Let’s go to Japan C’est l’histoire d’un mec qui veut partir au Japon, qui voit ses plans tomber par terre à cause de la pandémie et qui en fait un jeu.
Le jeu est arrivé par un Kickstarter dont l’éditeur AEG est très friand. Il nous arrive désormais en français par Don’t panic Games.
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Let’s go to Japan vous propose donc de planifier votre voyage entre Tokyo et Kyoto, de caler les différentes activités proposées pour que votre voyage soit le mieux préparé possible, en essayant de thématiser chaque journée, d’optimiser vos voyages en shinkansen, en somme de passer une bonne semaine nippone !
Pour cela, le jeu propose un draft, on choisit une carte et on passe le reste au voisin, ce qui permet de ne pas avoir de temps mort, un jeu où chaque joueur est continuellement actif, mais peut-être un peu trop dans son coin.
À son tour, on va donc choisir une ou deux cartes et passer le reste. Je cherche à faire les bons choix pour optimiser mon tableau sur les icônes des cartes ainsi que sur les deux couleurs (qui correspondent aux deux villes). Mes choix sont très intéressants : si je thématise correctement mes journées, je collectionne les mêmes icônes sur une même journée, j’obtiens des bonus.
Tout cela va conditionner mes choix, plus que de jeter un œil au tableau du voisin pour lui refiler des cartes qui pourraient l’embêter. De plus, certains bonus permettent d’agrandir son choix de cartes, alors à quoi bon chercher à pourrir le jeu des autres.
Le jeu est donc à classer dans les gentils, est-ce un défaut ? Non, c’est juste une caractéristique.
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Les cartes sont grandes, les infos utiles tiendraient sur une carte 4 fois plus petite, mais on ne profiterait pas des illustrations et du texte d’ambiance qui vient expliciter l’activité de la carte. Cela permet de se plonger dans le thème, de s’imaginer préparer effectivement son voyage, de rêver quoi !
Moi, j’ai été accroché par ce thème, par ces cartes et il m’arrive de lire les détails de certaines, de partie en partie. Si les voyages à Tôkyō se multiplient, j’espère que l’auteur aura sa part de reconnaissance.
Blague à part, le jeu est envoutant, sa mécanique est efficace et simple, le tout porté par un matériel de belle qualité, et ce pour le jeu en version boutique déjà. Si jamais il vous plait, la version Kickstarter pousse le délire jusqu’à emballer la boite dans un furokishi (pièce de linge) et avec des bols en céramique. Oui, Kickstarter, c’est n’importe quoi, ce n’est pas une grande nouvelle.
C’est d’ailleurs le souci du jeu, son prix. 50 €, c’est cher, c’est en général le prix que l’on voit sur des jeux experts. Sur un jeu plus initié, c’est une barrière qui est plus compliquée à franchir.
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Reste le test, je vous invite vraiment à l’essayer avant l’achat, je ne doute pas que le jeu plaise beaucoup, mais c’est un budget.
Personnellement, le jeu est à la maison, il marche très bien, même à deux, pour un voyage virtuel de l’autre côté de la planète. Alors Let’s Go ! to Japan !
Critique rédigée à l’aide d’un exemplaire envoyé par l’éditeur.
Un jeu vous proposant une course dans un univers cubique (certains y verront une inspiration à la Minecraft), où via une mécanique de stop-ou-encore, vous pousserez votre chance en lançant des dés afin d’obtenir le plus de résultats favorables.
Un sentiment de déjà-vu ? Vous n’avez pas tort, et on va voir pourquoi.
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L’œuf ou la poule
Même avant d’avoir lu le livret de règles, rien qu’en lisant le dos de la boite, je me suis dit que ce jeu avait un sacré air des Charlatans de Belcastel. Le jeu de Wolfgang Warsch est un des jeux que j’apprécie beaucoup pour son côté fun et abordable, et du fait qu’il sublime cette mécanique du stop-ou-encore. Pour rappel ou pour ceux qui ne connaissent pas, les joueurs piochent en simultané des jetons dans un sac et les posent dans leur chaudron respectif. Si vous posez des jetons blancs et que leur valeur cumulée est de 7 ou + le chaudron explose et vous n’aurez pas toutes les actions et bonus disponibles en fin de tour. Ça n’a rien de complexe et pourtant le fonctionnement de cette mécanique de jeu jouée en simultanée est parfait. Tout le monde se guette du coin de l’œil, attendant l’explosion du chaudron d’à côté, tout en poussant sa chance en continuant de piocher pour son propre chaudron. Un vrai plaisir.
Après quelques recherches, j’ai vu que Cubitos était aussi fortement inspiré, ou comparé, à Quarriors, ou la Quête d’El Dorado que je ne connais pas.
Je me concentre sur les Charlatans du coup, et je ne peux arrêter de me poser cette question de l’inspiration des auteurs en créant leurs jeux. John D. Clair est aussi l’auteur de Mystic Vale, Ecos, Dead Reckoning et Space Base. Cubitos est sorti en 2021 mais comme tous les jeux, nécessite entre 1dé6 mois et 1dé6 années de création et développement. Les Charlatans sont sortis en 2018.
Les similitudes entre les 2 sont trèèèèès nombreuses. Remplacez les jetons des Charlatans par des dés à Cubitos, et à part un plateau symbolisant un circuit contre un chaudron de magicien, et vous avez le même jeu.
J’avoue que cela me gêne d’avoir autant de proximité entre les 2 jeux, et je m’étonne même que Cubitos qui est sorti après n’ait pas été développé en réaction à la sortie de Charlatans pour ne pas le modifier un tant soit peu. Les 2 semblent tellement en confrontation au moment d’un achat qu’à part si vous préférez les dés aux jetons, ou inversement, vous aurez du mal à faire un choix.
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Dés à gogo
Vous aurez donc à lancer des dés à votre tour en espérant obtenir les symboles qui vous feront avancer le plus vite possible sur le circuit, et gagner des bonus et des ressources vous permettant d’acheter d’autres dés plus forts au fur et à mesure de la partie. Chacun part avec le même pool de dés de départ, sans pouvoirs spécifiques, et vous pourrez l’améliorer durant la partie avec les différents dés et leur pouvoir associé à disposition. C’est là où la différence se fait entre les joueurs, avec certains privilégiant tel ou tel type de dés. Avancer plus vite dès le début, gagner plus de ressources permettant d’acheter plus vite les dés les plus chers. Toutes les stratégies seront possibles, mais vous aurez bien compris qu’il faudra tout de même les lancer ces dés, et espérer avoir les bonnes faces.
Car si au cours d’un lancer, tous vos dés indiquent une face vide, c’est le drame et la frustration. Vous avez poussé trop loin votre chance, et il vous faudra regarder les autres avancer ce tour-ci. Cela peut aussi vous arriver plusieurs tours de suite ou durant la partie si vous êtes un peu poissard, ou si vous ne vous contentez pas d’un lancer, et si vous relancez sans cesse. À vous de voir !
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Alors l’œuf ou la poule ?
J’ai une préférence pour les Charlatans de Belcastel que je trouve plus élégant. Si vous avez déjà ce jeu, à moins d’adorer le stop-ou-encore et/ou les dés, je ne vois pas ce que Cubitos apportera à votre ludothèque. Si vous n’en avez aucun, posez-vous la question si vous préférez lancer des dés, ou piocher des jetons dans un sac, si vous préférez faire une course autour d’un circuit, ou si vous préférez concocter une mixture prête à exploser. Enfin si vous préférez les couleurs flashy à l’américaine, ou le sobre et parfois pas très beau design à l’allemande. Et ça compte aussi, il y a généralement 10€ de différence entre les 2, à l’avantage des Charlatans.