Test: Iwari
Réédition de Han, lui-même réédition de Kardinal and König (on l’aurait vu passer sous le nom de China également) Iwari n’est donc pas un petit nouveau mais plutôt une valeur sure qui s’est refait une beauté sous les pinceaux de Matthew Mizak à qui l’on doit le design de Tang Garden. L’auteur est Michael Schacht (Lucky Numbers, Coloretto), il est édité par Thundergryph Games.
Iwari est un jeu de majorités sur des territoires avec gestion de vos 3 cartes en main pour vous placer.
Une mécanique simple et fluide, une fois les deux ou trois petites particularités de placement comprises, qui fait d’Iwari un jeu aussi profond que « léger ». Par cet aspect simple, mais loin d’être simpliste, il me rappelle Concordia pour cette profondeur de gameplay sur une mécanique simple.
Il est prévu pour 2 à 5 joueurs, pour une durée de 45 minutes environ, à partir de 14 ans.
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Le matériel :
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Le matériel est donc magnifique. À commencer par les cartes avec des illustrations sur le thème des paysages et des grands esprits pour chacun. Le plateau n’est pas en reste avec une belle harmonie des couleurs. Mention toute particulière aux totems qui sont magnifiques !
Un jeu de plus qui rentre dans la catégorie des « effets wahoo » à l’ouverture de la boite ! Le genre de chose qui se produit avec Bunny Kingdom et ses petits lapins par exemple.
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A quoi ça ressemble ?
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Comment on joue ?
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Iwari est un jeu relativement simple : vous disposez de 3 cartes en main et vous pouvez en jouer une ou deux d’une même région à votre tour.
Si vous disposez de 2 cartes d’une même région, elles peuvent être défaussées pour être jouées comme un joker et donc de la région de votre choix. C’est comme cela que vous pourrez jouer jusqu’à 3 cartes par tour. 2 qui seront défaussées pour créer un joker qui sera associé à la troisième.
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Dans chaque région vous pouvez placer des tentes et /ou totems.
La première fois qu’une région est visitée, on ne peut y jouer qu’une seule carte pour y placer une première tente. Une fois qu’une région est connue par un joueur, tous peuvent y jouer 2 cartes pour y placer tente(s) et /ou totem(s).
Une restriction cependant au placement des totems. Il ne peut pas y en avoir plus que de tentes détenues par le joueur majoritaire dans la région ! Vous allez voir, c’est très simple :
Dans une région de forêt, je contrôle 3 tentes et mon adversaire 2. Il ne peut donc pas y avoir plus de 3 morceaux de totems au total dans cette région. 3 morceaux qui peuvent appartenir à n’importe quel joueur.
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Et voilà rien besoin de savoir de plus pour jouer ! Ah si… le scoring ! Parce que se placer c’est bien beau, mais si c’est sans but le jeu devient un peu plat.
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Il y aura deux scoring dans la partie. Un après avoir fini pour la première fois le deck de cartes, et un second quand il sera épuisé pour la seconde fois.
Le premier scoring ne porte que sur les tentes. Dans chaque région, le joueur majoritaire gagne autant de points de victoire que le total des tentes sur ce territoire. Si on reprend l’exemple vu juste au-dessus, je gagnerais 5 PV (mes 3 tentes + les 2 de mon adversaire).
Le joueur en seconde position gagne autant de PV que le nombre de tentes du joueur majoritaire (3PV dans le cas présent).
En cas d’égalité, les joueurs sont tous considérés comme majoritaires.
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On comprend donc que si un joueur commence à poser trop de tentes dans un territoire il suffira d’en placer une seule pour scorer un seul PV de moins que lui mais en plaçant beaucoup moins de tentes ! Ne soyez pas trop gourmand ou les autres en profiteront !
À la fin de la partie, ce scoring des tentes est de nouveau effectué. On y ajoute le scoring des totems et des colonies.
Les totems scorent si vous êtes majoritaire dans deux régions adjacentes. Si c’est le cas, vous gagnez 1 PV pour chaque morceau de totem composant le totem de chacune des deux régions.
Par exemple, je suis majoritaire dans 2 régions adjacentes et dans la première le totem contient 2 morceaux m’appartenant et 1 morceau de mon adversaire. Je score 3 PV pour celui-ci. Dans la seconde, je suis seul présent avec 2 morceaux, je gagne donc 2 PV de plus.
En cas d’égalité dans une région, les joueurs à égalité sont tous considérés comme majoritaires.
Le scoring par les totems est assez violent et peut complètement retourner une partie ! Ne le sous-estimez surtout pas.
Reste le scoring des colonies. Une colonie se compose de 4 tentes ou plus appartenant à un même joueur et reliées de façon ininterrompue par les chemins sur la carte.
Pour chaque colonie le joueur score 1 PV par tente.
Et voilà comment jouer et gagner à Iwari !
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Il vous faudra vous placer et anticiper la stratégie de vos adversaires tout en saisissant les opportunités qui s’offriront à vous de placer une tente dans une région où un joueur est trop gourmand par exemple ! Et si possible en cassant une colonie potentielle.
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VERDICT
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Iwari est au final un jeu abstrait servi par un matériel de toute beauté et un gameplay limpide qui amène une grande profondeur.
À deux joueurs, chacun va jouer après son tour pour un joueur neutre avec les cartes qu’il lui reste en main. S’il lui en reste !
On a vite tendance à placer ce joueur neutre partout pour bloquer l’autre et il n’est pas rare en définitive que ce soit ce joueur qui l’emporte sur les vrais adversaires !
Le mode deux joueurs est très intéressant, il amène des choix assez compliqués entre bloquer son adversaire et faire gagner ce joueur neutre ou essayer de se faciliter la tâche mais laisser à l’adversaire de belles opportunités ! Les amateurs de jeux en tête à tête ne seront pas déçus !
Pour les plus jeunes le jeu est sans texte. Ne les sous-estimez pas et une fois les ficelles du scoring comprises, un enfant de 10 ans pourrait bien vous surprendre !
Avec Iwari on dispose d’un jeu aussi beau que bon ! Les sensations de jeu m’ont rappelé Concordia qui lui ajoute une couche gestion de ressources. On est ici dans un jeu plus léger pour amateurs de conflits plus directs.
Venez battre la campagne et vous installer dans une nature luxuriante et lui rendre hommage par vos totems.
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