Bienvenue dans la tête de Fernando António Nogueira Pessoa !
Poète, écrivain, traducteur, éditeur et philosophe portugais, Pessoa fut une figure littéraire importante du XXème siècle au Portugal. Il se disait composé de multiples personnalités, chacune indépendante des autres : ses hétéronymes.
Dans Pessoa, c’est la poésie qui nous intéresse puisque les joueurs vont devoir écrire des poèmes en incarnant l’un des hétéronymes du poète.
J’en attendais beaucoup et l’ensemble m’a plu. Je vous explique pourquoi.
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Haut en couleurs !
Le moins que l’on puisse dire c’est que les visuels colorés sont agréables à regarder. Le plateau hexagonal, le dos des cartes, les pions en bois… Tout est fait pour attirer le regard tout en proposant une lecture fluide des éléments essentiels (tuiles, recto des cartes) grâce à une certaine sobriété.
Le matériel est de bonne facture et tout est étudié pour rentrer parfaitement dans l’insert (Aïe, du plastique…), jusqu’au plateau découpé en 7 morceaux façon puzzle (6 pour l’hexagone + 1 roue au milieu) : très sympa !
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Dans la tête !
Entrons dans le vif du sujet : Pessoa. C’est à l’un de ses hétéronymes que chaque joueur va s’identifier au cours d’une partie, parfois même à Pessoa lui-même. Chacun devra alors chercher l’inspiration dans différents lieux de Lisbonne pour écrire des poèmes : 2 cafés, 1 librairie et la célèbre place Rossio. Mais ce n’est pas tout ! Chacun aura également la possibilité d’intégrer la « psyché » de Pessoa : se rendre dans son esprit. Cela pourra s’avérer très utile.
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Ah, la poésie…
Un poème, ça ne s’écrit pas tout seul, et il faudra bien chercher avant de créer.
La mécanique de collection colle plutôt bien au thème, même si les joueurs ne prennent pas le temps de lire les fragments de poèmes inscrits sur les cartes. Et c’est bien connu : au café, on trouve l’inspiration !
Il est également tout à fait logique que les étagères de la librairie viennent remplir notre bibliothèque de différents courants littéraires.
Quant à la place Rossio, elle se prête à merveille aux déclamations de poèmes !
Modulons un peu
Deux modules sont présents dans la boîte de Pessoa :
les versos des plateaux individuels sont asymétriques, ce qui permet un renouvellement non négligeable des parties ;
les cartes Mensagem proposent quant à elles des objectifs de fin de partie qui vous aideront à marquer quelques points supplémentaires. Vous commencez la partie avec 2 cartes, puis vous en piocherez 1 à chaque fois que vous vous reposerez. Notez que vous ne pourrez pas en glisser plus de 3 sous votre plateau, mais vous pourrez les remplacer.
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Verdict
Soyons francs, je suis la cible de ce type de jeu : (dé)placement et collection. Et quand la direction artistique porte bien son nom, je suis appâtée !
Le matériel est de bonne facture et de toute beauté.
Dans Pessoa, les interactions viennent essentiellement du placement des hétéronymes et de la pioche des cartes. C’est toujours rageant de voir la carte tant convoitée finir dans la main d’un adversaire, ou ne pas pouvoir aller à l’emplacement souhaité, mais on arrive toujours à retomber sur ses pieds. D’ailleurs, le twist apporté par le fait que chacun peut endosser le rôle de Pessoa lui-même est très intéressant.
Côté configuration, le jeu est clairement optimisé pour 4 joueurs. Ça ronronne et donne envie d’y revenir. Tandis qu’à 2, on a l’impression de tourner en rond, les joueurs neutres sont prévisibles et ennuyeux.
Quant au mode solo, il est dommage qu’il ne soit pas inclus dans la boite et que l’on doive le télécharger et l’imprimer soi-même. Bien que ce ne soit pas compliqué à faire, c’est toujours énervant d’être obligé d’aller chercher un document qui devrait être dans la boîte. Bref, je n’ai pas eu l’occasion de l’essayer, je ne pourrai donc pas vous dire s’il est à la hauteur.
Le jeu est plutôt bien fait au niveau de l’immersion, pour peu que l’on se laisse porter.
La rejouabilité est, je pense, plutôt bonne grâce notamment aux modules qui apportent chacun un petit twist sympathique.
Conclusion
Coloré mais sobre, aguicheur mais sage, Pessoa a tout pour vous faire passer un bon moment, surtout à 4 joueurs !
– Eh bien c’est parfait puisque Café est un jeu court, corsé et plaisant alors… what else ? »
Le jeu de Costa et Rola, auteurs de Yinzi nous vient du Portugal où Pythagoras l’a édité. Pour la partie graphisme, c’est Marina Costa qui est aux pinceaux. Une localisation par Sylex en français est en chemin ! Un chemin semé d’embuches dans le transport mondial actuel, mais il arrive.
Le jeu est prévu pour 1 à 4 joueurs, à partir de 10 ans et pour une durée de 30 minutes environ.
Le jeu se tient dans une petite boite avec des cartes de grande taille (8*12cm) ce qui apporte une belle lisibilité des 6 icones présentes sur chaque carte.
Parlons du graphisme qui, sur la couverture de la boite ou le dos des cartes est chatoyant et attire l’œil. Le recto de celles-ci, très blanc pour faciliter la lecture, peut être décevant au premier abord mais la lisibilité qui fluidifie les parties est un réel avantage du jeu.
On regrettera juste un léger manque de couleur sur les illustrations des estaminets.
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A quoi ça ressemble ?
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Comment on joue ?
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Pour le gameplay, c’est assez simple : vous allez produire des graines de café, les sécher, les torréfier pour alimenter des bars ou vos stocks.
Pour cela, le jeu dure 8 manches dont chacune se découpe en 2 phases :
Vous récupérez une carte sur 3 proposées et la placez par-dessus une ou plusieurs autres présentes dans votre jeu.
Pour cela, vous devez recouvrir 2, 3 ou 4 cases d’autre(s) carte(s).
Si vous obtenez une tasse à café avec votre nouvelle carte, vous devez la payer un grain de café depuis votre réserve personnelle. Ensuite ajustez votre marqueur selon le nombre de tasses de café visibles dans votre espace de jeu. Chaque tasse vous donne une action durant la deuxième phase de votre tour.
Les bateaux bleus sont un bonus : si vous en avez au moins 2 visibles dans votre espace de jeu, vous n’avez plus à payer vos nouvelles tasses de café.
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Cette deuxième phase est l’utilisation de vos actions.
Pour une action, vous pouvez planter du café dans une zone de champs. Cette zone est représentée par des grains de café de différentes couleurs et marquée d’un A. Une zone de plantation comprend une ou plusieurs cases A qui doivent être contigües, adjacentes orthogonalement (haut, bas, droite et gauche) les unes aux autres.
Pour une action, vous pouvez charger une zone de séchage, case marquée d’un B. la zone de séchage peut, elle aussi, s’étendre sur plusieurs cases tant qu’elles sont contiguës. Chaque case B reçoit tous les cubes d’une même couleur.
Pour bien comprendre cette action et les suivantes : peu importe d’où viennent les cubes (zones adjacentes ou pas), on place tous les cubes d’une même couleur sur une case de réception.
Pour une action, vous pouvez torréfier votre café sec en remplissant une case C avec les cubes d’une couleur unique provenant d’une ou de plusieurs cases B.
Et pour une action, vous pouvez vendre. Pour cela, récupérez tous vos cubes se trouvant sur des cases C et remplissez vos zones D. Les cubes restants sont placés sur votre carte personnelle où se trouvent vos réserves.
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Après la 8ème manche, c’est fini et il ne reste qu’à compter les points.
Les points de victoire seront ceux des bistrots que vous aurez complétés et des deux couleurs les moins présentes dans vos stocks. Oui, les moins présentes ! Alors pensez à équilibrer vos productions.
Les parties sont donc assez courtes une fois le gameplay assimilé, si le placement de cartes en superposition n’est pas une mécanique qui vous grille le cerveau.
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VERDICT
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Café c’est un petit jeu mais pas que ! Un filler, ces jeux qui se jouent en 30 minutes avec un matériel condensé.
Un filler avec pas mal de réflexion et des choix intéressants ! Ne cherchez pas l’interaction, elle est quasi nulle, mais par contre vous prendrez plaisir à chercher la solution de l’équation. Quelle carte choisir, comment la tourner, où la placer…
Quelles actions faire, dans quel ordre, anticiper vos prochains tours, prévoir le placement des prochaines cartes, espérer certaines cartes ou cases tout du moins.
Bref, avec Café, vous aurez un bon jeu casse-tête qu’on peut sortir facilement.
Pour l’âge minimum, il n’y en a pas vraiment ; au final, Café a une mécanique qui, une fois comprise, est assez simple à jouer, donc les joueurs novices seront quelque peu perdus avec le risque de boire la tasse là où les petits ludistes en puissance pourront y jouer sans souci.
Pas de configuration recommandée, le jeu ayant peu d’interaction il fonctionne très bien à 2 comme à 3 ou 4.
Pour le solo c’est du beat your own score (faire le plus gros score possible). Un mode qui permet d’appréhender les règles mais pas mon mode de jeu préféré.
A vous les pauses café corsées pour faire bouillir vos neurones histoire de ne pas se retrouver chocolat !
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