Si vous lisez mes critiques, vous avez peut-être remarqué que je suis quelqu’un de curieux. Dans tous les sens du terme. C’est pour ça que la première chose qui me soit passé par la tête quand j’ai eu Hiroba entre les mains, c’est d’aller chercher le sens de ce mot japonais. Je vous le livre ici, histoire d’enrichir votre culture générale. Selon google, Hiroba signifie place (dans le sens “Hiroba de la concorde”). Un choix assez logique pour définir un jeu de placement.
Dire de Fabien, le rédacteur en chef au Labo des jeux, qu’il est une gentille personne serait un euphémisme. En fait, c’est une telle crème que je le soupçonne de s’être rasé les poils pour cacher son identité d’ex-bisounours. Il faudrait que je jette un œil à son ventre un de ces jours…
Si je vous dis ça, c’est parce qu’il est parfois difficile de dire non à ce genre de personne. Alors parfois, quand Fabien vient me voir l’œil larmoyant, avec un jeu que personne ne veut critiquer à la rédac’, il m’arrive de lui dire oui. Juste pour lui faire plaisir.
C’est ce qui s’est passé pour Hiroba. Le concept, un Sudoku compétitif de 2 à 4 joueurs, ne m’inspirait pas plus que ça mais cette fois j’ai bien fait de m’être laissé toucher par le pouvoir de l’amitié.
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Comme un poisson dans l’eau
Pour passer du casse-tête solitaire au jeu de société à plusieurs, les auteurs ont simplement ajouté une mécanique de majorité. “Simplement” c’est vite dit car, sur le papier, cette idée a tout l’air d’un traquenard. Il faut doser subtilement les mécaniques pour arriver à un résultat intéressant à jouer. Heureusement les auteurs d’Hiroba semblent être de bons alchimistes.
Ils ne se sont pas contentés de diviser le plateau de sudoku en zones à conquérir. Ils ont ajouté un autre objectif, les carpes. Pour gagner les zones, il faut avoir le plus de points. Pour les poissons, en avoir le moins. Du coup, en plus de devoir se bagarrer pour la conquête des zones, il faut toujours s’assurer qu’on ne perd pas une carpe que l’on convoitait. Il y a même des petites règles qui ajoutent de subtiles possibilités de blocages.
C’est pour cela que, sans tenir du miracle, Hiroba est loin de manquer d’intérêt.
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Positive attitude
J’ai pu lire dans pas mal de critiques que les parties d’Hiroba étaient calmes et relaxantes. Il doit entièrement cela au pouvoir évocateur de son thème, les jardins zen japonais. [Inclure ici 5 pages sur l’historique des jardins zen pompé sur wikipédia]. En vérité, il aurait été illustré de pirates ivres de richesses et de pillages que ça n’aurait pas été choquant mécaniquement parlant. Comme quoi, un thème, même dans un jeu abstrait, peut changer pas mal de choses.
En tout cas, ici ça marche. Le matériel, agréable à manipuler, et les illustrations douces réussissent sans trop en faire à instaurer cette ambiance sereine.
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Un galet dans la mare
Il ne faudrait pas pour autant s’attendre à un jeu facile. Hiroba nous impose régulièrement d’intenses réflexions sur les bons choix à faire et une concentration de tous les instants pour ne pas en oublier les contraintes de pose. C’est peut-être son seul défaut. On oublie vite les règles de base du sudoku (jamais le même nombre dans une ligne, une colonne ou un carré) et même en se surveillant soi et les autres, une erreur est vite arrivée. Ce qui, évidemment, fausserait totalement la partie.
Hiroba ne révolutionne pas les jeux abstraits, mais de la thématique aux mécaniques, en passant par le matériel et la taille de la boite, tout est très bien pensé. Le jeu est clair et intelligent mais aussi plus exigeant qu’il en a l’air. Son titre représente parfaitement le jeu. Ils ne sont pas allés chercher bien loin. Il n’empêche que c’est d’une simplicité élégante.
Les personnalités sont arrivées et elles sont quelque peu indisciplinées ! Vous incarnez alors une ou deux équipes de photographes qui devront réaliser le plus de clichés dans le temps imparti. Evidemment vous ne pourrez pas faire n’importe quelles photos, vous devrez suivre ce qui vous a été demandé, et plus vous avancerez dans le shooting photo et plus les célébrités nécessiteront une attention particulière pour pouvoir être prise en photo comme vous le souhaitez.
C’est un jeu imaginé par Pierrick et Renaud Libralesso, illustré par Loïc Billiau. Il est publié et distribué par Funnyfox Games (Dinner in Paris). Il est prévu pour 2 à 6 joueurs, à partir de 8 ans et pour une durée de 25 minutes.
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Le matériel :
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La boite en métal est juste une merveille. Elle contient 9 Tuiles Personnage recto-verso réalisées dans un carton épais et solide. On compte également 14 cartes Effet, 50 cartes Objectif Photo, 10 jetons Appareil Photo, 2 Pions, 1 plateau de Score et 1 sablier bicolore. La qualité est au rendez-vous, rien à redire.
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A quoi ça ressemble ?
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Comment on joue ?
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La mise en place est simple et rapide. Vous placez les 9 cartes Personnage au centre de la table de manière à former un carré de 3 par 3. Attention, les personnages doivent être positionnés de telle sorte que le cadre blanc soit visible. Placez ensuite le plateau score à côté et mettez les 2 pions sur la case 0 – pour une partie à 2 ou 3 joueurs, un des deux pions sert à compter les manches et est donc placé à l’endroit correspondant sur le plateau score. Les cartes Effet sont séparées en deux piles en fonction de leur couleur (bleue ou orange) puis mélangées. Les jetons Appareil Photo sont disposés en dessous du plateau Score. Enfin, il ne vous reste plus qu’à mettre à côté des cartes Personnage le sablier ainsi que les cartes Objectif Photo face cachée.
Il existe deux façons de jouer en fonction du nombre de joueurs. A 2 et 3 joueurs, vous jouez de manière coopérative. De 4 à 6 joueurs, on est sur un mode compétitif. Dans les deux cas, votre objectif est d’atteindre les 25 points, soit au terme des 5 manches, soit avant l’équipe adverse.
Que ce soit en coopératif ou en compétitif, les règles sont très similaires. En mode compétitif, les deux équipes s’affrontent et vont jouer chacune leur tour, quand l’une photographie l’autre contrôle et vérifie que les règles sont bien respectées. En cas d’erreur, elle a le plaisir de s’attribuer des points grâce au jeton Appareil Photo. Dans ce cas, on remercie avec notre plus beau sourire notre adversaire ^^ En mode coopératif, le déroulement du jeu est le même à l’exception de l’équipe-contrôle qui n’existe pas. On compte alors sur la bonne foi des joueurs pour signaler une éventuelle erreur d’un des membres de l’équipe. L’équipe Photographe a donc 1 minute 30 pour réaliser le maximum de clichés Objectifs Photo. Les joueurs de l’équipe vont alors jouer à tour de rôle dans le sens horaire. Ils peuvent effectuer 1 de ces 2 actions :
Permuter des Personnages : soit deux personnages adjacents, soit deux copines.
Crier « Photo ! » pour valider un Objectif Photo et en révéler un nouveau
Voilà, rien de plus simple, vous savez jouer !
Il est possible d’ajuster le niveau de difficulté grâce aux cartes Effet. Ainsi, vous pouvez en révéler à différents moments de la partie. Pour les premières parties, les auteurs conseillent de piocher une carte Effet bleue lorsque l’équipe a atteint les 5 points puis une carte Effet orange une fois les 15 points obtenus. Les effets de ces cartes doivent être appliqués par l’équipe qui l’a piochée lors des prochaines manche Photographe. Chaque Personnage nécessite alors des conditions particulières pour pouvoir être déplacé et évidemment elles se cumulent toutes…
Lorsqu’une équipe atteint 25 points, elle déclenche la fin de partie. Les deux équipes doivent avoir toutefois le même nombre de manches, et il est parfois nécessaire de réaliser une manche supplémentaire.
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VERDICT
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Photoshoot est un party-game original et très amusant. La simplicité des règles est un gros atout. 5 minutes pas plus pour installer et expliquer les règles. Aucun risque de perdre les gens lors de l’explication de celles-ci. L’immersion est très bonne et la thématique présente. J’aime beaucoup la direction artistique mais ça reste très personnel. Avec les cartes Effet, la dimension ludique est encore plus marquée au travers des actions que vous aurez à faire avant de déplacer une Célébrité. Le risque, se déconcentrer ou au contraire être trop concentré sur les cartes Personnage et oublier les cartes Effet. Les deux modes sont très agréables, même si j’ai une préférence pour le mode compétitif, soit de 4 à 6 joueurs. La difficulté de base est relativement facile, notamment si vous avez l’habitude de jouer. Heureusement, vous pourrez remettre du challenge en augmentant le niveau de difficulté.
En somme, un excellent jeu d’ambiance pour tous les amateurs de jeu.
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Dans Dinner in Paris, revivez le Paris d’autrefois avec ses terrasses et ses cafés. Vous serez plongé dans le monde de la restauration et de sa richesse à la Française. A vous de vous approprier les meilleurs emplacements sur la nouvelle place piétonne dans l’un des plus beaux quartiers parisiens. Une friterie, une pizzeria, un bar à vin et pourquoi ne pas rêver d’un restaurant gastronomique. Vous aurez le choix d’ouvrir les restaurants qui vous tiennent à cœur ! Dans cette ambiance enivrante, il ne faudra toutefois pas oublier l’objectif premier, avoir la plus grande renommée !
C’est un jeu de The Trolls, joliment illustré par Alain Boyer et édité par Funnyfox Games. C’est un jeu prévu pour 2 à 4 joueurs, à partir de 8 ans et pour des parties de 40 à 60 minutes.
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Le matériel :
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Le matériel est d’une très belle qualité. Vous connaissez mon amour pour les pièces en bois et si là ce n’est pas le cas, les jetons sont réalisés dans un carton épais et les bâtiments sont en plastique ! Si vous êtes amateur de peinture, vous allez vous régaler car vous aurez ainsi la possibilité de customiser les bâtiments à votre guise et selon votre envie.
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A quoi ça ressemble ?
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Comment on joue ?
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Il faut savoir qu’avant de jouer votre première partie, vous aurez une première étape de préparation des bâtiments qui vous prendra un petit quart d’heure. Vous devrez assembler le toit au reste du bâtiment à la manière de Lego, ainsi que coller environ une cinquantaine d’autocollants.
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Passons maintenant à la mise en place. Elle est malheureusement un peu longue et fastidieuse. C’est peut-être un des seuls reproches que je pourrais faire à ce jeu. En effet, à chaque début de partie, vous devrez positionner le plateau principal au centre de la table ; ça, ça va, c’est plutôt rapide ^^ Les cartes Ressource, Objectif, Pigeon et Majorité sont mélangées et placées sur les emplacements dédiés du plateau principal.
Là encore, pas de souci. J’arrive au point problématique.
Chaque joueur va devoir mettre les 18 tuiles Propriété en plus des 52 tuiles Terrasses de sa couleur sur son plateau individuel. J’aurais aimé un système de couvercle qui permette de maintenir le tout en place, surtout que le plateau double layer est très bien fait. Ainsi, il aurait suffi de prendre son plateau avec tous les éléments déjà en place et prêt à jouer. Ensuite chaque joueur prend également un cube translucide jaune et un blanc ; ils représenteront vos revenus. Pour finir, vous piochez 4 cartes Ressource et 2 cartes Objectif dont une sera mise en commun sur l’emplacement du plateau principal.
Votre seule mission : être le meilleur restaurant de la nouvelle place de Paris.
Pour parvenir à vos fins, il faudra ouvrir des restaurants et construire des terrasses, mais pas n’importe où ! Certains emplacements seront plus stratégiques que d’autres et la concurrence sera rude…
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Voyons à présent comment on joue. Pour rester dans le thème, la dernière personne à avoir mangé au restaurant devient le premier joueur – bon en période de confinement c’est plus délicat je vous l’accorde ! Les règles sont très simples.
A chaque tour vous faites 2 actions :
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1/ Piocher une carte Ressource dans la rivière de cartes face visible ou dans la pioche face cachée. Vous aurez le choix entre des ingrédients ou des pièces. Attention à ne pas dépasser les 7 cartes à la fin de votre tour – je dis bien tour et pas action, ce qui veut dire que temporairement vous pouvez aller au-delà de cette limite.
2/ Pour la seconde action, vous ferez 2 actions parmi les 4 suivantes :
Piocher une seconde carte Ressource
Ouvrir un restaurant : chaque restaurant demande des ingrédients bien spécifiques. Défaussez-les pour ouvrir le restaurant désiré et le placer autour de la place sur la ligne de construction. C’est grâce au restaurant que vous augmentez votre revenu permanent.
Construire des terrasses : construisez autant de terrasses que vous le pouvez ! Eh oui, seul l’argent vous limitera. En fonction du type de restaurant, le coût des terrasses est différent mais ce n’est pas tout. Plus vous achetez des terrasses de la même réserve, plus elles couteront cher. Construire des terrasses va vous permettre de gagner des points de victoire en fin de partie mais aussi d’augmenter vos revenus permanents. Libre à vous de les placer devant le ou les restaurant(s) concerné(s), en suivant quelques règles de pose. Si vous avez recouvert une case Pigeon, vous pourrez alors piochez une carte Pigeon qui vous donne un bonus à utiliser immédiatement ou lors d’un prochain tour.
Réaliser un objectif personnel ou en commun : une fois un objectif personnel réalisé, la carte est posée face visible devant vous. Si c’était un objectif en commun, vous prenez la carte mais celle-ci n’est pas remplacée. Vous en piochez un nouveau et décidez ensuite soit de le garder dans la main, soit de le mettre en commun. Evidemment, en fin de partie, il faudra bien réfléchir car chaque objectif non rempli vous fera perdre des points de victoire.
Il est tout à fait possible de réaliser 2 fois la même action, sauf construire des terrasses qui ne peut être réalisée qu’une seule fois par tour.
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La fin de partie se déclenche si un des joueurs a posé le nombre de terrasses requises (dépendant du nombre de joueurs) OU si un joueur a posé toutes les tuiles Terrasses de 2 catégories de restaurant OU si on ne peut plus poser des restaurants ou de terrasses sur le plateau. Dans ce cas, vous finissez le tour de jeu et le décompte de point peut commencer ! Pour savoir qui remportera le plus beau palmarès, vous regardez les points de victoire des restaurants ouverts et des terrasses construites, les majorités ainsi que les objectifs remplis. Celui qui a le plus de points a l’honneur de rester sur cette si prestigieuse place parisienne.
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VERDICT
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Pour commencer, j’ai été agréablement surprise par la qualité du matériel. La possibilité, pour ceux qui le souhaitent, de peindre les bâtiments est une très bonne chose et rend le jeu encore plus beau. Certes la beauté ne fait pas tout, mais là cela contribue encore un peu plus à l’immersion dans le jeu.
Les règles sont simples et bien écrites, permettant une fluidité dans le jeu dès la première partie. Je regrette juste une mise en place un peu longue – les amateurs d’impression 3D devraient se régaler pour solutionner ce problème. Surement que pour beaucoup d’entre vous cela n’aura pas autant d’importance, mais en ce qui me concerne, c’est un petit frein pour sortir le jeu alors que c’est un jeu que j’aime particulièrement. Après ce point négatif, passons maintenant à ce qui fait de ce jeu une réussite. Tout d’abord, le thème. Je dois dire que l’on s’y croirait presque, notamment avec le placement des terrasses. Autre point positif, l’interaction qui est très présente même à 2 joueurs grâce au plateau adapté pour chacune des configurations. Chacun des joueurs va chercher les meilleurs emplacements et la concurrence sera rude. Les premiers arrivés seront les premiers servis ! Gardez toujours un œil ouvert sur vos voisins pour ne pas vous faire surprendre. Les divers objectifs offrent une bonne rejouabilité. Le hasard est évidemment présent dans le tirage des cartes et il faudra s’adapter à cela.
En somme, c’est un très bon jeu familial, amenant de très belle manière l’interaction entre joueurs. S’il est encore plus agréable à 3 ou 4 joueurs, la configuration à 2 joueurs n’est pour autant pas en reste. Un excellent jeu pour amorcer en douceur les jeux un peu plus complexes ! Tous en terrasse…
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