Les dossiers du Labo : Les châteaux de Bourgogne

Les dossiers du Labo : Les châteaux de Bourgogne

Avertissement : Ce dossier ne parlera que du jeu « les châteaux de Bourgogne » en version plateau, il ne sera nullement question de la version « jeu de cartes » ou « jeu de dés ».

Ce dossier est réalisé à partir de boites que j’ai moi-même payées ou que ma famille m’a offertes, je remercie donc mon compte en banque et celui de ma famille !

Rappel de mon modus operandi pour les dossiers :

Dans un dossier, je tente d’être le plus neutre possible sur le jeu alors que je détaille les mécaniques et une partie des règles, puis les différences entre les versions du jeu et à la fin je donne mon ressenti sur quoi choisir et pourquoi, de mon point de vue bien entendu !

C’est parti pour un dossier qui, je l’espère, vous aidera à faire le bon choix si vous ne savez pas quelle édition choisir !

Sommaire :

Les châteaux de Bourgogne, petit point Histoire avant d’entrer dans le vif du sujet :

Stefan Feld, auteur connu et reconnu pour ses œuvres diverses et variées (Merlin, Notre Dame, Trajan, Bonfire et j’en passe…) est très probablement un fan des différentes villes et région et monuments du monde entier, il n’y a qu’à voir ses œuvres pour s’en rendre compte : son premier jeu référencé sur BGG porte le nom de Rome, deux ans plus tard, sort Notre Dame, Macao suivra, Les châteaux de Bourgogne ensuite, Strasbourg, Bora Bora, Rialto, Bruges, Les châteaux de Toscane, Hamburg, Amsterdam, New York City, Marrakesh, Cuzco, Vienna, Nassau, Katmandu, on peut le dire, il nous fait voyager autour du monde !

Ce brave monsieur né en Allemagne, est un spécialiste des jeux dits « à l’allemande » (Bon, vu son origine, on s’en serait douté !), entendez par là, des jeux esthétiquement particuliers (Oui, c’est une manière polie de dire moches, on ne va pas se mentir !) et dont la thématique à tendance à être là pour faire joli plus que pour être ressentie.

Une majorité de ses jeux sont classés comme familiaux voire initiés et quelques experts (avec des notes de complexité entre 1,33 et 3.73 sur BGG).

Revenons au jeu qui nous intéresse aujourd’hui : Les châteaux de Bourgogne.

Sorti en 2011 pour sa première édition et avec un poids de 2.98/5 sur BGG, ce jeu est classé dans le panthéon des meilleurs jeux de tous les temps par les personnes ayant voté sur BGG.

En effet, il est en 16ème position !

Pour un jeu de cet âge c’est très honorable !

N’étant pas un spécialiste des classements BGG, je suppose que cette place comprend les 3 éditions du jeu puisque je ne vois pas de rang sur les deux éditions suivantes.

Après l’Histoire, passons au détail : Les châteaux de Bourgogne, les origines.

Par un beau jour de 2011, Alea et Ravensburger mettent dans tous les bons rayons de magasins le dernier Feld : Les châteaux de Bourgogne.

L’accroche annoncée est la suivante :

Oyez, oyez Gentes-Dames et Gentilshommes !

Vous venez d’hériter d’un Duché et vous allez devoir le bâtir, le gérer et le rendre plus prospère que les vils manants qui tenteront d’en faire autant de leur côté.

Choisissez bien, ne laisser pas les meilleurs bâtiments aux autres et la gloire et la renommée seront vostre !

Bon, c’est résumé à ma sauce, mais c’est ça en gros.

Au final, oubliez le thème, ce n’est qu’un prétexte pour mettre des tuiles de différentes couleurs (fades) sur votre plateau.

La première chose que l’on remarque du jeu, c’est sa fadeur.

Jugez par vous-même, avec cette image issue de BGG :

Un plateau central grisâtre, des plateaux personnels tout aussi grisâtres et organisés façon tableur Excel, bienvenue dans un jeu à l’Allemande !

Visuellement, c’est fade, célèbre pour être laid, mais mécaniquement, le jeu semble faire mouche (Ce n’est pas mon avis personnel à ce stade, je ne parle qu’en terme de classement sur BGG.).

Parlons donc des mécaniques

ATTENTION : les mécaniques sont les mêmes pour toutes les versions, je ne vais donc pas répéter les prochains paragraphes pour chaque édition !

Le jeu propose des règles simples de manière générale : en début de tour et en simultané, nous lançons les deux dés à notre couleur et la personne désignée pour jouer en premier va lancer en même temps un 3ème dé, blanc, qui servira à placer une marchandise dans un entrepôt de la valeur indiquée par ledit dé.

Ensuite cette personne accomplira 2 actions parmi les 4 que propose le jeu, à savoir :

  • Prendre une tuile d’un dépôt numéroté à la valeur de son dé pour la placer dans une réserve de tuile sur son plateau personnel (dans la limite de 3 tuiles stockées en simultané).
  • Placer une tuile de sa zone de stockage dans son duché en respectant une règle d’adjacence à une tuile précédemment placée et de respecter aussi la valeur du dé sélectionné pour cette action.
  • Vendre une marchandise de la valeur du dé sélectionné et gagner 2 points de victoire par marchandise de ce type vendue et 1 pièce d’argent.
  • Récupérer 2 ouvriers. Ces ouvriers servent à modifier la valeur d’un dé de +1/-1 par ouvrier utilisé.

Action optionnelle et qui ne compte pas comme une action et n’utilise pas de dé :

Acheter une tuile du dépôt noir sur le plateau central moyennant 2 pièces d’argent. Cette action n’est réalisable qu’une seule fois par tour, même si vous avez de quoi acheter plusieurs tuiles.

Une fois ces deux actions (3 si vous achetez une tuile) effectuées, on passe à la personne suivante et ainsi de suite jusqu’à ce que le tour soit terminé.

Quand tout le monde a joué un tour, on regarde qui est désigné 1er joueur sur la piste d’ordre du tour, cette personne prend le dé blanc et on recommence un tour jusqu’à la fin de la manche qui intervient après 5 tours de jeu.

Après 5 manches, la partie est terminée, on attribue les points de victoire et on désigne la personne gagnante de cette partie.

C’est simple, efficace.

Il y a bien sûr d’autres règles à prendre en compte telles que :

Les tuiles ont toutes une capacité, la plupart en utilisation unique au moment de la pose dans votre duché comme les tuiles bâtiments (représentées en beige marronnasse pour la 1ère édition du jeu, puis en beige standard pour les deux éditions suivantes.).

Ces capacités vous permettront par exemple de :

  • Récupérer une autre tuile, du même type, ou d’un autre type.
  • De prendre 2 pièces.
  • De placer une seconde tuile de votre choix.
  • De prendre deux ouvriers.
  • De marquer 4 points de victoire.
  • De vendre un type de marchandise.

Les tuiles beiges sont entourées en rouge sur cette image

Pour les tuiles navire (de couleur bleue) :

  • D’avancer sur la piste d’ordre du tour et de récupérer des marchandises dans un dépôt du plateau.

Les tuiles bleues sont entourées en rouge sur cette image

Pour les tuiles bétail (de couleur verte) :

  • Marquer le nombre de points de victoire correspondant au nombre d’animaux visibles sur la tuile, puis, si vous posez une autre tuile avec le même type d’animal représenté par la suite, de marquer les points des animaux que vous posez, ainsi que ceux des animaux du même type déjà présent dans cette zone.

Les tuiles vertes sont entourées en rouge sur cette image

Pour les tuiles monastère (de couleur jaune) :

  • Elles ont toutes des capacités uniques qui apporteront des points de victoire en fin de partie en fonction d’un type de bâtiment présent dans votre duché, ou des bonus lorsque vous effectuez une action. Attention à ne pas oublier ces bonus, ils peuvent être très utiles et vous avantager !

Les tuiles jaunes sont entourées en rouge sur cette image

Pour les tuiles château (de couleur vert foncé) :

  • Elles vous permettent de faire une action de votre choix, comme si vous aviez un autre dé de la valeur que vous souhaitez.

Les tuiles vert foncé sont entourées en rouge sur cette image

Pour les tuiles mine (de couleur grise) :

  • Elles permettent de gagner 1 pièce d’argent par mine dans votre duché au début d’une nouvelle manche.

Les tuiles grises sont entourées en rouge sur cette image

Autres règles à prendre en compte :

Il est interdit (sauf modification grâce à des tuiles monastère), de poser deux fois le même bâtiment dans un secteur.

Les secteurs sont des zones colorées qui sont adjacentes.

Dès que vous avez rempli un secteur coloré, vous marquez un nombre de points de victoire équivalent à la taille du secteur (le nombre total de tuiles qui le compose) + une valeur qui varie selon la manche pendant laquelle vous avez terminé ce secteur.

Plus vous terminez un secteur tôt dans la partie, plus vous marquerez de points de victoire.

Ajoutez à ça le fait que si vous être la première ou deuxième personne à compléter intégralement une couleur dans votre duché, vous gagnerez un bonus de points qui variera en fonction du nombre de personnes qui jouent (5, 6, et 7 points pour la première place à 2,3 et 4 personnes et 2,3 et 4 points pour la seconde place.)

Une fois les 5 manches terminées, on procède au décompte final des points qui rajoute :

  • 1 point de victoire par pièce argent en votre possession.
  • 1 point de victoire par tuile marchandise encore en votre possession.
  • 1 point de victoire par lot de 2 tuiles ouvrier en votre possession.
  • Les points de victoire accordés par vos tuiles monastère.
  • Les tuiles pour avoir complété en 1er ou second toute une couleur.

Si vous avez plus de points de victoire que vos adversaires, félicitations, vous êtes vainqueur !

Voilà, ceci est un résumé presque complet des règles du jeu et qui est commun à toutes les éditions.

Le jeu d’origine proposait de jouer avec des plateaux asymétriques que l’on choisissait ou que l’on distribuait au hasard.

Des extensions sont sorties au fil du temps

Voici ce qu’elles proposaient :

  • De nouveau plateaux personnels. Utilité : augmenter l’asymétrie et la rejouabilité.
  • De nouvelles tuiles : Le parc (tuile bâtiment): il permettait de copier l’effet d’un bâtiment de notre choix. Les chèvres (tuile animal) : Elles comptent comme n’importe quel autre animal en respectant les règles classiques. Un monastère qui permet de toujours être en 1er dans l’ordre du tour au cas où plusieurs personnes seraient à égalité sur la piste d’ordre du tour. Un autre monastère qui permet d’acheter des ouvriers au prix d’une pièce d’argent.
  • German board game championship 2013.

Cette extension comporte de nouveaux plateaux liés aux qualifications régionales de la coupe d’Allemagne.

  • Plateaux de jeu monastère.

Cette extension comporte encore de nouveaux plateaux avec 3 monastères imprimés sur le plateau.

Dès que quelqu’un connecte ces monastères en ligne droite, cette personne remporte 5 points de victoire.

Si vous connectez vos 3 monastères vous remporterez des points de victoire en fonction du nombre de personnes qui jouent.

Cette extension portera le nom de « postes frontière » dans les éditions suivantes.

  • Les jardins du plaisir (oui c’est une traduction quelque peu littérale, je ne connais pas son véritable nom en Français.)

Cette extension apporte un nouveau bâtiment : les jardins du plaisir (Non, sérieusement ?!)

Dès que ce bâtiment arrive dans votre domaine, vous effectuez immédiatement une action avec le dé blanc.

Elle apporte aussi un monastère qui permet d’avoir des points de victoire par nombre de jardins du plaisir dans votre domaine en fin de partie.

  • Les cloitres.

Cette extension apporte un nouveau bâtiment à ajouter au dépôt noir.

Lorsque vous placez ce bâtiment dans votre domaine, il remplit un espace et n’apporte aucun bonus à la pose.

Par contre il augmente de 1 la taille du secteur dans lequel il est posé, ce qui permettra de marquer plus de points de victoire quand vous terminerez un secteur contenant un cloitre.

L’effet se cumule, si vous mettez 2 cloitres, la taille du secteur augmentera de 2, mais un secteur complété ne peut pas dépasser la taille de 8.

  • German  board game championship 2016

L’auteur remet ça avec des plateaux spécifiques pour les qualifications régionales de la coupe d’Allemagne.

  • Les routes commerciales.

Dans cette extension vous allez avoir un certain nombre de routes commerciales à placer à proximité de votre plateau personnel. Le nombre de routes est dépendant du nombre que vous êtes : 5 routes en duo, 4 routes en trio et 3 routes à 4.

A chaque fois que vous vendrez une ou plusieurs ressources, elles iront sur cette route commerciale.

Si la valeur de la marchandise vendue est la même que la valeur imprimée sur la route commerciale, vous remportez un bonus.

Ces bonus peuvent être des points de victoire, la possibilité de prendre une tuile d’un dépôt, de placer une tuile dans votre domaine, de prendre de l’argent, de faire une action bonus etc…

  • Jeu en équipe.

Dans cette extension vous allez pouvoir jouer en 2 contre 2 avec des plateaux spécifiques.

Ces plateaux sont faits pour être rejoints par le milieu.

Vous jouerez donc à deux sur le même duché, qui comprend 2 duchés individuels.

Vous ne pourrez stocker que 2 tuiles sur votre partie du plateau personnel, mais vous aurez aussi un espace central qui sera commun et qui vous permettra d’y placer jusqu’à 2 tuiles, toute tuile placée dans l’un de ces emplacements sera utilisable par vous ou votre partenaire.

Vos marchandises, tuiles ouvriers et argents sont communs aussi, vous pourrez chacun les utiliser à votre guise !

En fin de partie vous cumulez les points de victoire de chaque membre qui joue en équipe et vous saurez quelle équipe remporter la partie.

  • Mode solo.

Cette extension vous permet de jouer au jeu en solitaire avec un plateau personnel recto verso pour avoir deux difficultés.

Les règles générales ne changent que très peu, mais l’objectif du jeu change : plus question de marquer beaucoup de points de victoire, il faudra ici remplir intégralement votre plateau.

Pour cela vous aurez quand même une aide en plaçant un marqueur sur la case 50 des points de victoire.

Chaque fois que vous marquez des points, comptez-les normalement, comme dans le jeu d’origine.

Vous pouvez même acheter des points de victoire avec de l’argent.

Mais dès que vous atteignez la case 50 vous gagnez une action bonus de votre choix et réduisez le marqueur de 5 points, ce qui le positionne sur la case 45.

Et chaque fois que vous atteignez le marqueur, vous gagnez une action bonus et réduisez de 5 le positionnement du marqueur.

Autre subtilité : pour pouvoir rejoindre les différentes « îles », il vous faudra placer à chaque fois des navires, ce qui rend les choses plus délicates.

La seconde face du plateau augmente la difficulté avec plus d’îles à compléter.

Passons maintenant à la seconde édition du jeu, celle édité en 2019

Les châteaux de Bourgogne édition anniversaire, aussi parfois faussement appelée sur certains sites « édition de luxe » (Vu la qualité du matériel, c’est clairement mensonger…).

Ici vous allez retrouver quasiment tout ce qui faisait le contenu de l’édition normale ainsi que toute les extensions qui sont sorties (ou presque).

Faisons la liste de ce qui manque par rapport aux extensions qui sont sorties pour la première version, puis je parlerais des ajouts qui ne sont disponibles que dans cette version (enfin, qui ne sont pas achetables séparément pour la première édition, puisque la 3ème édition contient tout et plus encore !)

Les choses en moins :

Il ne manque que des plateaux individuels :

Elle ne contient pas les plateaux des extensions 3 et 7, ceux dédiés à la coupe d’Allemagne.

Et 1 plateau de l’extension 4 « plateaux de jeu monastère ».

C’est tout !

Les choses en plus :

Il n’y a finalement qu’une seule chose en plus : Les boucliers.

Dans cette extension, les boucliers sont des bonus que vous allez placer dans les dépôts en fonction du nombre de personnes qui jouent :

On placera 1 bouclier par dépôt en duo, 1 dans les dépôts 1,3 et 5 et 2 dans les dépôts 2,4 et 6 si vous jouez à 3 et 2 par dépôt si vous jouez à 4.

Lorsque vous faites un double en lançant vos dés, au lieu de jouer vos deux actions, vous pourrez choisir un bouclier disponible et le placer sur l’un de vos châteaux en jeu (un seul bouclier par château, soit 4 boucliers maximum) pour gagner son effet.

Ces effets sont variés et vous apportent des boost d’action ou des boost entre vos tours, comme par exemple de récupérer un ouvrier dès lors que quelqu’un autour de la table récupère des ouvriers.

Ils offrent des points de victoire en fin de partie, mais ont aussi un coût :

Chaque bouclier en votre possession devra être payé 1 pièce d’argent avant que vous ne fassiez votre phase de revenus, c’est-à-dire la phase lors de laquelle vous allez gagner de l’argent, il faudra donc économiser car si vous ne pouvez pas payer, vous devez replacer le bouclier dans un dépôt et en perdez l’utilisation.

Les modifications de règles.

Pour les règles des extensions, quelques variations par rapport à ce qui est décrit dans les extensions ont été effectuées.

Les nouvelles tuiles (extension 2) sont renommées en « grue » au lieu du parc, mais elle fonctionne toujours de la même manière.

Les chèvres sont remplacées par des oies, mais fonctionnent aussi comme les chèvres de la version originale.

Les plateaux monastères (extension 4) sont renommés en postes frontière et fonctionnent de la même manière.

Les jardins des plaisirs (extension 5) sont devenus les châteaux blancs, mais leur fonctionnement reste le même.

Les cloitres (extension 6) sont nommés « les auberges ».

Dans cette revisite des règles, il ne peut plus y avoir qu’une seule auberge par secteur et il est possible de dépasser la taille de 8 à 9.

Le matériel de ces deux éditions.

Je fais le point matériel ici car la prochaine édition dont je vais parler n’a plus rien à voir, donc comparons ce qui est comparable.

N’y allons pas par 4 chemins, le matériel est de qualité moyenne, voire déplorable.

Les plateaux personnels sont très fins (même épaisseur et qualité que ceux de Terraforming Mars ou Underwater Cities dans leur version de base, si vous voyez ce que je veux dire).

Les tuiles ne sont pas particulièrement mauvaises ceci dit et les plateaux centraux corrects, mais on a vu mieux.

Visuellement, les deux éditions s’illustrent par leurs couleurs.

Marronnasse fade pour la première édition, marronnasse pétant et saturé pour la seconde.

Aucune ne semble particulièrement très lisible, même si un effort avait été fait sur l’édition anniversaire pour que nous puissions identifier les bonus des tuiles, mais il fallait pas mal de parties pour s’en souvenir et surtout, rien n’était écrit, il fallait avoir les aides de jeu ou la règle sous la main pour s’en souvenir.

3ème édition : Les châteaux de Bourgogne édition spéciale

Awaken Realms aux commandes.

On commence par le matériel.

Car oui, qui dit Awaken Realms, dit matériel à profusion, grosse édition, qualité variable parfois, mais qualité quand-même et prix bien plus élevé !

Donc ici nous avons un jeu qui a été présenté sur la plateforme créée par Awaken Realms eux-mêmes à la base comme un simple pledge manager pour Kickstarter, puis comme plateforme de financement participative totalement indépendante.

Le jeu proposait donc une nouvelle édition, deluxe (pour de vrai cette fois-ci) avec toutes les extensions déjà proposées avant et en rajoutant une nouvelle extension inédite, spécialement conçue pour l’occasion et un nouveau mode solo (mais pas que), baptisé le « châteauma ».

Cette extension porte le nom de vignobles et on en reparlera plus tard.

Donc au programme de cette édition (ceci est le contenu de l’édition que vous pouvez vous procurer en magasin) :

Des tuiles hexagonales 30% plus larges.

Des châteaux en 3D, 4 lots de châteaux avec un aspect différent, chaque lot comprenant 4 châteaux.

Des plateaux individuels double couche qui permettent d’accueillir les différents duchés dont l’épaisseur n’a pas changé… MAIS avec des supports en plastique pour permettre aux tuiles placées dans notre duché de ne pas bouger !

Ces plateaux ont aussi des emplacements pour les tuiles ouvrier, nos tuiles marchandise, nos tuiles bâtiment, nos dés, notre argent, le tout sur ce magnifique plateau double couche.

Pour compter les points, fini les disques en bois, place aux figurines en plastique toutes uniques.

De même, l’ordre du tour sera déterminé par des tours de château en plastique au lieu d’un disque en bois.

Des sacs pour ranger les tuiles font leur apparition, ce qui rend le tout plus pratique et surtout, ce qui a permis d’écrire la fonction de chaque tuile au dos de celle-ci.

Les pièces d’argent passent du carton au métal.

Les tuiles marchandise passent du carton au bois.

Notez aussi un thermoformage pour tout ranger, ce qui n’est pas du luxe vu la quantité de matériel.

Des options étaient disponibles si vous achetiez le jeu via Gamefound :

 Les tuiles en acrylique, elles sont plus jolies, plus épaisses, disponibles pour les tuiles hexagonales et/ou les tuiles ouvrier, les boucliers, les jetons pour les points de victoire, les tuiles de couleurs totalement complétées, les tuiles de l’extension vignoble.

L’intégralité des tuiles hexagonales remplacée par des bâtiments en 3D. (avec ou sans « peinture »)

Le plateau de jeu sous forme de tapis en néoprène.

Voilà pour ce qui est du contenu trouvable ou achetable, soit en magasin, soit lors de la 1ère campagne sur Gamefound ou de la réimpression du jeu et de ces options lors de la seconde campagne (qui devrait ouvrir son late pledge prochainement au moment de la rédaction de ce dossier).

Passons aux modifications de gameplay par rapport à l’édition 2019

A part pour la nouvelle extension des vignobles, il n’y en a pas. Merci, fin du dossier…

Non, je plaisante, je ne vais pas vous laisser sans vous avoir parlé de ce que propose cette extension.

Les vignobles proposent un nouveau plateau individuel à 4 étages à rattacher à votre duché, un présentoir et un plateau pour acquérir des tuiles de vignobles, un sac pour placer les tuiles vignobles.

Comment cela fonctionne ?

En début de partie, vous allez avoir une tuile qui va vous offrir un bonus pour une certaine couleur de raisin.

Puis vous allez avoir accès à une nouvelle action : vous pouvez acquérir une tuile vignoble en utilisant l’un de vos dés, comme vous le feriez avec n’importe quelle autre tuile hexagonale ou en acquérir une contre de l’argent, comme vous le feriez au dépôt noir central.

Les mêmes restrictions que pour les tuiles hexagonales s’appliquent à savoir que vous pouvez acquérir des vignobles depuis le présentoir en utilisant vos dés ou tout autre bonus de château, mais que vous êtes limité à 1 vignoble si vous payez avec de l’argent, comme au dépôt noir central.

Une fois que vous avez acquis une tuile, vous la stockez toujours sur votre plateau individuel, mais elles prennent 2 emplacements sur les 3 que vous avez.

Pour placer une de ces tuiles dans votre vignoble, il faut simplement qu’elle soit adjacente à une autre tuile, comme pour les tuiles hexagonales.

Au moment de la pose, vous gagnez les bonus imprimés sur l’emplacement que vous avez choisi.

En fin de partie vous marquerez des points de victoire en fonction des tuiles de couleurs de raisin (celle que vous avez obtenue en début de partie et les suivantes que vous pourrez acquérir en cours de partie).

Pour cela vous allez compter votre chemin le plus long parcouru avec une couleur. Plus le chemin sera long, plus vous marquerez de points.

Parlons maintenant du châteauma :

Ce mode est conçu par John Albertson, Nick Shaw et un certain Dàvid Turczi et il propose d’ajouter un joueur virtuel à vos parties.

Ce qui permet de jouer en solo d’une manière différente du mode original ou de l’ajouter dans des parties à 2 ou 3 pour augmenter la compétition.

Il dispose de son propre matériel et vous allez devoir tenter de le battre. Il possède tout un arbre de décisions pour savoir quelle tuile prendre, comment la placer, quand acheter des tuiles dans le dépôt noir, comment vendre des marchandises et il a ses propres points de victoire à la fin de la partie.

Vous pourrez modifier sa difficulté pour le rendre plus compliqué ou plus simple à vaincre.

Il est aussi compatible avec toutes les extensions.

Je ne détaille pas plus les règles pour le moment, car, au moment où j’écris ces lignes, je n’ai pas encore joué avec ce châteauma.

Mon avis

Si vous êtes encore là et que vous avez tout lu, merci beaucoup ! (Et merci particulièrement à Hélène, qui a dû relire ce mini roman et a dû s’arracher les cheveux en voyant la quantité de texte.)

Je vais maintenant vous donner mon avis sur le jeu, en sachant que je n’ai joué et ne possède que l’édition anniversaire et l’édition spéciale d’Awaken Realms sans aucun ajout de matériel.

Je commence par le choix de l’édition :

Bien entendu, la meilleure de toutes est forcément l’édition spéciale, d’Awaken Realms.

Complète avec toutes les extensions, extensions qui réussissent l’exploit de ne pas alourdir le jeu, mais de l’enrichir en fournissant plus de pistes et de manière de marquer des points, mais dont les règles ne sont pas fondamentalement bouleversées.

Pour l’esthétique aussi, cette édition fait très fort, le jeu dispose enfin de l’écrin que sa mécanique mérite !

Mais cette édition n’est pas sans reproches pour autant.

Premier reproche : la taille de la boite et son poids.

En effet, on est loin d’une taille de boite standard, avec une telle quantité de matériel, forcément la boite est un peu hors normes, ne rentrera pas à la verticale dans une case de Kallax et sera difficilement transportable si on veut en prendre vraiment soin.

Ensuite le thermoformage, sans être aussi mauvais que dans la majorité des jeux, il n’est pas évident de maintenir le couvercle totalement fermé, la faute aux sacs qui sont un peu trop rigides et qui vont légèrement soulever le couvercle.

Ensuite, lesdits sacs me font peur par leur texture, j’ai l’impression qu’au fil des ans ils vont s’effriter.

C’est un ressenti plus qu’une affirmation, il faudra laisser le temps faire son œuvre.

Et enfin, le prix !

En magasin il coûte aux alentours de 135€ !

Ce n’est pas rien !

Alors oui, c’est clairement la meilleure version, celle qui donne le plus de plaisir en jouant avec ce matériel qualitatif, toutes les extensions et toutes les possibilités offertes, mais cette édition n’est pas à la portée de toutes les bourses.

Sachez aussi que si vous souhaitez accéder au late pledge de Gamefound pour améliorer encore le jeu, il vous en coutera (hors frais de port) environ 99€ pour avoir tous les bâtiments en 3D.

35€ pour les tuiles hexagonales et vignobles en acrylique.

22€ pour les jetons en acrylique.

19€ pour le tapis de jeu en néoprène.

Et si vous voulez tout avoir sans passer par la case magasin (donc le jeu plus toutes les améliorations), il faudra compter 255€ environ.

J’ajoute que les bâtiments en 3D sont livrés dans une boite à part, ce qui augmentera encore la place que prendra le jeu sur vos étagères.

Si vous voulez une version moins chère et que l’esthétique ne vous rebute pas, très clairement l’édition anniversaire de 2019 sera le meilleur choix.

Visuellement un peu agressive, certes (même si elle ne me choque pas personnellement), elle contient tout le jeu et beaucoup d’extensions, ce qui permet de jouer dans d’excellentes conditions et de ne pas se ruiner, de prendre moins de place que cette énorme boite.

Le gros inconvénient de cette édition c’est que la mise en place n’est pas évidente avec tous les sachets, ça manque de rangement efficace.

La première édition sera la moins chère, mais aussi la plus « brute ».

Moins belle, aucune extension incluse et il sera plutôt difficile de les trouver si vous voulez enrichir votre jeu.

Donc pour résumer :

  • Si vous avez les moyens et envie de la meilleure version du jeu, foncez sur l’édition spéciale.
  • Si vous n’avez pas les moyens et ne connaissez pas encore le jeu, prenez l’édition anniversaire de 2019, le meilleur rapport plaisir/prix (Oui, pas qualité…)
  • Ne prenez pas la première version, vous aurez du mal à trouver les extensions et elles valent tellement le coup que ça serait dommage de s’en passer !

Et globalement, les Châteaux de Bourgogne squatte mon top 10 depuis des années et grâce à sa nouvelle version, il ne pourra jamais en sortir je pense, l’ajout des vignobles est tellement bon !

Dernière chose : à vous de juger si vous possédez la version anniversaire, si l’investissement dans l’édition spéciale en vaut le coup/coût.

Pour l’avoir fait, je dirais oui, mais le prix est quand même un très gros frein !

Test : Marrakesh

Test : Marrakesh

Cette critique a été rédigée à l’aide d’une boite fournie par l’éditeur que nous remercions.

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Marrakesh est un vieux. Dans ce monde du jeu de société où toute nouveauté disparaît au bout d’un mois, le diamant d’or 2023, élu en janvier dernier, est déjà un ancien.

Le jeu de Stefan Feld (Bonfire, les châteaux de Bourgogne) illustré par Patricia Limberger et Franz Vohwinkel est édité chez Queen Games qui l’a financé par un Kickstarter proposant versions deluxe et classique. Le succès du jeu, mais son prix plutôt prohibitif (on y reviendra) ont poussé l’idée de sortir une version essentielle proposant le jeu dans une version réduite en termes de matériel uniquement. C’est à ce moment qu’intervient Atalia pour nous proposer la version française du jeu.

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Aller à l’essentiel

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Le matériel de cette version essentielle, nous propose-t-il une expérience de jeu réduite ?

La boite passe d’un format rectangulaire plutôt imposant à une boite carrée de taille normale pour un jeu expert. Personnellement ma kallax s’en porte mieux, c’est devenu depuis quelque temps une information importante au moment de l’achat, la taille de la boite. C’est ce qui m’a fait renoncer à l’achat d’une des deux versions précédentes. Cette version essentielle propose également un plateau central plus concentré regroupant les pistes mosquée et palais, les portes et la rivière tout comme les deux autres versions. En revanche, les tuiles du marché et les parchemins sont à disposer à côté de ce plateau.

Pour les plateaux joueurs, ils sont en simple couche, et pour marquer votre progression sur différentes pistes il ne vous faudra qu’un seul marqueur en bois. Ces marqueurs en bois, les keshis, sont très limités dans le matériel du jeu. Pour compenser, l’éditeur a ajouté des keshis en punchboard (carton), l’idée est de garder les éléments en bois pour les pistes que l’on peut augmenter, mais avec un keshi par joueur, et de conserver également ceux qui passent dans la tour. En revanche, quand les joueurs les récupèrent pendant le draft, ils sont remplacés par les éléments en carton.

Et on s’y fait très bien ! Je trouve cela même mieux visuellement, fini les keshis dispersés dans les différentes zones de votre plateau, désormais tout est plus concentré et bien plus lisible visuellement.

La double couche des versions supérieures est, bien entendu, plus agréable, mais ces plateaux simple couche ne diminuent pas la qualité du jeu, les joueurs n’ayant pas vu les autres versions ne sentiront pas la baisse de qualité.

Le bémol se trouve au niveau de la tour que je trouve un peu fragile, la mienne est stockée en dehors de la boite pour ne pas la démonter. Pas de sachets plastiques non plus dans la boite et pourtant, il y a du matériel à ranger. J’ai opté pour un rangement en case comme avec le silo token de gamegenic, tout est rangé correctement, mais la tour est donc hors de la boite.

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Le Diamant d’Or 2023

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Le gameplay de Marrakesh se déroule en 3 parties chacune divisée en 4 manches. Vous allez jouer vos keshis 3 par 3, ils définissent les 3 actions que vous allez jouer à cette manche parmi 9 actions possibles.

Ils sont ensuite passés à travers de cette tour qui en retiendra peut-être quelques-uns qui tomberont lors d’une prochaine manche, pour ensuite les récupérer chacun son tour.

Cette tour peut paraître gadget, mais elle apporte une légère incertitude qui change vos choix de keshis. Vous n’êtes pas assurés de les récupérer même si vous êtes le premier joueur. Étrangement, ce manque de contrôle est plaisant, il limite la réflexion et l’analysis paralysis qui va avec ; après tout, pourquoi anticiper tous les paramètres si mon keshi ne tombe pas ?

Ensuite, ces keshis améliorent les actions que vous pourrez faire à votre tour, à vous de faire les bons choix, de spécialiser les actions qui vous paraissent les mieux adaptées à votre stratégie pour scorer au mieux.

C’est d’ailleurs un reproche que l’on peut faire au jeu : les tuiles oasis qui apportent de l’asymétrie sur les objectifs de chacun sont face cachée en début de partie. Je vous propose la petite variante maison consistant à les placer face visible pour que tout le monde puisse orienter sa partie dès le début.

Marrakesh n’est pas compliqué à maîtriser, pas de règle cachée, de petit point obscur. Sa « complexité » vient des 9 actions à votre disposition. Chacune vous permet de récupérer des ressources, de monter sur des pistes communes aux joueurs, d’acheter des bonus ou encore d’activer vos tuiles de scoring.

Rien de nouveau sous le soleil marocain, du classique, mais avec 12 couleurs de keshis et 9 actions, on reconnaît la patte Feld dans cette profusion de possibilités. En revanche là où d’habitude, on trouve une salade de points plutôt indigeste, le genre de chose qui me fait fuir, ici il y a bien entendu pas mal de points de victoire à faire (on dépasse les 140) mais en cours de partie, ils ne sont pas si fréquents et surtout le scoring final est clair et rapide.

Un très bon point pour moi qui s’ajoute à la fluidité en cours de partie.

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Mais qu’est-ce qui fait de Marrakesh le vainqueur du Diamant d’Or ?

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Il n’est pas le plus expert des jeux de 2023, pas celui avec le plus gros challenge en termes d’optimisation non plus.

En fait, il est très efficace, tout ce qu’il propose, il le fait très bien avec une fluidité certaine. Il est également satisfaisant, avec cette légère frustration en fin de partie qui donne envie de rapidement y rejouer. On peut également ajouter que les parties durent environ 45 minutes par joueur, ça fait un peu long à 4, mais à 3 (meilleure config) ou à 2 le jeu tourne comme une horloge.

Pour l’âge des joueurs, on est sur 12+ même si les petits ludistes pourront l’approcher dès 10 ans.

Marrakesh est un jeu qui reste, on y revient fréquemment et le plaisir est toujours là. Ce n’est pas un gros jeu expert, il n’a pas un matériel premium (dans cette version essentielle) mais il est là, solide, et sur la table, ça en jette.

Pour tout cela, Marrakesh mérite a minima de le tester et avec cette version essentielle presque abordable financièrement, il est temps de s’intéresser à ce jeu.

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Disponible ici :

Prix constaté : 72 €

Test: Bonfire

Test: Bonfire

Je n’aime pas les jeux de Stefan Feld. Voilà, c’est dit ! Je les trouve alambiqués et trop fouillis avec des thèmes toujours plaqués et surtout cette salade de points qui fait sa marque de fabrique.

Je me suis donc intéressé à Bonfire de loin, puis devant les retours positifs, il fallait bien s’y coller pour ne pas passer à côté d’un bon Feld, qui sait ?

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Bonfire est donc le petit dernier de mister Feld, auteur prolifique aux titres comme Forum Trajanum ou la série des Châteaux de Bourgogne en classique et en version dés.

Pour la partie graphique, ne vous fiez pas à la couverture de la boite ! C’est bien Dennis Lohausen qui est aux manettes et avec lui son univers graphique si… particulier. Vu dans les Charlatans de Belcastel de Wolfgang Warsch ou dans quasiment tous les jeux d’Uwe Rosenberg. Le monsieur est connu pour ne pas faire l’unanimité mais les allemands semblent lui vouer un culte.

On a donc une couverture très jolie mais à l’intérieur de la boite ça se complique rapidement. C’est très allemand diront certains, à savoir moche et bourré d’iconographie. On est là pour jouer, pas perdre du temps à admirer les dessins.

L’édition française arrive tout bientôt chez Matagot on aura le droit à une belle tranche de boite comme Matagot en a le secret. Bref le graphisme ne semble pas être le point fort du jeu.

Prévu pour 2 à 4 joueurs pour des parties de 60 à 120 minutes, voire plus si vous aimez prendre votre temps. Le jeu est clairement classé au niveau expert et quand on met les mains dans le moteur, il faut bien avouer que tout ce qui a été dit sur l’auteur et le graphisme s’évapore.

Eh oui, ce jeu est vraiment très bon ! Le meilleur expert que j’ai joué en 2020 sauf si on accorde ce statut à Furnace ! En même temps, deuxième meilleur expert 2020 c’est pas mal aussi.

Bonfire nous emmène chez les gnomes. Les feux sacrés se sont éteints dans les villes et les gardiens se sont retirés avec les dernières étincelles. A nous gnomes de raviver la flamme en complétant les tâches que les gardiens ont pour nous.

Je vous rassure, pas d’aventure épique, pas de narration à la Tainted Grail, ici le thème est bien entendu plaqué. Et pourtant ! On y croit.

On y croit à ces feux à allumer, à ces gnomes à réunir et aux gardiens perdus sur leurs îles à ramener auprès de leurs foyers adulés.

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Le matériel :

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Le matériel n’est pas incroyable avec les habituelles pièces de bois dans les sempiternelles 4 couleurs jaune, rouge, bleu et vert, avec du punchboard bourré d’iconographie et des cartes aux illustrations basiques.

Cela vient un peu du plateau central et des plateaux individuels ou de cette impression de foyers à raviver.

Les mécaniques de jeu ne doivent pas être étrangères au plaisir ludique également et d’ailleurs regardons-les plus en détail.

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A quoi ça ressemble ?

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Comment on joue ?

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Bonfire se joue grâce à des tuiles d’offrandes offrant chacune 3 actions différentes. Le jeu propose 6 actions différentes :

  • Déplacer votre bateau d’île en île.
  • Récupérer une tâche sur une île.
  • Récupérer un gardien si vous avez accosté sur leur île, ou démarrer une procession de gardiens sur votre plateau personnel.
  • Construire le chemin que vos gardiens prendront sur votre plateau personnel.
  • Orienter le feu principal et recevoir des bonus.
  • Recruter un gnome.

Pour faire tout cela, vous allez placer les tuiles de foi sur la grille de votre plateau personnel. Le but est de créer des zones avec la même action.

Quand vous posez une nouvelle tuile de foi, celle-ci vous permet de récupérer des tuiles d’action. Vous en récupérez autant que le nombre d’icônes de l’action dans la zone créée grâce à la nouvelle tuile posée.

Avec vos tuiles d’actions, vous allez pouvoir effectuer les 6 actions citées plus haut en boostant plus ou moins celles-ci.

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A votre tour, vous pourrez jouer une action en dépensant les tuiles adéquates. Bonfire vous demande de réactiver les feux autour de votre plateau personnel et d’anticiper le scoring final. Bien évidemment, si en cours de route vous pouvez débloquer des scorings additionnels communs à tous les joueurs, c’est encore mieux ! Et si vous parvenez à le faire en premier, il y a même de jolis bonus à la clef !

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Bonfire est assez déroutant. On ne sait pas trop vers où se diriger pendant les premiers tours de jeu. Puis la stratégie se dessine doucement et s’accélère tout au long de la partie. Le jeu est à double détente :

  • Dans un premier temps vous commencez doucement à mettre en place les différents éléments autour de votre bonfire personnel selon ce que les actions vous permettent.
  • Par la suite le rythme s’accélère de plus en plus avec vos premières tâches accomplies. Vous allez débloquer des bonus, accumuler des ressources et attention à ne pas vous prendre les pieds dans le tapis ! Tout s’enchaine vite, très vite même et il faudra de plus en plus surveiller vos adversaires.

L’interaction n’est pas folle dans Bonfire, du moins pas sur les actions. Peu de marchés concurrentiels à part les bonus liés au premier qui se place sur un scoring final.

Mais Bonfire est une course ! Comme Rajas of the Ganges, on est bien dans un jeu de course, la fin de partie étant déclenchée par un nombre de tâches validées par les joueurs.

Se déclenche alors un compte à rebours de 5 tours avant la fin de la partie.

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VERDICT

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Ce Bonfire est un très bon jeu. L’année 2020 n’étant pas la plus mémorable en termes de jeux experts, il a su tirer son épingle du jeu et se placer en haut de la pyramide des jeux experts.

Le jeu est très agréable à jouer, il a cette étincelle qui fait que, même s’il est moche, on a plaisir à le sortir et le jouer.

Au final me voilà réconcilié avec les jeux de monsieur Feld. La soupe de points n’est pas trop présente ici, vous allez en scorer quelques-uns en cours de partie mais la majorité au décompte final et ils se concentrent majoritairement sur l’installation et l’allumage de vos bonfires personnels.

Le jeu bénéficie d’une très bonne rejouabilité par la sortie et le placement de vos tuiles de foi et surtout chaque partie qui aura tendance à évoluer différemment.

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Bonfire se joue très bien à deux, au final seuls changent quelques paramètres de la mise en place et le nombre de tâches à effectuer pour déclencher la fin de partie. On a donc un jeu expert pour deux joueurs pour des parties de 75 minutes en moyenne.

Pour ce qui est des jeunes joueurs, on est en présence d’un jeu expert et donc moins accessible. A partir de 12 ans pour les ludistes qui maitrisent leur sujet, mais la majorité pourra allumer des feux de joie à partir de 14 ans.

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Avec Bonfire on a donc un jeu moche à l’allemande. Mais avec un moteur à l’allemande et du coup il fait des merveilles. On sent la maitrise de Feld sur les mécaniques et que tout s’imbrique très bien ensemble. Ajoutons à cela cette petite étincelle qui parfois fait qu’un jeu passe au-dessus des autres, qu’il est plaisant à jouer et à rejouer, ce qui fait d’un jeu une valeur sure d’une ludothèque.

Bonfire est tout cela, ce n’est pas une surprise ce n’est pas une claque ludique phénoménale, c’est une valeur sure et au final c’est tout ce qu’on lui demande.

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Disponible ici :

Prix constaté : 45 €

Test: Les Châteaux de Bourgogne Le Jeu de Dés

Test: Les Châteaux de Bourgogne Le Jeu de Dés

Article rédigé par « Dark Hell ».

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Peu avant la réédition Deluxe des Châteaux de Bourgogne (un article y a d’ailleurs été consacré sur le blog), la version Roll & Write a vu le jour.  A l’origine de cela, on retrouve Stefan Feld et Christoph Toussaint et les illustrations sont l’œuvre de Julien Delval et Harold Lieske. Il est édité par Alea et distribué par Ravensburger.

Un jeu de 1 à 5 joueurs, à partir de 10 ans, pour des parties de 15 à 30 minutes.

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Vous avez 3 manches pour remplir le plus vite possible votre domaine et marquer un maximum de points. Pour cela, complétez des territoires – plus vous le ferez tôt dans la partie, plus ils vous rapporteront de points – et soyez le premier à conquérir les différentes terres…

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Le matériel :

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Comme tout Roll & Write le matériel est très sommaire. Il contient :

  • 1 bloc-notes d’environ 100 pages avec 4 domaines différents
  • 5 crayons
  • 5 dés

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A quoi ça ressemble ?

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Comment on joue ?

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Le propriétaire du jeu reçoit les 5 dés et il sera chargé tout au cours de la partie de les lancer.

Chaque joueur récupère un domaine parmi 4 types différents (A, B, C ou D), mais il doit être le même pour tous les joueurs. Chacun choisit aléatoirement son château de départ et coche la récompense associée – une variante du jeu consiste à ce que tous les joueurs choisissent le même château. C’est à partir de cet endroit que le domaine est construit.

Vous aurez 3 phases pour développer au mieux votre domaine. Chacune d’elles se divise entre 5 et 10 tours, soit entre 5 et 10 lancés de dés.

Un tour de jeu débute avec le lancé des dés.

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Ensuite, le dé sablier va indiquer à quelle vitesse on va progresser lors de ce tour – on avance ainsi de 1 ou 2 cases dans la manche. La présence d’un double sablier bleu à ce moment doit être annoncé car il permettra de réaliser une vente de marchandises – encore faudra-t-il que vous en ayez récupéré les tours précédents…

Chaque joueur joue ensuite simultanément et réalise une combinaison de dés – un dé coloré et un dé classique. En fonction de cette combinaison, il pourra construire les éléments suivants en inscrivant le chiffre sur la case correspondante :

  • Case monastère 🟪: nécessite une face mauve ainsi qu’une face 1️⃣ ou 2️⃣. La dernière case monastère d’une zone monastère permet de gagner un moine en plus des points de victoire correspondant.
  • Case mine ⬜️: a besoin d’une face grise et d’une face 3️⃣ ou 4️⃣. Elle octroie, lorsqu’une zone mine est complétée, le bonus des points de victoire mais offre aussi une pépite.
  • Case rivière 🟦: a besoin d’une face bleue et d’une face 5️⃣ ou 6️⃣. Elle octroie, lorsqu’une zone rivière est complétée, le bonus des points de victoire et permet d’acquérir une marchandise.
  • Case cité 🟧 : n’est marquée que grâce à une face orange et n’importe quelle valeur de dé. Mais attention, chaque case cité d’une même zone doit contenir une valeur différente. En terminant une zone, vous obtiendrez un ouvrier et des points de victoire.
  • Case château 🟩: doit combiner une face verte avec un dé de n’importe quelle valeur à condition que celle-ci soit marquée sur une des cases adjacentes à ce château. Les bonus des châteaux vous offrent soit un moine, soit une pépite, soit une marchandise, soit un ouvrier en fonction du château choisi…
  • Case pâturage 🟨: il faudra une face jaune et n’importe quelle valeur de dé. Cette fois, en revanche, toutes les valeurs dans une même zone doivent être identiques. Une fois la zone terminée, les points de victoire attribués seront multipliés par 2.

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Vous l’aurez ainsi compris, chaque zone complétée donne des bonus spécifiques et rapporte également des points de victoire en fonction du nombre de cases mais aussi de la phase durant laquelle elle a été complétée. Il faudra aller vite pour marquer un maximum de points de victoire.

Si aucune combinaison ne peut être constituée, le joueur reçoit à la place un ouvrier en guise de dédommagement.

Les bonus des domaines sont primordiaux, car ils permettent de jouer avec les dés, de faire face au hasard et d’avancer plus vite vers la victoire… Par exemple, le moine permet de changer la couleur d’un dé tandis que l’ouvrier pourra en changer la valeur, les pépites permettent de réaliser une combinaison de dés supplémentaire et donc de marquer une seconde case pendant son tour.  Mais, étant très puissant, un seul bonus peut être utilisé par tour !

Une autre manière de marquer des points de victoire est de terminer l’intégralité des zones d’une couleur donnée sur son domaine. Évidement, le premier réussissant cela bloquera cette récompense aux autres joueurs qui devront se contenter d’un nombre de points de victoire plus restreint pour ce même objectif.

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VERDICT

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Un Roll & Write qui restitue très bien le principe du jeu originel ! C’est une véritable course contre la montre. Il faudra rester en alerte pour optimiser chacun de ses tours et garder un œil sur ses adversaires.

Jeu très agréable avec lequel je prends beaucoup de plaisir à jouer. Toutefois il n’est pas exempt de défauts. Un des points négatifs – qui est partiellement corrigé par la variante avec un départ symétrique – est la part de chance en début de partie. En effet, lors des premiers lancés, elle est très importante et il est assez énervant de se voir bloquer dès le premier tour juste parce qu’on n’a pas fait le bon choix de château au départ. Il est aussi vrai que je ne fais pas partie des gens chanceux et que ce genre de situation est peu probable, mais cela m’est tout de même arrivé deux fois. Avec le même départ pour tous les joueurs, si la malchance est là, elle le sera pour tous… Aucun joueur ne sera défavorisé par un malheureux hasard. Certes, le principal inconvénient sera des débuts de partie assez similaires voir identiques pour chaque joueur, même si rapidement chacun prendra une direction différente. Après cela dépend de chacun, à vous de tester et de voir quel départ vous convient le mieux. N’hésitez pas d’ailleurs à nous faire partager vos retours…

Il reste malgré cela un très bon Roll & Write que je recommande fortement. Il s’adresse essentiellement aux joueurs amateurs qui aiment prendre du plaisir sans forcément jouer des heures. Il faudra choisir votre stratégie et essayer de ne pas trop se disperser. La variante est un bon compromis et permet un petit renouvellement du jeu. Les joueurs plus experts trouveront ce jeu léger mais parfois ça fait du bien. Dans tous les cas, le plaisir de jeu est là et c’est le principal.

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Disponible ici: philibert

Prix constaté: 12,50€

Test: Les Châteaux de Bourgogne

Test: Les Châteaux de Bourgogne

Article rédigé par Jérémie McGrath.

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L’édition Deluxe qui paraît cette année est une nouvelle édition ré-illustrée du jeu original paru en 2011. Il bénéficie toujours d’une belle cote auprès des joueurs et est crédité de la note de 8.1 sur BGG!

 

Il est l’oeuvre de Stefan Feld (Merlin, Forum Trajanum, L’Année du Dragon … ), est illustré par Antje Stephan et Claus Stephan. Il est édité par Alea et distribué par Ravensburger.

Un jeu pour 1 à 5 joueurs à partir de 12 ans pour des parties annoncées de 60 à 100 minutes.

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Le matériel :

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Alors, pour une fois, je commence avec les choses qui fâchent !

Le plateau des joueurs !

Il n’est pas beaucoup plus épais que celui d’un Terraforming Mars !

Honnêtement c’est ma grosse déception !

Le jeu est de super bonne qualité ! Les tokens sont épais, les dés sont très agréables, les aides de jeu sont aussi épaisses que le plateau, et les routes commerciales aussi !

Et pourtant les plateaux joueurs sont super fins…

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Bien dommage et même si je comprends parce que le nombre de plateaux est ahurissant ! (16 plateaux double face !!!), c’est bien dommage d’avoir lésiné sur la qualité !!!

Autre petit point négatif, je trouve que le plateau central a du mal à rester en place, il reste toujours un peu bombé.

Et un petit dernier pour la route : le livret de règles du jeu.

Les pages sont tellement fines qu’après une lecture des règles et quelques allers/retours pour vérifier des détails en cours de partie, on a déjà laissé des pages froissées (et pourtant je suis très soigneux !!!!)

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Sinon, que du bonheur : c’est épais, solide, ça durera dans le temps !

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A quoi ça ressemble ?

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Comment on joue ?

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Vous incarnez tous un prince du XVème siècle et vous allez tenter de développer votre domaine au mieux pour récupérer le plus de points d’influence possible !

Original hein ?!

Personne n’avait pensé à ça dites donc !

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Mais taisez-vous donc mécréants, et écoutez le ménestrel vous canter la louange de ce jeu !

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Au départ, on se met tous d’accord pour savoir sur quel type de plateau nous allons jouer.

Il y a des plateaux « standards » où tout le monde commence au même endroit et où tout est identiquement placé sur le plateau.

Ou alors nous pouvons opter pour d’autres plateaux avec des départs asymétriques et des emplacements de départ et des placements différents !

Parce que c’est quand même très bien de construire son château, mais au 15ème siècle les seigneurs n’achetaient pas les mêmes parcelles de terre que leurs voisins, un peu d’originalité que diable !

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La seule restriction est que chaque joueur doit avoir le même numéro de plateau, ce qui permet de faire des parties équilibrées.

Chaque joueur reçoit deux dés de sa couleur, 3 tuiles de marchandises aléatoires et un nombre d’ouvriers compris entre 1 et 4 selon qu’on est le premier ou le 4ème joueur à commencer la partie.

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Des tuiles de marchandises sont placées dans des emplacements spécifiques et servent de compteur de tours puis de compteur de phases, puisque le jeu est décomposé en 5 phases, elles-mêmes décomposées en 5 tours de jeu.

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Détaillons :

A son tour, le premier joueur lance les 2 dés de sa couleur plus le dé blanc.

Les autres joueurs lancent leurs dés en même temps, ce qui permet de planifier leurs actions pour éviter de passer 2H entre chaque tour à attendre que Jean-Kévin décide de ce qu’il va faire !

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Une fois les dés jetés, le résultat du dé blanc indique le dépôt où va aller la première marchandise disponible, puis le joueur va utiliser ses deux dés, l’un après l’autre, pour réaliser une action parmi les 4 disponibles.

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Soit il récupérera une tuile de bâtiment de plateau central pour la poser dans l’espace dédié sur son plateau joueur (sans la poser immédiatement dans le domaine, c’est plus les plans que vous récupérez et vous les construirez plus tard, on voit quand même mal un châtelain aller sur le marché et acheter un bâtiment complet qu’il fera livrer dans son domaine et poser sur des fondations préalablement bâties parbleu !)

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Soit placer une tuile qui est entreposée sur son plateau joueur dans son domaine (le plan que vous avez récupéré et que vos ouvriers construisent !)

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Soit vendre des marchandises qu’il aura dans son stock.

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(Notez que ces 3 actions sont dépendantes de la valeur du dé que vous utilisez.)

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Ou alors, échanger un dé contre deux tuiles Ouvrier. (Cette action ne prend pas en compte la valeur du dé, il suffit juste de placer le dé à l’emplacement qui indique qu’on a fait l’action du dé pour récupérer 2 tuiles Ouvrier.)

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Ces tuiles « Ouvrier » vont vous permettre de maîtriser un peu plus le hasard du dé.

Chaque tuile vous permettra d’ajuster la valeur d’un dé de 1 en plus ou en moins.

Et le jeu permet même de transformer un 6 en 1 ou un 1 en 6 !

Ce qui fait qu’avec deux tuiles, un 1 peut devenir un 3 ou alors un 5 ! (Eh oui 1 – 1 = 6 et 6 – 1 = 5 c’est logique non ?!)

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Pratique et malin pour éviter la frustration de passer un tour parce qu’un résultat de dé ne nous sert à rien (Hein Catane !!! tu pourrais t’inspirer de ça !!! pardon je m’égare !).

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Une fois que le joueur a effectué ses deux actions, on passe au joueur suivant qui effectue aussi ses deux actions, puis une fois le tour de table fait, c’est reparti pour des jets de dés 5 fois jusqu’à la fin de cette phase.

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La nouvelle phase peut commencer, on retire tous les bâtiments non achetés lors de la phase précédente, on les remplace par des tout neufs et on recommence jusqu’à ce qu’on ait effectué l’intégralité des 5 phases (soit un total de 25 tours de jeu par joueur) et on procède au décompte final des points.

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Simple non ?

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Oui, mais la profondeur du jeu vient dans les bâtiments et leur choix.

Ils sont de plusieurs types, nous avons les bâtiments standards, les navires, les pâturages, les mines, les châteaux et les monastères.

Chacun de ces bâtiments va avoir un effet, immédiat ou sur le long terme, voire en fin de partie.

Certains, comme les châteaux, vont même vous donner aussi la possibilité d’avoir une action supplémentaire comme si vous aviez lancé un 3ème dé.

Donc, vous l’aurez compris, il va vous falloir réfléchir pour déclencher des effets de combo puissants !

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De plus, une autre action gratuite est possible.

Contre 2 pièces, vous pouvez acheter un bâtiment du dépôt « noir » et le placer dans votre réserve (qui est limitée à 3, prudence dans vos choix, si vous en récupérez un 4ème il vous faudra en défausser un !).

Cette action peut être effectuée avant, pendant ou après une action standard, très pratique et astucieux parfois pour bénéficier d’un combo !

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Les bâtiments disponibles dans ce dépôt noir sont identiques à ceux que vous trouverez ailleurs sur le plateau, mais ça laisse plus de choix lors d’un même tour !

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Pensez aussi à bien regarder ce que font vos adversaires !

En effet, chaque type de bâtiment possède une couleur et chaque emplacement à la couleur du bâtiment forme un district.

Pour la suite, je prendrai l’exemple des navires, couleur des « bâtiments » : bleu.

Une fois que vous avez rempli un district bleu, c’est-à-dire que toutes les tuiles de couleur bleue adjacentes les unes aux autres sont recouvertes, vous marquez un nombre de points noté en haut à droite du plateau central.

10 points pour la phase A du jeu, 8 points lors de la phase B (le tout en diminuant à chaque nouvelle phase) et ensuite on rajoute un score en fonction du nombre de tuiles que comprend ce district : 1 tuile seule = 1 point, 2 tuiles = 3 points etc etc…

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Donc remplir des districts permet de faire pas mal de points, et surveiller de quels bâtiments un adversaire peut avoir besoin pour lui souffler sous le nez peut-être aussi un bon moyen d’emporter la victoire !

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Et au cas où tout cela vous semblerait trop simple, cette édition inclut toutes les extensions présentes pour le jeu !

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A quoi aurez-vous accès ?

  • De nouveaux bâtiments avec leurs propres bonus.
  • De nouveaux plateaux avec, par exemple, des postes frontières qui permettront de scorer plus de points lorsque vous réussirez à les rejoindre avec vos constructions.
  • Des boucliers qui vont donner des points de victoire en fin de partie et des bonus pour chaque phase de jeu ; mais attention, ils vous coûteront 1 pièce avant d’engranger vos revenus, donc pensez- y bien avant de faire vos dépenses !
  • On retrouve aussi des routes commerciales qui permettent d’avoir des bonus lorsque l’on vend des marchandises qui correspondent aux différentes étapes de nos routes commerciales.

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Deux nouveaux modes de jeu sont aussi inclus dans ces extensions :

  • Le mode en équipes, où deux plateaux spécifiques sont disponibles et où deux joueurs vont devoir coopérer pour vaincre les deux autres joueurs adverses avec des règles de stockage et de placement de bâtiment spécifiques.

Une bonne alternative au jeu standard, un peu plus de complexité et de la coopération pour une victoire en équipe !

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  • Puis vient le mode solo ; et quand on dit mode solo, là on me parle directement, moi qui suis un joueur solo et qui aime cela autant que de jouer en multijoueur.

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Ce mode ne plaira pas à tout le monde, il a ses propres règles et son challenge.

Moi j’ai aimé et je vais expliquer pourquoi en essayant d’être précis mais de faire court.

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Le plateau est au choix pour une difficulté « standard » ou plus relevée.

La difficulté standard est déjà bien corsée car en effet ici pas de points de victoire pour savoir si vous avez réussi ; non, ici nous sommes plus près d’un Terraforming Mars dans l’idée.

Il faudra terminer de remplir INTÉGRALEMENT votre plateau lors des 25 tours de jeu identiques au mode multijoueur dans leur fonctionnement.

A ceci près qu’à chaque lancer de dé blanc vous allez devoir retirer une tuile bâtiment disponible dans le lieu correspondant au résultat du dé, un peu comme si un autre joueur venait de prendre un bâtiment !

Malin donc, car certains bâtiments étant rares, les voir partir va vous obliger à vous adapter !

Autre chose intéressante : vous pouvez vous donner du challenge ou réduire la difficulté.

Il faudra placer le marqueur de score sur la case 50 de base, mais vous pouvez l’adapter et commencer à 45 pour des parties plus faciles ou à 55 pour des parties plus difficiles.

Pourquoi serait-ce plus facile ou difficile puisque cet infâme troubadour nous a dit qu’aucun score n’était nécessaire ?!

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Eh bien messeigneurs, je vous rétorquerais vertement que, déjà, je suis un ménestrel et non un troubadour, puis que, dans votre hâte à penser que vous comprenez plus vite que je n’explique vous allez manquer un point de la plus haute importance !

Comme vous marquerez quand même des points de victoire lorsque vous compléterez des districts ou lorsque vous vendrez des marchandises ou au moment du placement des animaux dans les pâturages etc…, chaque fois que vous atteindrez le marqueur de points, celui-ci diminuera de 5 points et vous gagnerez immédiatement une action bonus comme si vous aviez un 3ème dé de disponible (Ou comme si vous aviez placé un château si vous vous souvenez de ce que j’ai écrit plus haut !).

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Donc intéressant pour faire plus d’actions lors de notre tour pour espérer compléter totalement notre domaine.

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Sachant qu’il y a une petite difficulté supplémentaire : pour relier votre domaine vous allez obligatoirement devoir passer par les canaux, donc surveillez de près les navires pour ne pas les perdre lors du jet de dés de chaque début de tour !

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La seconde face du plateau demandera d’avoir encore plus de navires pour espérer réussir dans les temps, un bon gros challenge supplémentaire pour les plus aguerris !

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VERDICT

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Les châteaux de Bourgogne édition Deluxe est un jeu qui m’a plu, beaucoup plu, énormément plu même !

Je ne connaissais la première édition que de nom, on m’en a vanté les bienfaits et j’ai attendu la réédition pour craquer et l’acheter avec toutes les extensions incluses.

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Donc c’était une vraie découverte !

Et j’ai enchaîné les parties avec une furieuse envie d’y revenir pour m’améliorer et de réfléchir pour savoir ce que j’aurais pu faire pour m’améliorer, ce qui est toujours bon signe.

Le jeu a une grosse rejouabilité, on peut rajouter ou enlever les extensions à volonté et les règles simples d’accès en font un jeu rapide à expliquer mais difficile à prendre en main avec plusieurs stratégies possibles, de l’opportunisme, de la planification et du blocage possible, même si ce n’est pas obligatoire pour remporter la partie.

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Bref tout ce que j’aime !

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