’application des règles.
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Solstis
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Bonne pioche celui-ci que j’avais acheté 10 jours auparavant et qui était jouable sur le festival. Reconstituer un paysage à l’aide de tuiles, une mécanique de « capture » de tuile et un duel qui fonctionne puisque les tuiles jouées par un joueur sont indisponibles pour l’autre. 15 minutes de jeu après la 1ère partie, une boite riquiqui, ça coche plein de cases.
3 tuiles dans sa main, une rivière de 6 tuiles visibles. Vous jouez une tuile de votre main, si la couleur ou le chiffre correspondent à l’une des tuiles de la rivière, vous récupérez les 2 et les placez pour reconstituer votre montagne. Si ça ne correspond pas, votre tuile va dans la rivière, vous prenez une tuile de la pioche et vérifiez à nouveau s’il y a correspondance couleur ou chiffre. Si non, prenez une tuile arc-en-ciel qui fonctionne comme un joker en se plaçant à n’importe quelle endroit de votre montagne. A la fin, gagnez autant de points que votre plus grande surface de tuiles, les PV des esprits rencontrés, et les feux reliés à la vallée. Simple et pas autant dans le « chacun dans son coin » qu’il peut paraître au premier abord. Pas d’interaction directe non plus à aller pourrir le plateau adverse, mais plutôt à surveiller la montagne de l’autre, chaque tuile étant présente en 1 exemplaire, si un joueur se focalise sur une zone de la montagne, peut-être envisager une autre zone à développer, ou alors lui couper l’herbe sous le pied (ou essayer en tout cas).
Très satisfaisant car maitrisé dans son rapport poids/durée, qui fait qu’en 10-15 minutes une partie est pliée, et que la profondeur demandée est en adéquation avec ce temps de jeu.
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Un peu d’« expert »
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Une salle dédiée aux jeux expert animée par l’ami Ben des Recettes Ludiques propose sur les 3 festivals de joueur à du costaud. Ce week-end, c’était Kutna Hora dont je vous ai déjà chanté les louanges, Path of Civilisation (fond de jeu intéressant mais pourquoi ce travail éditorial qui alourdit tout à tous les points de vue ??), Wyrmspan (la version boosté de Wingspan à laquelle j’ai hâte de pouvoir jouer tranquillement), etc.
crédit photo : la caverne du gobelin
Des tournois de JCC et TCG, une braderie, un espace boutique, des jeux surdimensionnés, un espace auteurs et même en prime un match de D2 féminine à 13h le dimanche, puisque les filles du club jouaient l’après-midi ^^ Et oui, ça se déroule au stade du FC Metz ! 😉
« Voilà, c’est fini. On a tant ressassé les mêmes théories, on a tellement tiré chacun de notre côté… »
Cannes vient donc de se terminer et c’était comme d’habitude un moment incroyable fait de rencontres, de jeux, de rires et de surprises ! Ce compte rendu ne se veut pas exhaustif et au-delà des jeux présentés dans cet article, nous avons eu la possibilité de tester certains jeux que je n’ai pas pu prendre en photo pour des raisons de confidentialité, d’oubli ou tellement on était dedans !
Commençons, par mettre en lumière le palmarès, son audace et son émotion incroyable illustrée par les auteurs de la Famiglia, Maximilian Maria Thiel et de Trio, Kaya Miyano. On peut bien sûr être déçu par le fait que son « chouchou » n’ait pas gagné de prix mais personnellement, je n’ai jamais été aussi en phase avec un palmarès et ceci depuis de nombreuses années. Bravo à chacun des nommés et félicitations au jury pour le travail effectué tout le long de l’année.
Maintenant, place aux jeux !!
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Premier jour :
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Notre « amour » des jeux de plis nous a poussé vers le stand de Nostromo Editions pour tester 99% pure. Premier jeu, première sensation étrange, il ne s’agit pas d’un jeu de plis comme nous le pensions et comme il est indiqué sur la boite, mais plus un jeu de cartes à effet avec du « take that » à en revendre ! On incarne des chimistes produisant de la méthamphétamine ou des agents de la DEA voulant mettre fin au trafic. Au final, on a un jeu plein de chaos qui ne nous a pas convaincu même s’il trouvera peut-être son public dans les amoureux de la série télévisée qui l’a inspiré.
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On reste sur le stand de Nostromo édition pour tester Along History, un jeu de cartes de civilisation. Là encore, petit malentendu… On découvre après la partie test, que le jeu est composé de trois phases et que nous avons joué une de ces phases raccourcie. Il est donc difficile de se prononcer sur le jeu sans avoir joué une partie complète car chaque phase est imbriquée à la suivante. La mécanique implique des dés qui vont en fonction des résultats nous servir à mettre en place notre civilisation par le biais de cartes et de progresser sur un plateau de scoring. La majorité des dés du joueur actif va ensuite servir aux autres joueurs à faire de même. Il y a une forte interaction directe puisque vous allez pouvoir voler des cartes adverses, attaquer sa civilisation ou imposer des évènements négatifs (invasions barbares, catastrophes naturelles) pour empêcher sa progression. Nous restons donc sur notre faim et attendons une partie complète pour un avis définitif même si certains d’entre nous savent que ce n’est pas du tout leur type de jeu.
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Direction le stand de Matagot, un petit Cat in the Box avant que la place pour tester Wyrmspan se libère !
Wyrmspan : des combos de partout, de la tactique, moins de hasard par rapport à son frère ainé, une nouvelle piste de progression. En un mot un nouveau jeu plus gamer et bien plus nerveux que celui que vous connaissez déjà. On a tous trouvé ça très bien avec un vrai enjeu dans la construction des cavernes, le choix des dragons.
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On enchaine sur un de mes coups de cœur du salon ! Infiltraitres de chez Origames, un jeu de déduction collaboratif avec des mécanismes simples ou l’objectif est de déduire collectivement quels sont les traitres qui ont infiltré votre agence d’agents secrets. Par le biais de cartes, vous allez essayer de déduire quelle est la valeur et la couleur d’une carte cachée. Un seul d’entre vous aura la réponse et en orientant les cartes verticalement ou horizontalement, vous pourrez finalement éliminer l’indélicat mouchard qui renseigne les agences ennemies. La difficulté du jeu va crescendo à la manière de the Crew, vous allez ajouter des contraintes rendant les objectifs de plus en plus tendus.
Le jeu est très addictif, au point que nous avons enchainé plusieurs parties. Il devrait se retrouver dans les boutiques d’ici une quinzaine de jours.
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Art Society de chez Lucky Duck Games : on termine notre journée avec un jeu de tuiles et d’enchères ou vous devez acheter des tableaux de peinture afin de décorer votre intérieur. Le jeu se joue en 20 manches d’enchères successives ou s’arrête quand un joueur a terminé entièrement de remplir son « salon » ou qu’aucun joueur ne peut utiliser les peintures restantes. Le système d’enchères est un système caché ou chacun va choisir un montant symbolisé par un chiffre sur une petite plaquette que l’on utilise en salle des ventes. Chaque joueur va pouvoir choisir en fonction de son enchère une peinture et il restera un tableau non utilisé qui va fixer une valeur numéraire au style de tableau et qui permettra de calculer les points en fin de partie. Il va falloir faire attention au placement des peintures qui représentent chacune un style particulier (portrait, nature morte, etc.) symbolisé par des couleurs afin que deux peintures ou plus de même nature ne soient pas positionnées l’une à coté de l’autre. Cette faute de gout entrainera le fait de n’être pas comptabilisé dans le total de points en fin de partie. Il faudra aussi faire attention au cadre de chaque peinture. Si les cadres sont identiques, vous gagnerez des éléments de décoration vous permettant de compléter plus rapidement votre « intérieur ». Le jeu a reçu un super accueil tout le long du salon mais ne nous a pas totalement convaincus, dû à un effet répétitif sans réelle montée en puissance. Le choix de la taille des tableaux à mettre aux enchères est bien sûr crucial et demande à bien lever la tête afin de voir les progressions de chacun. Comme on ne voit les couleurs qu’au moment de la révélation, il est difficile d’anticiper et de parfaitement contrôler sa progression. Je n’ai aucun souci sur le fait que le jeu va rencontrer un public nombreux.
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Second jour :
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Browl de Reiner Knizia de chez Pixie : on s’échauffe en attendant un rendez-vous avec un petit jeu de collection très classique. Un nombre de familles différentes dont le nombre varie en fonction de la valeur. On pose une carte à son tour devant soi et quand on a un nombre de cartes correspondant à la valeur de la famille en comptabilisant l’ensemble des cartes devant chaque joueur, on score. On peut ajouter des objectifs à chaque manche pour varier les enjeux.
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La Famiglia : Maximilian Maria Thiel savait que nous étions de grands fans de son jeu et de sa proposition ludique originale. Il a souhaité nous présenter son travail de réflexion concernant une éventuelle future extension. Cet auteur est très attentif aux retours des joueurs et il a travaillé sur plusieurs options et dans plusieurs directions : le nombre de joueurs (1 contre 1, deux contre 1), la manière de s’affronter (les cartes de bluff ou d’autres options), la correction d’éventuelles tuiles ou points de règles et l’ajout d’options au jeu initial. Je ne rentrerai pas dans le détail car rien n’est pour l’instant décidé mais j’avoue avoir été épaté de la créativité et du travail de développement de Maximilian et de son équipe. Nous lui avons donné notre avis et il est sûr que si une extension voyait le jour, ce serait pour moi un achat immédiat !
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Un tour rapide chez Age of Champagne qui présentaient un jeu « work in progress », Dice Mission. Je ne suis pas certain d’ailleurs qu’il s’agisse du nom définitif et ceci en présence de l’auteur Laurent Lavogiez avec qui nous avons fait une partie. On a là un jeu purement familial avec comme base le Yams. Il va falloir remplir des objectifs successifs afin de scorer le plus possible. On tire au départ des objectifs plus ou moins difficiles et on a la possibilité d’en réaliser d’autres à partir d’objectifs communs à l’ensemble des joueurs. Certains objectifs une fois réalisés donnent accès à des cartes bonus que vous allez pouvoir utiliser pendant votre tour. A votre tour, c’est vous qui donnez le tempo : le nombre de dés à lancer, le nombre de relances (sans excéder trois) et les autres joueurs doivent faire de même (à moins d’avoir une carte pour modifier le déroulé) ensuite chaque joueur découvre en fonction de sa combinaison de dés les objectifs atteints. La partie s’arrête quand un joueur a fini l’ensemble de ses objectifs. Réaction mitigée du groupe, personnellement j’ai bien aimé et il s’inscrit parfaitement dans un jeu à destination d’un public familial.
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Thesauros de chez Super Meeple : Encore un jeu « work in progress ». Nous avons accumulé les malchances concernant ce jeu qui au départ nous avait attiré sur le papier. Nous nous sommes installés quand l’auteur s’en allait déjeuner et comme seul deux personnes étaient au fait des règles nous avons dû attendre que la personne restante finisse son explication à une autre table avant de pouvoir commencer. Ensuite par un autre concours de circonstances, elle a dû en même temps s’occuper des ventes ce qui n’a pas facilité notre immersion et l’intégration des règles et particulièrement les points de détails.
On incarne des chasseurs de trésors dans une ile du pacifique qui est aussi un paradis fiscal. C’est un jeu classique de pose d’ouvrier précédé d’une phase d’allocation budgétaire originale qui variera en cours de partie sans toutefois être reprogrammée. Au début du jeu, vous allez choisir d’allouer un budget fixe qui vous permettra d’investir dans différents endroits… Sans oublier une caisse noire qui vous permettra entre autres de pouvoir choisir la place de premier joueur. Il y a dix endroits possibles où vous allez positionner vos « ouvriers » et ainsi développer votre entreprise en augmentant le nombre de vos employés, en les spécialisant, en achetant de l’équipement ou même le brevet d’exploitation qui vous permettra de toucher des dividendes des autres joueurs, des cartes « aux trésors » vous donnant la possibilité d’explorer des fonds marins, de « promener » les touristes et d’alimenter les musées des trésors que vous allez sortir de l’eau. Vous pourrez augmenter votre flotte maritime et utiliser des hydravions pour les approvisionner en mer et gagner un précieux temps. Parfois vous allez vous débarrasser des requins infestant les eaux qui vous servent de terrain de jeu. Ce point d’ailleurs a amené une discussion entre nous car le fait de tuer les requins permet l’obtention de points de victoire.
Nous n’avons hélas pas pu jouer réellement au jeu car nous avions trop de questions laissées en suspend et comme nous avions rendez-vous nous n’avons pas pu réellement nous « immerger » dans ces eaux troubles ! Au final une déception pour tout le monde et un regard dubitatif sur la proposition somme toute assez classique en dehors de la phase budgétaire qui, elle, apporte un petit twist. Le jeu sera proposé dans deux versions jouables, la classique qui était en test sur le salon et une version plus « agressive » avec de l’interaction directe négative par le biais de mercenaires que vous pourrez engager pour saboter les spots de plongée et freiner l’expansion de vos concurrents. Nous attendrons donc le jeu finalisé afin de donner un avis définitif.
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Kitsune ou Kitsu de Thomas Favreliere chez Grrre Games : Encore un jeu « Work in progress » où vous jouez en équipe. Nous avons joué à six, trois personnes jouent pour les cartes bleues, les autres pour les cartes rouges. La disposition est ainsi faite pour que vous ayez vos coéquipiers à intervalles réguliers. Les cartes vont de 1 à 6 et la répartition n’est pas égale. L’objectif est de jouer à son tour une carte de la couleur que l’ont veut ou une carte spéciale. Il y a trois types de cartes spéciales, toute représentées par un masque de renard (Kitsune). L’une permet de forcer le joueur suivant à jouer une carte d’une couleur précise (Il ne peut pas ne pas le faire sauf s’il n’a plus la couleur dans sa main.), la seconde permet de détruire une carte de n’importe quelle valeur ou couleur, la dernière permet d’inverser les couleurs (Le rouge devient bleu et inversement.). A chaque fois que l’on a épuisé sa main, on fait les comptes en déduisant le nombre de points d’une couleur moins l’autre et on avance le Meeple de notre couleur d’autant de points sur une piste de score. Si la différence de point est d’au moins 4, l’équipe perdante gagne un bonus et décide quel joueur en dispose. Il pourra à son tour l’utiliser et influer sur le tour en cours. Une manche se joue en 15 points et on va en jouer trois. J’ai beaucoup aimé l’expérience et le jeu devrait être sur les étals d’ici quelques mois.
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Luz de Taiki Shinzawa chez Iello : une implémentation d’un jeu qui fêtera ses dix ans bientôt !
Luz est un jeu de déduction et de plis où vous devez programmer à l’avance le nombre de plis que vous pensez faire dans la partie. Vous pouvez vous donner une sécurité d’un pli en plus mais vous ferez moins de points de victoire si vous atteignez votre objectif. Le twist consiste à récupérer le jeu de votre voisin en début de manche et de le tenir à l’envers, chaque carte ayant un dos de sa couleur (le principe d’Hanabi). De cette façon vous allez pouvoir voir le jeu exact de vos adversaires et les cartes de chaque couleur que vous possédez. Bien entendu, toutes les cartes ne sont pas distribuées et il va falloir prendre quelques risques pour définir votre nombre de plis gagnants. Une des couleurs est toujours de l’atout.
Iello a fait un très beau travail d’adaptation en augmentant la taille des cartes et en les proposant au format tarot et en a changé les illustrations donnant au jeu un aspect beaucoup plus beau que le jeu original. Quelques points de règles peuvent encore évoluer, en particulier le scoring par rapport au jeu initial. Au final une excellente revisite d’un classique des jeux de plis asiatiques.
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Stick et Stack chez Origames, une sorte de Mikado à l’envers avec des petits bâtons bicolores en plastique à poser sur une coupelle montée sur ressort en tenant compte des couleurs qui se superposent. Pour donner tout le sel du jeu, on tire, avant de poser son petit bâton, une carte qui va définir la façon de le poser (entre les paumes de la main, entre le majeur et l’annulaire, au creux du coude), ou en ajoutant diverses contraintes les plus loufoques les unes que les autres. Au final un excellent jeu d’ambiance où on a franchement bien rigolé.
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2 pommes, trois Pains de Tommy Paupe et Clément Gustave chez Prétexte, sur le stand de Tribuo : le banger du salon !
Un concept ultra simple, des règles expliquées en 30 secondes et des barres de rire pendant tout le jeu. On ajoutera des extensions pour corser la difficulté et on a le party game de l’année !
On va poser jusqu’à trois cartes sur la table et le joueur, à son tour, doit déterminer combien de pommes et de pains sont représentés… La subtilité c’est qu’il y a des pommes de pin qui s’ajoutent aux classique pommes et pains ! Et une pomme de pin c’est aussi une pomme deux pains ! Ça y est, vous savez jouer ! On arrête d’en parler et on va chercher sa boite qui, au fil des jours, était de plus en plus dure à trouver sur le salon !
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Troisième jour :
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Pendant que mes deux compères vont tester Shackleton Base chez Sorry we are French, le dernier jeu de Fabio Lopiano (qui était présent sur le stand), je me dirige chez Explore8 pour tester AI, un jeu de draft, programmation et combo particulièrement jouissif. Rien à voir avec la conférence qui a eu lieu la veille sur le sujet et qui a démontré que le sujet restait particulièrement bouillant entre les deux factions du pour et du contre.
Je ne vais pas détailler sa mécanique car je ferai un article complet sur le jeu tant il le mérite. Nous avons joué à cinq et comme tout se fait en simultané, il n’y a aucune attente.
Au départ, vous allez choisir une AI caractérisée par sa couleur et son pouvoir unique qui va vous rapporter des points de victoire en fin de partie. Il y a deux phases de 7 donnes qui se terminent chacune par un décompte par rapport à un objectif commun à chaque joueur. L’objectif est donc de faire un maximum de points en créant un tableau de 3 cartes sur 5 colonnes avec votre AI en plein centre.
Vous démarrez la partie en choisissant deux cartes que vous allez mettre en réserve, et à chaque tour vous allez choisir une carte parmi une main que vous allez ensuite passer à votre voisin. Une fois fait, vous allez poser une de vos cartes réservées sur votre tableau orthogonalement à l’une des cartes déjà présentes. Un décompte individuel de points a lieu à chaque pose de carte jusqu’au tour 7 où on prend en compte l’objectif commun. On change alors le paquet de cartes pour sept nouvelles donnes. Notre partie a duré moins d’une heure à cinq avec un temps de découverte des cartes. Le jeu propose un choix important d’objectifs communs et d’AI différentes permettant une énorme rejouabilité. J’ai adoré la partie et le principe du jeu.
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Sur le stand, les joueurs pouvaient tester Robotrick, un excellent jeu de plis exclusivement à 3 joueurs avec un automat. L’expérience est fabuleuse ! J’avais déjà la version asiatique dans ma collection, Explore 8 a amélioré la lisibilité des cartes automat, si vous ne l’avez pas, foncez ! c’est de la bombe.
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Hybris 2 de Damien Chauveau chez Aurora game studio, distribué par Intrafin : Hélas, je n’ai pas pu tester le nouvel Hybris car dès jeudi matin, toutes les places avaient été réservées ! on ne jouait que deux tours afin d’en comprendre les mécanismes et avoir les sensations du jeu.
Damien Chauveau m’a expliqué les objectifs pour chacune des factions jouables. Force est de constater que le jeu recèle de multiples possibilités et qu’il ne s’agit pas d’un simple jeu d’affrontement et de conquête de territoires. Le jeu est magnifique, les figurines sont extraordinaires et la programmation à partir de cartes est particulièrement futée. Je ne rentrerai pas dans les détails mais je n’ai qu’une seule envie, faire une partie !
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Courtisans de Romaric Galonnier et Anthony Perone chez Catch up Games :
Un jeu intermédiaire de pose de cartes avec objectifs cachés. Les règles sont ultra simples, à son tour on va poser une carte chez soi afin d’agrandir sa collection, chez un autre joueur afin de diminuer la puissance de sa collection et la dernière sur le plateau. En fonction de la position sur le plateau, la faction jouée qui représente une famille de la cour royale comptera en positif ou en négatif.
Il y a plusieurs cartes spéciales qui vont perturber le bon déroulé de la partie et introduire du chaos dans votre programmation (Assassiner une carte, doubler la valeur d’une carte, jouer un espion face caché, protéger une carte.).
A la fin de la partie, on révèle les espions qui viennent grossir les rangs des familles en place et on fait le total pour chaque famille des cartes positives et négatives, en fonction des deux objectifs cachés que vous avez eu en début de partie et de votre collection, vous faites le total de vos points. Le gagnant est celui qui obtient le total le plus élevé.
Le jeu est magnifique, les cartes format tarot sont superbes avec des dorures à chaud sur chacune d’entre elles. Les illustrations de Noémie Chevalier sont particulièrement réussies. Le plateau façon tapis que l’on peut rouler et ranger dans la boite, particulièrement fonctionnel. Le jeu a rencontré son public puisque l’éditeur était sold-out en fin de salon. Pour ma part, je suis resté circonspect, on a joué à cinq et j’avoue que l’on ne contrôle pas grand-chose. J’aimerai le tester à quatre, voire à deux, afin de me rendre compte si c’est le nombre de joueurs qui a créé cette sensation.
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Quatrième et dernier jour :
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La matinée était consacrée à dire au revoir aux amis. Notre seul objectif, non atteint, était de tester Babylone chez Geek Attitude Games dont l’intérêt nous avait été venté par Stéphane Gaubert de l’EGA. Le jeu est original puisque l’on va construire sur le plateau différents édifices qui vont tenir sur des piliers. C’est beau et encore en développement. La sortie du jeu est prévue à priori l’année prochaine. On y reviendra de toute façon !
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Un petit tour chez Blue Orange où nous voulions nous essayer à Métro Paris depuis jeudi ! Ce fut chose faite ! Les connaisseurs des versions précédentes ne seront pas dépaysés. Quelques règles nouvelles, les musées, le Chatelet et on se retrouve avec un jeu plus que satisfaisant, plus animé que son grand frère (London) et avec un scoring plus fort que son frère cadet (Tokyo). Le record du salon a dépassé les 210 points. En attendant qu’une place se libère, nous avons testé notre dextérité à Maurice le Dodo, un des nommés à l’As d’or enfant !
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On a fini par un test d’un jeu de pli dans l’univers d’un jeu de rôle bien connu … pour vous mettre sur la piste, l’illustrateur du jeu de rôle est anglais et il est né en 1952.
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Il est temps de prendre la route et de vous dire à l’année prochaine !
PS : Je ne vous parle pas de mon coup de cœur du salon, un autre jeu de pli, Blot de chez Palladis Games car on en parlera bientôt plus longuement !
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Le Fij de Thibault :
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Peut-être est-ce moi qui devient quelque peu vieux con… Comment ça, absolument ? Toujours est-il que ce Cannes 2024 m’a paru devenir sa propre caricature, entre la billetterie chaotique, les règles d’entrée/sortie aléatoires, le retour de la fameuse jauge du samedi après-midi ou bien encore la restauration au rapport qualité/prix en chute libre. Le problème, c’est que le line-up n’était même pas là pour compenser. Pas de coup de cœur pour moi cette année, quelques jeux intéressants, mais beaucoup de trucs un peu bancals, voire complètement nuls. Si je devais en retenir quelques-uns, je dirais…
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Les Architectes d’Amytis – La Boite de Jeu: celui-là, je crois que je ne peux rien lui reprocher. Un jeu à deux hyper efficace tout en restant chill, on choisit des tuiles dans une grille de 3 par 3 en posant nos petits architectes de manière à (tenter de) former un morpion, tuiles que l’on pose ensuite sur son plateau personnel pour scorer à la fois sur le type de bâtiment posé, et sur un pattern de couleur. La boite ne prend pas de la place pour rien, on marque des points à chaque tour, c’est très joliment illustré, bref, c’est hyper plaisant.
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Rats of Witsar – Intrafin : Romain avait déjà fait un retour dessus après Essen 2023, j’ai pu à mon tour envoyer mes petits rats fouiller la maison du voisin, récupérer du bois et du métal et bricoler des inventions rigolotes. Gros potentiel à combo avec ces actions à double effet Kiss Cool, ce qui peut induire un certain temps d’attente avant que notre tour revienne, surtout qu’il faudra sûrement réfléchir à un plan B, voire C ou D, tant les places sont chères. Et comme les emplacements évoluent d’une manche à l’autre, les joueurs souffrant d’Analysis Paralysis risquent l’anévrisme.
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Kronologic – Super Meeple: encore un jeu de déduction, ce n’est pas ce qui manque en ce moment. Mais quand on voit Yohann Levet et Fabien Gridel sur la boite, forcément on s’arrête pour essayer. Une sorte de Cluedo où on doit deviner avant les autres que c’est le Colonel Moutarde qui a fait le coup dans la cuisine… à 21h30. Oui ici, toute l’astuce réside dans le fait que l’emplacement des suspects évolue tout au long de la soirée, et il faudra déduire leurs déplacements pour trouver le coupable.
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Founders – This Way ! Notre expérience du jeu l’année dernière n’avait pas bénéficié du meilleur environnement, cette année nous avons pris notre temps pour découvrir ce jeu de placement de tuile avec quelques twists qui le rendent très malin. Une sorte de semi-coop mais à rôles cachés, puisqu’on doit d’abord deviner qui marque des points sur la même couleur que nous afin que nos deux scores soient les plus élevés possible… et ce pour deux couleurs différentes. Ça marche très bien et la rejouabilité semble élevée.
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Along History – Nostromo Editions : Alors, celui-ci figure également dans la liste, mais pas pour les bonnes raisons… J’avais pourtant envie de l’aimer, une civilisation à construire, différentes ères à traverser, des cartes joliment illustrées, un système de rivière propre à chaque joueur plutôt original, tout ça était fort émoustillant. En fin de compte, c’est très mécanique, on fait à son tour l’action qu’on peut faire, et non celle qu’on veut faire, la promesse de construire un moteur de jeu tombe à l’eau tant les bonus accordés par les cartes sont dérisoires par rapport au coût de ces mêmes cartes, et le système de jetons pour matérialiser les faces de dés disponibles à ce tour de jeu est assez fastidieux. Grosse déception.
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Ce SPIEL 2023 était un grand moment. Plein d’exposants, une variété de jeux énorme, toujours une table pour jouer, des jeux qui sortent de nulle part, et une odeur de graillon omniprésente. Alors, plutôt que de se lancer dans une grande liste à la Prévert, pourquoi ne pas faire un focus sur les jeux qui m’auront le plus marqué. Et dans le désordre évidemment, après 4 jours joyeusement bordéliques :
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Chaos Cove
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Prototype de Monsieur Martin Wallace, bientôt sur Gamefound par APEGamer. Jeu de placement d’ouvriers dans lequel les joueurs doivent participer à la défense d’un village assiégé par les pirates d’un côté, et les barbares de l’autre. Je vais être honnête, l’énoncé des règles nous a fait un brin frémir avec des actions à tiroirs et un jeu qui semblait partir dans tous les sens.
Chacun leur tour, les joueurs posent un personnage quelque part dans le village, pour faire l’action du lieu, ramasser des ressources, faire l’action du personnage, réaliser potentiellement des actions bonus, afin de s’armer et de positionner ses bateaux et ses forts en face de l’ennemi.
Oui, ça fait beaucoup, et on se demande comment agencer tout ça dans un ensemble cohérent. Et finalement, on prend le pli très rapidement, le jeu offre plein de façons de débloquer une situation si un autre joueur nous a devancé, et on prend petit à petit la mesure du formidable potentiel pour les coups de poignard dans le dos, et des conséquences de certaines règles. Vous voyez le même du gars qui fait le geste d’une explosion à l’intérieur du crâne ? C’était nous à la fin de la seconde manche quand nous avons enfin fini par comprendre l’importance du marqueur 1er joueur. Il y a certes quelques petites choses à revoir, notamment l’aide de jeu des joueurs, mais le jeu marche déjà très bien, et la direction artistique très colorée donne un côté Monkey Island à l’ensemble assez réjouissant.
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Townslfok Wanted/Explorers of Navoria
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Oui le jeu semble avoir été dessiné par Kyle Ferrin, l’illustrateur de Root et Oath entre autres. Non, ce n’est pas lui. Quoi qu’il en soit, je trouve la direction artistique très réussie, et surtout le jeu est à la hauteur de son enrobage.
Les règles sont simples, et s’expliquent rapidement : une phase pendant laquelle on utilise des jetons piochés au hasard dans un sac pour acquérir 5 types de cartes, une phase pendant laquelle on rapatrie ces jetons au village pour réaliser des actions similaires à celles déclenchées par l’acquisition des cartes, mais cette fois-ci dans l’ordre inverse du tour, et ce sur trois manches.
On ne peut donc clairement pas tout faire, et il faut savoir privilégier un axe pour éviter de s’éparpiller. Explorer, construire des avant-postes et les rentabiliser avec des contrats, miser sur la collection de badges, tout est possible mais sans non plus verser dans la salade de points.
Un jeu plein de dilemmes mais qui tient quand même en 60-90 minutes à 4 joueurs. La campagne de localisation (en Anglais a priori) par Dranda Games est prévue début 2024 pour ce jeu qui n’existe actuellement qu’en chinois.
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Flick Quest
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Lui aussi très mignon, mais pour d’autres raisons : l’auteur voulait créer un jeu auquel il puisse jouer avec ses enfants, et ça a donné Flick Quest, un jeu de pichenettes mâtiné d’aventure, dans lequel les joueurs incarnent de valeureux héros qui vont devoir accomplir différentes missions à travers 6 à 8 chapitres.
On pouvait s’en douter, les règles s’expliquent en quelques minutes : au début de la manche, une carte Story indique ce qu’il va se passer après le tour de jeu des joueurs, que ce soit les ennemis qui vont apparaitre, les quêtes qui vont se résoudre ou les manigances des super méchants. C’est très malin, puisque cela donne un objectif court terme aux joueurs, en plus du fil rouge que constitue le chapitre. Puis chaque joueur doit déplacer son héros sur la carte pour récupérer des objets, escorter un VIP, tuer un monstre, et tout cela à l’aide… d’une pichenette.
Evidemment, cela ne marche jamais exactement comme prévu, et toute la tension et le fun sont là. Surtout quand certains malus requièrent de jouer les yeux fermés, ou tous en même temps. Le prototype marche déjà très bien, et Stratego Games prévoit le lancement du Kickstarter dans trois ou quatre mois une fois que l’illustrateur aura fini son travail, ce qui laisse le temps d’étoffer un peu la campagne ainsi que le roster de héros.
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Expéditions
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Le nouveau Stonemaier dans l’univers de Scythe. Il s’agit de balader son méca pour récupérer outils, éclats de météorites, quêtes, meeples, etc., afin de gagner de la popularité et de valider le plus grand nombre d’objectifs avant la fin de la partie. Oui, sur le principe ça ressemble beaucoup à Scythe, et la direction artistique est évidemment la même. Et pourtant le feeling n’a rien à voir, et la contrainte sur les actions chère à Jamey Stegmaier est beaucoup plus forte que dans Scythe, notamment parce qu’on doit régulièrement reprendre en main les cartes que l’on a joué lors des tours précédents, ce qui oblige à un tour de récupération qu’il faudra timer correctement. Nous sommes également loin de l’ambiance de guerre froide du premier jeu, et l’interaction se limite à piquer un emplacement ou un bonus à l’autre joueur.
Aucune faute de goût à noter, si ce n’est la taille de la boite, et le prix, beaucoup trop importants pour un jeu de ce calibre. C’est d’ailleurs pour ça que je ne l’achèterai pas.
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Firefighters on Duty
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Mélange sous amphètes de Flashpoint et Kitchen Rush, il s’agit d’un jeu coopératif en temps réel où chacun joue un camion de pompier, afin de sauver des civils et maitriser un incendie qui ravage une zone urbaine. 6 manches de 2 minutes chacune, on se dit que tout cela va se boucler rapidement. Oh que non ! Le jeu est extrêmement tendu et les joueurs passent 10 bonnes minutes au début de chaque manche à planifier qui fait quoi et où. Ou plutôt, qui TENTE de faire quoi.
Voyez-vous, d’après Artipia Games, il serait trop facile de réaliser toutes les actions que l’on souhaite. Pour pouvoir déplacer un camion, bouger un pompier ou éteindre un incendie, il faut lancer ses dés et attendre que la face correspondante apparaisse. Mon niveau de stress vient de monter d’un cran juste en écrivant cette phrase. A la phase de préparation succèdent donc 2 minutes de pure frénésie, où les joueurs lancent des dés encore et encore, enragent à cause d’un dé coquin ou d’un véhicule qui bloque le leur, 2 minutes d’où l’on ressort complètement lessivé et frustré parce que, bon sang, si seulement j’avais eu le temps d’éteindre les flammes de l’appartement de Mme Michou.
Il s’agit encore d’un prototype, et certaines règles doivent être écrites ou affinées, notamment quant à la propagation du feu et au scaling de la difficulté en fonction du nombre de joueurs, mais le potentiel de masochisme est d’ores et déjà là.
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Trois autres jeux ont également retenu mon attention un peu plus que les autres : Dante, le boss battle de Creative Game Studio qui est plutôt solide sur ses appuis, mais à qui il manque un enrobage un peu plus sexy, et puis deux jeux, Odd Shop, un petit jeu d’enchères sans prétention, et Whale Street, un jeu de boursicotage bien casse-tête, qui ont été malheureusement massacrés par des règles incomplètes. J’ai donc hâte du coup de leur redonner leur chance, dans de meilleures conditions.
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Le festival vu par Romain B. :
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Le château blanc
(1 partie complète) nouveau Iello expert, même si ce n’est pas un très gros jeu, les combos vous feront réfléchir. Avec son draft de dés et ses 3 actions principales, le jeu est très fluide à jouer et agréable. Restera-t-il dans les ludothèques ? Je ne me risquerai pas à un tel pronostic.
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12 Chips Trick
(plusieurs parties) jeu de pli où les cartons sont 12 jetons de 1 à 12, ce jeu est basique mais avec une belle profondeur qui vous fera enchaîner les parties. En tout cas, c’est ce qu’on a fait puisque son format autant physique que de gameplay permet de l’emmener partout avec soi.
Ce petit jeu pourrait devenir un petit bonbon ludique pour pas mal de monde.
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Ezra et Nehemiah
(1/3 de la partie en 1 h 30 règles incluses) le prochain Kickstarter de Garphill démarre sa campagne ce mois-ci !
Le jeu est un stand-alone en dehors des royaumes cardinaux, il propose pas mal de choses, mais on reconnaît instantanément la collaboration de Shem Phillips et SJ Macdonald. Les mécaniques sont maîtrisées et assumées et le jeu tourne très bien. J’aurais pu m’enthousiasmer, mais il se retrouve éclipsé par le second jeu proposé chez Garphill Games.
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Les érudits du Tigre du sud
(1 manche sur 4 en 1 h 30 règles incluses) pour moi le Garphill le plus expert fait à ce jour. Comme pour Ezra et Nehemiah, on retrouve les mécaniques de pose d’ouvriers twistées à l’envie, mais ici la maîtrise du sujet est quasi parfaite. Cette fois, nous allons traduire des parchemins venus de langues éloignées et pour cela il faudra mettre au travail des traducteurs acharnés.
Mécaniquement, vous allez combiner dés et ouvriers avec cette fois une mécanique de bag building pour tenter d’épurer votre sac de dés.
C’est malin, brillant et ça fonctionne instantanément. Bravo.
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Amalfi
(partie complète) une partie découverte pour les autres, je commence à maîtriser mon sujet et je vous l’affirme : les mains de départ ce n’est que pour l’appréhension du jeu, ensuite on drafte !
Amalfi tourne très bien dans ce qui commence à devenir une spécificité des jeux proposés par Sylex : la courbe d’apprentissage. Plus vous jouez un de leurs jeux, plus l’écart avec ceux qui le découvrent devient exponentiel. Sur Amalfi, cela peut conduire à ce que le joueur expérimenté joue seul en fin de manche. Est-ce un défaut ? Pour moi aucunement, mais il est bon de le savoir et de ne pas hésiter à donner des conseils aux nouveaux joueurs quand vous maîtriserez Amalfi.
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The Vale of Eternity
(partie complète) Mandoo nous a proposé cette année de très bons jeux ! Dracula VS Van Helsing (voir plus bas), 12 chips trick, Vale of Eternity et il me restera Jekyll & Hyde VS Scotland Yard à essayer.
Pour VOE, c’est un jeu de draft de cartes toutes uniques avec des capacités. Le but est de les combiner au mieux pour atteindre 60 PV en premier. Le twist est sur les ressources : vous ne pouvez stocker que 4 jetons dont les valeurs sont de 1, 3 et 6, et bien évidemment, il est impossible de rendre 3 jetons de 1 pour prendre un jeton 3. La gestion sera donc là avec des combos à créer. C’est plaisant même si je n’ai pas été transporté et que l’interaction directe (faire défausser une carte à quelqu’un) n’est pas ce que je préfère.
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Rats of Witsar
(1 manche sur 5 en 45 min règles incluses) je n’allais pas de plein cœur jouer à Rats of Witsar, mais j’en ressors agréablement surpris. Le jeu repose sur une pose d’ouvriers dont la force de l’action est déterminée par le nombre de vos rats dans la zone où vous choisissez l’action. Avec cela, on va améliorer son plateau et visiter le plateau central pour des bonus et des missions. C’est très joli, ça se joue facilement et la gestion des ressources est bien faite. Le thème est mignon alors pourquoi hésiter ? Je ne pense pas que ce sera le jeu de l’année (En même temps, il n’y a qu’un seul « jeu de l’année ».), mais ce RoW fera son trou.
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Black Friday
(2 parties complètes) être un trader au milieu d’un crack boursier ça vous tente ? Jouer sur un fichier excel tout vert, Friese game oblige, ne vous dérange pas ? Alors foncez sur Black Friday !
Le jeu est fou, il se lance comme une locomotive à vapeur qu’on ne maîtrise plus rapidement, tout en sachant qu’il n’y aura plus de rail dans quelques kilomètres. À vous de tirer le maximum de profits avant le crash.
Black Friday n’est pas beau, mais tourne comme une horloge et c’est tout ce que je lui demande, les décisions sont toujours une torture, les choix deviennent des paris et le plaisir de jeu est là dans les erreurs ou les coups de génie.
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Galactic cruise
(1/3 de partie en 1 H30, règles incluses) des fusées hôtels, un sujet qui sera bientôt d’actualité. Le jeu vous propose de monter vos propres vaisseaux, de promouvoir vos safaris stellaires à de potentiels clients et de réaliser des vols commerciaux dans l’espace. Pour cela, 16 actions sont à votre disposition et je vous rassure de suite, n’ayez pas peur, c’est du simpliste. Piocher 2 cartes, prendre 2 tuiles, prendre 3 ressources, rien de complexe. Ce sera le timing et l’ordre dans lequel vous allez les réaliser qui définira votre réussite. Galactic Cruise fait penser à du Lacerda de par son seigneur made in O’toole Studio et son matériel pléthorique, mais il se rapproche d’un Pampero (qui arrive sous peu) avec des règles bien plus simples.
On prend beaucoup de plaisir à jouer, le jeu est rapidement fluide et c’est tout bon.
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Inferno
(1 partie raccourcie en 2 heures, règles incluses) Il fallait bien une déception et Inferno est donc là pour me faire un peu redescendre de mon petit nuage.
Le jeu propose de faire descendre dans les 9 cercles des Enfers des âmes. Pour charger le cimetière de précieuses ressources/victimes, nous allons donc tuer à travers Florence.
La promesse est alléchante, la direction artistique au top, mais par contre l’iconographie est restée sur le quai quand le bateau est parti. Tout est sur fond blanc avec des icônes dignes de Word 98. C’est bien dommage, mais ce n’est pas ce qui m’a le plus déçu. J’ai trouvé le jeu un peu plat, les choix pas très intéressants et au final c’est le « tout ça pour ça » qui domine. Je n’ai pas ressenti de montée en puissance ou de tension, la fin de partie approchait et je l’attendais avec une impatience grandissante.
Cet Inferno, c’est de bonnes idées, mais un manque de profondeur assez flagrant pour moi.
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Sankoré
(1/5e de partie en 1 h de jeu avec les règles) le nouveau Lopiano, la suite de Merv. Allez remballez-moi ça et on passe à la suite, ça ne va pas casser trois pattes à un canard cette affaire. Une fois les expressions de la langue française évacuées, on a joué et la révélation !
Sankoré, comment c’est trop bien. Déjà c’est beau, alors ok, le plateau central demande une table qui fait la taille d’un appartement parisien et il reste encore à ajouter les plateaux joueurs, mais si ça rentre, c’est gagné. Le jeu nous propulse en Afrique dans la cour du roi Mansa Musa où l’or, le sel et les livres feront de vous l’un des hommes les plus puissants.
Le jeu est tendu avec la construction de son moteur à meeple personnel où tout fait sens et s’entremêle de façon cohérente.
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Stitch fur stitch
(1/2 partie) jeu d’enquête et de plis, jeu oubliable également. La mécanique ne m’a pas paru des plus intéressantes et avec des joueurs de plis cohérents, on recommence toujours et toujours la même chose. Totalement passable.
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The Ingenious 8
un jeu qui n’existe nulle part, son auteur est presque étranger au monde du jeu de son aveu, mais cela n’empêche en rien de créer un excellent jeu !
Jeu de pli avec un atout chiffre + couleur (comme Nokosu Dice), on joue ici en équipe où un membre connaît l’atout et l’autre devra le découvrir. Comme dans stitch fur stitch, on a donc de la déduction, mais ici ce n’est pas du tout le cœur du jeu, donc ça tourne et ça tourne même fort !
Le jeu est tendu, les joueurs se chambrent en permanence et c’est tout ce qu’on cherche !
Au final, ma plus belle découverte de ce salon, parce que celui-là, je l’ai découvert sur place.
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Cet Essen était fou ! Une organisation de la foire quasi militaire, mais avec 190 000 personnes, comment faire autrement. Et surtout, tout fonctionne, ça roule !
J’ai passé un excellent moment, quasiment que des découvertes qui m’ont plu, l’année 2024 s’annonce riche ! Et vu les sorties comme Kutna Hora, Nucleum ou Evenfall, on aura de quoi faire en attendant.
Le Festival Ludique International de Parthenay c’est ce festival qui s’étend sur une dizaine de jours dans un village des Deux-Sèvres, en Nouvelle Aquitaine. Cela fait tout de même 37 ans que ça dure, et on espère que ça va continuer tellement ce concept original fait du bien, et est nécessaire pour prendre le temps de jouer sur un festival sur plusieurs jours !
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Le FLIP de Kmylle Muzo
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Sixième édition du FLIP pour moi et c’est toujours avec autant de plaisir que je reviens à Parthenay pour ce festival qui est certainement mon préféré. Comme d’habitude, je n’ai pas eu le temps de faire le tiers du quart des jeux que j’avais prévus, mais ça laisse l’occasion de faire de belles découvertes fortuites.
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Côté nouveautés, j’ai pu jouer à Expéditions : Autour du monde chez Super Meeple, un jeu très accessible et opportuniste dans lequel vous devez être le premier à atteindre toutes vos destinations en essayant de ne pas faciliter le trajet de vos adversaires. Seul bémol : vous utilisez les trois mêmes lignes d’exploration. Interactif et roublard juste ce qu’il faut, plus vous êtes nombreux et meilleur il sera à mon avis.
Pas de stand Origames cette année mais j’ai quand-même pu mettre la main sur Écosystème : Forêt, un petit jeu malin de draft et de construction de tableau. Le jeu s’explique en quelques minutes, à chaque tour vous draftez une carte que vous ajoutez à votre tableau de 4 lignes par 5 colonnes, et vous marquez des points pour chaque type de carte en fonction des autres que vous avez dans votre tableau. L’objectif est de créer un écosystème cohérent tout en surveillant ses adversaires pour les majorités. Toutes les personnes à qui je l’ai fait essayer ont adoré, n’hésitez pas à y jeter un œil.
Enfin, Oasis : New Hope, un petit jeu de collection pas bien compliqué dans lequel vous devez atteindre l’oasis avant vos adversaires en récupérant des cartes et en les plaçant du 13 au 0 dans l’ordre. Quelques petites manières d’embêter ses adversaires en récupérant les cartes directement dans leur main plutôt que dans la pioche, des personnages à recruter pour corser le tout. Pas le jeu de l’année pour moi mais ça tourne bien.
Côté prototypes, découverte de Toutes voiles dehors ! de l’ami Thomas Planète, un jeu de pirates au magnifique matériel qui promet coups fourrés et grosse interactivité, financement participatif à venir l’an prochain normalement. J’ai aussi pu jouer à son Tunreg (nom provisoire) co-créé avec Luc Rémond, un jeu abstrait de course dans lequel vous devez être le premier à abreuver tous vos dromadaires en déplaçant les éléments du plateau à bon escient tout en bloquant vos adversaires. Encore une fois, le matériel est superbe et la mécanique fonctionne très bien.
Luc Rémond nous a aussi présenté Fruitoplay qui sortira chez Explor8, un jeu de plis style belote avec des retournements de situation à chaque manche. Je suis assez fan des jeux de plis et j’ai beaucoup aimé celui-ci, les possibilités tactiques sont beaucoup plus riches car on connaît à l’avance tous les plis qui vont être faits. En fin de manche, on multiplie les points de la famille de cartes qu’on a le plus par celle qu’on a le moins, il faut donc équilibrer ses plis et pas seulement les gagner ! Et enfin mon gros coup de cœur du festival, Village people, un jeu de draft de dés et de course aux points dans lequel vous devez être le premier à atteindre un certain nombre de points pour l’emporter. Pour cela, vous avancez sur des arbres technologiques selon le dé choisi et vous essayez de comboter au maximum. C’est très lisible, on comprend tout de suite comment ça fonctionne, il y a une petite sensation de roll and write à enchaîner les combos comme ça, bref, c’est ma came. Et quand on en parle encore une semaine après avec les copains qui l’ont essayé, c’est clairement bon signe ! Pour finir une petite partie de Sky team, son jeu pour deux qui sort chez Scorpion masqué cet automne et mon coup de cœur de Cannes, on s’est écrasés juste avant l’atterrissage mais je volais avec un noob qui faisait son baptême de l’air ^^.
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Le FLIP de Teaman
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Après l’Alchimie du Jeu de Toulouse et Paris Est Ludique, le FLIP me semblait être le festival de trop. Une semaine plus tard, Parthenay a réussi à soigner mon ochlophobie* naissante. Comme il s’étale sur toute la ville, avec des animations diverses et dispersées, on perd ce sentiment oppressant que l’on ressent inévitablement sur les autres festivals. Allez d’ailleurs, pour ceux qui n’ont jamais eu la chance d’en arpenter les rues, je vous emmène faire un tour.
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*Peur de la foule
Notre point de départ est la place des drapeaux, à l’ombre du Palais des Congrès. Vu du dessus, elle doit ressembler au camp d’une armée romaine en campagne. De larges allées qui traversent une forêt de barnums gris rehaussés aux couleurs du FLIP ou des éditeurs. Ici, on peut assister à des scènes qu’on retrouve dans n’importe quel festival. Sous les tentes créateurs, des auteurs en herbe expliquent avec fébrilité leurs prototypes à un public au visage impassible, le nez dans leur carnet, un badge pro autour du cou. Près des tables, un grand-père un peu perdu et ses petits-enfants croisent un groupe de passionnés au pas décidé, une liste de jeux à la main. Quatre personnes assisent autour d’une boite cherchent du regard un animateur qui pourrait les délivrer d’une fastidieuse lecture de règle.
Rien qu’ici on pourrait y rester plusieurs jours sans s’ennuyer tant il y a déjà des choses à voir. Découvrir les nouveautés des gros éditeurs, se laisser emporter par l’enthousiasme d’un nouvel acteur du monde ludique venu faire découvrir sa création, participer au trophée FLIP en notant les nominés, chercher la future pépite du monde ludique au milieu des protos présentés… Mais si on veut vraiment goûter au FLIP, il faut s’éloigner un peu.
Il faut déambuler dans les rues pour tomber ici sur un plateau de Bagh Chal (un jeu traditionnel népalais) posé sur une petite table, là sur une partie de Papattes (sorte de pétanque 2.0). Ou s’arrêter dans un local commercial réaménagé par Bombyx, Studio H ou encore Gigamic. Ou encore, accorder à la marmaille un peu de temps au village enfant très bien aménagé pour tous les âges. Ma petite de 2 ans ne s’y est jamais ennuyé.
Il faut savoir se perdre aussi dans des coins plus excentrés comme la Chapelle, ses expositions notamment celles du jeu Ricochet qui permet d’y jouer à même les murs ou le Village Environnement où on peut découvrir de drôle de choses comme un parcours de billes sur moquette ou un Turbulences surdimensionné, ce Pick & Delivery au matériel magnifique.
Pour connaître toute la spécificité du FLIP, il faut aussi laisser son grand de 7 ans partir à la chasse aux Whoopy. Ces petites peluches totalement inutiles que l’on gagne en réussissant les défis proposés par les animateurs. Bravo à eux d’ailleurs ! Malgré les cernes qui poussent, ils restent au taquet jusqu’au dernier jour pour nous faire passer un bon moment
Je vais arrêter là ce qui ressemble de plus en plus à un flyer de l’office du tourisme de Parthenay et vous parlez un peu de ce qui vous intéresse vraiment, vous, l’esthète ludique. Les jeux.
J’ai pu jouer à pas mal de choses cette année malgré la présence de ma progéniture et en ressortant mon carnet de notes (oui, j’ai carnet. Je suis un professionnel.) je m’aperçois que j’ai testé beaucoup de jeux estampillés Gigamic. Il faut dire qu’ils sont venus en force cette année avec un barnum, deux locaux en dur et la place Saunere rien que pour eux.
Je sais qu’il a ses détracteurs mais en ce qui me concerne j’apprécie toujours la patte de Vincent Dutrait. Et cette couv’, cette promesse de jouer dans un post-apo façon Planète des Singes m’a tout de suite attiré. Malheureusement, mon enthousiasme a vite été refroidi.
Florian Siriex a, semble-t-il, recyclé la mécanique de Zoo Run, un de ses jeux pour enfants. Il va falloir combiner nos cartes ensemble afin d’en tirer les meilleurs bénéfices en termes de ressources et de points de victoire. A chaque tour, on pourra acheter une nouvelle carte pour renforcer son deck et avancer sur la piste de score jusqu’aux 80 points salvateurs et la victoire finale. En action, le jeu se révèle décevant. La mécanique principale de demi-cartes à combiner n’est jamais utilisée de façon surprenante. La boucle de gameplay est terriblement répétitive : Chaque tour, on résout dans son coin toujours le même petit casse-tête pas bien difficile et pas bien passionnant. Le thème, lui, n’est qu’un joli écrin très superficiel.
Pour moi, After Us n’a pas tenu sa promesse ludique mais si vous souhaitez lire un avis plus détaillé et nuancé, je vous invite à lire le test de Kmylle, notre laborantine simiesque de choc !
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A La Folie
D’habitude je n’aime pas trop les jeux Bioviva. J’admire la démarche écologique mais je ne suis clairement pas la cible. Pourtant, j’ai bien aimé A La Folie. Un jeu à la Compatibility dans lequel il va falloir deviner comment les autres joueurs ont classé différentes activités sur une échelle qui va de “A la Folie” à “Pas du tout”. Le jeu a en plus le bon goût d’être un coopératif. Il s’épargne du coup un système de score que personne n’aurait utilisé de toute façon.
Un bon petit jeu “d’empathie” simple et plutôt bien pensé.
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Le Clan des Loups
Encore un Gigamic. Un jeu de conquête de territoire et de majorité où l’on joue une bande de loups. En gros, on va traverser le plateau pour recruter des loups solitaires, chasser, se faire des antres et faire pipi partout. C’est pas révolutionnaire mais plutôt sympa. L’interaction est forte puisqu’on peut voler des loups à son adversaire mais plutôt bien équilibré. Je n’ai jamais trouvé ça frustrant.
Un jeu à surveiller si on aime bien le genre.
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Cosy Casa
C’est fou comme les jeux nous amènent à faire des choses que l’on déteste faire dans la vraie vie. Dans Cosy Casa, on doit ranger divers objets, livres, jeux de société, trophées, chats (!) dans notre kallax. Il y a bien sûr des contraintes et des objectifs de pose qui vont gentillement faire appel à notre intellect pour marquer le plus de points de victoire possible. Rien d’innovant mais un petit jeu familial plutôt agréable. Etrangement, le seul aspect rébarbatif du jeu est de devoir mettre le bazar (la mise en place du plateau central, à faire en début et en milieu de partie) avant de pouvoir ranger.
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Evergreen
Hjalmar Hach, l’auteur d’Evergreen, semble un poil monomaniaque. Après, nous avoir proposé de faire pousser les arbres d’une forêt dans Photosynthesis (sorti chez Blue Orange) voilà qu’il nous propose de recommencer mais cette fois-ci à l’échelle d’une planète ! Certes Photosynthesis avait une esthétique plus marquante avec ses arbres en trois dimensions, mécaniquement, il ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable. Evergreen, lui, reste très beau et me semble bien plus abouti que son aîné. Par contre, il s’adresse à un public plus averti.
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Le Grand Prix de Belcastel
Je n’avais pas encore eu l’occasion de jouer à la version enfant des Charlatans de Belcastel. Maintenant que c’est fait, je comprends l’engouement qu’il a suscité. GPB est une merveilleuse initiation au bag building à partir de 6 ans. Une course très sympa avec quelques défauts. Le jeu est un peu long pour les plus jeunes et il arrive qu’on doive passer plusieurs tours d’affilée.
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Happy Bee
Un petit jeu de cartes très très malin de deux vétérans du monde ludique, Rambourg et Rivière. Il y a un système de majorité qui rappelle un peu, en termes de sensations, des jeux comme Crossing. Il faut essayer de deviner ce que vont jouer les autres joueurs pour ne pas se retrouver minoritaire ou, comble de la frustration, à égalité puisque dans ce cas personne ne gagne rien.
On ajoute à ça une mécanique qui remplace la pioche : A chaque tour, on récupère les cartes qu’on a joué au tour précédent et on passe le reste de notre main à notre voisin de gauche (façon 7 Wonders).
C’est intelligent, ça marche bien et très accessible. Un jeu de qualité qui se marie bien avec une bonne tasse de thé.
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Himiki
Himiki est un jeu abstrait, superbement édité, dans lequel on déplace des dés pour se retrouver sur la bonne face au bon moment. Malheureusement, je suis complètement hermétique à la logique de ce jeu. Non, pas qu’il soit mauvais. Ah moins que si. En fait, je n’en ai aucune idée. Tout ce que je peux vous dire c’est que j’ai joué à Himiki. Ma compétence ludique s’arrête là.
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Marrakech
Gigamic, encore, réédite le très bon Marrakech. A ne pas confondre avec le Feld qui avait remporté le Diamant d’or. Nous sommes ici sur un jeu pour enfant, une sorte de Monopoly modernisé dans lequel il va faire atterrir nos adversaires sur nos tapis sans tomber sur les leurs. Le jeu, qui jouait déjà la carte du swag avec ses tapis en tissus, reste fringant malgré son âge. Pour cette nouvelle édition, exit la couverture de Marie Cardouat que j’aime beaucoup mais dont le style ne correspondait pas vraiment au jeu. Le plateau a été refait et les tapis sont de retour avec de nouveau coloris.
Rien à faire, j’ai toujours une tendresse particulière pour les créations de Dominique Ehrhard (même si je ne sais jamais où mettre ses “h”). Essayez-le, au moins pour votre culture ludique.
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Morris le Dodo
Pourquoi ?
Blue Orange nous propose un jeu 3+ très joliment édité. Le matériel est chiadé, coloré et rigolo. Le jeu, lui, est sans aucun intérêt. Alors qu’il existe des alternatives de jeux pour cet âge dans lequel j’arrive à prendre du plaisir, pourquoi je prendrais mon temps et mon argent pour cette grosse boîte. Du coup, je me pose cette question : Pourquoi l’avoir édité ?
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J’emme
En termes de jeu de société, Lansay semble être resté dans les années 90. Le plateau, le matériel, tout a trente ans de retard. Dommage parce que le jeu, un abstrait rappelant un peu le Go avec de la pose de pions et de la prise par encadrement, est plutôt plaisant. Pas assez pour le rendre mémorable, malheureusement.
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Tsuro
Je me souviens de Tsuro. Je l’avais déjà croisé ce jeu, il a quinze ans. Sa boite, ses illustrations, son matériel, m’avait marqué mais pour une raison que ma mémoire a effacé je n’avais pas eu l’occasion d’y jouer. Erreur corrigée !
Le jeu de Tom McMurchie prend le principe du labyrinthe et l’inverse totalement. Ici, il ne faut pas déchiffrer le dédale mais le créer. Il ne faut pas en sortir mais tout faire pour y rester. Ce twist fait de Tsuro une sorte d’OVNI ludique. Plus important, ça marche ! Ce n’est pas vraiment un jeu d’ambiance mais il en possède beaucoup de caractéristiques. Ca se joue vite, nombreux (jusqu’à 8), sans se prendre la tête. Oui, c’est très hasardeux mais il y a des rebondissements et l’envie d’y revenir. Je ne demande rien d’autre.