Test : Wonderland’s War

Test : Wonderland’s War

Wonderland’s War ne laisse pas indifférent, c’est le moins que l’on puisse dire. Avec sa grooooose boîte et son univers visuel marqué, le jeu réussit déjà à attirer l’œil. C’est déjà un point de départ pour se démarquer dans les rayonnages bien remplis des boutiques.

Concernant les mécaniques, on aura du déplacement pour récupérer des cartes dans la 1ère phase, puis des « combats » gérés par la mécanique de bag building dans la 2ème phase. Ce ne sont pas les mécaniques les plus difficiles à intégrer, mais la faute à des dizaines de petits effets ou conditions supplémentaires, le jeu va perdre en fluidité, surtout lors des premières parties.

Syndrôme Kickstarter

J’en parle régulièrement, et je suis persuadé que cela nuit au jeu plutôt que l’inverse, mais Wonderland’s War bénéficie d’une édition pensée pour la campagne de financement, et donc en mettre plein les yeux, rajouter du matos plus que de raison, afin de s’assurer de capter les backers nécessaires au lancement du projet. L’édition Deluxe figure parmi les plus grosses boîtes de jeu de ma ludothèque, et encore je n’ai pas les jetons en plastique.

Cela a forcément un impact sur le prix, et sauf si vous êtes peintre ou que vous vouliez absolument les figurines, la version standard aux alentours de 70€ me paraît largement suffisante, et déjà bien onéreuse.

Donc c’est assez cher je trouve, ça nécessite une table conséquente, la mise en place prend trop de temps, et le rangement c’est pareil. Tout ça pour 2 mécas relativement simples à aborder, mais comme on vous vend un jeu avec une rejouabilité artificiellement gonflée avec pléthore d’effets, de multiples jetons et/ou cartes, ça a forcément un impact sur le gameplay.

Puisque je vous dis que c’est simple

Déplacez votre pion/figurine autour de la table centre du plateau, récoltez la carte de l’emplacement et les jetons/bonus qui sont mentionnés, faites cette opération 4 fois pour recueillir 4 cartes, puis placez-vous dans une zone autour du plateau.

Chaque zone est résolue individuellement, les joueurs présents tirent des jetons de leur sac, appliquent les éventuels effets, et avec ce stop-ou-encore, continuent, s’arrêtent ou sont éliminés du « combat ».

Simple je vous dis.

Sauf que le jeu est ralenti par de nombreux retours à la règle, d’explications des exceptions, des effets supplémentaires, etc … Jusqu’à ce que tous les joueurs aient au moins fait 2 parties, le rythme s’en trouve vraiment impacté, et la sensation de redondance est bien présente.

Au début de chaque combat, pour peu qu’il y ait des habitants recrutés par des joueurs, il faudra faire l’état des lieux avant de commencer le combat :

« Alors il fait quoi ton lapin ?

Ah ok il rajoute de la force à tous les jetons d’un certain type.

Et le jumeau, lui c’est quoi son truc ?

Ah il peut se déplacer dans une autre zone s’il est éliminé ? »

Chaque effet doit être traité individuellement et bien spécifié car cela peut avoir un impact conséquent sur la résolution du « combat ». Et ça pour chaque zone et chaque carte habitant qui est dévoilée sur le plateau.

Je vous ai dit que votre personnage principal avait aussi un pouvoir particulier ?

Oui chaque pouvoir est différent des autres vous avez bien compris 😊

En plus, d’une partie à l’autre, les jetons n’auront pas les mêmes effets. 4 set-up de départ sont possibles, heureusement une aide de jeu est présente, mais c’est un élément supplémentaire à prendre en compte. Les set-up de départ c’est une bonne idée, ça permet de varier d’une partie à l’autre. L’inconvénient c’est que ça oblige à se rappeler des effets des jetons.

Jamais content je vous jure …

Si ça se limitait à ça, j’avoue que c’est tout de même une bonne trouvaille. Le problème c’est qu’il faut rajouter à ça toutes les cartes habitants et leurs micro effets qui ajoutent de la lourdeur au déroulement du jeu, de la longueur et profondeur de jeu artificielle puisqu’il faudra limite faire l’inventaire de ce qui est disponible dans la rivière des habitants, et dans chaque région avant d’entamer les combats pour (essayer) de retenir et anticiper les multiples effets.

Oui, forcément, ça devient moins lourd au fur et à mesure des parties. Mais pour cela il vous faudra un groupe de joueurs réguliers et pas de nouveaux venus toutes les 2 parties.

Un peu de citrate de bétaïne pour faire passer ça ?

Cette mécanique de bag building et de push your luck fonctionne à merveille dans les Charlatans de Belcastel. Les 2 jeux ont aussi pour points communs de proposer des micro effets (les habitants et les jetons dans Wonderland’s et les différents ingrédients dans Charlatans) et différents set-up de départ qui feront varier les parties (cartes et rivière des habitants pour Wonderland’s et les livres pour Charlatans).

Charlatans a su s’en tenir à cela et proposer un jeu abordable, ramassé et crédible dans sa proposition temps/profondeur de jeu.

Wonderland’s a avalé Charlatans au beau milieu de trop d’autres plats, et la digestion s’est mal passée. J’en ai l’impression d’un jeu qui en met plein les yeux, comme un magnifique buffet sur une table, mais comme si l’on me forçait à tout manger, j’en ressors ballonné et avec une envie de quelque chose de plus léger et plus clair. Un Charlatans de Belcastel peut-être ?

En soi, Wonderland’s n’est pas un mauvais jeu et je comprends aisément qu’il puisse plaire à beaucoup. Il a beaucoup de points positifs même si j’aurais préféré que le ramage soit à la hauteur du plumage. Je pense que je n’y rejouerai pas (en tout cas si c’est le cas il faudra que je trouve d’autres joueurs car ceux avec qui j’y ai joué ne veulent plus y rejouer ^^) et qu’il rejoindra la liste des jeux Kickstarter qui ont fini par être revendus. Ça serait d’ailleurs un bon sujet pour la rédaction du labo, un bilan des jeux pledgés sur Kickstarter, et encore présents/joués dans notre ludothèque ?

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Prix constaté : 67,50 €

Test : Dune Imperium Insurrection

Test : Dune Imperium Insurrection

Cette critique a été rédigée à l’aide d’un exemplaire fourni par l’éditeur.

Retour dans le passé

Il y a maintenant 3 ans et quelques jours de cela, je rédigeais un article sur Dune Imperium (que vous pouvez retrouver ici : https://www.lelabodesjeux.com/2021/08/01/test-dune-imperium/ ).

Véritable coup de cœur pour moi, il est resté dans mes jeux favoris, un vrai carton, une thématique présente, des vacheries et des coups d’éclat qui m’ont séduit, ainsi que mes amis qui jouent régulièrement avec moi.

Et voilà qu’en toute logique, je me retrouve avec cette suite/extension/stand alone sur laquelle je vais faire de mon mieux pour rester objectif et surtout tenter de faire la lumière sur l’intérêt ou non de cette nouvelle mouture nommée « insurrection ».

Dune is the new Star Wars

Sous cette appellation se cache un peu mon ressenti sur les jeux de la franchise Dune.

On commence à en voir pulluler dans tous les domaines, à toutes les sauces et avec plus ou moins d’intérêt ou de succès.

A tel point qu’on a l’impression que, tel une franchise Star Wars, on va manger du sable dans tous les domaines et qu’on y trouvera du meilleur comme du pire.

Ici, pour être honnête, on y trouve le meilleur en terme de mécaniques et d’ambiance et la suite de cette critique en parlera.

Je vais faire bref : nous avons affaire à un gros patch de mise à jour de Dune Imperium premier du nom.

Si, comme moi, vous avez beaucoup joué au premier jeu, sans extensions, vous allez être en terrain connu, mais vous allez découvrir des nouveautés, certaines qui ressemblent à ce qui est disponible dans les extensions et d’autres qui sont des versions plus affinées de ce que vous connaissez déjà.

Je ne fais plus dans le détail des règles, mais si vous lisez mon premier article, vous aurez ce détail, car elles n’ont quasiment pas changé depuis la V1.

Les emplacements du plateau sont aux mêmes endroits, les cartes se jouent de la même manière, les combats se résolvent de la même manière, la victoire se décide de la même manière, les influences avec les 4 grandes factions se gèrent de la même manière, bref, vous ne serez pas dépaysés.

Mais alors, est-ce qu’on ne nous prendrait pas un peu pour des vaches à lait ?

En un sens, si… (Woah, comment il balance sur un jeu qu’il a reçu gratuitement !)

Je vous avoue que mon amour pour Dune Imperium m’aurait poussé à acheter cette version les yeux fermés et que ma déception aurait été grande si j’avais payé le prix demandé (70€ sur le site de l’éditeur).

Car, finalement, même si je trouve le jeu de base (Je ne parle pas des extensions, je ne fais que parler des deux versions du jeu, sans aucune extension !) meilleur que le premier Dune imperium, le prix demandé est assez élevé si vous avez le premier jeu et que vous avez aussi investi dans les extensions et/ou dans la boite deluxe pour améliorer les composants.

Sur le papier, insurrection est une V2 boostée avec de vrais ajouts.

Les vers des sables que l’on peut ajouter dans les combats (qui ont la même puissance que les cuirassés de l’extension « IX », comme par hasard), les espions qui permettent d’infiltrer un emplacement déjà occupé par une maison adverse (tiens comme les espions de l’extension immortalité) ou encore de piocher une carte supplémentaire.

Et un ajout qui est assez conséquent et qui promet de bonnes parties avec une manière de jouer différente : la possibilité de jouer à 6 au lieu de 4 !

Et là je vous vois venir : « Jouer à 6 ? Mais quelle folie, les parties vont durer une éternité ! ».

Je vous dirais que, même si, pour le moment, je n’ai pas encore pu jouer à 6, la manière dont s’est tourné propose quelque chose de très sympa, avec des chefs de faction et le fait de jouer en équipe de 3 contre 3 avec le leader de la maison qui ne se posera pas sur le plateau, qui va donner des avantages et un coté semi-coopératif qui promet de beaux retournements de situation, c’est un ajout assez intéressant et qui proposera une autre vision du jeu.


Mais clairement, pour le prix, on est en droit d’attendre autre chose, car on se rend compte que notre première version du jeu devient totalement obsolète.

Car oui, la V2 qu’est Insurrection propose aussi de pouvoir jouer avec les extensions IX et Immortalité, même si les règles déconseillent de jouer avec les deux en simultané.


Ce qui veut dire que si vous possédez la version de base ainsi que les deux extensions, il vous faudra faire un choix entre : jouer à la V1 avec les deux extensions ou jouer à la V2 avec une seule des deux extensions…

Avouez que pour le prix de la V1 + extensions et de la V2 cumulés, ça commence à faire un peu cher pour devoir faire des choix.

Sans compter que si vous voulez revendre votre V1 pour profiter de la V2, vous allez devoir la brader, parce que je subodore une recrudescence de ventes de ladite V1 au profit de la V2…

Donc, même si le reste de cet article sera positif, je dois avouer que oui, Dire Wolf et Legendary nous prennent quand même un peu pour des vaches à lait à sortir une V2 qui est une V1 corrigée, la rendant obsolète très rapidement, à peine 3 ans après la V1.

Vous serez surpris si je vous annonce que la première extension pour Insurrection est déjà en marche ?

Certes nous avons eu le jeu en VF plusieurs mois après la version anglaise, mais quand on sait qu’on vient déjà de débourser 70€ pour une V1 améliorée et qu’on va bientôt nous proposer une extension qui ne coutera probablement pas 15€, ça commence à faire beaucoup là, non ?

Dune mon amour

Maintenant que les considérations financières ont été traitées, parlons du ressenti en jeu.

Il est excellent ! On sent un affinage du jeu d’origine.

Une thématique plus présente : l’eau est cruciale, il y a peu de moyens de s’en procurer et en avoir sera souvent décisif pour renverser un combat en attirant des vers des sables.

Car les vers des sables permettent d’augmenter notre force, mais aussi de doubler les récompenses que l’on gagne dans le combat !

C’est même assez fort sur la fin quand on peut gagner 2 points de victoire et monter jusqu’à 4 si on a assez de ressources pour financer la seconde récompense proposée par certaines cartes de combat !

Ceci dit, les vers des sables ne sont pas des forces trop pétées et qui octroient forcément la victoire, contrairement à ce que j’ai pu lire sur les réseaux.

Il nous est arrivé de perdre des combats alors qu’une maison avait 2 vers dans le combat et que les autres maisons n’en avaient aucun !

L’ajout des espions est excellent aussi, ils sont utiles de plusieurs manières et ajoutent un peu de choix et de réflexion.

Les cartes intrigues, souvent décriées comme étant des « game breaker » ont toujours un impact important sur le jeu, bien qu’elles semblent plus modérées.

Toute ces petites choses subtiles en font pour moi un jeu meilleur.

Certes plus aride dans les deux sens du terme, ayant moins d’eau, on ressent plus l’influence de celle-ci, mais le jeu étant aussi moins généreux, il faudra être plus subtil, passer plus de temps à réfléchir à nos choix et ne pas nous précipiter pour éviter de se faire souffler le meilleur emplacement pour un coup décisif.

Par contre, je reste déçu par un souci de plus en plus récurrent dans les jeux de société : la traduction.

Un élément du plateau est toujours en anglais et dans le livre de règles aussi, de même une carte contient « fremen bond » au lieu de « lien fremen ».

Ce n’est certes pas très gênant, mais forcément, on se demande s’il y a d’autres oublis qui pourraient plus impacter le jeu…

Dommage que les relectures laissent encore autant à désirer…

Je vais parler quelque peu du mode deux joueurs (pour le solo, ça sera un article à part) :

Il a été amélioré par rapport à la première mouture du jeu.

Cette fois, les emplacements pris sont plus logiques, notre rival triche toujours avec les règles, mais moins, il lui est par exemple moins aisé de faire venir des vers des sables, sa principale source de scoring étant les pistes d’influence des 4 factions majeures.

Il pose aussi des espions et dispose d’un ordre de sélection de sa faction préférée.

Il se gère toujours facilement (surtout avec l’application direwolf digital, pas totalement traduite en VF pour Insurrection au moment de la rédaction de cet article) et est redoutable d’efficacité, il est très difficile de le vaincre tant sa montée sur la piste de score est rapide !

Verdict, tu achètes ou pas ?

Etant vraiment amoureux de la franchise, j’adore cette V2, mais je dois avouer que l’achat aurait été impossible vu son prix et vu mon budget jeux.

Je pense donc qu’il s’adresse soit aux nouveaux venus dans l’univers du jeu Dune Imperium et aux vrais fans qui veulent une expérience sans extensions meilleure.

Mais il faut avoir les moyens de pouvoir se le payer, surtout à ce prix.

Je ne saurais vous conseiller de faire quoi que ce soit, je pense que je vous ai donné des arguments qui vous permettront de faire votre choix.

Moi je sais que je ne jouerai plus au premier et je suppose qu’à terme, ce premier jeu disparaitra des étals car il fait doublon avec Insurrection.

L’avis de Thibault:

Je ne suis pas un grand expert, ni d’ailleurs un grand fan de Dune : Imperium. Le jeu a ses qualités, l’univers est formidable, et les différentes mécaniques de pose d’ouvrier, de course à l’influence et de résolution des conflits s’imbriquent très bien les unes dans les autres. A l’inverse de Narak, Dune donnait vraiment la sensation de pouvoir jouer sur différents tableaux, avec une progression horizontale plutôt que verticale. Cependant, l’aspect deckbuilding, avec la possibilité d’orienter son deck et de chercher les synergies, m’avait laissé carrément sur ma faim, et c’est quelque chose que j’aime beaucoup dans les jeux. J’ai bien essayé les extensions, qui permettent, surtout la deuxième, de corriger le souci sans non plus révolutionner le gameplay. Ça fait un peu disclaimer « Attention, ne mettez pas votre chat dans le micro-ondes pour le sécher », mais je trouvais important de le préciser.

Toujours est-il que lorsqu’on m’a proposé d’essayer le mode par équipe à 3 contre 3, j’avoue avoir été quand-même curieux. Le principe est original, avec dans chaque équipe deux joueurs qui jouent classiquement, et un stratège qui aura lui un rôle un peu plus hybride, avec sa propre piste d’influence, deux emplacements d’actions propres, et ses pions bien spécifiques : comme il ne participe pas à la résolution des combats de fin de manche, les troupes qu’il gagne sont par exemple attribuées à l’un ou l’autre de ses alliés, suivant qu’il a utilisé le pion avec une flèche à droite ou celui avec une flèche à gauche. Charge à lui d’orienter son support à bon escient, suivant la dynamique de la manche en cours, sans pouvoir communiquer, ou plutôt en ne pouvant utiliser que des infos publiques : vous pouvez discuter autant que vous voulez, mais l’autre équipe entendra également vos stratégies.

Le reste du jeu suit les règles classiques, avec une fin de partie déclenchée par le premier joueur à atteindre les 10 points (les stratèges commencent directement à 5 points), sachant qu’on fait la somme des points glanés par tous les membres d’une équipe pour déterminer le camp vainqueur. De prime abord, on aurait pu craindre un manque de place avec un plateau calibré pour 4 joueurs, mais au final, la suppression du 3ème ouvrier, l’utilisation des espions et les deux emplacements réservés aux stratèges suffisent à éviter cet écueil, sans non plus enlever la tension d’un bon jeu de placement d’ouvrier. On se dispute les bons coins à champignons, parfois même au sein de la même équipe, et l’attente entre les tours est du coup un non-problème parce que même si on ne joue qu’une fois sur six, on passe son temps à observer les décisions des autres et à changer son fusil d’épaule.

On essaie du coup de deviner les intentions de nos coéquipiers, faute de pouvoir librement en discuter, et on jongle en permanence entre ses intérêts personnels, et ceux de l’équipe. La sensation est cependant différente selon que l’on joue le rôle du stratège ou l’un de ses alliés, la participation ou non aux conflits jouant un rôle important dans la réflexion et l’appréciation de la situation globale : au-delà des bonus accordés au vainqueur, remporter la bataille signifie de gagner la carte associée, qui comporte un petit symbole, et posséder une paire de symbole identiques permet d’engranger un précieux point. Ce genre de détail qui favorise et même récompense l’altruisme, quand on se retrouve à réaliser des actions pour mettre un coéquipier en position favorable, plutôt que pour son objectif personnel.

Cette configuration à 6 joueurs est donc, à mon grand étonnement, une belle trouvaille, avec un vrai sentiment de jeu en équipe. Le challenge est intéressant, et suffisamment différent du jeu de base, avec ces rôles asymétriques à essayer donc, mais aussi une différenciation entre les deux camps, l’Empereur ayant la capacité de réserver des cartes de la rivière pour favoriser les synergies de deck, tandis que le Muad’Dib et ses alliés ont la possibilité d’hameçonner des vers des sables bien gros et gras et de les jeter dans la bataille pour doubler les gains obtenus. De la rejouabilité, des anecdotes, du chambrage, du gameplay solide, j’y retournerai avec grand plaisir.

Disponible ici :

Prix constaté : 63 €

Test : Château combo

Test : Château combo

Château combo, c’est le petit nouveau de l’éditeur Catch Up Games. Après le grand succès de Faraway, auréolé de l’as d’or initié, les voici de retour avec un nouveau de construction d’un tableau dans lequel chaque carte choisie doit s’y intégrer le mieux possible. Cette fois, ce sont Grégory Grard (mots malins, dans les traces de Darwin) et Mathieu Roussel (awimbawé) aux manettes et Stéphane Escapa (kosmopolit) aux pinceaux. On notera que les deux auteurs reviennent prochainement à Cannes avec le second jeu de Playpunk, Zénith, qui fera grand bruit !

Après Faraway, le prochain jeu de tableau/combo, je l’attendais et comme je le répète, un jeu hypé est un jeu en danger.

Château Combo est plus accessible que son prédécesseur, la prise en main est immédiate. Chaque joueur va construire un tableau de 9 cartes, le twist n’étant pas sur le scoring cette fois, mais sur la récupération des cartes.

Pour cela, on dispose de 2 rivières de 3 cartes chacune, un jeton définissant dans laquelle on peut acheter une carte. Pour vos achats, ce sera en piécettes et pour manipuler les rivières, il vous faudra des clefs.

Ces deux ressources sont au cœur du jeu, vous permettant de ne pas subir les cartes disponibles même si avec 3 cartes visibles sur un deck de 39 vous ne maitriserez pas tout. C’est également pour cela que je préfère largement château combo à 2 ou 3 joueurs avec une meilleure vision des cartes qui sortent et de ce que l’on peut récupérer, au-delà le jeu devient bien plus chaotique et moins agréable.

Pour la cible, cette fois, on descend d’un étage et le public familial va pouvoir appréhender le jeu sans souci. Une sorte d’introduction pour savoir si la mécanique plait et ensuite enchainer par Faraway ? en tout cas les deux jeux ne font pas du tout doublon et proposent une évolution cohérente en termes de difficulté.

Ce qui fait la force de ce château combo, c’est le try and retry, cette envie de jouer une carte de plus et donc de commencer une nouvelle partie. Je trouve toujours très ingénieux de réussir à me faire recommencer encore et encore un jeu, provoquer ce besoin, cette envie d’en rejouer une partie de plus, c’est très fort et je commence à penser que chez Catch Up, ils ne sont pas mauvais sur ce point.

Le jeu est donc une réussite, même si la partie graphique me convainc moins, trop cartoon (Albert, le 5ᵉ mousquetaire, ça vous parle ?), je n’ai pas accroché, mais la mécanique suffit largement à mon plaisir ludique !

Le jeu a également pour lui son prix, je l’ai acheté pour 18€, une belle surprise.

Au final, on a un jeu familial, instantané, pas cher et qui sera joué de très nombreuses fois à chaque sortie, que demander de plus ?

Il rejoint donc Faraway et Marvel Remix (qui a fini par éteindre fantasy realms mais ceci est une autre histoire). Du filler malin et rapide qui parfois ne quitte pas la table avant 4 ou 5 parties.

Le Labo en festival : Vichy 2024

Le Labo en festival : Vichy 2024

On débriefe de ce que j’ai pu voir durant ce festival de Vichy réservé aux boutiques et à la « presse ». Ça devient une habitude, et je reviendrai pas en arrière là-dessus je pense, mais je n’ai pas pris de rendez-vous éditeurs. La perspective d’avoir des présentations du catalogue avec de pitchs de 30 secondes sur chaque jeu n’a aucun intérêt pour moi. On a donc choisi les jeux auxquels on a voulu jouer, et nous ceux que les éditeurs souhaitaient pitcher ou avoir le plus de communication dessus.

Ce festival offre un confort de jeu rarement comparable aux autres festivals. Les tables sont accessibles, pas ou peu d’attente, pas de piétinement pendant 10 minutes pour aller d’un bout à l’autre, vraiment royal. Du coup, on a joué. Beaucoup. Et à ce qui nous intéressait ! Royal au bar.

Akropolis l’extension

Vraiment chouette, une surcouche au jeu de base qui va plaire à ceux qui le maitrisent et le poncent. Les nouveaux joueurs pourront être submergés quand même, attention. Des tuiles uniques à récupérer qui pourront vous apporter notamment des étoiles, ou même des tuiles doubles couleurs ! Pour cela il faudra reproduire le motif indiqué sur les 4 cartes objectifs de la partie, et vous aurez aussi une partie de la statue d’Athéna. Récupérez les 4 parties pour avoir un bonus supplémentaire pour le scoring.

Bomb Buster

Un jeu coop de déduction. Jouez avec des débiles comme moi, et la bombe explose. 66 missions, la difficulté augmente, c’est assez classique. Un point de matos un peu pénible, vous avez chacun une réglette sur laquelle vous posez les chiffres à faire deviner aux autres et qui sont des petites réglettes en cartons qui ne demandant qu’un mouvement brusque ou des doigts-saucisses pour foutre le camp et révéler tout ce qui ne doit pas l’être aux autres joueurs. Amateurs du genre (coop, recommencer la partie parce qu’une erreur d’un joueur gâche tout, difficulté qui augmente) ça pourra vous plaire.

Tower Up

Ça m’a fait penser à un jeu des années 90 … J’ai trouvé ça très limité, même pour un public familial. Prenez une carte pour récupérer des morceaux de bâtiments de plusieurs couleurs, ou posez un morceau de bâtiment sur la carte pour construire ou faire grandir une tour. Des contraintes de placements (une tour grise ne peut pas être adjacente à une autre tour grise, vous devez construire aussi sur les tours adjacentes quand vous posez un morceau de tour …). À la fin on compte les points (vous lirez les règles pour plus de détails) et voilà. J’ai pas trouvé ça enthousiasmant, je ne doute pas que beaucoup vont très vite crier au génie, jouez-y pour vous faire votre idée. C’est efficace, bien édité, bien marketé et la machine de comm est déjà en marche pour vous convaincre.

Chandigargh

C’est pas ce qu’il y a de plus attirant quand on le voit posé sur la table, et ça ne change pas beaucoup en y jouant. C’est assez vite bordélique et difficile à lire malheureusement, la faute à un plateau quadrillé avec des emplacements pour y construire des bâtiments un peu partout. Le thème est très plaqué, on pose des bâtiments de couleurs pour reproduire les schémas des cartes objectifs et gagner les points. Tout le monde construit sur le même plateau donc les autres peuvent vous « aider » involontairement ou bien vous gêner en prenant l’emplacement que vous souhaitiez. C’est très passable.

Babylon

Ouille j’ai mal à mon ergonomie. Nous sommes 2 ou 3 joueurs sur 4 (je sais plus) à avoir tout renversé durant la partie. Moi c’est pas de ma faute, c’est même l’animateur qui a tout viré en voulant pointer du doigt un élément sur mon plateau ^^ Construction en 3D avec des éléments en carton, soutenus par des petits piliers en plastique … Pendant les 5 minutes d’attente pour s’asseoir, on était en train de se dire en voyant le matos qu’on espérait qu’ils avaient une solution miracle de pièces en cartons perforées ou des butées sur les piliers pour les maintenir en place. Et bien non… En plus c’est long … mais genre 3 ou 4 tours trop long. Oui c’est joli quand on voit le jeu posé sur une table, ça attire l’œil. Mais bon… on est ressorti de là vraiment pas convaincu.

Happy Days

Un jeu de plis avec un thème zombis. Un jeu d’ambiance à ne pas trop prendre au sérieux comme un jeu de plis classique. Ici le but c’est de gagner bien sûr, mais surtout de pourrir l’adversaire avec divers effets, et lui refiler le plus de cartes zombis faisant office de points négatifs à la fin. Plutôt fun, rapide, on suit la couleur, pas d’atout. 3 effets à révéler à chaque partie qui changent un peu la donne d’une partie à l’autre. 2 boites seront dispo, avec des « peuples » différents, les boites sont mélangeables pour renouveler vos parties. 1 boite semble déjà suffisante.

Black Forest

Quelle purge … déjà c’est à peine plus beau qu’Agricola qui est quand même vachement daté visuellement. Prévoyez 2 tables si vous jouez à 4, ça déborde de plateaux et de matériel. Prévoyez aussi 1 heure 30 pour les règles et surtout prendre connaissance des dizaines de tuiles des bâtiments disponibles à l’achat durant la partie. Une mécanique intéressante de roues liées qui font que quand vous en faites bouger une, ça impacte et fait tourner aussi l’autre. Déjà vu dans La Route du Verre notamment.

Le reste c’est un déplacement de votre pion sur le plateau pour recueillir des ressources, faire de la dinette en échangeant des ressources pour récupérer celles qui vous manquent, réaliser des objectifs, acheter d’autres tuiles, agrandir (oui même si vraiment y’avait pas besoin d’agrandir quoi que ce soit) votre plateau individuel etc … On a écourté la partie, personne n’a accroché.

Château Combo

Là c’est le jeu parfaitement édité aux petits oignons par ceux qui commencent à savoir faire ce genre de jeu qui cartonne (coucou Faraway). C’est d’une telle évidence quand on y joue que c’en est déstabilisant. Château Combo n’invente rien, on construit son tableau de cartes, on essaye d’optimiser les effets des cartes et d’en faire combotter entre elles un maximum, on essaie de gérer ses pièces et ses clés pour pouvoir acheter d’autres tuiles. Du classique mais j’ai cette envie d’y rejouer pour améliorer mon score, pou optimiser, pour me creuser la tête à nouveau pendant 10-15 minutes. Comme Faraway je disais. Mais plus évident encore car Faraway peut désarçonner avec sa résolution à l’envers un peu contre-intuitive. Chapeau bas le château combo.

Zenith

Le proto de Gregory Grard et Mathieu Roussel à venir chez Playpunk l’an prochain, et qui a mis tout le monde d’accord autour de la table. 1 contre 1 ou 2 contre 2, on y a joué à 4. Jeu de tire à la corde sur 5 cordes, remportez 3 planètes de même couleur, ou 4 différentes si je me rappelle bien, et vous l’emportez et déclenchez la fin de partie. En main vous aurez des cartes aux couleurs de 5 couleurs différentes, jouez-en une à votre tour pour déclencher ses effets. Récupérer des crédits, attirez une planète de x emplacements vers vous, etc … Pas mal de combos à faire, l’adversaire à surveiller, et une sorte d’arbre technologique à faire grimper pour déclencher des effets en cascade. C’est vraiment agréable, certainement très stratégique et peut-être plus froid à 1 contre 1. En 2 contre 2 c’est vraiment bien car vous ne pourrez jouer que 3 couleurs de cartes parmi les 5, 2 que vous serez le seul à jouer, et 1 en commun avec votre équipier. Il vous faudra jouer les cartes qui ne vous sont pas autorisées pour leur effet de défausse, ou utiliser l’action qui vous permet de les passer à votre équipier. Communication fortement conseillée, la contrainte est que ce que vous vous direz avec votre équipier doit pouvoir être entendu par les adversaires, pas de messes basses ! ^^

crédit photo : playpunk

Présages

Quelques illustrations sont manquantes sur ce jeu qui est donc sur le point d’être finalisé au niveau de l’édition, sortie prévue pour Cannes 2025. Au niveau du gameplay c’est bouclé et c’est tant mieux, ça nous a permis que son auteur Maxime Rambourg nous le fasse jouer. Ça se joue en équipe, il faut jouer une carte à son tour qui aura un chiffre et un effet. On résout les effets en même temps, le chiffre le plus haut à la fin du « pli » l’emporte et est défaussé, les autres reprises en main. Le but est de défausser ses cartes, pour n’en avoir plus qu’une en main et l’emporter. Un jeu très agréable et qui promet de beaux retournements de situations avec les effets se déclenchant et changeant la donne (défausser la rouge la plus forte, la plus faible l’emporte etc..).

Cités royales

Un flop complet autour de la table, un jeu ramassé (petite boîte, des cartes) mais finalement très fouillis sur la table et en y jouant. 3 cartes en main, vous draftez une à droite une à gauche, la dernière vient dans votre cité. Défausser une carte de votre main ou de votre cité pour jouer son effet (piocher une carte, détruire ou ramener dans votre cité une carte d’une cité adverse…) puis achetez une carte du marché une fois par saison. A la fin de la saison, vous pouvez construire des cartes de votre main dans votre cité en respectant quelques contraintes. A la fin vous comptez vos PV sur vos cartes et un décompte de majorité se met en place pour remporter d’autres PV. Vraiment très dispensable.

Beyond the horizon

Beyond the sun avait ses détracteurs qui n’aimaient pas son esthétique particulière (ou son manque d’esthétique en fait), son interaction, etc… du coup on enlève tout ça ou presque, et voilà ! Je ne suis malheureusement (ou pas) pas passé outre les erreurs d’édition et d’ergonomie qui ruinent l’expérience de jeu. Imaginez un pion en forme de sablier ou de calice, sur lequel vous devrez faire tenir un token, et déplacer ce calice sur une map qui se construit au fur et à mesure des tours. Cette map est d’ailleurs complètement illisible et chargée. Autre joyeuseté, le token va évoluer durant la partie et il faudra régulièrement le changer pour un autre, zu fur et à mesure que la force de votre calice monte ou descend. Une tannée au niveau de la manipulation, il ne se passe pas grand chose pour vous quand les autres joueurs jouent. A déconseiller à 4 ou même 3, voir 2 ou 1 finalement. Il y a longtemps que je n’ai pas joué à bts mais je me souviens qu’il m’avait laissé un bien meilleur souvenir que celui ci.

Sur les traces de Marie curie

C’est bien foutu, bien édité, bien sous tous rapports. Pas mal de dînette avec des cubes de 3 couleurs, on récupère, on transforme pour avoir ceux qu’on veut, on améliore un peu son plateau pour récolter et conserver plus de cubes, à la fin on compte. C’est bien fait, mais c’est assez fade je trouve…

Duck & cover

Encore un que vous allez beaucoup voir, les influenceurs sont très sollicités sur celui-ci. Un produit construit pour le succès en boutique. Je joue beaucoup à skyjo, dekal ou d’autres petits jeux dans ce genre avec mes parents, eux même y jouent avec leurs amis. Je sais ce qu’ils aiment retrouver dans ce type de jeux, et pourquoi ça leur plaît. Duck & cover m’apparaît comme une tentative assez paresseuse de s’approprier le succès de son grand aîné skyjo, sans aucune prise de risque. Une sorte de recherche du jeu qui assure à un éditeur des ventes sur le long court, qui pérennise son activité avec des rentrées d’argent régulières, afin de sortir d’autres projets. Chaque éditeur aimerait avoir ce genre de projet qui nécessite peu de développement, peu d’investissement, et se vend par palettes pendant des années.

Je n’ai pas joué mais ça a l’air sympa :

Seti

Le prochain CGE qui semble rentrer dans le rang après 2 tentatives de jeux plus originaux avec Kutna Hora qui est génial, et Deal with the Devil qui ne fonctionne pas du tout, mais je souligne tout de même l’effort de proposer quelque chose de différent. Pour Seti ça a pas vraiment l’air d’être le cas ^^ Ca a l’air assez frileux en terme de prise de risque, pour quelque chose qui semble assez convenu. À voir en y jouant bien sûr. Y’a comme souvent un plateau géant, un truc central à faire tourner, 2 civilisations alien à étudier et qui interviendront en jeu quand elles seront suffisamment découvertes.

Flatiron

Vous développerez votre plateau avec des cartes à acheter et à glisser au-dessus ou au-dessous du plateau pour renforcer les actions à votre disposition. Construire le building, surveiller sa réputation, et gagner des points. Rien de bien épatant mécaniquement parlant mais une élégance folle dégage de cette boîte et ce jeu illustre par Weberson Santiago, un illustrateur pas banal. Bref après se l’être fait présenter par l’éditeur, on a tous eu envie d’y jouer, et ça sera possible à partir d’essen.

Une grosse tendance du salon et du marché du jeu en général, c’est la foultitude de versions 2 joueurs de jeux existants qui sortent. King of Tokyo, living forest, Splendor Duel, Charlatans de Belcastel duel, Tokaido Duo, Monumental Duel, Res Arcana Duo … encore un autre problème des éditeurs cherchant à ratisser au plus large en indiquant 1 à 5 joueurs sur une boîte, sachant que le mode solo est parfois inintéressant au possible, que le jeu est injouable à 5 et la config optimale est 3 joueurs. Malheureusement ca fait moins vendre… et voici donc les modes 2 joueurs des jeux, ce qui valide en quelque sorte que le 2 joueurs de la boîte de base n’est vraiment pas développé aux petits oignons. Pas grave vous rachèterez bien une boîte de votre jeu préféré pour y jouer à 2 quand même ??

N’hésitez pas à vous rendre sur notre boutique partenaire pour retrouver les jeux dont je parle dans ce compte-rendu. Certains ne sont pas encore disponibles mais patience ! 😉

Test : Fighters of the Pacific

Test : Fighters of the Pacific

Cette critique a été rédigée à l’aide d’un exemplaire fourni par l’éditeur.

Revivez l’histoire et tentez de changer le cours des choses

Vous vous souvenez des batailles aériennes dans le pacifique pendant la seconde guerre mondiale ?

Quand il est question de se souvenir, ici on parle bien entendu de ce qu’on a appris à l’école, de ce qu’on a vu au travers des divers médias de divertissements comme des films, des séries, des livres ou d’autres jeux traitant de cette époque troublée, car je suppose que peu de vétérans pur jus vont lire ces lignes (et même s’ils les lisaient, je ne suis pas certain qu’ils apprécieraient qu’on joue et qu’on rigole avec une thématique si traumatisante…)

Cet aparté fait, vous allez pouvoir rejouer ces batailles stratégiques et tactiques en incarnant soit le camp américain soit le camp japonais.

Chaque camp ayant des unités aériennes, navales et terrestres qui ont leurs forces et leurs faiblesses.

Prenez un scénario, suivez la mise en place et lancez-vous dans la bataille, le premier camp à avoir atteint l’objectif ou à annihiler totalement le camp adverse l’emporte.

Pas de hasard, pas de cartes, pas de dés, rien qui ne puisse faire capoter votre stratégie, si ce n’est la ruse et la lecture de jeu de votre adversaire !

Tentant ?

Pour moi oui, mais…

La guerre, c’est moche

Car oui, à l’origine, le jeu a absolument tout pour me plaire, un jeu d’affrontement pur, pas de hasard, une direction artistique épurée qui rend le tout très lisible, des missions variées, des scénarios à jouer dans l’ordre pour inclure les différentes règles les unes après les autres, ce qui rend le jeu plus accessible…

Enfin ça, c’est sur le papier…

Car en lisant les règles, tout semble assez simple et on se dit que c’est cool qu’un jeu qui semble si profond en termes de stratégies et avec un fort goût de wargame soit aussi simple d’accès et qu’il soit explicable au plus grand nombre.

Mais au final, une fois en jeu, on se rend compte que faire des règles simples c’est bien, mais tout détailler c’est mieux…

Et je ne suis pas le seul dans ce cas : un bref coup d’œil sur BGG (la bible de référence des jeux de société -malheureusement tout le site est en anglais-) et on se rend compte que beaucoup de personnes ont des questions sur les règles et leurs applications dans telle ou telle situation.

On voit des schémas faits par les joueurs en détresse pour essayer d’être sûrs d’eux, on voit aussi des réponses qui se contredisent tant les règles sont soumises à interprétation…

Ce qui, il faut le dire, m’a totalement dégouté du jeu…

Et on ne peut même pas rejeter la faute sur une traduction foireuse, non, les auteurs étant français, nous avons la meilleure version des règles possible…

Je l’ai pourtant aimé dès les premiers tours, voyant son potentiel stratégique et les tactiques à mettre en place pour tenter de faire croire telle ou telle chose à mon adversaire et tenter de décrypter aussi ses tactiques.

Puis les confrontations sont arrivées, et il était difficile de rentrer dans le jeu et de se concentrer quand, après 2 actions, un doute survenait, qu’on allait sur BGG tenter de trouver la réponse, qu’on passait 5 minutes à démêler le vrai du faux, pour revenir à la partie, avoir à moitié oublié ce qu’on voulait faire et recommencer au tour suivant…

Nous avons essayé 3 scénarios, nous en avons refait un 2 fois parce que la mauvaise application des règles avait favorisé un camp et la victoire était donc faussée, mais nous avons abandonné car, les précisions n’étant pas toujours applicables à toutes les situations car les précisions que l’on trouve sont très situationnelles et que c’est très dépendant d’où se situe un avion par rapport aux avions de son camp ou par rapport aux avions du camp adverse, si ils sont à des altitudes différentes ou pas et si l’âge du capitaine est en relation avec le sens de rotation de la queue de la vache, que nous avons jeté l’éponge…

Je sais, vous allez me dire que nous pouvions créer des règles maison, mais voilà, nous n’aimons pas ça…

C’est donc une défaite totale.

Car oui, même le mode solo ne m’a pas convaincu…

Un arbre de décisions pour notre adversaire virtuel qui demande de vérifier quelques paramètres pour savoir si notre adversaire nous attaque, change de coin ou se place ailleurs.

Mais quand on sait qu’il existe des exceptions sur BGG pour le mode duel, le mode solo n’y échappe pas…

Déjà que quand un jeu m’oblige à des retours incessants à la règle ça me soule, mais là devoir aller sur BGG, passer 5 minutes à trouver une réponse (en anglais bien sûr !) et revenir à mon jeu pour avoir une autre question, repasser du temps sur BGG…

J’estime que le jeu est mauvais et que ça ne vaut pas la peine de s’y investir plus longtemps.

Je n’ai pas vendu le jeu, je me dis qu’un jour je vais le ressortir et jouer avec les règles qui me semblent les plus logiques et que là j’y trouverai du plaisir.

Car oui, avec des règles fluides et logiques, le jeu serait un hit !

Le matériel est de qualité, j’aime la DA qui m’immerge dans le jeu et même si le jeu mériterait de vrais avions sur des supports pour gagner encore en beauté et en immersion, mais je chipote un peu.

Donc au final, un jeu qui aurait pu être excellent, mais qui souffre de règles trop peu détaillées…

J’en rajoute une couche : comme cela fait longtemps que je n’ai pas joué au jeu, j’ai eu la curiosité d’aller voir si je trouvais une FAQ ou des règles corrigées sur BGG, j’y ai trouvé un fichier de clarifications officielles des auteurs et de l’éditeur.

Accrochez-vous à votre chaise, le fichier contient… 17 pages !

Pour un livre de règles qui, au départ, tient sur 4 pages…

Quand je vous dis que le jeu est sorti mal expliqué et avec des règles bancales, ce n’est pas pour rien… 17 pages d’explications et de clarifications…

Soit le jeu est sorti trop vite, soit les auteurs se sont dit qu’on comprendrait la logique qu’ils avaient en tête…

Si je retrouve la motivation de me farcir ces 17 pages (en anglais, bien entendu…) je redonnerai une chance au jeu et je mettrai à jour l’article, mais j’avoue que ma déception a été tellement grande que j’ai du mal à me dire que je pourrais lire ça et jouer…