Et s’il n’en restait qu’un ? Le jeu de 2022

Et s’il n’en restait qu’un ? Le jeu de 2022

La fin de l’année approchant, c’est l’heure des traditionnels bilans ludiques, des tops de l’année, et des listes de Noël. Comme la précédente, cette année ludique aura vu beaucoup de sorties défiler dans nos boutiques. Certains, voire beaucoup, n’y seront pas restés bien longtemps. Et ceux qui restent sont-ils pour autant les meilleurs jeux ? On débattra une autre fois de savoir si un succès commercial est lié à un succès critique, et on va plutôt prendre le problème à l’envers :

Si les coups de cœur ludiques sont aussi nombreux, est-ce à dire que 2022 fut une superbe année ludique qui aura vu éclore tant de jeux qui marqueront l’histoire ludique ?

La réponse est non.

On va plutôt faire preuve de décence et se limiter. Après tout, combien de jeux vous ont véritablement conquis cette année ? Combien vous ont semblés si évidents. Combien vous ont surpris, ou apporté quelque chose ? Combien ont incarné ce plaisir ludique à son paroxysme, et pas simplement fait passer une bonne soirée entre amis ?

Ou mieux, et s’il n’en restait qu’un ? Alors voici les choix de vos laborantins !

Sommaire :

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Pour Fabien :

Ultimate Railroads

Je parlais de décence un peu plus haut, malheureusement je choisis une boite pleine de carton vendue 80€ … Je ne saurai malgré tout passer sous silence la réédition d’un de mes jeux préférés, et qui était difficilement trouvable. Signe aussi que cette année, je n’ai pas une « nouveauté » du cru 2022 qui m’a conquis au point d’entrer dans ma ludothèque pour ne plus jamais en sortir (ne jamais dire jamais). C’est donc dans les vieux pots qu’on fait les meilleures recettes, et en voici un nouvel exemple. De nombreux éditeurs rethématisent à tout va (Mombasa devenu Skymines, Gueules Noires devenu Coal Baron, Puerto Rico passé à la moulinette, et bien d’autres), et ont bien senti l’intérêt financier de ce genre d’opérations. Concernant Russian, la big box regroupe ce qui existait déjà (Russian, German, American, et les mini extensions), et ajoute une nouvelle extension Asie. Qui est d’ailleurs la seule que je n’ai pas encore essayée, c’est vous dire le contenu de cette boîte ^^ Très honnêtement, Russian est largement suffisant, et je ne boude pas non plus mon plaisir avec German.

Quand on parle de plaisir de jeu, Russian incarne cela pour moi et je remercie mon ami Davous de me l’avoir fait découvrir. Je ne refuse jamais une partie de ce jeu que j’adore. Tout y est pour moi, de la réflexion, de la stratégie, de l’interaction indirecte avec vos adversaires. Chaque partie est intense et je prends toujours autant de plaisir à y jouer, et à regarder jouer les adversaires.

Bref Russian est dans ma ludothèque depuis fort longtemps, je n’ai pas racheté cette big box puisque je n’ai que l’extension Asie qui me manque, mais je suis ravi qu’il soit à nouveau disponible à la vente, que les prix de vente en occasion des 1ères éditions vont donc devenir cohérents, et que de nouveaux joueurs vont pouvoir mettre la main dessus et j’espère ressentir ce plaisir de jeu avec cet objet ludique culte à mettre entre (presque) toutes les mains !

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les anciennes boites

Disponible ici :

Prix constaté : 80€

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Pour Thibault :

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Coffee Traders

J’ai retrouvé avec Coffee Traders la délicieuse odeur du neurone qui part en combustion spontanée, le goût acre de la poussière d’émail à force de grincer des dents. Deux phases de planification différentes, un calcul de la production de café et de sa distribution à s’arracher les cheveux par poignées, il faut un thème solide pour donner l’envie de s’accrocher malgré tout.

Et moi ça me parle, la plantation de café en Colombie, le soleil écrasant, je visualise la sueur qui perle sur le front des cultivateurs, le braiement de Pedro l’Âne, ou le camion défoncé qui cahote sur les pistes poussiéreuses. J’ai aimé également cette mécanique où tu construis pour l’ensemble des joueurs, où tu ne récoltes pas forcément dans les plantations que tu as développées. Il faut alors penser différemment, voir la situation dans sa globalité, ne surtout pas faire l’erreur de rester dans son coin. Et n’allez pas y chercher de l’altruisme ou autre sentiment mièvre, le jeu est tendu et les places sont chères.

Après, les mécaniques sont solides, mais le temps d’explication s’en ressent. Il y a de la tension, mais il vaut mieux pour cela y jouer à 4 ou 5. L’effort de réflexion est délicieux, sauf quand il faut se coltiner l’étape fastidieuse de calcul des quantités de café reçues par chaque joueur. Bref, le jeu n’est pas parfait, mais je le range avec plaisir dans ma catégorie de broyeurs de cerveau, avec Feudum, Spirit Island, et les Lacerda.

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Pour Jérémie Mc. Grath.

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Memoria Bluff

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Résumer l’année à un seul jeu n’est pas une chose aisée.

Quelques perles ont su se démarquer et Attirer Non seulement ma curiosité, mais aussi séduire mon cœur CAR, Non seulement je les ai aimés, mais j’ai aimé REVIVre encore et encore des expériences ludiques à leur côté.

J’ai eu quelques Perles Adorées et faire un choix sur un seul jeu sans en citer d’autres et basculer de l’autre côté de la frontière du top (la fameuse Border, comme on dit aux States) est compliqué !

En parlant des Etats Unis, si je ne veux pas finir comme les célèbres desperados qui ont défrayé la chronique et dont Clyde Gainsbourg a retracé un pan de vie avec Bonnie Bardot, je vous dévoile mon coup de cœur de l’année, du moins, le jeu qui m’a le plus donné envie d’être mis en valeur pour son originalité !

Il s’agit de : Memoria Bluff.

Un jeu qui utilise un thème peu exploité, qui permet de passer de supers moments et d’apprendre à découvrir les autres avec qui nous jouons, de vérifier si nous les connaissons vraiment et de voir si on est capable de berner les autres ou pas en utilisant notre mémoire.

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Le jeu vient de terminer son financement participatif et n’est pas encore disponible en boutique. L’on vous indiquera dès que ça sera le cas !

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Pour Romain B.

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Coffee Traders

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Mon jeu de 2022. C’est impossible. Un seul jeu coup de cœur en 2022, un seul !

Et la règle arbitraire ne peut être contournée en parlant de 2 ou 3 jeux succinctement. Non, un seul.

Alors j’ai refait mon année ludique dans ma tête, mes échanges et mes photos de parties. De là, 3 titres sont sortis, c’est déjà une belle perf de se « limiter » à 3, mais non ça reste un seul.

J’avais un jeu pour l’ambiance, un familial et un expert, alors vous me connaissez : j’ai pris l’expert !

En 2022, mon jeu de l l’année n’est pas de cette année (ce teasing à rallonge…) mais la VF débarque là, dans quelques semaines, le 23 décembre donc ça reste du 2022, chez Super Meeple (Vous l’avez ?) et c’est… Coffee Traders !

Un jeu de 2021 dont la VF arrive avec du retard certes, mais pour un tel jeu, attendre n’est pas un souci en comparaison de ce qui vous attend sur la table.

Coffee traders c’est un jeu qui prend de la place sur la table, en temps de jeu et dans une ludothèque, vu qu’il éclipse un peu le reste par le plaisir qu’il apporte.

Pour un pitch rapide, le jeu vous ramène dans les années 70 en tant que négociants belges de café avec pour but d’aider des communautés à développer leurs champs de café à travers le monde dans le but d’en faire du commerce équitable pour remplir des contrats ou livrer des coffee shop à Anvers.

Je ne vous le cache pas, les auteurs l’ont dit sur BGG, le thème premier du jeu était le commerce de drogue et franchement jouer les Pablo Escobar plutôt que Jacques Vabre ça me bottait carrément plus. Il en reste que le jeu est plaisant, fort joli et avec un gameplay de dingue.

Le gameplay se résume sur votre plateau joueur : 6 phases à chaque manche, résumées sur votre plateau et après la première vous saurez jouer sans encombre il suffit de suivre 😜

Savoir jouer et réussir sa partie étant deux concepts fort éloignés, jetons un œil à ce que nous propose le jeu :

  • Vous commencerez par aider à la création de plantations dans 5 zones géographiques. Être présent permet de produire plus de café et permet de scorer en fin de partie selon des majorités.
  • Vous pourrez également placer des travailleurs locaux dans les champs pour les récoltes futures.
  • Ensuite c’est à vos ouvriers de se mettre au boulot. Soit en tant que négociant pour récupérer une part de la production, soit en tant que constructeur pour bâtir des infrastructures de stockage ou d’amélioration des zones.
  • Vient ensuite la récolte répartie entre les négociants présents.
  • Puis les livraisons de commandes ou de coffee shops.

Avec ce bref résumé, vous voyez qu’il y a de quoi faire avec 2 grandes phases principales (champs/ ouvriers et placements de vos meeples) avec de nombreuses subtilités de gameplay qui rendent le jeu si plaisant.

La notion de piggyback par exemple m’a énormément plu. On reste actif pendant les actions des autres, un joueur choisissant par exemple de placer un négociant et chaque joueur ensuite va pouvoir choisir de suivre ou non son action et de se placer également dans la même région.

Le jeu propose des finesses, des nouveautés et de la fraicheur de gameplay sur de nombreux points.

Coffee traders c’est de l’expert… expert. Comptez 3h30 à 5 joueurs car, oui, il peut se jouer à 5 et à 5 c’est la meilleure configuration ! C’est assez rare pour être noté. Le jeu est pour moi un 3 à 5 joueurs même si un automa permet de jouer à deux. En tout cas à 3, 4 ou 5 ça tourne comme une horloge avec des tensions de gameplay différentes selon le nombre de joueurs. Les choix sont toujours intéressants, le jeu prenant et l’on ne voit pas le temps passer.

Allez un gros bémol : le tarif. Et oui 120€ c’est un budget mais pour ce que l’on trouve dans le gameplay et dans la boite, ça me parait amplement justifié et on pourrait PRESQUE parler d’un prix normal avec les hausses que l’on voit en ce moment.

A ce tarif, il devient comparable à un Lacerda, mais contrairement aux jeux de maître Vital, j’ai sorti Coffee Traders plus de 12 fois sur les 10 derniers mois.

C’est aussi ce qui m’a fait choisir ce jeu en coup de cœur 2022 et, je peux vous l’assurer, ce ne sera pas que sur 2022 qu’il se placera dans mes jeux favoris.

Il a su arriver dans mon petit cœur avec Akropolis qui pourtant en familial fait tellement bien le boulot et Long Shot the Dice Game qui n’a pas son pareil pour mettre l’ambiance PMU en folie autour de la table (Bah oui, je devais vous donner les deux autres).

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Pour Teaman :

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Dune – extension Avènement d’Ix

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Dire quel fut le jeu le plus marquant de 2022 est, pour moi, un exercice difficile. J’ai une mémoire de poisson rouge et je ne note rien. Ça devrait faire partie d’ailleurs de mes bonnes résolutions de cette année. Devenir un éléphant et m’acheter un carnet.

Finalement, l’objet ludique sur lequel j’ai jeté mon dévolu n’est même pas un jeu proprement dit. C’est l’excellent Avènement d’Ix, la première extension du non moins excellent Dune Imperium. J’avais déjà une trentaine de parties à mon actif et cet ajout a complètement relancé mon intérêt pour ce jeu. Ma relation avec Dune Imperium ressemblait de plus en plus aux disputes avec ma femme. Une routine dans laquelle je ne gagnais pas souvent. En changeant seulement une petite partie du plateau originel, l’avènement d’Ix réussit à bouleverser complètement mes habitudes. La relation Eau/Épice/Solari est totalement repensée, l’aspect militaire redynamisé et les possibilités tactiques et stratégiques renouvelées et enrichies. Mon taux de victoire ne va pas forcément s’en trouver modifié mais au moins ça rompt totalement la monotonie. Et ça, dans un couple, c’est important.

Il faut dire que Dune Imperium avait un côté cancre brillant. Des fulgurances géniales, un petit côté entier et insolent mais aussi un côté brouillon. Ses règles n’étaient pas toujours très claires et ses mécaniques parfois brutes de décoffrage ont rebuté certains joueurs. L’extension d’Ix affine tout ça avec beaucoup de sérieux et, chose assez rare pour être signalée, pourrait même en réconcilier certains avec l’expérience qu’il propose.

L’Avènement d’Ix est maintenant à la deuxième place de mon panthéon des meilleures extensions jamais sorties pour un jeu de société. S’il n’est pas arrivé à détrôner Orléans Invasion, vous imaginez bien que j’attends beaucoup de la prochaine extension titrée Immortalité. L’attente ne sera pas longue puisqu’elle est annoncée en français pour février.

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Disponible ici :

Prix constaté : 36€

Test : Cubitos

Test : Cubitos

Critique rédigée à l’aide d’un exemplaire envoyé par l’éditeur.

Un jeu vous proposant une course dans un univers cubique (certains y verront une inspiration à la Minecraft), où via une mécanique de stop-ou-encore, vous pousserez votre chance en lançant des dés afin d’obtenir le plus de résultats favorables.

Un sentiment de déjà-vu ? Vous n’avez pas tort, et on va voir pourquoi.

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L’œuf ou la poule

Même avant d’avoir lu le livret de règles, rien qu’en lisant le dos de la boite, je me suis dit que ce jeu avait un sacré air des Charlatans de Belcastel. Le jeu de Wolfgang Warsch est un des jeux que j’apprécie beaucoup pour son côté fun et abordable, et du fait qu’il sublime cette mécanique du stop-ou-encore. Pour rappel ou pour ceux qui ne connaissent pas, les joueurs piochent en simultané des jetons dans un sac et les posent dans leur chaudron respectif. Si vous posez des jetons blancs et que leur valeur cumulée est de 7 ou + le chaudron explose et vous n’aurez pas toutes les actions et bonus disponibles en fin de tour. Ça n’a rien de complexe et pourtant le fonctionnement de cette mécanique de jeu jouée en simultanée est parfait. Tout le monde se guette du coin de l’œil, attendant l’explosion du chaudron d’à côté, tout en poussant sa chance en continuant de piocher pour son propre chaudron. Un vrai plaisir.

Après quelques recherches, j’ai vu que Cubitos était aussi fortement inspiré, ou comparé, à Quarriors, ou la Quête d’El Dorado que je ne connais pas.

Je me concentre sur les Charlatans du coup, et je ne peux arrêter de me poser cette question de l’inspiration des auteurs en créant leurs jeux. John D. Clair est aussi l’auteur de Mystic Vale, Ecos, Dead Reckoning et Space Base. Cubitos est sorti en 2021 mais comme tous les jeux, nécessite entre 1dé6 mois et 1dé6 années de création et développement. Les Charlatans sont sortis en 2018.

Les similitudes entre les 2 sont trèèèèès nombreuses. Remplacez les jetons des Charlatans par des dés à Cubitos, et à part un plateau symbolisant un circuit contre un chaudron de magicien, et vous avez le même jeu.

J’avoue que cela me gêne d’avoir autant de proximité entre les 2 jeux, et je m’étonne même que Cubitos qui est sorti après n’ait pas été développé en réaction à la sortie de Charlatans pour ne pas le modifier un tant soit peu. Les 2 semblent tellement en confrontation au moment d’un achat qu’à part si vous préférez les dés aux jetons, ou inversement, vous aurez du mal à faire un choix.

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Dés à gogo

Vous aurez donc à lancer des dés à votre tour en espérant obtenir les symboles qui vous feront avancer le plus vite possible sur le circuit, et gagner des bonus et des ressources vous permettant d’acheter d’autres dés plus forts au fur et à mesure de la partie. Chacun part avec le même pool de dés de départ, sans pouvoirs spécifiques, et vous pourrez l’améliorer durant la partie avec les différents dés et leur pouvoir associé à disposition. C’est là où la différence se fait entre les joueurs, avec certains privilégiant tel ou tel type de dés. Avancer plus vite dès le début, gagner plus de ressources permettant d’acheter plus vite les dés les plus chers. Toutes les stratégies seront possibles, mais vous aurez bien compris qu’il faudra tout de même les lancer ces dés, et espérer avoir les bonnes faces.

Car si au cours d’un lancer, tous vos dés indiquent une face vide, c’est le drame et la frustration. Vous avez poussé trop loin votre chance, et il vous faudra regarder les autres avancer ce tour-ci. Cela peut aussi vous arriver plusieurs tours de suite ou durant la partie si vous êtes un peu poissard, ou si vous ne vous contentez pas d’un lancer, et si vous relancez sans cesse. À vous de voir !

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Alors l’œuf ou la poule ?

J’ai une préférence pour les Charlatans de Belcastel que je trouve plus élégant. Si vous avez déjà ce jeu, à moins d’adorer le stop-ou-encore et/ou les dés, je ne vois pas ce que Cubitos apportera à votre ludothèque. Si vous n’en avez aucun, posez-vous la question si vous préférez lancer des dés, ou piocher des jetons dans un sac, si vous préférez faire une course autour d’un circuit, ou si vous préférez concocter une mixture prête à exploser. Enfin si vous préférez les couleurs flashy à l’américaine, ou le sobre et parfois pas très beau design à l’allemande. Et ça compte aussi, il y a généralement 10€ de différence entre les 2, à l’avantage des Charlatans.

Test : Vivarium

Test : Vivarium

Critique rédigée à l’aide d’un exemplaire envoyé par l’éditeur.

Voilà un jeu bien malin et agréable, mais qui je pense aura du mal à sortir de la masse. On ne cesse de vous parler des trop nombreuses sorties de jeux, et surtout de jeux que l’on range dans cette catégorie des « OK Games ». Ce ne sont pas de mauvais jeux, mais rien ne les fera sortir du lot et ils ne passeront pas à la postérité ludique. C’est pas forcément grave, sauf si tous les jeux sont dans cette catégorie. Il faut bien dire que ces derniers temps, j’ai du mal à identifier des jeux qui rentreront dans ma ludothèque à coup sûr, et qui ont le potentiel pour y rester longtemps. Et même s’il est aussi important de remettre en question ces jeux plusieurs années après, je me dis quand même que beaucoup de jeux auxquels je joue ne l’ont pas ce potentiel.

Et bien il y a tout de même un entre deux qui nous fait tous mentir, c’est que certains OK Games sont quand même plus que ça, même s’ils n’en deviennent pas des indispensables et des jeux à ériger au panthéon ludique.

Tout ça pour ça vous allez me dire, oui mais pas que. Parce que je trouve important de souligner Vivarium tout de même, même s’il ne réinvente pas la roue. Il ne rentre donc pas dans ma ludothèque mais il aurait pu y rester un peu, et c’est déjà pas mal !

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Pokemon, attrapez-les tous

Difficile de ne pas y voir une légère inspiration puisque le bestiaire de Vivarium vous propose des créatures de type différents, et de couleurs différentes. Les illustrations très réussies (pour la plupart) sont moins enfantines que Pokemon et c’est tant mieux. L’idée sera donc de collectionner des créatures, pour les faire fonctionner avec les cartes de scoring que vous aurez. Prenez les bonnes cartes qui marchent avec les types de créatures ou d’équipements que vous avez, et optimisez votre collection. Cela passe par une méthode de sélection originale avec 2 dominos avec lesquels vous combinerez 2 chiffres pour définir la colonne et la ligne de la carte que vous récupérez. C’est sympa et malin mais je n’ai pas ressenti assez de contrainte à ce niveau-là puisque défausser 1 gemme vous permettra d’augmenter ou réduire la valeur d’un chiffre d’un des dominos.

Après, on est sur du familial. C’est donc plutôt vers la configuration 3 et 4 joueurs que la tension se fera ressentir, puisque les rivières de cartes ne sont remplacées qu’en fin de chaque manche.  2 joueurs, pas mal de cartes disponibles donc vous êtes plutôt tranquilles, à 3 ou 4 faudra vous lever tôt et pas regarder les autres jouer.

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Rapport poids-puissance en mécanique auto, poids-durée en mécanique jeu de société

Vivarium me semble très bien équilibré à ce niveau-là, et ça mérite d’être souligné. Souvent, un jeu va tirer en longueur à tel point qu’on a le sentiment de répéter les actions, sans sentir de montée en puissance, ou de fin de partie s’accélérer. J’ai eu le cas avec Age of Champagne récemment. C’est loin d’être mauvais, mais aux 2/3 de la partie, on regarde un peu sa montre. Parfois aussi, la fin de partie est trop abrupte et on est bien trop frustré. Ça fait même partie du jeu par moments.

Dans le jeu qui nous occupe aujourd’hui, je trouve cela très bien construit. Je n’ai pas eu ce sentiment de partie trop longue ou trop courte, et surtout, pour un jeu pas complexe mais intéressant dans sa mécanique de collection et de scoring, c’est la durée parfaite. Pas le temps de s’ennuyer non plus. À votre tour, vous ne prendrez qu’1 carte (sauf action de quelques cartes) donc ça s’enchaîne bien, si votre adversaire met 10 minutes à jouer, changez plutôt de joueur, le jeu n’y est pour rien.

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Studio H

Je me concentre souvent sur le jeu et plutôt l’auteur que l’éditeur, mais dans le cas précis, je n’ai joué à aucun des 6 jeux de Frédéric Vuagnat, et le travail d’édition est comme souvent avec Studio H très qualitatif et mérite d’être souligné. Un bon jeu n’est pas forcément un jeu beau, mais on ne va pas bouder son plaisir quand les illustrations et le matériel sont de bonne qualité. A part des dominos qui je pense vont peut-être se salir au fur et à mesure des parties, et qui sont dispensables au final, le matériel proposé est superbement illustré par Satoshi Matsuura. Vous avez peut-être aperçu ses œuvres dans Hidden Leaders récemment, ou encore Almost Innocent. C’est personnel et on peut ne pas aimer, mais moi j’ai adoré le travail d’édition et d’illustration de ce jeu. J’attends toujours de voir l’apport au monde du jeu d’un éditeur avec Hachette derrière, et hormis Oriflamme et son As d’Or, j’ai du mal à identifier un jeu Studio H indispensable à une ludothèque. Espérons que cela viendra !

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Alors ça dit quoi ?

On est donc sur un jeu proposant des mécaniques classiques (collection de cartes sur des formes et/ ou couleurs, optimisation avec cartes de scoring en fin de partie). Ce qui me fait vous en parler en bien aujourd’hui, c’est que même si on a déjà vu ça ailleurs, Vivarium est à conseiller pour de l’intermédiaire bien ficelé, bien édité, et bien proportionné. Après vous l’avoir vendu comme un rôti, vous aurez bien compris que je vous le conseille si 30 minutes de jeu est la durée idéale pour un jeu à 3 ou 4, sans trop se casser la tête, mais en essayant tout de même d’optimiser son jeu. On ne va pas se mentir, je doute qu’il fasse date dans l’histoire du jeu de société (je prends pas trop de risques en même temps).

Test : Colorado

Test : Colorado

Alors pied tendre tu te sens chanceux ? Le monde ludique se divise en deux catégories : ceux qui demandent une carte et ceux qui la donnent, toi tu la donnes.  Alors passe-moi le 2 bleu ! Tu l’as pas ?

Les Dieux ne sont pas avec nous et ils détestent les corniauds dans ton genre tu sais…

Colorado, c’est le nouveau jeu de Joachim Thôme que l’on connaît pour Wild Space ou le récent Les Tribus du Vent. Pour Colorado, c’est Sylex à l’édition pour ce jeu de call and write. De quoi ? De call and write, soit un jeu à mi-chemin entre  le 7 familles et un Next Station London ; oui ça paraît étrange et pourtant ça fonctionne !

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Avant de discuter mécaniques, jetons un œil au matériel avec 4 plateaux effaçables pour les joueurs et un plateau central lui aussi effaçable. Les plateaux sont chargés visuellement et, à la mise en place, je me demandais ce qui m’attendait dans ce jeu. Au final, pas d’inquiétude, le jeu est clair une fois les règles lues.

Pour accompagner ces plateaux, des cartes de 6 couleurs offrant 3 paires d’actions. Et on notera que, pour les joueurs qui aiment sleever leurs cartes, la boite dispose d’onglets permettant de les caler, malin !

La diligence est donc fournie et agréable, mais qu’en est-il du voyage ? Est-ce que l’on verra des indiens et des hors la loi dans le Colorado ?

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Pour cela, commençons par appeler un des fiers pionniers de cet ouest américain, oui le jeu reprend cette mécanique vue dans le 7 familles qui paraît désuète et peut-être même obsolète, mais, au final, non ! C’est tout con, mais le plaisir de jeu est là, pour celui qui récupère la carte qu’il a demandée ou pour celui qui, n’ayant pas la carte demandée, a le choix de celle qu’il va donner. Un sentiment presque nostalgique pour celles et ceux qui ont enchainé les parties de 7 familles étant petits.

Et avec cette carte, que fait-on ? Le jeu vous propose 6 couleurs de cartes avec 3 cartes dans chaque couleur. Chaque carte propose 2 actions ce qui nous fait… 6 actions possibles.

Hey, pied tendre, tu serais pas en train d’essayer de m’arnaquer ?

Eh non, le jeu est plutôt simple :

  • 2 actions pour cocher votre plateau personnel vous permettant d’avancer dans les régions que vous avez découvertes ou sur la piste de chemin de fer en bas de votre plateau.
  • 2 actions associées aux pépites d’or : soit en empocher une, soit en dépenser pour jouer une carte de votre main.
  • 2 actions associées aux cartes : soit en piocher 3, soit en défausser 2 de même couleur pour en jouer une de votre main.

Et sur chaque carte, une de ces paires d’actions.

Le joueur actif va donc appeler une carte chez l’adversaire de son choix, tous les joueurs vont ensuite jouer avec la carte récupérée et à partir de là c’est chacun pour sa pomme ! Comme dans un bon western vous aurez des bons et des mauvais choix mais pas de place pour la faiblesse !

La première action vous permettra souvent de jouer bien différemment des autres, de multiplier les combos et les enchaînements de coches et de pose de cartes, bref de jouer un peu dans son coin. Heureusement cette partie du tour ne dure jamais longtemps, Colorado reste un jeu pour les familles, pas besoin de réfléchir 107 ans pour tomber sur une pépite ou le tipi d’indien de passage, indien valant mieux que deux « tulauras » (une tribu rivale)…

Le rythme de la partie va donc s’accélérer pour devenir frénétique, la demande de carte et les actions en découlant s’enchaînant telles des têtes de bétail dans le Wyoming. La partie va vite et il vous faudra bien suivre ce que valident les autres pour ne pas vous retrouver au dépourvu quand la bise de la fin de partie sera venue.

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Le jeu vous demande suivre divers objectifs comme ouvrir des régions de même couleur, chasser les hors la loi ou encore rendre visite aux saloons.

À chaque objectif terminé, le joueur l’annonce et inscrit le score obtenu sur une piste aux étoiles de shérif. À la 7ème étoile validée, la partie prend fin et les fiers cowboys n’ont plus qu’à aligner leurs scores.

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Colorado, contrairement aux X&write « classiques » qui pêchent par leur manque d’interaction, vous demandera de surveiller de près ce que font les autres. Scoring boosté au premier arrivé, fin de partie dès qu’un joueur aligne 7 étoiles, les paramètres pour jouer avec les autres sont nombreux et surtout cette partie call est très intéressante ! En effet, si vous ne possédez pas la carte demandée vous avez le choix de l’action que vos adversaires et vous-même ferez !

Le tout se joue en 30 à 40 minutes dès les premières parties, et, une fois les 3 actions et l’iconographie connue, le tempo sera encore plus rapide, tel un joueur d’harmonica, ça va accélérer alors ne vous laissez pas distancer les cowboys !

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Colorado fonctionne également quel que soit le nombre de joueurs. J’étais plutôt sceptique en duel mais bon le duel c’est le cœur des westerns non ? Eh bien, ça fonctionne ! Un peu plus de pioche dans la main de l’adversaire (il n’a ni la carte demandée, ni une carte de la couleur ou du chiffre) mais rien de rédhibitoire ou trop chaotique, ça reste fluide et plaisant, on a même un peu plus de temps avec une partie plus longue en temps par joueur.

Pour l’âge des participants c’est comme pour les rodéos aux États-Unis, ça peut commencer très tôt ! Dès 8 ans, colt à la ceinture et crayon en main les petits ludistes peuvent partir chasser le hors la loi.

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Colorado m’a beaucoup plu. Rien que la « blague » de commencer l’explication des règles par : « on va jouer aux 7 familles en roll and write », il y a de quoi perdre beaucoup de monde ! Sur ce premier ressenti plutôt négatif, les joueurs par la suite sont charmés par la finesse et la fluidité du gameplay.

Le jeu est également rapide à jouer, pas de temps mort on va jouer à chaque appel de carte et même si un joueur enchaîne les combos, l’attente ne dépassera pas la minute d’autant qu’on surveille ce qu’il fait s’il enchaîne vraiment fort les actions.

Le prix également est attractif ! 27€ environ pour des plateaux d’excellente qualité et un bon deck de cartes ça me va très bien. À noter (encore une fois) les onglets pour maintenir les cartes c’est malin et pratique : bien vu !

Le jeu est familial, ne cherchez pas à vous faire fumer le cerveau ça se joue au fil de l’eau, allongé sur son cheval, un harmonica à la main. On surveille les autres mais sans interaction directe. 

La reprise de la mécanique des 7 familles est bien implémentée, elle s’intègre très bien au jeu, le côté montée en température sous un soleil de plomb avec la fin de la partie approchant n’est pas sans rappeler Wild Space du même auteur qui avait ce côté acidulé et nerveux si plaisant à jouer.

Colorado, c’est validé pour moi ! Un X&write qui sait se démarquer avec sa partie call et son thème présent, une belle découverte. Il y aura deux types de joueurs désormais, ceux qui jouent à Colorado et ceux qui s’ennuient… Alors, de quel groupe fais-tu partie ?

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Disponible ici : sortie en janvier z’avez pas suivi ?? ^^ (lien à venir)

Prix constaté : 27€

Le Labo en Festival : Les Jeux du Stan 2022 Nancy

Le Labo en Festival : Les Jeux du Stan 2022 Nancy

Voilà 1 semaine que s’est déroulé le festival des jeux du Stan organisé par La Caverne du Gobelin. Ce festival se déroule au stade Marcel Picot à Nancy, un chouette lieu pas habituel pour jouer ^^ Sur 4 niveaux, vous y trouvez une braderie, un espace proto, espace enfants, escape game, espace associations, des éditeurs, et la zone expert avec Les recettes ludiques ! Il y a de quoi faire !

J’y suis allé le samedi après midi et soir en espérant jouer à quelques jeux qui me faisaient de l’oeil, et c’est chose faite pour plusieurs d’entre eux.

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Mage Noir

J’ai d’abord pu jouer à Mage Noir (Constantin DedeyanVincent Vimont), un jeu de cartes pour 2 joueurs qui vous amène à lancer des sorts, avec un système de mana partagé. Par chance, c’est l’auteur et éditeur qui était présent et c’est toujours mieux d’avoir une explication du jeu par quelqu’un qui le maitrise. Pour ne rien gâcher, il est très enthousiaste, disponible et pédagogue, donc bravo pour l’animation !

En ce qui concerne le jeu, il y a quelques idées très intéressantes, notamment avec les mots clés des cartes. Par exemple lancer un sort nécessite par exemple d’avoir préparé un autre sort précédemment, ou même plus d’un. Si le sort Vent ardents nécessite 2 souffles préparés, vous devez avoir 2 cartes contenant le mot souffle dans leur nom qui sont préalablement préparées dans votre zone. Peu importe la carte, l’effet du sort ou le nom complet, les 2 sorts préparés doivent avoir le mot souffle dans leur nom. C’est plutôt chouette je trouve.

Je note aussi le système de mana qui n’est pas habituel, dans le sens où à chaque début de tour, vous piochez 3 manas sur les piles communes (celles que vous voulez) et vous les posez sur 2 piles centrales à tour de rôle. Une à droite, à gauche et droite (ou inversement). Du coup vous alimentez 2 piles de mana communes aux 2 joueurs. Vous en choisissez une qui rejoint votre réserve personnelle. Si vous avez suivi, l’autre pile est tout de même alimentée en cartes de mana, et l’adversaire prendra à son tour 3 cartes, les dispose, et en choisit une. Enfin, en utilisant un sort, les manas qui ont servis à son activation sont replacés sur les piles au centre. Vous devrez donc aussi gérer les manas que votre adversaire aura à disposition avec vos actions. Malin !

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Volto

Nous avons joué à Volto (Yusuke Emi (江見祐介))chez Blue Orange, une revisite des échecs qui ne m’a pas convaincu, mais l’ami Romu qui m’accompagnait a craqué, et l’a ramené à la maison. Les différentes pièces de votre camp ont des déplacements différents, et une capacité de prendre une pièce adverse ou non. Ces infos sont visibles uniquement de vous-même, et l’adversaire est donc à l’aveugle sur ce qu’il affronte. Idem pour vous, vous avez des pièces identiques en face de vous, qui avancent selon leurs règles. Au bout de plusieurs parties, vous pouvez deviner à peu près car vous êtes habitués aux différents déplacements, et vous savez que telle pièce se déplace en diagonale, et telle autre non. La fin de partie se déclenche si votre roi atteint le camp adverse, ou si votre adversaire prend vos 2 pièces dont j’ai oublié le nom, on va les appeler les kamikazes ^^ En gros ces 2 pièces se déplacent, mais ne peuvent pas prendre de pièce adverse. Donc si vous jouez sans aucune stratégie, votre adversaire s’apercevra bien vite que votre pièce se contente d’aller au contact de ses pièces, et ne les prend jamais. Sauf que si vous jouez malin, ou si votre adversaire mort à l’hameçon, il va prendre votre kamikaze. Sa pièce est détruite aussi, et s’il prend vos 2 kamikazes, il perd la partie.

Donc pas mal de hasard je trouve, c’est certainement ce qui ne m’a pas convaincu plus que cela. Mais Romu a beaucoup apprécié !

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Drones vs Goélands.

Léo BlandinDelphine Robert, illustrations Romain Lubière, édité par Chèvre Edition.

Que dire … j’ai été assez « choqué » par les ressemblances de ce jeu avec tant d’autres. De nombreux jeux sortent, je suis souvent à regretter le manque d’originalité, de prise de risques ou de création, et bien là je suis servi. Dans ce jeu à 2, des bases sont à conquérir au centre, et vous posez une carte par tour sur l’une d’elles. Quand vous avez la majorité (en additionnant les valeurs des cartes posées sur une base par rapport à celles de votre adversaire), vous contrôlez la base, et retournez le jeton de cette base à votre couleur, qui vous permet de déclencher l’effet (déplacer une carte d’une autre base vers une autre, détruire une carte, etc …). Toutes sortes d’évènements en chaines qui auront pour but de vous faire prendre le contrôle de la dernière base et de l’emporter, ou alors d’enclencher des effets à rallonge qui mettront le bazar et modifieront les équilibres à foison.

Dire que ce jeu emprunte à Schotten Totten, Bestioles en Guerre, et bien d’autres est loin de la réalité. Honnêtement, j’ai les jeux que je viens de citer, et je les apprécie énormément. Je ne vois pas dans quel monde Drones vs Goélands pourrait apporter quelque chose. C’est même beaucoup moins élégant je trouve, et je fais donc l’impasse sur celui-ci.

Si vous ne connaissez aucun de ceux cités, je comprendrai qu’on puisse l’acquérir ou y jouer, mais encore je vous conseillerai plutôt ceux-là…

crédit photo : les jeux du Stan

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Let’s Summon Demons

Ben Stoll, illustré par Steven Rhodes.

Minivilles sauce Stranger Things. Long et répétitif à 2, il semble un peu plus fun à 3 ou 4 mais c’est loin d’être foufou. Vous achèterez des cartes qui s’activent en fonction du dé que vous lancez à chaque tour. Certaines cartes s’activent aussi lors du lancer des adversaires. Quand la carte s’active, vous gagnez des pièces, pour acheter des cartes, et pour enfin invoquer vos démons. Arrivé à 10 pièces avec 3 démons, vous l’emportez.

Une sensation encore plus minimaliste qu’avec Minivilles, ce qui n’est pas banal, une sensation de tourner en rond quand pendant plusieurs lancers de suite, aucunes cartes ne s’activent (c’est le jeu ma pov’ lucette), bref à part un thème qui peut vous parler (Stranger Things, jdr, années 90, etc …), ce jeu ne vous emmènera pas bien loin.

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Mind MGMT

Jay CormierSen-Foong Lim, illustré par Matt Kindt, localisé par Matagot.

Embarqué par l’enthousiasme de Ben, j’ai voulu voir ce qui déclenchait son enthousiasme. Je sais ce que je savais déjà avant cette partie, les jeux de chasseur-chassé ne sont pas ma tasse de thé. Je reconnais beaucoup de qualités à ce jeu, notamment éditoriales, visuelles et thématiques (quoique, sur ce dernier point, si l’on ne connait pas la BD, me dire que nous sommes des agents repentis qui essaient de retrouver le type de la société secrète qui recrute des gens ne m’a pas vraiment sauté aux yeux… ). Bref, s’il est effectivement plus intéressant que Whitechappel ou Mr Jack, ça ne me parle pas et l’effet joueur alpha est toujours trop présent dans ce genre de jeux pour moi. Quant au chassé, il y a tellement de downtime que c’est pas simple de rester concentré durant la partie. Bref, ça n’est pas pour moi.

crédit photo : off the page games

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Challengers

Johannes KrennerMarkus Slawitscheck, illustré par Jeff Harvey.

Le dernier jeu de la soirée que nous avons fait à 6 joueurs. Je n’avais rien vu passer dans mes radars sur ce jeu, et je comprends pourquoi à postériori. Depuis, comme par hasard, je le vois élevé au rang de coup de cœur par de nombreux influenceurs.

Voici donc le jeu de la bataille, en mode « tournoi » où vous affronterez chaque joueur, en « améliorant » un peu votre paquet de cartes après chaque manche. Lorsque toutes les manches sont jouées, il y a une manche finale pour désigner le vainqueur.

Alors on vous expliquera à droite à gauche que c’est un jeu d’ambiance, qu’avec les bons joueurs ça sera une ambiance survoltée, que la dernière manche vous aurez tous les joueurs autour en train de crier et d’encourager, que même les voisins du quartier débarqueront parce que quand même c’est la manche finale de Challengers, ça déchaîne les foules ! Et puis vous allez dévoiler une carte que vous posez au centre. La carte de valeur 3. Puis votre adversaire fait de même, la carte de valeur 2. Il rejoue. Une carte de valeur 2, il prend l’avantage. C’est à vous. Une carte de valeur 1 qui vous double la valeur des cartes si vous avez au moins 2 cartes de valeur 3 sur votre défausse. Wouhou, vous prenez le lead. Votre adversaire dévoile une carte. C’est un 1.

Pour ne rien arranger (oui j’insiste), le jeu est vendu 35€ ce que je trouve bien élevé, sachant que la moitié du matériel proposé n’est pas nécessaire, et est présent pour en mettre plein les yeux, mais c’est raté, autant que les illustrations d’ailleurs…

J’ai vraiment du mal à partager cet enthousiasme organisé pour le jeu de la bataille 3.0. Il y a tellement plus d’élégance, d’originalité et de fun dans un Skull King par exemple, ou même dans un Perudo ^^ Bref je ne rejouerai jamais à ce jeu ^^

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District Noir

Nobutake DogenNao Shimamura, illustré par Przemysław FornalVincent RochéHinami Tsukuda.

Je voulais jouer à ce jeu depuis quelques temps déjà, et c’est chose faite. Pour 2 joueurs, avec une direction artistique très sombre mais très bien réalisée, Soit vous posez une carte au centre, et la rivière se forme. Soit vous prenez les 5 cartes maximum de la rivière (en partant de la dernière posée), et les ajoutez à votre collection. Vous ne pouvez prendre ces cartes qu’une fois par manche, donc à vous de bien utiliser cette action. A la fin des manches, on calcule le score. Certaines cartes se jouent à la majorité (celui qui a le + de 8 remporte 8 points), d’autres sont des malus (-2 et -1). Enfin celui qui a réussi à avoir les 3 cartes ville l’emporte immédiatement. Bref c’est minimaliste, mais plutôt intéressant à jouer. Des actions épurées, un scoring à surveiller en fonctionne des actions de votre adversaire et des cartes qu’il ajoute à sa collection, et surtout l’apparition des cartes ville à surveiller comme le lait sur le feu. J’y rejouerai avec plaisir pour voir la courbe de progression.

crédit photo : les jeux du Stan

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Encore une édition très réussie donc, beaucoup de public qui a pu jouer à de nombreux jeux sur un festival gratuit, avec un très beau cadre. Merci à tous les bénévoles et à la Caverne pour cet évènement !!!

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Et pour plus de photos c’est ici que ça se passe :

Les Jeux du Stan