Test : Happy Dayz

Test : Happy Dayz

Cette critique a été rédigée à l’aide d’un exemplaire fourni par l’éditeur.

Un jeu de pli post-apocalyptique , c’est cool, avec plein de zombies. En plus, un jeu de plis thématique, alors là, bravo !

Dans Happy Dayz, Benoit Gallot nous propose un jeu de plis, donc avec deux boites pour encore plus de fun, le tout illustré par Goupil et édité chez Origames.

On va donc jouer des survivants. Chaque type de personnage correspond à une couleur avec un effet associé. Gang de bikers, survivalistes, cheerleaders, gouverneurs, policiers, infirmières ou encore les sempiternels zombies, tous sont présents comme dans un bon film de série Z. Vous commencerez avec 66 personnes dans votre communauté, à vous de les garder en vie ou tout du moins d’en avoir le plus en fin de partie.

À chaque manche, vous allez jouer les zombies, car sans eux, pas d’histoire, et 3 autres couleurs. Les zombies vont de 1 à 20, les survivants de 1 à 13. Le jeu est un must follow (on doit suivre la couleur demandée) avec un plateau central où la personne qui ouvre le pli a un choix : d’un côté, la carte la plus faible, et de l’autre, la carte la plus forte remporte le pli.

Avant chaque manche, vous passez une carte à chacun de vos deux voisins qui formeront sa main publique pour la manche.

Le talon du deck non distribué est au centre du plateau de jeu et une carte est ajoutée à chaque pli ; elle sera gagnée en plus des cartes du pli.

Les zombies font perdre de la population, 3, 6 ou 9. Les survivants… bah, c’est des survivants, ils viendront donc grossir vos rangs. De plus, la couleur qui ouvre le pli déclenche son effet en fin de pli ou de manche.

Les survivalistes vont pouvoir échanger la carte du talon de deck avec une de leurs mains, les cheerleaders vont faire circuler une carte de chaque joueur au joueur suivant, les policiers peuvent être utilisés comme atout… Y’a de tout pour tous les gouts.

À la fin de chaque manche, on fait les comptes et en général, tout le monde n’a pas survécu dans la communauté. La plus touchée (celle qui a le plus de pertes) peut échanger une couleur jouée contre une des couleurs en réserve. On joue 4 manches, sauf si un joueur se retrouve avec sa communauté à 0, et bien entendu, le joueur avec le plus de population gagne la partie.

Happy Dayz est un jeu bien malin avec des mécaniques connues, mais qui sont ici associées à une couleur en particulier : c’est vraiment bien vu et c’est nouveau. Le fait de définir quelle carte va gagner le pli permet de donner du contrôle aux joueurs, mais surtout, je ne sais pas si ce jeu est un trick taking ou un trick avoidance. est-ce que l’on cherche à gagner des plis pour récupérer quelques survivants, mais surtout profiter des effets. Le risque, bien entendu, c’est de se retrouver avec quelques zombies dans les pattes.

Le jeu peut être frustrant quand vos adversaires vont lâcher des zombies dans des plis que vous avez durement gagnés, ça reste un jeu où il y a une majorité de points négatifs, donc tout le monde y perd de la population.

Par son thème, le jeu est fun et on se prend dans le thème, il n’en reste pas moins un jeu de plis assez fin et avec une forte rejouabilité vu que chaque couleur dispose de 2 variantes de son effet de base.

Le jeu propose 2 boites, cela permet de garder un prix de vente correct et surtout de proposer 6 nouvelles couleurs dans la seconde boite avec 6 pouvoirs supplémentaires et leurs variantes.

Si je peux vous conseiller, partez sur American Dream pour du plus basique, mais très efficace, et Woodstock Fever pour plus de possibilités et de folie.

Ce Happy Dayz mérite vraiment le détour : un jeu de pli différent, thématique et accessible, c’est l’occasion de se faire quelques zombies entre amis, mais pas trop !

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Prix constaté : 17,90 €

Test : Man-Eating House

Test : Man-Eating House

Un jeu de pli et d’horreur, c’est tout un programme. Ajoutons un diagramme de résolution des plis et nous voilà dans un jeu de pli dont l’horreur est de définir le gagnant du pli ?

Non, ne vous inquiétez pas, ce man-eating house est certes technique, voire complexe, mais après quelques plis, vous n’aurez plus besoin de la très bonne aide de jeu.

Le jeu de Kunihiko Tsuchiya est un jeu d’équipe, soit en 2 contre 1 à 3 joueurs, ou le classique 2 contre 2 à 4 joueurs. Jeu en équipe, jeu plus profond et bien plus intéressant. Pour les jeux de plis, c’est une règle qui se vérifie souvent, et ici c’est encore le cas. Amis joueurs de belote, vous retrouverez des sensations de devoir compter sur l’autre, faire des appels ou les lire ; bref, on joue à deux !

Pour gagner, il vous faut tout simplement plus de points que l’équipe adverse. Ces derniers sont les enfants et les fantômes présents dans chaque couleur.

Une couleur est divisée en familles : les cartes 1, 2 et 3 sont des enfants, les 4 sont des petites filles fantômes (on verra plus loin pour quoi faire), les 5, 6 et 7 sont des armes anti-fantômes comme une tronçonneuse (ça ne plaisante pas) ou une amulette, les 8, 9, 10 et 11 sont les lieux de la maison et certains sont même maudits ! On termine avec les 12, 13 et 14, qui sont donc les fantômes. 

Pour en finir avec les cartes, on en rajoutera le 0 uniquement en vert, le chien des enfants et le 15 rouge, un vieil homme bien mystérieux.

Côté gameplay, ce ne sera pas le plus fluide, alors accrochez-vous, on se fait un petit tour du propriétaire.

La première étape est si une petite fille fantôme (un 4) est jouée en ouverture de pli, on arrête tout et on effectue un échange de carte à l’initiative de celui qui a joué le 4.

Pour le reste, une fois que chacun a joué une carte, on déroule une séquence qui vérifiera étape par étape pour savoir qui gagne tout ou partie du pli. C’est thématique : les enfants s’échappent ensemble, les fantômes sont perdants face aux armes, bref, c’est cohérent. Pour autant, il vous faudra quelques plis pour que tout ceci vous parle et que vous n’ayez plus besoin de l’aide de jeu qui est très bien faite, au passage.

Man-eating House est un jeu technique qui ajoute la dimension d’équipe à 3 comme à 4 joueurs. À 3 joueurs, il ajoute même du rôle caché : le joueur avec le vieillard (15 rouge) est seul contre les deux autres, à lui de conserver cette information jusqu’à ce qu’elle lui serve.

À 4 joueurs, on est sur un vrai jeu en équipe, 2 contre 2, et surtout, à vous de créer une vraie connexion avec votre partenaire. Il vous faudra également quelques parties pour en voir tous les détails, les appels, les ouvertures et autres automatismes. Un vrai jeu de plis « à l’ancienne » qui mérite qu’on y revienne pour, une fois passée la barrière des détails techniques, apprécier ce jeu à sa juste valeur puisqu’il le mérite amplement.

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Prix constaté : 33 €

Test : 6 Forces

Test : 6 Forces

Le dernier Shinzawa est donc 6 forces, et comme les précédents de l’auteur (Luz), c’est un jeu froid et calculatoire, mais qui fait excellemment bien le travail !

On pourrait s’arrêter là, mais je vais quand même prendre le temps de dire quelques petites choses supplémentaires.

Dans cet opus, le twist vient non pas de l’atout, mais des atouts. En effet, chaque joueur dispose de 6 cartes d’atout représentant les 4 couleurs, la carte la plus forte et la carte la plus faible.

Chaque joueur en posera une différente des autres qui définira l’atout lorsqu’il est leader d’un pli.

Chacun pariera également le nombre de plis qu’il compte faire à l’aide de jetons en nombre limité, donc premier arrivé, premier servi.

Choisir un atout ou prendre des jetons de pari à votre tour, c’est votre premier choix dans cette partie ; vous choisirez l’autre paramètre au second tour de table. Il s’avère important pour vous adapter à ceux de vos adversaires et tenter de lire leur stratégie.

La partie pli est elle aussi différente de ce que l’on trouve habituellement, avec un atout spécifique selon la personne qui lance le pli.

Au final, 6 Forces est comme tous les shinzawa plutôt froid, on réfléchit fort autour de la table, ce n’est pas la grosse ambiance. Le jeu reste un excellent opus de l’auteur, original sans pour autant sortir du chemin balisé de ses précédents titres, efficace.

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Prix constaté : 35 €

Test : Bubble Gum

Test : Bubble Gum

Bubblegum vous propose de faire la plus grosse bulle de chewing-gum, mais attention à ne pas la faire exploser.

Le jeu de Kota Konno est uniquement pour 2 joueurs , il tient dans la poche sans problème avec ses cartes de petite taille.

Côté gameplay, le jeu fonctionne avec des cartes de 1 à 6 dans 4 couleurs. On en donne 10 à chacun et sur les 4 restantes, on en retourne une pour définir l’atout de la manche.

Des plis de 2 cartes donc, pas vraiment ce que je préfère, mais ce petit jeu en a sous la pédale, vous allez voir.

Une fois le pli terminé avec les règles habituelles (must follow, on coupe si l’on veut quand on ne peut pas fournir), le vainqueur va prendre la carte du perdant dans son scoring et le perdant récupère la carte du gagnant dans sa main. Cet échange permet au perdant de contrôler les points que gagne son adversaire et au gagnant de connaître une carte de la main de ce dernier.

On jouera 10 plis et le joueur le plus proche des 15 points ou pile à 15 gagne la manche. 2 manches gagnées et c’est la victoire tout simplement.

Un petit jeu donc, mais où il se passe pas mal de choses, cet échange de cartes entraînant des échanges d’infos, un contrôle des points gagnés par son adversaire et aussi une taille de main qui va rapidement devenir asymétrique.

Si un joueur dépasse les 15 points, il place toutes ses cartes de scoring de côté et recommence un compte. Laisser un joueur faire cela, c’est s’assurer que votre main sera plus fournie que la sienne, plus de choix, plus de contrôle ; bref, un petit jeu, mais uniquement par la taille et les règles.

Bubblegum m’a bluffé, je n’en attendais pas autant. Cette gamme de petits jeux m’a déjà proposé Sumo, qui est sympathique mais ne restera pas sur le long terme. Ce bubblegum semble bien plus armé pour se faire une place sur le long terme.

Le genre de jeu à emmener partout comme un paquet de chewing- gum ! Pratique pour jouer frais.

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Prix constaté : 31 €

Test: Bid coin

Test: Bid coin

Le Bitcoin va s’effondrer. Oui, ici, nous sommes dans un jeu de plis dystopique. Allez, il fallait bien un thème pour justifier l’idée de se débarrasser de ses bitcoins.

Le jeu de Shibu est clairement un des meilleurs jeux de plis du tout dernier Tokyo Game Market, alliant fun et sérieux avec un certain brio.

Son auteur, Shibu, nous propose, à l’aide de cartes de 0 à 10 dans 5 couleurs, de vous faire jouer des plis pour remplir vos contrats.

Chaque joueur commence la partie avec des cartes de Bitcoin devant lui, de valeurs 7, 5, 3, 2 ou encore 1. Ces cartes sont tout simplement des contrats à valider.

Tout se passe pendant les plis. Quand vous gagnez votre premier pli, vous devez en activer un, chaque carte étant un objectif en nombre de plis en fin de manche.

Si, en cours de manche, vous dépassez de nouveau cet objectif, pas d’inquiétude, il vous suffira d’engager une autre carte de contrat pour avoir un nouvel objectif à atteindre.

Ce contrat dynamique n’est vraiment pas courant dans les jeux de plis, Nokosu Dice le propose dans la limite de vos dés restants devant vous.

Il vous est également possible de déclarer le fameux Shoot the Moon, parier que vous ne ferez aucun pli au cours de la manche en engageant autant de valeur de contrat que de cartes encore dans votre main (12 cartes en main, c’est l’occasion d’engager 7+5, par exemple). Vous l’aurez compris, plus vous prenez le risque tôt, plus vous pourrez supprimer de cartes.

La partie se terminera si un joueur réussit à se séparer de toutes ses cartes Bitcoin ou après un nombre de manches.

Un jeu sérieux, mais également plutôt fun : faire tomber un adversaire qui ne parviendra pas à réussir son pari se passe dans une bonne ambiance, puisqu’ici tout le monde sera ciblé.

Bit Coin, par son gameplay simple et efficace, son interaction forte et sa petite dose de fun, est un des tous meilleurs de ce début d’année ; il restera sans aucun doute dans ma ludothèque.

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Prix constaté : 37 €